Conclusion : les déséquilibres des BP posent problème.
Faut-il alors chercher absolument à les empêcher ?
2. Les déséquilibres de la BP ne sont pas nécessairement à combattre mais doivent être
réguler
2.1 Les déséquilibres de la BP : une conséquence logique de l’ouverture des économies
Dans un monde d’économies ouvertes, les déséquilibres des BP illustrent les différences de
compétitivité des économies nationales, mais également les différences de développement des
systèmes financiers. Ils sont l’expression des structures économiques et financières
hétérogènes qui constituent l’économie mondiale. On peut en effet regretter l’excès de
liquidité provenant des pays du Sud depuis le début des années 2000, mais aurait-il pu en être
autrement sans système financier capable d’absorber les excédents commerciaux chinois par
exemple.
Par ailleurs, les déséquilibres des BP sont associées aux gains de l’ouverture des économies :
en supprimant la contrainte de revenu intérieure, l’entrée de capitaux permet à une économie
de dépenser en T davantage qu’elle ne génère de revenu en cette période. Bien évidemment
cela entraîne une contrainte budgétaire intertemporelle, mais en économie ouverte les
économies en besoin de financement peuvent se financer, ce qui a des conséquences sur
l’investissement et le développement. Une balance courante déficitaire est donc l’expression
d’une économie qui se finance auprès d’investisseurs étrangers. Inversement, une économie
ouverte permet également à certaines économies de pouvoir consommer qu’elles ne
produisent, c’est-à-dire de bénéficier d’une demande extérieur pour développer leur
production. C’est typiquement le cas de la Chine durant les années 1990/2000, ou même de
l’Allemagne contemporaine.
Auteurs : A.Brender « les déséquilibres financiers internationaux », M.Aglietta « La voie
chinoise »
2.2 On comprend donc que l’ouverture des économies, le développement des flux
commerciaux, de revenus, de capitaux peuvent déséquilibrer les BP mais que ces
déséquilibres peuvent à la fois être source de croissance et de crises. Ce qui induit
nécessairement une réflexion sur la régulation de ces déséquilibres. Celle-ci est prise en
charge le SMI, c’est-à-dire l’ensemble des règles sur lesquelles les Etats s’accordent pour
assurer le réalisation des échanges (de marchandises, de capitaux et de devises). On constate
que les Etats ont fait des choix différents depuis le 19ième siècle quant à la manière de gérer
cette question des déséquilibres.
Durant l’étalon or, ceux-ci sont « automatiquement » éliminés par le mécanisme des points
d’entrée et de sortie d’or.
Durant le système de l’étalon de change or (Bretton Woods), la réponse apportée est celle du
contrôle des capitaux et de la limitation du déséquilibre des BP grâce la création du FMI (et
de la BM) qui vient en aide aux pays structurellement déficitaires.
La fin du système de Bretton Woods (1976) a vu les défenseurs des changes flottants argués
de leur vertu pour équilibrer automatiquement tout déficit de la balance courante.
Par ailleurs, les périodes de crises du SMI se sont traduites par des formes de coopérations
exceptionnelles : le creusement du déficit extérieur US durant les années 1960 a conduit les
Etats-Unis à créer le pool de l’or pour faire défendre par ses principaux partenaires la parité or
du dollar. Aujourd’hui, de nombreux économistes soulignent les insuffisances de l’actuel SMI
pour endiguer les flux internationaux brutaux de capitaux. Ainsi les brésiliens se sont plaints
du comportement de la politique monétaire américaine non conventionnelle menée à partir de
2009 et qui a consisté à augmenter la création monétaire, déprécier le dollar et stimuler les
exportations US. Cet épisode a relance la guerre des monnaies, à laquelle la zone euro