l’action. Il convient de souligner la
recherche vitale d’équilibre psychologique
et de cohérence cognitive pour toute
personne. D’ailleurs, plus une valeur est
centrale dans le système général de
l’individu, plus elle aura de ramifications
avec d’autres valeurs. Plus la valeur a une
prédominance sur les opinions, plus il sera
difficile à l’émetteur d’un message de
former, mais surtout de modifier l’attitude
d’un récepteur à l’égard de l’objet de la
communication.
A partir de la prise en compte des
propositions définitionnelles de nombreux
auteurs (Kluckhohn, 1954 ; Rokeach, 1973 ;
Feather, 1975 ; Becker et Connor, 1982 ;
Mandler, 1982 ; Kahle, 1983 ; Schwartz et
Bilsky, 1987 ; Valette-Florence, 1994 ;
Tchernia, 1995), nous construisons la
définition suivante des valeurs :
Distinctes des motivations
, des normes, des
traits de la personnalité et des attitudes, les
valeurs individuelles peuvent être considérées
comme des croyances durables, organisées en
système, envers des comportements désirables
et/ou des états qui transcendent des
situations spécifiques et influent sur presque
tous les comportements de l’individu. Elles
émergent d’une interaction complexe entre les
besoins fondamentaux et l’environnement
socio-culturel de chacun.
La reconnaissance du rôle fondamental
des valeurs dans les opinions et les
comportements de l’individu est présente
dans la littérature d’origine
psychologique, sociologique ou portant
sur l’organisation. Depuis les années 1970,
en sciences de gestion, de nombreux
Les valeurs se différencient des motivations qui
sont souvent inconscientes et inavouables. Elles se
distinguent des normes car elles présentent un
caractère personnel et interne lors de leur
intégration. Par rapport aux traits de la
personnalité, les valeurs sont davantage à l’origine
de nos comportements. Elles ne peuvent pas être
confondues avec les attitudes car elles en sont les
racines et demeurent plus persistantes au
changement.
travaux
ont mis en évidence le rôle
explicatif des valeurs individuelles dans la
formation des attitudes qui influencent, à
leur tour, les comportements des
individus. Le postulat commun de ces
recherches est que les réactions et les
actions des individus doivent être
appréhendées comme l’émanation de
tendances profondes telles que la référence
à un système de valeurs. En ce qui
concerne la publicité, le pouvoir explicatif
des valeurs individuelles a, pourtant, été
encore peu exploré. Lors d’une exposition
publicitaire, comment les valeurs
interviennent-elles dans la perception et le
traitement de l’information
commerciale par le récepteur ?
1.2. Les valeurs : un
filtre perceptuel
Dans les pays développés, une personne
perçoit 2 500 stimuli publicitaires par jour.
Toutefois, seulement 5% d’entre eux
atteindront sa mémoire (Ramonet, 2001).
Nous supposons que le système de valeurs
individuelles assumerait une fonction de
filtre perceptuel à travers lequel passerait
tout stimulus externe. Ainsi,
inconsciemment le plus souvent, les
valeurs de l’individu seraient plus ou
moins éveillées à l’issue de la perception
d’un message publicitaire. Leur
intervention, en amont du processus de
traitement de l’information, influerait,
chez le récepteur, sur la production de ses
réponses cognitives et affectives (Figure 1).
ex : Feather, 1975 ; Henry, 1976 ; Vinson, Scott et
Lamont, 1977 ; Becker et Connor, 1981 et 1982 ; Pitts
et Woodside, 1983 ; Mitchell, 1983 ; Evrard et
Tissier-Desbordes, 1985 ; Valette-Florence, 1986 ;
Arellano et al, 1988 ; Rokeach et Ball-Rokeach,
1989 ; Weeks et Kahle, 1990 ; Valette-Florence et
Jolibert, 1991 ; Becker, 1998 ; Kropp et al., 1999 ;
Kahle, Rose et Shoham, 1999 ; Rose et Shoham, 1999.