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Chapitre VIII
DÉCOLONISATION ET TIERS-MONDES
1. La décolonisation
- commence avec l’Inde en 1947, l’Indonésie en 1949, les pays africains dans la
décennie 1960 et s’achève avec les colonies portugaises en 1974 Révolution
des œillets »)
- du côté des métropoles : elles ont bien vécu la décolonisation, car elles avaient
d’autres préoccupations :
la décolonisation coïncide avec le processus d’intégration européenne
il y a un changement de priorités : ce qui intéresse les pays colonisateurs,
ce n’est plus la conquête de grands territoires, mais c’est la croissance du
PNB.
2. L’affirmation du tiers-monde
- l’expression tiers-monde : Alfred Sauvy a été le 1er à utiliser ce mot. Le terme est
passé et a été retenu. L’expression vient du fait qu’il y avait 2 mondes (capitaliste
et socialiste), puis le tiers-monde (le reste du monde, pauvre). Le bloc soviétique a
disparu mais l’expression reste.
- réunion de Bandung (1955) : 5 pays se sont réunis en Indonésie. C’est
précisément à ce moment que naît la prise de conscience des pays colonisés
face aux pays industrialisés et communistes.
- l’affaire du Canal de Suez (1956) : Nasser est alors au pouvoir (après que le roi
Farouk ait démissionné) : il est à l’origine de la Compagnie universelle du Canal
de Suez. L’Egypte possédait 7% de cette Compagnie et voulait créer le barrage
d’Assouan le canal payera pour le barrage »). Le Canal fut fermé puis a
réouvert. C’était une façon pour l’Egypte de se réaffirmer après la colonisation.
3. Les suites de la colonisation
- thèses tiers-mondistes :
* les défenseurs du 1/3 monde affirment que le colonialisme n’est pas à refaire :
ils sont opposés à toute mondialisation.
* instance sur les effets négatifs de l’impérialisme, de la dépendance…
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- thèses libérales :
ils considèrent la colonisation comme vecteur de la modernisation (il
fallait passer par là pour s’ouvrir aux pays du monde).
D’après eux, les pays les plus sous-développés sont ceux ayant eu le
moins de contacts avec l’Europe.
- position de neutralité (Fieldhouse, 1999) : les pays colonisateurs n’ont pas
favorisé le développement des pays pauvres, mais n’ont pas eu non plus une
influence trop négative
- à comparer avec les positions de Marx et Engels (selon eux, les investissements
européens ont permis le début de l’industrialisation, et la colonisation était une
étape nécessaire pour le passage à une société idéale qu’ils préconisent).
4. La décolonisation économique
- Le néocolonialisme : colonisation de type économique, propre surtout à l’Afrique,
ayant survécu à la décolonisation politique des années 1960 ;
- Le groupe des 77 au sein des NU (pays du 1/3 monde) revendiquent un Nouvel
ordre économique international.
- création de la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le commerce et le
développement)
- Les pays en voie de développement demandent une aide à la CEE, aide qui irait
aux pays de la ACP (accords de Yaoundé, conventions de Lomé). Il s’agit d’une
aide de 1% du budget de la CEE.
- Les actions de la CEE sont dénoncés par les alter mondialistes, car ils disent que
c’est comme le colonialisme.
5. Inégalités mondiales et pauvreté
- à la fin du XXe siècle, le fossé n’a jamais été aussi grand entre le Nord et le Sud.
- affirmation contestée par les économistes des nouvelles théories de la croissance :
les partisans des nouvelles économies apportent des éléments allant dans un sens
opposé : dans les années ’90, plus de 5% de la population ont un salaire de moins
qu’un $ par jour.
- Même si le fossé s’est réduit, c’est la convergence d’éléments allant en sens
opposés qui aggrave la situation : performances de l’Asie (qui se développe) mais
résultats de mal en pis en Afrique.
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6. Le rôle du FMI et de la Banque mondiale
- La fonction du FMI est de fournir des ressources financières à un État membre en
difficulté de balance des paiements (càd lorsque la balance commerciale esr
déficitaire) et d’exercer un certain contrôle.
- Chaque pays apporte des ressources en fonction de son poids commercial :
obligation de se soumettre aux plans d’ajustement structurel établis par le FMI.
- critiques à l’égard du FMI, perçu comme une émanation de l’impérialisme
américain : les USA ont un poids de véto au FMI (ce qui constitue un élément
anachronique selon certains).
- Comme le FMI a été fortement critiqué, celui-ci s’est réorienté vers la lutte contre
la pauvreté : projets à long terme de la Banque mondiale : investissements en
infrastructures, lutte contre la pauvreté.
- La Banque mondiale a un projet appelé « qualité de la pauvreté », dont voici les
grands axes :
Investir dans l’éducation ;
Sauvegarde de l’environnement ;
Croissance régulière ;
Lutte contre la corruption.
7. L’endettement externe
- Endettement comme élément indispensable au développement des pays pauvres :
l’endettement est-il nécessairement mauvais ? Les pays riches ont connu aussi
connu des périodes d’endettement, pour investir dans les structures, les machines
etc. Il serait donc normal que les pays pauvres soient endettés. Mais les pays
pauvres sont écrasés par le poids de la dette, et c’est parfois difficile de
rembourser ne fut ce que les intérêts de la dette.
- Crise des paiements extérieurs dans les années 1980
- Ils doivent acheter leurs fournitures à l’étranger ; font des investissements inutiles
(grandes infrastructures pour entretenir le prestige du pays somptueuses
résidences) ; ont des dépenses de consommation ; il y a des détournements liés à
la corruption. Leur endettement est parfois lié à une mauvaise gestion du pays.
- Multiplication des moratoires et des plans d’ajustements structurels du FMI
- Mesures d’annulation ou d’allègement de la dette : ces nations endettées vont
demander des plus grands délais pour rembourser leurs dettes, ou un allègement
des dettes, car la plupart de ces pays ont déjà remboursé plusieurs fois le capital
du initialement. Cela rendrait service à ces nations, mais aussi aux pays
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industrialisés (s’ils enlèvent la dette des pays africains ils auront un plus grand
pouvoir d’achat).
8. Les tiers-mondes
8.1. L’Afrique
- L’Afrique a la situation la plus préoccupante! La moitié des habitants sont en
dessous du seuil de pauvreté (2000). Le PIB total des 48 pays d’Afrique est
inférieur au PIB belge…
- Les causes du retard :
Climat : on pourrait faire des travaux d’irrigation, utiliser des engrais plus
efficaces, mais le climat est un sérieux handicap.
Géographie : beaucoup de gions sont tout à fait isolées, ce qui constitue un
handicap majeur au développement.
richesses minières : elles ont découragé l’industrie : les minerais ont été
vendus, mais on n’en a pas tiré profit à l’intérieur des pays concernées (on
aurait pu transformer les minerais en produits finis).
héritage colonial : l’Afrique est morcelée en de très nombreux état (il y a eu
un démembrement de territoires) ; cela retarde l’essor du continent.
- difficultés rencontrées par l’idée d’une Union économique africaine : il y a eu des
essais de construction d’une pareille union, mais ça n’a pas marché ou n’a
carrément pas démarré. Cet échec est du aux difficultés du continent :
il est déchiré par des conflits multiples ;
il relie des ethnies, des religions, des langues, des cultures très différentes
(NB : En Europe, il a fallu un millénaire pour dépasser ces difficultés) ;
l’histoire de l’Afrique : les guerres étaient présentes même avant le
colonialisme. Le découpage des frontières sans tenir compte des réalités
géographiques a d’autant plus amputé l’Afrique ;
l’Afrique n’a pas d’organe assez développé pour transcender les différents
intérêts des pays ;
il y a un problème institutionnel qui freine le démarrage économique de
l’Afrique ;
il y a aussi un problème d’émiettement du continent.
8.2. L’Amérique latine
- La croissance démographique est très forte : 110 Million d’habitants en 1930, 450
Million en 1990.
- causes du retard :
dépendance économique, sociale etc que ces pays ont connu
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résultat de la bureaucratie sclérosante, mise en place par les puissances
ibériques (càd les espagnols et les portugais).
- Dans les dernières décennies (càd fin du 20ème siècle), il y a eu un recul de la
dictature, et une évolution à vers la démocratie.
- Globalement, le continent latino-américain a connu une progression économique,
mais le niveau de vie n’a pas pour autant augmenté (en tout cas, pas pour tout le
monde : la progression économique profite aux proriétaires de grands domaines).
De fortes inégalités sociales persistent : présence de bidonvilles, fuit des
campagnes, émigration vers les villes.
8.3. L’Asie
- expansion rapide depuis un demi-siècle
- croissance momentanément interrompue par le crise de 1997-98
- le cas de la Chine
socialisme planifié (1949-1979)- Chine de Mao : C’est l’époque des
grands plans quinquennaux, des grands travaux (industries lourdes sont
mis en chantier). Il y a une accélération de la collectivisation des terres. Le
Grand Bond en avant (1958-1961) est un échec. On abandonne cette
politique, l’économie se rétablit à partir de 1961. On devient méfiant vis-
à-vis de la collectivisation. L’agitation réapparaît avec les projets de Mao :
Révolution culturelle de 1967 (= action contre le révisionnisme et les
anciennes coutumes qu’on considère comme complètement dépassées-
pour renforcer le pouvoir qui vacille). Cette révolution va faire beaucoup
de victimes.
Le successeur de Mao, Deng Xiaoping, opte pour une libéralisation de
l’économie, à partir de 1979. On permet aux entreprises privées de se
reconstituer. On abandonne la planification. Il y a une forte croissance (de
7% dans l’agriculture, et 9,5 % de l’économie par an en moyenne entre
1978 et 1996). La pauvreté recule. Mais tous les problèmes ne sont pas
réglés : les exploitations agricoles trop petites et de faible productivité.
Au point de vue de l’économie, la Chine a de nombreux atouts :
administration efficace, qui répercute bien les décisions prises par
l’autorité ;
richesses considérables en matières premières ;
adhésion de la population aux réformes : la population n’a pas
d’aquis sociaux à défendre, donc elle est favorable aux réformes ;
habitudes d’épargne : les chinois vont pouvoir investir dans les
petites entreprises (le monde rural s’industrialise) ;
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