
DIEU L’INTERPERSONNEL TRANSCENDANT 
 
comme faisceau de déterminations et troisièmement le caractère 
absolument  commun  de  « l’être »  de  tout  ce  qui  est  objet  de 
pensée. Selon  une  telle optique  l’appréciation de notre finitude 
humaine obéit à des schémas fortement quantitatifs et en quelque 
sorte spatialisés. Les philosophes classiques s’en sont bien rendu 
compte, même s’ils n’ont pas pu remédier valablement à cet état 
de choses. 
L’infini  d’une  telle  totalité  de  l’être  que  ma  finitude 
implique alors n’est qu’un « faux » infini, un indéfini, parce qu’il 
n’est pas doué comme tel d’actualité. Il est un indéfini qui est en 
fait  le  champ  du  potentiel  sans  limites  de  ma  pensée 
universalisante,  l’horizon  indéfini  d’affirmations  possibles 
d’objets  distincts  de  moi ;  mais  il  n’est  pas  un  infini  d’être  de 
pleine actualité éprouvé en l’actualité d’une relation parfaite, ou 
au  moins  en  l’actualisation  d’une  relation  selon  son  aspect  de 
perfection,  comme  dans  la  relation  intersubjective  entre  les 
consciences et les libertés. 
Tout au plus ce « faux » infini d’inactualité de la pensée et 
d’actualité impossible, mais auquel le langage donne un certain 
statut  d’objectivité,  peut-il  servir  de  « symbole »  — donc 
foncièrement  inadéquat  et  qualitativement  impropre —  pour 
exprimer  la  transcendance  de  l’infini  de  pleine  actualité  par 
rapport à ma finitude-en-accomplissement d’elle-même !  
D’une part, comme être, et même si je m’imaginais doué de 
la puissance divine, je ne puis atteindre l’actualité de l’indéfini. 
Il y aurait contradiction à l’affirmer. C’est donc impossible. En 
effet  son  actualité  n’est  pas  réalisable  comme  perfection 
d’existence  puisqu’elle  découle  de  mon  imperfection  d’être. 
D’autre part comme être fini, selon les pouvoirs en ma finitude, 
je  ne  puis  pas  atteindre non  plus  à  l’actualité  de  l’infini 
véritable,  mais  c’est  pour  une  autre  raison ;  parce  que  la 
perfection  d’actualité  de  l’infini  véritable  n’étant  pas  dans 
l’ordre  du  devenir,  elle  ne  peut  être  égalée  par  aucune 
« réalisation » qui, de par son devenir, garderait une potentialité 
ouverte sur de l’indéfini. 
Entre mon actualité d’être fini et le faux infini de l’indéfini, 
il  n’y  a  pas de  rapport  en  actualité.  Entre  l’infini  en  actualité 
parfaite et mon actualité d’être fini il y a bien rapport et même 
rapport nécessaire d’actualité en l’existence, mais rapport entre 
des actualités de nature différente : rapport analogique entre le 
fini contingent et l’Infini nécessaire selon la conscience réflexive