Quoi qu’il en soit, pour que le travail soit réellement interdisciplinaire, il convient
de suivre les étapes suivantes : construire un document de référence avec les élèves en
cours de français à l’issue d’un certain nombre d’approches disciplinaires successives
préalables ; réinvestissement dans les différentes disciplines ; réinvestissement en
étude dirigée ou autre structure de suivi du travail personnel de l’élève ; évaluation.
Le français interdisciplinaire et le rapport aux textes :
Selon le même protocole, les auteurs de l’ouvrage proposent un travail sur la
lecture d’un énoncé dans les différentes disciplines, l’énoncé étant défini comme
« l’ensemble des renseignements nécessaires, fournis ou non, pour réaliser une tâche
unique attendue par le concepteur de l’énoncé ». La première phase consiste à repérer
les comportements des élèves en échec : non lecture de l’énoncé, l’élève ne distingue pas
la lecture informative d’une simple lecture cursive ; lecture partielle, l’élève prend une
information au hasard dans l’énoncé et arrête sa lecture dès lors qu’il a un projet
d’action sans vérifier si l’idée qu’il a de sa tâche correspond à celle attendue ; non
raccordement à un énoncé du même type déjà lu ; incompréhension du ou des termes
exprimant le sujet (méconnaissance de la notion de la discipline mise en jeu dans
l’énoncé) ; incompréhension d’autres termes ; non prise en compte des mots courts de
liaison. Une fois, ces différents comportements mis à jour, il convient de construire
avec les élèves un document référent en phase d’enseignement. Un travail spécifique,
par exemple sur les verbes, peut être initié par le professeur de français mais n’aura
d’efficacité que s’il est poursuivi par l’établissement progressif d’une liste pointant les
synonymies et les différences disciplinaires. Les exemples proposés sont extraits du
manuel Energie 6 des mêmes auteurs paru aux éditions Magnard.
Là encore,on peut noter combien est indispensable une communication précise des
résultats de l’évaluation nationale aux collègues des autres disciplines, les auteurs
soulignent, en effet, qu’ « il n’y a pas de règle intangible universellement valable pour
tous les élèves, toutes les classes. Il n’y a pas de bon ou mauvais énoncé, il n’y a que des
énoncés qui sont adéqués ou non aux compétences de lecture et au degré d’autonomie
intellectuelle des élèves ainsi qu’à l’objectif pédagogique visé ».
L’élève ne deviendra un lecteur autonome que par la maîtrise des différentes
formes de discours ; or, même si , comme le rappellent les Instructions Officielles de
français, cette maîtrise est l’objectif essentiel des travaux menés en cours de français,
les auteurs de l’ouvrage insistent sur la nécessité d’établir un document référent faisant
apparaître clairement les critères permettant la reconnaissance des différentes formes
de discours dans les textes proposés à la lecture dans les différentes disciplines ; là
encore des réinvestissements devront être prévus ainsi que des pratiques d’évaluation.
Dans la dernière partie de l’ouvrage, les auteurs s’intéressent davantage à des situations
de production de l’élève avec pour objectif de l’aider à mieux se faire comprendre à
l’écrit et à l’oral. Pour ce faire, les points qu’ils proposent de travailler sont la