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I. INTRODUCTION
L’école de Chicago est un courant de pensée sociologique qui a été créé en 1892, au
laboratoire de sociologie de l’université de Chicago.
Son objectif premier a été de comprendre comment les individus vivaient dans cette
ville, mais aussi d’améliorer les conditions de vie des citadins. Pour se faire, ils ont
mis au point des méthodes de recherche et des concepts originaux, encore utilisés
aujourd’hui. Les deux fondateurs de cette école de sociologie sont Park et Thomas,
qui ont tous deux été influencés par Simmel.
II. L’ETUDE DE LA SOCIALISATION ET DE LA DEVIANCE
L’école de Chicago s’est intéressée à la socialisation et à la viance.
1. CHICAGO : UNE VILLE LABORATOIRE
Chicago, entre 1850 et 1930, est une ville qui accueille énormément d’immigrés. Par
exemple, en 1850, cette ville accueillait environ 5000 habitants. 40 ans plus tard, il y
avait déjà 1 million d’habitants. En 1930, Chicago comptait près de 3,5 millions
d’habitants.
Dans cette ville, on trouve une université avec une école de sociologie. L’explosion
démographique est liée au fait que Chicago soit une ville laboratoire de sociologie.
Les sociologues de Chicago ont surtout étudié l’influence des vagues d’immigration
sur l’urbanisation. Ils ont mis en évidence une explosion démographique et surtout la
création autour du centre ville d’anneaux concentriques de plus en plus larges de
types de population. Ils ont démontré un accroissement concentrique de la ville par
les arrivées successives des immigrants. Ils ont également dénoté que les populations
les plus riches se situaient à la périphérie des villes.
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2. SOCIALISATION = ASSIMILATION
La socialisation a été un des thèmes principaux de l’école de Chicago.
Pour les sociologues de l’école de Chicago, la socialisation est un phénomène
d’assimilation (phagocytose). Pour qu’il y ait socialisation, il faut que deux
conditions soient remplies : il faut qu’il y ait un processus de désorganisation, c’est-
à-dire un abandon de certaines pratiques et de certaines valeurs, et il faut qu’il y ait
un phénomène de réorganisation qui va consister à adopter les valeurs, les pratiques
de la culture américaine.
L’explosion démographique va également engendrer inévitablement un phénomène
de déviance et de délinquance. Pour les sociologues de l’école de Chicago, la
déviance et la délinquance sont les signes de difficultés d’intégration.
3. LA DEVIANCE PROVIENT DE LA DESORGANISATION
Pour les sociologues de l’école de Chicago, la désorganisation sociale peut entraîner
la déviance quand les conditions de vie font que les individus ne sont plus encadrés
par leur groupe d’appartenance mais aussi quand les individus n’arrivent pas à
accéder à la culture du groupe d’accueil.
A cette époque-là, il y avait justement une prolifération des vagabonds, ce qui est une
conséquence de la désorganisation sociale.
4. DELINQUANCE ET INTEGRATION
Pour les sociologues de l’école de Chicago, la délinquance est une forme particulière
de la déviance. La délinquance offre à un mini-groupe un moyen de subsistance, c’est
un moyen particulier de s’assimiler dans la société. La délinquance est également
un moyen de gagner de l’argent de façon illicite.
Ces phénomènes de criminalité sont associés à des conditions de vie inacceptables.
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III. UNE SOCIOLOGIE COMPREHENSIVE
La sociologie de l’école de Chicago est une sociologie compréhensive.
1. OBJECTIF : AMELIORER LES CONDITIONS DE VIE
L’objectif d’améliorer les conditions de vie, fixé par l’école de Chicago, a été tenu
jusqu’en 1920. Par rapport à cet objectif, les sociologues ont mis en place une
démarche empirique : ils ont dénoté dans la société tous les indicateurs de malaise.
2. COMPRENDRE LES PHENOMENES DE LINTERIEUR
A partir de 1920, on passe à une compréhension des phénomènes par l’intérieur, à
une sociologie compréhensive. On essaie de comprendre les individus, leurs motifs,
leurs actes, dans la lignée des recherches de Weber et de Simmel.
3. LOBSERVATION PARTICIPANTE
L’observation participante est une méthode de travail. Elle consiste à s’immerger
dans le groupe que l’on veut étudier. Elle consiste donc à vivre comme les groupes
que l’on étudie (ex : immersion dans le milieu des vagabonds).
4. PERSPECTIVE THEORIQUE
Au début des années 1930, on aperçoit la mise en place d’un cadre théorique. On
s’éloigne de plus en plus du réformisme social d’origine ; on ne veut plus changer les
conditions de vie.
Un certain nombre de sociologues, et notamment Hughes et Blumer, vont organiser
toutes les connaissances accumulées.
5. LINTERACTIONNISME SYMBOLIQUE
L’interactionnisme symbolique a été utilisé pour la première fois en 1937 par Blumer.
L’interactionnisme symbolique est un courant de pensée sociologique qui fait des
relations réciproques entre les individus (les interactions) et des signes de ces
échanges (les symboles) l’objet d’étude de la sociologie.
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Les institutions et aussi les personnalités individuelles sont constamment créées,
renouvelées, modifiées par ces interactions. Cette vision des phénomènes sociaux est
en ligne directe avec ce que pensait Weber.
IV. CONCLUSION
L’école de Chicago a été intéressante non pas par rapport à ses contenus, mais surtout
par rapport à ses méthodes et ses concepts (l’interactionnisme symbolique).
Un autre courant de sociologie va se développer, le fonctionnalisme (cf. cours
suivant), et va contrecarrer le développement de l’école de Chicago. Jusqu’aux
années 1960, ce courant de sociologie va prendre le dessus sur l’école de Chicago. A
partir des années 1960, l’interactionnisme symbolique va prendre le dessus et va être
utilisé notamment par Raymond Boudon.
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