
Catalogue d’idées pour développer le financement des industries culturelles 
Lorsqu’ ils développent leur art et leur créativité, les artistes, les créateurs, les entreprises et 
industries culturelles sont porteurs de changements, de dynamisme économique, de développement 
local, de cohésion sociale et de mise en valeur des identités culturelles. De la sorte, ils contribuent à 
la vitalité culturelle et économique, tout comme à la notoriété de leur Communauté. Il est donc 
important de les soutenir adéquatement. 
 
Quand on participe aux ateliers, colloques, séminaires et conférences organisés par les secteurs de 
l’audiovisuel et du cinéma on est confronté au grand débat qui secoue le milieu des auteurs, 
scénaristes, réalisateurs et producteurs   : Est-ce que les financements publics ou privés doivent se 
développer ? Et si oui, comment ?  
La question du financement est cruciale. Le budget et le financement d’un film, d’une pièce, d’une 
œuvre ont une influence plus ou moins marquée sur le processus de création. Tous les réalisateurs 
l’affirment, les contingences de production, les réalités budgétaires d’un projet et la façon concrète 
dont est utilisé l’argent ont une incidence sensible sur l’œuvre. 
 
Qu’en est-il au pays des fabricants de rêve? 
 
La cinématographie francophone belge dans son ensemble est avant tout une cinématographie 
subventionnée. Sans aides, elle ne pourrait subsister. Si on considère exclusivement les critères 
commerciaux habituels  d’audience, d’entrées et de chiffres d’affaire, le cinéma belge francophone 
n’existerait pas. 
 
Le dispositif de soutien est sophistiqué et complexe, il est à l’image de l’organisation politique de la 
Belgique et de la répartition des compétences entre l’Etat fédéral et les Communautés. Une cascade 
d’aides publiques multiformes et enchevêtrée ; fédérales (Tax Shelter, crédit d’impôt…), régionales 
(Wallimage(2), Bruxelleimage, Fonds d’investissement culturel « stART »(3), Cultuurinvest…) et 
communautaires (nombreux mécanismes de soutien prodigués par le Centre du Cinéma et de 
l’Audiovisuel (CCA): aides à l’écriture, à la production, à la finition, à la distribution, à la promotion…) 
constituent une jungle intimidante. 
 
Ce prodigieux réseau public  de secours est lent. En effet,  la plupart des  mécanismes de soutien 
s’activent quand il y a possibilité de cofinancement, ce qui ralentit considérablement le processus de 
financement. Pour avoir accès à l’aide à la production du CCA, il faut amener d’autres financements. 
Etablie sur le même principe, l’aide européenne  (programme MEDIA 2007(4) et Eurimages (5)) est 
elle aussi difficilement mobilisable. Pour l’obtenir un porteur de projet doit réunir au préalable 
l’équivalent de la somme apportée par l’Europe. Bref, financer son film est un véritable parcours du 
combattant. Pour qu’un film se fasse, en se procurant des fonds de manière classique (recours aux 
télévisions, au Tax Shelter, etc.), il faut parfois attendre plusieurs années. Joachim Lafosse, le 
réalisateur de Nue Propriété a dû attendre près de 5 ans ! 
 
En outre, ce dispositif d’encouragement public est relativement injuste. En effet, ses dons ne sont 
pas automatiques (comme en France par exemple) mais sélectifs. Les subventions ne se distribuent, 
à chaque échelon du dispositif, qu’au travers de commissions de sélection. Ce processus  est 
cohérent dans le cadre d’une manne publique peu volumineuse et peu extensible. Cependant toute 
sélection soulève un problème moral : où est la démocratie du soutien quand une poignée 
seulement de projets est soutenue ? Par exemple, les habitués des commissions qui, en étant à leur 
3e ou 4e film, peuvent s’attendre à une aide devenue quasiment automatique empiètent ainsi 
sensiblement sur les jeunes générations qui peinent à voire leur 1er film soutenu…