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Théorie de la personnalité – 13/10/03
Quels sont les processus de pensée à la base de la constitution de notre personnalité ?
Freud : grand penseur du 19e-20e siècle. A fait des études de médecine. Son histoire familiale
est intéressante.
« Le roi est nu. » : formule utilisée quand on s’intéresse à la petite histoire d’une personne.
 voir Freud à nu
But du cours : tentative d’utilisation de la subjectivité dans un contexte d’intersubjectivité.
Psychologie clinique : importance de la confrontation à l’autre.
Ce sont les concepts et les processus que Freud a repris de sa clinique qui vont nous permettre
d’analyser, de regarder, de décrire et finalement d’inférer.  diagnostic clinique.
19e siècle : siècle où il y a eu apologie de la science et de la technicité. Apologie due à la
situation économique, au besoin d’avoir des outils de travail, mais aussi dû au fait que
l’homme est un grand pion dans la société.
19e siècle : siècle de la naissance de la psychiatrie, de la mesure de l’homme (Mal-mesure de
l’homme).
Années ’30 : construction de statistiques  développement du concept de « l’homme
moyen ».
Naissance d’une psychologie scientifique : 1ers labos allemands de psychophysiologie :
mesure de temps de réaction, de performances, d’aptitudes…
Naissance d’une psychologie différentielle : comparaison des individus entre eux sur tous les
points de vue.
RMQ : les variables mesurées dans ces psychologies sont polluées alors qu’on les croyait
pures au départ. Par exemple, les Noirs (variable) ne sont pas plus ou moins intelligents que
d’autres.
FREUD : étude centrée sur l’individu et don histoire. Il aborde l’individu comme un médecin.
GINSBURG : historien qui a publié un article intéressant sur le principe d’inférence (Signes,
traces et pistes » publié dans le n°5 de « Le Débat ») Il y montre que l’homme est un
chasseur. Or, la démarche du chasseur est de faire des inférences à partir d’indices.
 Principe d’inférence – Principe du chasseur : principe constant chez tous les êtres humains
à suivre la trace de qqch ou qqn. Ce principe a eu des connotations négatives car il était
comparé au policier.
Ginsburg a parlé de 3 personnages célèbres de la fin du 20e siècle.
- LERMOLIEFF (médecin, amateur d’art qui adopte une position opposée au
classicisme) A l’époque, pour détecter les œuvres des faussaires, les experts
regardaient les zones caractéristiques (par exemple : le sourire de la Joconde…). On
-
-
prenait la fréquence de caractéristiques d’un maître et on voyait comment le faussaire
les reproduisait. LERMOLIEFF, au contraire, dit qu’il faut chercher le faussaire là où
on ne l’attend pas, càd dans les détails et non dans les points essentiels. C’est à ces
endroits-là que le faussaire dévoile sa personnalité, différente de celle du maître et
donc traître de son œuvre. Il va élaborer un manuel de tous les accessoires,
périphériques des tableaux d’une série de peintres. Il élabore donc une nouvelle
technique d’expert qui traduit la personnalité du peintre sous le faussaire.
CONAN DOYLE (médecin écrivain connu pour Sherlock Holmes) SH se démarque
des enquêteurs de l’époque. C’est un personnage double : Sherlock Holmes et Dr
Watson. SH est le personnage de génie, qui a un regard différent, il remarque les
petites qqch que personne ne voit. Il est capable de reconstruire l’histoire à partir de
ces petits qqch. Dr W est un scientifique marchant à la logique de la science. Il a donc
une attitude différente de SH. SH se met dans la peau du meurtrier potentiel, il
effectue un travail inférenciel. Il reconstruit l’histoire à partir des indices que personne
ne voit sauf lui.
FREUD (médecin qui a mis en évidence la question de l’inconscient). Selon F, les
psychologues doivent avoir une « attention flottante » : il ne faut pas écouter mot à
mot ce que dit le patient, ne pas suivre la logique du patient. Dans ce que le patient dit,
le psychologue doit être surpris par certains éléments qu’il soulève par la suite et qui
vont permettre au patient de s’interroger. Freud va être soucieux de l’inconscient : les
échappées de l’inconscient : ce que l’inconscient nous dévoile. Pour F, la pensée
onirique est la voie royale de l’inconscient, elle se développe pendant le sommeil.
C’est surtout le sommeil paradoxal qui l’intéresse (le sommeil paradoxal est le seul
sommeil qui présente des ondes non plates  excitation du cerveau pendant le
sommeil paradoxal). F va essayer d’amener le sujet à se souvenir de ses rêves =
contenu manifeste du rêve. Le travail psychanalytique s’effectue sur ce contenu :
importance de la mémoire dans la reconstitution et la clarification du rêve.
Passé réel
Mémoire
Futur
Contenu manifeste
Contenu latent
-
Association libre
-
SENS
Symptôme
La mémoire lie les différents événements présents dans le rêve.
Technique freudienne : nous sommes les seuls porteurs du sens de notre psychisme, nous
analysons nous-mêmes nos rêves. La psychologie est là pour mettre les liens.
TECHNIQUE :
1. énumérer des éléments de rêve
2. dire ce qui s’est passé et ce qui va passer : mise en évidence d’un contexte dans lequel
les éléments de rêve sont apparus
RMQ : Beaucoup de gens disent ne pas rêver mais c’est simplement qu’ils ne s’en
souviennent pas. Souvent, quand ils font des thérapies, les rêves reviennent tout à coup.
C’est parce qu’on active la mémoire de manière particulière, en lien avec le passé et le
futur.
3. Associations libres : dire tout ce qui nous vient à l’esprit sans restriction, sans
construction – au départ de ces indices, certains éléments vont s’associer = contenu
latent.
4. Mise en évidence de nouveaux éléments, création de liens nouveaux contenu latent
(refoulé dans l’inconscient car non accepté)
Quand un patient présente un symptôme, la technique consiste à rechercher le sens de ce
symptôme (qui devient indice à inférer) pour faire disparaître le syndrome. Ceci, à l’inverse
du syndrôme traité médicalement.
La cause du symptôme relève de la personnalité, de l’histoire d’un individu. (importance de la
notion d’individu, de pensée individuelle)
L’analyse du psychisme consiste donc à retrouver les origines latentes de ce qui fait les
symptômes.
Attention : Freud ne veut pas changer la personnalité. Psychanalyse ≠ Chirurgie esthétique
La psychanalyse permet de mieux se connaître, d’apprendre à regarder le monde
différemment, de penser le monde différemment… (« Connais toi, toi-même »)
Le symptôme =indice qui traduit une aliénation, une inadaptation (attention, le sens du
symptôme est différent pour chaque individu).
Le travail de Freud est donc un travail d’inférence. Ce n’est pas une interprétation externe des
rêves. Il s’agit d’un travail lent, d’analyse du psychisme : tenter de retrouver les origines
latentes de l’origine des symptômes.
L’inconscient est un autre moi : je pense et je suis pensé. Nous vivons à l’intérieur de notre
psychisme avec des doubles. Nous sommes toujours en train de dialoguer avec eux
consciement ou inconsciemment. (parfois à l’origine de la schizophrénie)
La psychanalyse occupe donc une position difficile. Son objectif est d’analyser le psychisme
et le sens qu’il produit et non de guérir. L’objectif n’est pas la guérison mais de saisir la
machine psychique.
RMQ : Notion d’hallucination : « j’entends des voix » : il arrive parfois que certains individus
considèrent que leur moi inconscient est une autre personne. Les voix qu’il entend sont
généralement des voix intérieures. (Personnalités multiples)
Les dialogues avec nos doubles peuvent parfois nous poser des problèmes.
Freud a beaucoup travaillé sur le quotidien.
Notion de lapsus et d’acte manqué : dire ou faire qqch à la place d’autre chose, des trouées de
l’inconscient.
Freud s’est souvent pris comme objet d’étude, il nous a transmis des choses de lui.
Il nous donne dans « Psychopathologie de la vie quotidienne » des exemples de lapsus et
d’actes manqués.
1er exemple : Mémoire des noms propres : Freud se trouve dans un train en direction de la
Bosnie Herzégovine. Dans son compartiment se trouve une autre personne avec laquelle il
discute. Leur discussion porte sur des peintres et un en particulier : SIGNORELLI. Le
problème est que Freud ne se souvient pas de ce nom propre lorsqu’il en parle. Les seuls
noms qui lui viennent à l’esprit sont BOTICELLI et BOLTRAFFIO. Freud se demande
pourquoi il ne se souvient pas de Signorelli et pourquoi il pense aux deux autres. Son
raisonnement : ils sont en direction de la Bosnie Herzégovine, comme Bosnie, les deux noms
dont il se souvient commencent par BO. De plus, la veille, Freud avait reçu une mauvaise
nouvelle : un de ses patients s’était suicidé. Il se trouvait alors dans la ville de TRAFIO. Freud
va plus loin dans son travail de remémoration. Il se souvient avoir voulu raconter une
anecdote mais ne l’avait pas fait car il parlait à un inconnu et l’anecdote portait sur les
rapports sexuels des Turcs (Dimension censure). Son patient décédé avait justement des
problèmes sexuels (dimension échec de Freud). Il se souvient aussi d’un certain texte
commençant par « Herr… » qui signifie seigneur en allemand + le HER de Herzégovine.
 Le refoulement massif d’un nom propre : on voit apparaître des tissus de sens quand on
fouille un peu.  on peut donc comprendre le fonctionnement psychique.
But de Freud : « Comment je pense que je pense ? »
 Importance des associations libres, de la mémoire du passé réel.
 Importance du langage qui est un moyen de transport
Toutes les psychothérapies analytiques travaillent dans le même processus.
La thérapie = mettre son psychisme au travail  travail interne du patient
Attention : C’est différent de la guérison du médecin.
Freud se préoccupe de la question de la sexualité. « Nous sommes vécus par qqch de l’ordre
du sexuel. »
Notre fonction biologique est de se reproduire. « Je suis vécu et je vis la sexualité »
Freud va montrer que cette sexualité n’est pas uniquement adulte.
Ex : Puberté : activation des processus physiologiques, développement des organes génitaux,
possibilité de se reproduire
Freud va montrer qu’il existe une sexualité infantile, relation mère/bébé, liens érotisés entre
adultes et enfants (idée peu acceptée à l’époque)
Il va prouver que dans toute activité humaine il y a qqch de l’ordre du sexuel, de l’érotique.
 relation affective à l’autre : amour et haine : représentation de soi et de l’autre ancrée dans
le sexuel. Sexuel ≠ génital. Sexuel = affectivité à l’autre.
Selon Freud il y a 3 sexualités :
- Sexualité anatomique : organes males et femelles  1ère sexualité
- Sexualité psychologie : position symbolique « Etre un homme, être une femme ».
C’est un moment ou on force à abandonner l’autre sexe. C’est celle que Freud va
introduire via le complexe d’Œdipe. Comment sortir de l’Œdipe sans verser dans
l’inceste ? cfr Ferenczi : la confusion des langues (le double langage) ; un parent doit
pouvoir traduire au niveau du langage et du comportement.
- Sexualité physiologique : jusqu’à la puberté, on peut manquer sa sexualité.
Notion du bébé imaginaire : lorsque des parents attendent un enfant, ils lui donnent en
premier une identité sexuelle. Ce sera un fils ou ce sera une fille.
Du point de vue de la sexualité anatomique, il est impossible d’être bisexuel, alors que c’est
possible du point de vue de notre sexualité psychologique.
La sexualité psychologique c’est accepter d’être un homme ou une femme. Etre une femme =
accepter de na pas être un homme et vice versa. C’est un travail psychologique qui est
réactivé dans chaque relation que nous entretenons.
RMQ : Adoption chez les couples homosexuels : OUI/NON ??? Pour Lefèvre ce qui compte,
c’est la sexualité psychologique. On a en nous un peu de l’homme et un peu de la femme
intériorisation de caractéristiques de représentations de ce qu’est un homme et ce qu’est une
femme.
Ex : Dans un couple, chacun a son identité symbolique. Nous possédons tous des
représentations, elles sont inconscientes.
C’est très difficile d’être homosexuel. On a l’impression que les homosexuels ont renoncé à
ce qu’ils sont anatomiquement au profit de ce qu’ils sont psychologiquement.
Nous avons donc plusieurs sexualités. Notre sexualité psychologique débute au complexe
d’Œdipe qui est un débat du désir et un débat de l’amour/haine. Il existe un interdit, un tabou.
Comment sortir de cet Œdipe sans verser dans l’inceste ? (Article à lire : « La confusion des
langues de FERENCZI : un parent doit traduire au niveau du langage et du comportement
qqch de l’ordre du NON. S’ils y arrivent, alors l’enfant à la possibilité d’accéder à des règles
symboliques) Sortir de cette situation c’est porter son désir sur qqch hors de la cellule
familiale et intérioriser les caractéristiques de son rival. La sexualité psychologique se met en
place à ce moment-là. « Je deviens un homme, une femme comme… »
La 3ème sexualité est physiologique. Elle va modifier la sexualité anatomique.
A la puberté, les caractères secondaires se développent, il est impossible alors de cacher sa
sexualité anatomique.  remise en perspective des 3 sexualités
Crise d’adolescence = crise d’identité où il faut ré emboîter nos 3 sexualités.
Ex : Pédophilie : c’est destructeur, difficile. Le pédophile ne peut vivre sa sexualité avec des
adultes mais uniquement avec des enfants.
Il est important de mettre des limites, de dire NON.
La capacité d’une sexualité adulte = en dehors de la famille  difficile pour la famille.
Freud a insisté très fort sur cette sexualité infantile.
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