ETUDE DE CAS : LE NORD DU CANADA C’est un laboratoire pour le reste du monde polaire ; réflexion sur quel développement (comment s’inscrit-on par rapport au monde ? ). (changement du Canada sur son Grand Nord (on construit notion d’articité (invention d’un modèle de développement polaire), organisation des Inuits, diversité et importance des enjeux : ressources, passage du Nord-Ouest, biodiversité (le plus grand nombre de réserves naturelles…) Documents proposés . Carte du Nord du Canada. Plusieurs cartes seraient nécessaires : Nord du Canada pour localiser (http://atlas.nrcan.gc.ca/site/francais/maps/reference/national/can_political_e/referencemap_im age_view), des peuples et de la banquise (cf Eric CANOBIO, Atlas des pôles, Régions polaires : questions sur un avenir incertain, Paris, Autrement, coll. Atlas/Monde, 2007 ; carte TDC, « Les pôles », n° 942, octobre 2007, p.41 ou le site officiel ci-dessus). . Carte des ressources et des routes maritimes (partie gauche de la carte Atlas des pôles, p. 42). . Carte du Nord-Québec (Atlas des pôles, p. 56-57) . Photographie du port en eaux profondes (Nanisivik ou Churchill) (Sylviane Tabarly, « Océan arctique : des frontières maritimes à l’épreuve d’une nouvelle donne climatique » in site de Géoconfluences (http://geoconfluences.ens-lsh.fr), 15 septembre 2009). . Photographie sur les conséquences des changements pour les populations (http://www.jeanlouisetienne.com/). . Photographies exploration conjointe USA/Canada (article de Sylviane Tabarly voir ci-dessus). . Texte sur le Conseil de l’Arctique vu par le gouvernement canadien (extrait du site www.canadainternational.gc.ca consacré aux Affaires étrangères et au Commerce international du Canada). . Texte sur le point de vue des Inuits (extrait article de Duane Smith, site www.goodplanet.info). . Quelques dates sur la politique du Canada dans le Nord. . Problématique : Les mondes arctiques, nouvelle frontière de la mondialisation ? L’exemple du Nord du Canada. Doc : Le changement climatique dans l’Arctique : une réalité chez les Inuits. « […] Je vis à Inuvik, un village situé au-dessus du cercle polaire, sur le delta du Mackenzie, dans les territoires du Nord-Ouest du Canada. Environ 4.000 personnes vivent à Inuvik — où sont exploitées les mines d’extraction de pétrole et de gaz dans la région de la mer de Beaufort. L’Arctique circumpolaire n’est plus une région isolée : la mondialisation y a fait son apparition. Le Sud est intéressé par notre pétrole, notre gaz et nos minéraux et, dans de nombreuses parties de l’Arctique, les activités d’exploration se multiplient. Selon l’Étude géologique des États-Unis, cette région contient 25% des réserves mondiales de pétrole et de gaz. Le nord du Canada est le troisième producteur mondial de diamants. D’importants gisements de métaux de base, de métaux précieux et de charbon ont été découverts dans le nord. Au cours des derniers 40 à 50 ans, les Inuits se sont adaptés aux changements sociaux, économiques et culturels. […] Dans une vidéo présentée à la Conférence des parties (COP) de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en 2000, les chasseurs et les anciens ont parlé sur un ton empreint d’autorité des questions qui les touchent de près, comme […] la fonte du pergélisol entraînant l’effondrement des plages et l’érosion des berges des lacs, l’intensification des chutes de neige, l’allongement des périodes où la mer est libre de glaces, l’apparition de nouvelles espèces d’oiseaux et de poissons (l’effraie des clochers, le canard colvert, le canard pilet et le saumon) […], la baisse de la population de lemmings (qui représentent le régime de base du renard arctique, une espèce de choix pour les chasseurs) et la tendance générale au réchauffement. Ces changements ne sont pas uniques à cette région. Ils sont également observés par les Inuits au Groenland et en Alaska, par les Saami dans le nord de la Norvège, […] et par les Nenets, les Chukchi et de nombreuses autres populations autochtones du nord de la Russie. Notre monde change de plus en plus. Le savoir traditionnel, représentation de notre vision du monde, transmis de génération en génération, se perd. Le changement climatique n’est pas un problème théorique lointain que les générations futures auront à résoudre. C’est un problème réel qui existe déjà dans l’Arctique, région qui s’efforce de s’adapter à ses effets. Les communautés font face à la disparition des sites historiques, à la dégradation des lieux de sépulture, à la déstructuration des communautés et à leur relocalisation. Les Inuits, comme de nombreux autres, ont des capacités d’adaptation, mais celles-ci ont des limites. À l’appui de nos observations, nous avons réussi à persuader les huit États arctiques de lancer en 2000 l’Évaluation des impacts du changement climatique dans l’Arctique (ACIA), une initiative à laquelle ont participé plus de 300 scientifiques issus de 15 pays ainsi que les populations autochtones de l’Arctique. […] Une des conclusions du rapport de l’ACIA de près de 1.000 pages est que le réchauffement risque de provoquer dans la deuxième moitié ou à la fin de ce siècle la fonte ou la disparition de la glace de plusieurs années. […] Depuis que l’Évaluation a été terminée, les scientifiques pensent que cette situation pourrait se produire dès 2040 ou même avant. Je retiendrai deux points des conclusions de l’ACIA, au cas où l’océan Arctique serait dépourvu de glace en été. Premier point, les mammifères marins, y compris les ours polaires, les morses et les phoques, ainsi que les espèces d’oiseaux marins qui dépendent de la glace pour survivre, risquent d’être en voie de disparition. La culture inuite et la relation des Inuits avec la nature étant uniquement liées à l’écosystème arctique, nous sommes directement touchés par ce qui arrive aux espèces. […] Deuxième point, l’accès, en particulier par la mer, sera beaucoup plus facile et facilitera l’exploitation des gisements de minéraux et d’hydrocarbures de l’Arctique, dont beaucoup se trouvent au large des côtes. On prévoit une augmentation du trafic maritime des cargos qui emprunteront les passages du nord-ouest ou du nord-est ou même l’océan Arctique. Bref, le changement climatique encouragera et accélérera le développement industriel dans une région unique, fragile et vulnérable. […] Duane SMITH, Président de la Conférence circumpolaire Inuit du Canada et vice-président de l’Inuit Tapiriit Kanatam, Chroniques de l'ONU, numéro 2, 2007 (extraits) (site www.goodplanet.info). Doc : Le Conseil de l’Arctique vu par le gouvernement du Canada Le Conseil de l’Arctique, une initiative canadienne, demeure le principal forum multilatéral propre à favoriser l’avancement de notre politique étrangère pour l’Arctique et la promotion de nos intérêts. […] Le Conseil de l'Arctique est une instance de haut niveau créée en 1996, à Ottawa, pour favoriser la coopération circumpolaire. Il a pour mandat de protéger l'environnement arctique et de promouvoir le bien-être économique, social et culturel des peuples du Nord, ce qu'il accomplit par le truchement de six groupes de travail. Il se compose des huit États de l'Arctique : le Canada, le Danemark, la Finlande, l'Islande, la Norvège, la Russie, la Suède et les États-Unis. […] Les pays membres assurent la présidence du Conseil à tour de rôle pour une durée de deux ans. […] Le Danemark assure actuellement la présidence pour deux ans. […] L'une des caractéristiques uniques du Conseil de l'Arctique est l'implication de six organisations internationales de peuples autochtones en qualité de participants permanents : la Conférence circumpolaire inuit (ICC), le Conseil saami, l'Association russe des peuples autochtones du Nord (RAIPON), l'Association internationale des Aléoutes (ALA), l'Arctic Athabascan Council (AAC) et le Gwich'in Council International (GCI). Par le biais du volet nordique de sa politique étrangère, Affaires étrangères et Commerce international Canada (MAECI) finance les organisations des participants permanents canadiens afin qu'elles participent pleinement aux activités du Conseil. […] C'est essentiellement au Conseil de l'Arctique que le Canada a élaboré le volet nordique de sa politique étrangère. Il est résolu à maximiser l'efficacité du Conseil de l'Arctique et la contribution des participants autochtones permanents, afin de mieux faire valoir les intérêts et objectifs canadiens, comme la protection de l'environnement, la coopération internationale et le développement durable. (extrait du site www.canadainternational.gc.ca consacré aux Affaires étrangères et au Commerce international du Canada, date de modification : 08/04/2010) Doc : la pollution des glaces dans un village du Nord Canada (site de Jean-Louis Etienne) Doc : La stratégie du Canada en quelques dates - En août 2007, le premier ministre canadien, Stephen Harper, a annoncé l'adoption par son gouvernement d'une "stratégie intégrée pour le Nord", stratégie inspirée du principe suivant : l'exploiter ou le perdre (use it or lose it). Le discours du Trône d’octobre 2007 a consacré la "stratégie pour le Nord" à titre de priorité fondamentale du gouvernement. Cette stratégie passerait par la mise en service d'une patrouille de navires dédiés à l'Arctique (huit navires extracôtiers de classe polaire 5), par un centre d'entraînement militaire à Resolute Bay (localisé près de l'entrée orientale du passage du Nord-Ouest), par la construction d'un port en eau profonde à Nanisivik [en 2010], ancien site minier encore utilisé pour des dépôts de matériaux et carburants. […] Par ailleurs, un fonds de 100 million de $ a été attribué à la réalisation de cartes géologiques d'inventaire des ressources énergétiques et minérales de l'arctique canadien. - En août 2008, S. Harper a annoncé que tous les navires qui se rendent dans l'Arctique canadien devront le signaler à l'agence "Système de trafic de l'Arctique canadien" de la Garde côtière canadienne. Parallèlement, Peter MacKay, ministre canadien des Affaires étrangères, déclarait : "Pour développer le Nord, nous devons connaître le Nord. Pour protéger le Nord, nous devons contrôler le Nord. Et pour atteindre ces objectifs pour le Nord, nous devons être dans le Nord". (Sylviane Tabarly, « Océan arctique : des frontières maritimes à l’épreuve d’une nouvelle donne climatique », Géoconfluences) Doc : L'exploration scientifique : une coopération pragmatique entre les États-Unis et le Canada Le brise-glace Louis S. Saint-Laurent de la garde côtière canadienne et le garde-côte américain Healy en mission conjointe de collecte de données géologiques, sédimentologiques et bathymétriques en mer de Beaufort (confins du Yukon et de l'Alaska) afin de délimiter l'extension du plateau continental de ce secteur de l'Arctique (10 août 2009), en vue du dépôt d'un dossier de revendication auprès de la CLCS (Sylviane Tabarly, « Océan arctique : des frontières maritimes à l’épreuve d’une nouvelle donne climatique », Géoconfluences) Questions possibles . Décrire la situation climatique de la région et son évolution actuelle ? . Quels intérêts le Canada a-t-il à intégrer le Nord du pays (usages) ? . Quels sont les aménagements réalisés ou projetés ? . Qui sont les interlocuteurs du gouvernement canadien pour cette région ? . Quelles sont les conséquences aux différentes échelles ? 1. Le Nord du Canada, un espace marginalisé en voie d’intégration . Quelles sont les caractéristiques de cette région sur le plan du milieu, du climat, du peuplement ? . Quelles modifications touchent la région sur le plan climatique et pour ses relations avec le reste du monde ? 2. Un espace convoité, des tensions entre Etats et autres acteurs . Quelles sont les convoitises suscitées par cet espace ? . Dans quelle mesure, peut-on parler de confrontation ou de partage entre les différents acteurs ? 3. Un enjeu pour les équilibres mondiaux . Quels impacts peuvent avoir les changements dans la région sur l’environnement mondial ? . Comment les intérêts des populations locales sont-ils pris en compte par les autres acteurs ? . Pourquoi peut-on parler d’un développement durable dans le Nord du Canada ?