Maîtrise des Procédés en vue d’améliorer la qualité et la sécurité des aliments.
Ouagadougou, 8-11 Novembre 2005.
Figure 1 : Profil microbien des lamelles de mangues séchées en fonction du pH
L’identification des champignons a révélé la présence d’Aspergillus niger (29,4%),
d’Aspergillus flavus (23,5 %), d’autres Aspergillus sp (26,5), de Monilia sp (8,8 %), et de
Pénicillium chrysogenum (11,8 %). Les colonies de champignons laissent des tâches de spores
noires pour l’Aspergillus niger, jaunes pour les flavus., vertes pour le Pénicillium et toiles
d’araignée orangées pour Monilia sp.
Toutefois, les moisissures sont restés sous la forme colonie (tache) isolées là où elles ont fait
leur apparition. Le développement du mycélium n’a pas été très exubérant dans les sachets
contaminés.
Après 12 mois de stockage, 24,5 % (77 sur 310) des échantillons seulement ont été considérés
comme avariés. Les causes étaient principalement le développement des moisissures (14,5%)
et la présence de larves des insectes (10%). Les premières tâches de moisissure ont apparu
après 4 mois de stockage. Une perte de coloration a été également observée à partir de 6 mois.
Les lamelles ont bruni avec le temps pour passer du jaune d’or au brun chocolat. Toutefois la
décoloration apparente n’a pas suscité un désir de rejet du produit. Les insectes présents
étaient des Lépidoptères (teignes ou petits papillons des denrées alimentaires qui causent des
dégâts) et des Hyménoptères (petites guêpes) qui ne sont pas connus pour être des agents
vecteurs de maladie et ne présentent aucun danger pour le consommateur. Les Hyménoptères
ont pondu des œufs sur les fruits verts pendant la période chaude avant les récoltes. Les
températures de séchage relativement basses ne permettent pas une destruction des œufs qui
vont libérer les larves pendant le stockage. Les Lépidoptères qui volent et pondent de
préférence la nuit ont eu le temps de se promener sur les produits séchés aux sorties du
séchoir.
5. DISCUSSION
Les analyses microbiologiques effectuées sur différents échantillons de mangues
séchées ont permis d’établir que sa flore naturelle est constituée des bactéries mésophiles, des
lactobacilles, des formes thermo résistantes, des formes sporulées des bacilles Gram (+). Pour
les levures et moisissures la présence de Saccharomyces, Aspergillii, Monilia, et Pénicillium,
est notée. En dehors des Aspergilli, ces microorganismes font partie de ceux qui se retrouvent
sur la plupart des produits alimentaires [9, 10], 1997) et ne présentent pas de risque de santé
publique. Les levures et moisissures présentes font partie de la flore des fruits séchés [11]. La
présence d’Aspergillii sur la mangue séchée déjà signalée par d’autres résultats [12] n’est pas
désirable à cause de leur potentiel de production de toxine. Dans des conditions favorables,
certains Aspergilli (A. flavus et A. niger sp) sont responsables de la production de toxines
(aflatoxin et ochratoxin A), [11] Toutefois, les taux faibles de ces micro organismes ne
permettent pas de penser à une possible production de toxines dans les conditions de
stockage. Les contaminateurs de la mangue peuvent provenir de la flore naturelle de la peau
des fruits, des contacts du fruit avec le sol et le matériel de récolte, et des manipulations
consécutives. Ces organismes peuvent altérer la mangue séchée en conditions anaérobies
pendant le stockage [13] si l’environnement est favorable.
L’absence marquée des micro-organismes indicateurs de contamination laisse penser que
l’hygiène de la production est acceptable. Le mangue séchée se conserve relativement bien à
température ambiante. Les pH relativement bas <4.5 ont contribué à limiter la prolifération