Sociologie : résumé des notes de cours

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Sociologie : résumé des notes de cours.
Genèse et objet de la sociologie.
Les sciences du social viennent du souci de savoir comment nous pouvons vivre ensemble.
La société repose sur le lien social. Les hommes sont liés par leurs intérêts comme la survie.
L’homme a toujours tenté d’organiser la manière de vivre ensemble (la Bible, les
philosophes).
L’espèce humaine est constituée par un animal qui a des ancêtres communs avec le singe.
L’homme est un singe grammairien. Il peut distinguer hier d’aujourd’hui et détacher le
signifiant du signifier.
Il y a 3 sous-ordres :
- Le biologique : il y a une chose qui nous distingue des animaux ; c’est la station
debout.
- Le symbolique : on est capable de faire des énoncés.
- Le culturel : c’est selon lui que s’établit le système de domination qui se retrouve dans
toute société.
Ces sous ordres se combinent ensemble et forment le social.
 Définition et caractéristiques de la sociologie.
La sociologie : (vient de socius (latin) : le compagnon et logos (grec) : étude) Mot inventé au
19ème siècle par Auguste Comte, elle étudie la façon dont l’homme vit. Elle étudie l’homme
vers l’extérieur, elle est centrifuge. Elle s’oppose à la psychologie qui étudie l’homme tourné
vers l’intérieur et qui est centripète.
La sociologie est devenue une science. Une science c’est un discours qui a pour objet des
objets à l’égard desquels les déterminations subjectives à propos de ceux-ci ont été mises
entre parenthèses.
Plus les objets sont proches, plus il est difficile de mettre la distance qui va consacrer la
négation de la subjectivité.
Au 18ème siècle, les philosophes des Lumières pensent qu’on peut traiter les phénomènes
sociaux comme les phénomènes naturels.
Les conditions pour un discours scientifique :
- Il faut un raisonnement scientifique et donc un désenchantement du monde. C’est la
raison qui l’emporte.
- Il faut apporter la preuve de ce qu’on avance.
- La science doit être soumise à la controverse.
- Il est l’objet de la posture objectivante. Il faut supprimer les liens subjectifs. Le choix
du sujet n’est jamais objectif. L’objectivité est une condition nécessaire mais pas
suffisante pour atteindre a vérité.
 Les deux paradigmes fondamentaux de la sociologie.
Le paradigme holistique : il suppose que l’individu est le produit de la société. Nous sommes
ce que la société fait de nous. Le social est d’une nature différente de celle de ses individus
(ses composantes). Il s’agit d’un paradigme normatif. Cela été affirmé par Durkheim. (ex : la
langue).
Le paradigme atomistique : le social résulte de l’action permanente et récurrente de l’individu.
Il s’appuie sur le sens que les individus accordent à leur conduite. Ce paradigme est de nature
interprétative.
Le paradigme holistique ne tient pas la route. Nous avons aussi des déterminations purement
personnelles.
Il y a une 3ème paradigme qui est la combinaison des deux autres. Chaque membre de la
société contient un morceau de la conscience collective. Elle détermine chez pas mal de gens
leurs comportements.
On prend des décisions mais on ne sait pas qu’elles seront les conséquences. Le résultat nous
échappe. La société nous offre les ressources qu’on utilise dans la vie et puis celles-ci
retournent dans la société.
Exemple : le français passe à travers le prof afin que le français se perpétue.
Fondations épistémologiques.
Pendant longtemps, l’histoire apparaît comme un récit. A partir du 18ème siècle, avec la
Révolution Française, on va commencer à essayer de comprendre le sens de l’histoire. A la
Révolution Française, il y a une rupture. Avant la France était divisée en 3 ordres : nobles,
clergé et état. Avec la RF, on voit apparaître la déclaration des droits de l’Homme. On
supprime cette division.
Une philosophie de l’histoire apparaît au début du 19ème siècle. La plus célèbre est celle
d’Hegel. Elle s’efforce à expliquer l’enchaînement des grands faits historiques. Pour lui,
l’histoire a un sens. Il y a un esprit de l’histoire qui se manifeste par l’esprit des grands
hommes.
 Les trois états d’Auguste Comte.
Auguste Comte met en place la loi des « trois états ». L’humanité passe par trois états
successifs:
- L’état théologique : correspond à l’enfance. Les phénomènes naturels sont attribués
aux dieux.
- L’état métaphysique : correspond à l’adolescence. Les dieux sont remplacés par des
entités abstraites (le progrès, l’Homme…).
- L’état positif : correspond à l’âge mûr. Les hommes ont comme seul souci de
connaître le « comment des choses » et non le « pourquoi ».
 Darwin.
Au 19ème siècle, Darwin développe la théorie de l’évolution biologique. Il décrit l’origine des
espèces. Ces espèces sont le produit d’un processus historique et résultent d’une sélection
nature. Darwin n’a pas dit que l’aboutissement de l’évolution c’est nous mais beaucoup le
pensent. Nous sommes l’objet d’une évolution récente.
L’évolution s’applique au social, on appelle ça le darwinisme social. Cette théorie se porte
vraiment bien. Elle dit que les mieux équipés survivent.
Les pensées évolutionnistes ont fortement marqué la sociologie à ses débuts.
SOCIAL
2) l’évolution devient sociale.
HOMMES PRIMITIFS
1) évolution biologique puis cette évolution change.
 Durkheim et le fait social.
Durkheim va incarner la sociologie en France. Alsacien, né dans les Vosges, dans une famille
juive. Il est élu à la Sorbonne. Il publie 2 thèses : « la division du travail social » et « les
règles de la méthode sociologique ». La sociologie de Durkheim fonde une sociologie de type
canonique. Celle-ci est fondée sur un modèle d’ordre social.
Durkheim adopte une attitude anti-psychologique.
Selon lui, le social s’explique par le social. Cela signifie que la cause efficiente (=qui produit
un effet déterminé) d’un fait social (= phénomène faisant intervenir une pluralité de personnes
directement indirectement, extérieur à l’individu et contraignant) est à rechercher dans les
faits antécédents et non dans les états de la conscience individuelle.
Selon Durkheim, un fait social est extérieur à l’individu. C’est le deuxième axiome (prémisse
considérée comme évidente et reçue comme vraie) des trois axiomes de base de la sociologie.
Le social est extérieur à l’individu. Les faits sociaux consistent en des manières d’agir, de
penser et de sentir, extérieures à l’individu. Les individus « sont agis » de l’extérieur par les
faits sociaux préexistants, qu’ils intériorisent de manière consciente ou non.
Un fait social est divisible en plusieurs faits sociaux, car il résulte d’autres faits sociaux. Il y a
plusieurs causes à un fait social. Un phénomène social est engendré par une cause et vise une
certaine fin. Chaque fait social est produit par une cause efficiente et remplit une fonction.
La cause déterminante d’un fait social doit être cherchée parmi les faits sociaux antécédents,
et non parmi les états de la conscience individuelle. Durkheim postule que cette cause est
unique, c’est donc un partisan du monisme causal. Ceci sera critiqué par Pareto. Le modèle de
ce dernier est le pluralisme causal.
Certains faits sociaux son bien ancrés et deviennent des institutions.
Les sociétés passent par des stades de développement. A chaque stade de développement
correspond un stade de division. On passe d’une solidarité mécanique à une solidarité
organique en multipliant la division du travail social. On multiplie les postes occupés par les
individus. On multiplie les étages et les spécialités. Ce travail social postule d’une conscience
collective dont nous sommes un morceau.
Pour Durkheim, il y a un problème, c’est le changement. Pour lui, cela vient d’individus qui
ne jouent pas le jeu. Pour lui, normalement les individus n’interviennent pas dans le social. Le
crime rompt la cohésion sociale et provoque la réaction sociale. A chaque stade de
développement correspond un niveau normal de crime.
Un fait social est normal pour un type social déterminé, considéré à une phase déterminée de
son développement et s’il se produit dans la moyenne de ce type de société. Il n’y a pas de
lien causal entre les changements.
Le passage à l’acte : on prend un groupe de gens et on étudie le poids de certains facteurs.
Ceci est critiquable parce qu’on ne regarde qu’une tendance. Le système de passage à l’acte
est amputé d’un côté. Il faut étudier le profil de ceux qui sont exclus mais aussi de ceux qui
excluent. Ce modèle est donc incomplet.
L’étude du social et la connaissance du social.
L’ordre social : caractérise une société qui fonctionne. Cet ordre résulte d’une adéquation
entre les conduites effectives et les représentations collectives. C’est un mélange d’ordre et de
désordre.
L’ordre social est considéré comme un but à atteindre ou un état à conserver. C’est une
préoccupation constante. Cette idée est l’idée d’équilibre ou d’homéostasie.
La sociologie de Durkheim (sociologie canonique) se fonde sur un modèle d’ordre social.
Le Social
Act° courantes
Représentat° courantes
Mythes
Syst d’act°
désorde
Images d’act° (idéologies)
Les actions courantes : c’est ce qu’on fait tous les jours avec les autres ou en interaction avec
les autres.
Les représentations courantes : mode de penser les choses que nous partageons avec d’autres.
Mythes : discours qui se transmettent de génération en génération.
Système d’action : mode au niveau institutionnel.
Idéologies : adaptation au niveau.
On considère le social comme un système qui repose sur l’articulation da valeurs, des normes
et de règles transmises par socialisation.
 Valeurs : ce sont las attendus de nos actions.
 Normes : les normes sont engendrées par des valeurs.
 Règles : ce que nous percevons en général ce sont les règles pas les normes. C’est
ce qui découle de la loi.
 Socialisation : tous les processus par lesquels un individu devient membre de la
société.
Le désordre doit être contrôlé ou résorbé. Beaucoup de gens n’adhèrent pas au système
norme-valeur-règle. C’est l’anomie selon Durkheim.
L’espace public : c’est l’espace à partir duquel s’élabore la norme sociale. C’est un lieu où les
passions se composent entre elles. Cet espace est menacé de partition car certaines personnes
font des communautés et tentent d’obtenir des privilèges.
La conscience collective : c’est la matrice des consciences individuelles. On l’appelle aussi
commune ou conscience individuelle. Cette conscience collective doit être notamment
comprise comme le lieu où s’élaborent les fonctions des systèmes sociaux. Tout fait social
remplit une fonction.
Ex : la fonction du vol est l’enrichissement facile.
Le social ne s’explique pas entièrement par le social (Javeau). Il y a une partie
d’indétermination dans un corps. L’inné et l’acquis sont inséparables. Donc la sociologie c’est
du nombre. Chaque individu condense le social. Il résulte d’un effet de composition entre
individus. Chaque individu n’est pas un épiphénomène social. Le changement collectif est le
produit du changement individuel.
Le social est tiraillé entre des effets papillons et des effets escargots.
- Effet papillon : c’est-à-dire des manifestations qui relèvent en apparence de
l’imprévisibilité pure. Chacun de nous peut être à la base d’un effet papillon. Un tout
petit incident peut se multiplier de manière imprévisible.
- Effet escargot : traduction de la lente sédimentation des tendances lourdes au sein de
toute organisation sociale. Cela s’applique aux choses qui mettent un temps fou à
bouger.
Le temps social : chaque société prend possession du temps. Nous avons une temporalité
personnelle et la temporalité de chacun est liée au temps des autres.
Les armatures du social sont inertes ou presque.
Le temps est la ressource première de notre travail. C’est le passage du passé au futur par un
présent inexistant. Nous sommes des consommateurs de temps.
Tout ce que nous faisons s’inscrit dans l’histoire et nos actions s’inscrivent sur un fond
historique par rapport auquel nos actions ont un sens.
Le modèle interprétatif : ce modèle dit qu’il y a un désordre perpétuel. L’homme n’est pas
rationnel, il est orienté par de passions. Le monde est dominé par des poussées internes qui
nous poussent à faire des choses pour atteindre des buts irrationnels.
L’unité est l’activité sociale : ce sont des actions dirigées sur autrui et auxquelles on donne un
sens.
Les sociologues doivent déterminer le niveau de signification des gens. On doit reconstruire
les horizons de signification. On ne doit pas uniquement chercher les causes mais aussi les
supports de sens.
Ce serait la tâche du sociologue de saisir le sens des actions, donc non seulement de les
expliquer mais avant tout de les comprendre, c’est-à-dire de mettre en évidence le lien
unissant l’action achevée ou poursuivie et les intentions qui ont déterminé cette achèvement
ou cette poursuite. Il s’agit de dégager la signification de ce lien dans un ensemble social
donné. Il faut comprendre les relations significatives (Weber). Comprendre, c’est saisir de la
manière la plus objective qui soit les relations significatives que les individus établissent entre
leurs conditions d’existence et les actions qu’ils accomplissent en vue de réaliser des fins.
Cette conception est plus dynamique, elle tient compte de l’histoire qui échappe aux hommes.
La société se produit et se reproduit par essais et par erreurs. Il y a quand même de l’ordre car
chez tout le monde, il y a un besoin de sécurité ontologique. On n’a un souci permanent de
rester nous-même à travers tout et un souci que la société ne change pas trop.
La plus célèbre philosophie de l’Histoire est celle de Hegel (19ème siècle). Elle s’efforce à
expliquer l’enchaînement des grands faits historiques. Pour lui, l’histoire a un sens. Il y a un
esprit de l’histoire qui se manifeste par l’esprit des grands hommes.
Les philosophies de l’Histoire ne résistent pas au temps.
Au niveau macro, l’ordre social est une construction d’apparences et de représentations
toujours à la recherche de son unification. L’horizon est toujours déplacé, c’est ce qu’on
appelle le progrès. Toute société comporte un imaginaire. On envisage les objets d’études au
départ des structures sociales et des institutions, en tant qu’elles concernent et un nombre
élevé d’individus. (cfr : le système social).
Au niveau micro, on parle de vie quotidienne, c’est une routine (il s’agit de l’étude des
interactions entre individus au sein de petits groupes plus ou moins isolés). La routine est
encadrée par des rituels constamment bousculés par les réajustements auxquels on doit faire
face. Aucune routine n’est assurée de permanence, ces ruptures s’appellent les moments
fatidiques. Il y a également des ruptures collectives. Des décisions lourdes de conséquences
doivent être prises dans les moments fatidiques. Les réponses sont irrationnelles.
Dans notre société, les moments fatidiques apparaissent quand les individus sont abandonnés
par les experts.
Exemple : dans les sociétés rurales traditionnelles, l’eau est tirée d’un puit. Si on y trouve une
charogne dans le puit on fera bouillir l’eau. Nous si en ouvrant le robinet, il n’y a plus d’eau
on ne sait plus quoi faire (un expert nous as abandonné).
Les réponses collectives vont trouver des boucs émissaires.
Les passions sont le 1er moteur de la structuration.
La structuration, ce sont les règles et les ressources utilisées par les acteurs dans la production
et la reproduction de leurs actions qui sont en même temps les moyens de la production du
système social concerné. La société c’est comme système, c’est-à-dire : un ensemble
coordonné d’évènements qui interagissent les uns avec les autres. C’est un assemblage de
faits sociaux.
Il s’agit d’un système au sens courant du terme, parce que les divers éléments qui le
composent restent constamment dans des rapports de dépendance mutuelle.
Ces différents rapports produisent un état de stabilité (Ces systèmes ne visent pas l’équilibre
mais la stabilité). C’est au départ de ces rapports de dépendance que se produisent des
changements dans l’ensemble.
Rétroaction
Certains deviendront parents, profs.
S = école
INPUT
Parents, profs, étudiants
OUPUT
Diplômés, pensionnés…
Les Outputs vont aller
dans le système du
travail.
Le système est alimenté par des inputs, lesquels proviennent d’autres systèmes. Ils produisent
l’environnement du système en question. Il en sort des outputs. Une partie de ceux-ci est
destinée à réalimenter le système lui-même, suivent une boucle de rétroaction, qui favorise
ainsi le maintien de la stabilité du système. Le reste va nourrir les systèmes de
l’environnement. Il y a un flux autonome.
Les inputs sont porteurs de ressources et de règles, ils ressortent avec d’autres ressources et
d’autres règles qui entrent dans un nouveau système. Ces différents systèmes forment le
système social qui est lié à d’autres systèmes. Le système du social est composé de systèmes
sociaux identifiables, car chacun d’eux correspondent à une activité donnée. Entre les
systèmes, il peut y avoir des pertes. C’est là que va se mettre le désordre.
Le système social est composé d’institutions. Les institutions consistent en des modes établis
de satisfaction de besoins humains essentiels. Elles doivent remplir des fonctions sociales.
Fonctionnalisme : on attribue à chaque institution une fonction. La théorie de la fonction est
normative. Il n’y a pas de critique.
Ex : l’université a pour fonction de construire les élites.
Parsons fait reposer la théorie des fonctions sur les besoins. Mais on a peu de besoins. On a
surtout des attentes. Chaque tâche correspond à une attente qui s’inscrit dans un domaine
institutionnel. L’attente est une exigence normative. Selon le mode d’organisation d’un
système donné, ces divers besoins apparaîtront ou n’apparaîtront pas comme des exigences
fonctionnelles.
Il y a des fonctions manifestes et des fonctions latentes.
Une fonction manifeste : correspond à un effets bénéfique pour le maintien du système social
qui est consciemment recherché par les acteurs sociaux.
Une fonction latente : elle ne procède pas de la volonté intentionnelle des acteurs, tout en
restant bénéfique au système.
Ex : la fonction manifeste de l’examen est de sélectionner l’étudiant sur base de ce qu’il sait.
La fonction latente est de créer la solidarité entre les étudiants qui attente le passage de
l’examen.
La fonction latente de l’armée est d’incorporer des gens qui n’ont pas de diplôme.
Dans certains cas, la fonction ne fonctionne pas. C’est la dysfonction. C’est ce qui se révèle
nuisible au maintien du système. Lorsque la dysfonction l’emporte sur la fonction, c’est que
l’institution est dépassée. Si elle ne fonctionne pas, ce n’est pas qu’elle est mauvaise mais elle
lance un appel. Ces fonctions ne sont pas intangibles, elles sont modifiables.
2ème Stade : Comment fait-on de la sociologie ?
Constatation : le social, nous sommes dedans. Le social est une expérience automatique,
spontanée. On va faire connaissance avec l’altérité. Dès qu’on est deux, on fait du social. Le
social, c’est l’autre. L’autre va se diviser en autres privilégiés (maman, papa…) Puis cela va
se multiplier. Nous n’existons que parce qu’il y a des autres et vice versa.
Le trait dominant du social est la résignation (= c’est comme ça et pas autrement). Cette
résignation n’est pas dans toutes les sociétés.
Pour étudier le social, il faut d’abord rompre avec la sociologie portative. Elle est constituée
de cette multiplicité de jugements de valeur, d’opinions bien ou mal reçues, de principes et de
préceptes moraux dont nous nous servons couramment pour établir et maintenir avec les
autres des relations sereines.
Il s’agit d’un savoir qui permet à l’homme de résoudre les problèmes qu’il rencontre lors de la
vie en communauté. Elle est composée de règles et de normes de comportements.
On risque souvent d’être encombré par nos préjugés.
Au commencement se trouve le problème. Notre vie est une succession de résolutions de
problèmes petits et grands.
Un problème : c’est la découverte qu’il y a une différence entre ce qui arrive et ce qui est
attendu.
Les sociologues résolvent des problèmes sociologiques et non sociaux. Pour le sociologue,
tout est en terme d’interactions sociales. Il y a toujours 2 termes : un agit et un agissant.
Ex : Son problème n’est pas « comment faut-il faire pour qu’il y ait moins de divorces ». Mais
c’est le mariage.
Autre exemple : le racisme est un problème social. Mais le problème du sociologue, c’est la
confrontation des populations locales et émigrées.
Le problème sociologique : est un problème social rapporté à la totalité la plus grande
possible, à la société.
Le problème social : c’est quelque chose qui ne fonctionne pas de la façon dont elle est
supposée le faire selon l’interprétation officielle. (Berger)
Au commencement se trouve le problème et il faut le fabriquer dans le cadre sociologique le
plus large. Il faut donc décrire le problème.
Les techniques qualitatives de recueil de données empiriques :
Observation : Toutes les sciences commencent par l’observation. Celle-ci est souvent suivie
par une expérience. En sciences humaines, ces expériences sont difficiles à faire.
Observer, c’est aussi, poser des questions, interroger des témoins, partager partiellement ou
complètement leur existence.
On peut distinguer trois temps dans l’observation sociologique : aborder, regarder et
transcrire.
Aborder : on n’arrive pas vierge à une observation. On a déjà lu des documents, on s’est
informé.
Regarder : le regard est une construction sociale. On a appris à regarder des images. Celles-ci
induisent des émotions. Le regard est socialement conditionné. Il faut apprendre à
déconditionner le regard. La neutralité s’impose.
Transcrire : il s’agit de rapporter ce qu’on a vu. Le texte que l’on doit composer doit être un
texte scientifique.
On distingue divers modes d’observation :
Elle peut être clandestine (l’observateur n’est pas vu des observés ou n’est pas reconnu
comme tel) ou avouée (l’observateur se présente ou est reconnu comme tel par les observés).
Elle peu aussi être participante (l’observateur participe aux activités du groupe observé) ou
détachée (n’implique aucune participation dans les activités du groupe).
L’analyse documentaire : certains documents sont spécialement préparés pour les
chercheurs (relevés d’observation, questionnaires…) d’autres pas (journaux, bâtiments…).
Tout peut être un document. Le travail consiste à questionner ces documents.
La critique historique s’efforce de mesurer avec vigueur la force du témoignage humain. Le
document n’est pas toujours explicite à première vue, il faut analyser son contenu. Toute
étude de documents s’efforce de répondre à une série de question. Lanswel a schématisé cela :
- Qui parle ? (déterminer l’émetteur du message).
- Pour dire quoi ? (problème du contenu du message).
- A qui ? (le récepteur).
- Comment ? (le support).
- Dans quel but ? (les objectifs visés).
- Avec quels résultats ?
Elle se divise en critique externe (critique d’authenticité : éliminer les contradictions entre les
différents matériaux fournis par les sources) et la critique interne (critique de crédibilité :
analyse le contenu du travail de l’auteur).
L’approche biographique : on fait parler une ou deux personnes de toute sa vie (histoire de
vie) ou d’une partie de sa vie (récit de vie).
La transcription d’une histoire de vie repose sur l’hypothèse que « l’individu n’est pas un
épiphénomène du social » (Ferrarotti).
L’individu est du social condensé. A travers un personnage, on trouve la description d’un
époque et l’explication de celle-ci.
Les techniques quantitatives :
On a surtout recours à des sondage et des enquêtes. On utilise des mathématiques dans le
travail sociologique. On rassemble des données par procédés de comptages, càd : les
statistiques, ou par des modèles mathématiques, càd : les algorithmes.
Les quatre étapes de la construction des variables :
1) la représentation imagée des concepts :
Il s’agit de dégager les « impressions générales qui guident la curiosité du chercheur ».
Ex : tabagisme des étudiants. Un étudiant est un être jeune, qui suit des études, hétéronome du
point de vue de sa rémunération.
Le tabac : il peut être prisé, chiqué ou fumé.
Fumer : on brûle le tabac dans quelque chose (pipe, cigare, cigarette).
2) la spécification du concept, ou évaluation de ses « dimensions » :
Les images retenues servent à élaborer les composantes du concept.
Conclusion : c’est un étudiant de 18 à 24 ans qui fume des cigarettes.
3) le choix des indicateurs du concept :
Chaque dimension retenue doit être exprimée par certains indicateurs, dont le nombre et la
nature dépendent de la situation d’investigation.
Ex : type de cigarettes, fréquences, occasions…
4) la formation des indices :
Il faut synthétiser les données obtenues en une mesure unique.
La quantophrénie : c’est la maladie de la quantification. Manie de faire du chiffre avec les
phénomènes sociaux.
Cela repose sur 3 dimensions :
- La formulation abusive des concepts : On utilise plein de formules mathématiques qui
ne veulent rien dire. Il s’agit de « faire semblant » de traiter mathématiquement des
concepts qui, par nature, ne peuvent donner lieu à mesure.
Ex : R= dr x Or (réussite sociale = désir de réussite x occasion de réussite)
-
-
La quantification abusive des procédés d’évaluation : on fait passer des procédés
purement verbaux en procédés mathématiques.
Ex : les tests dans les magazines. Chaque réponse compte pour un nombre de oints. On
utilise une échelle ordinale en échelle proportionnée.
Statistiques abusives : Il vaut parfois mieux prendre la médiane car la moyenne est
fortement influencée par les extrêmes.
Ex : une personne gagne 1 euro par mois, l’autre 1999 euros. Cela fait une moyenne de
1000 euros par mois.
L’enquête par questionnaire : Elle consiste à relever des valeurs indicielles. Elles peuvent
reposer sur des quantifications abusives. Elle repose sur l’administration d’un document
standardisé, le questionnaire. Il s’agit d’une série de questions ordonnées pour l’obtention
d’un certain nombre de renseignements.
Ce questionnaire est administré à un échantillon représentatif de la population. Il s’agit d’une
portion variable de la population à laquelle s’adresse l’enquête dans laquelle un nombre
restreint de variables ou de caractères sont distribués à peu près de la même manière que dans
cette population.
Il y a 2 conditions pour que cet échantillon soit fiable :
- Les gens doivent être choisis au hasard. Donc toute personne doit avoir la même
chance qu’une autre de faire partie de l’échantillon ;
- La taille doit être suffisante pour représenter toutes les caractéristiques de la
population. Cette proposition découle de la loi d’application des grands nombres, plus
le nombre d’épreuves est élevé, plus la fréquence d’apparition d’un phénomène se
rapproche de sa probabilité théorique.
Les questions peuvent porter sur des faits objectifs, sur des opinions, sur des connaissances…
Il y a 3 sortes de questions :
- la question fermée : elles sont à choix multiples. Les réponses sont préformées mais
elles peuvent quand même jouer sur les opinions. La plupart des enquêtes sont fermées
car le dépouillement est plus facile. Leur inconvénient principal est : la réduction à des
réponses possibles à quelques catégories stéréotypées.
- La question ouverte : toute latitude est laissée aux répondants de fournir leurs réponses
tout à fait personnelles. Ce n’est pas toujours lisible. Le dépouillement est plus
difficile. Il faut créer un code pour le dépouillement.
- La question semi-ouverte : il s’agit d’une formule intermédiaire qui combine les 2
types précédents.
L’enquête par questionnaire est confrontée à un quadruple problème :
- les gens que vise la question doivent la comprendre sémantiquement.
- Les réponses doivent être exactes
- Les réponses doivent être sincères.
- La compétence des répondants : les répondants peuvent être trop peu qualifiés et ne
rien comprendre. Mais ils peuvent aussi être trop qualifiés.
Le sondage d’opinion : c’est une enquête qui porte sur des jugements personnels portés sur un
problème en jeu. Les personnes ont parfois tendances à répercuter des opinions qui leur
parviennent. Les résultats peuvent influencer le cours des choses. Cela peut être une façon de
manipuler l’opinion publique. C’est du marketing social. Il ne faut pas prendre les chiffres
pour argent comptant.
Il faut également se méfier des réponses qu’on reçoit car il y a le problème de l’attente
normative : càd que les gens donnent la réponse qu’ils pensent qu’on veut recevoir.
Ex : le sondage électoral.
L’enquête semi-directive : concerne des échantillons plus petits, mais pas spécialement
représentatif. On pose des questions à des témoins privilégiés, à des spécialistes.
Il y a un effet de saturation : au bout d’un certain temps, on nous dit la même chose. Au fil des
questions, les mêmes réponses reviennent. Cet effet consiste à arrêter le processus d’entretien
dès que le chercheur, estime que sur un problème donné, il n’y a plus rien à apprendre de
nouveau d’un interlocuteur supplémentaire.
La 1ère démarche lors du choix de l’objet de l’étude, c’est d’abord de bien connaître notre
rapport au sujet d’étude. Une fois qu’on a une certaine idée du sujet, il faut « renifler » le
sujet, s’en imbiber, aller voir à quoi il ressemble. Il faut pratiquer le « regard éloigné », càd
créer une distance entre ce monde et nous. Après je construis un 1er modèle de mon objet, un
modèle très rudimentaire qui se confronte à l’empirisme, càd à la réalité observée.
A chaque étape correspond un instrument d’investigation spécifique, il n’a pas qu’une seule
bonne méthode. Chaque question donne une nouvelle question qui nous introduit dans un
nouveau modèle avec d’autres outils.
Cela implique 3 choses :
- une érudition : il faut constamment agrandir notre bagage.
- Une déontologie : il y a un rapport à l’objet de respect, de confidentialité.
Une éthique : la recherche a pour but d’améliorer la vie, toutes celles qui vont au-delà
doivent être interdites.
Les deux qualités fondamentales du chercheur sont la patience et l’ironie.
-
Les rapports sociaux :
Le phénomène du pouvoir traverse toute configuration sociale de la plus petite (2 personnes) à
la plus grande. Alors que l’autorité est un attribut personnel ou groupal, le pouvoir est une
structure. Telle personne exerce son autorité en raison de la place qu’elle occupe dans une
structure du pouvoir.
L’autorité : il s’agit de la capacité qu’a un individu, sans recourir d’emblée à la force
physique, de faire accomplir quelque chose.
Le pouvoir : apparaîtra comme la structure encadrant de manière permanente (institutionnelle)
des comportements d’autorité.
La notion de pouvoir contient l’idée qu’il existe, dans toute société, des dominants et des
dominés.
Max Weber a nommé cela la domination. La domination signifie la chance de trouver des
personnes déterminables prêtes à obéir à un ordre de contenu déterminé. Weber déclare « tout
véritable rapport de domination comporte un minimum de volonté d’obéir, par conséquent un
intérêt, intérieur ou extérieur, à obéir. Le rapport de domination est la matrice de tous les
rapports sociaux.
Il y a le problème de la légitimité ; càd qu’on reconnaît le droit au pouvoir de s’exercer, de
donner des injonctions. Il s’agit d’un consentement. Un pouvoir est légitime lorsqu’il paraît
justifié et justifiable aux yeux des individus. Un ordre légitime repose sur des valeurs, càd des
jugements collectifs ayant cours dans la société.
Il y a 4 niveaux de légitimation :
- le langage : est légitimé ce qui est dit. Cela suffit dans la vie de tous les jours.
- Les propositions théoriques rudimentaires : cela relève souvent du sens commun, de la
sagesse des peuples, des proverbes. C’est un savoir populaire. Chez beaucoup de gens,
cela un plus de valeur qu’un savoir savant.
Ex : l’habit ne fait pas le moine
- Les théories explicites : elles sont soit écrites, soit orales mais l’écrit prévaut. On les
trouve dans les livres. Il s’agit du droit, de la grammaire…
- Les univers symboliques : ce sont nos attendus ultimes. C’est le niveau les plus
important. Il s’agit d’un ensemble de propositions.
Ex : la religion engendre deux phénomènes différents : la croyance (càd adhérer à des
propositions incluses dans le corpus religieux qu’on ne trouve pas nécessaire ou
possible de critiquer) et la foi (càd détermination individuelle, rencontre personnelle
avec Dieu, cela ne s’explique pas).
Il y a aussi les idéologies.
Qu’est ce que la religion ? La religion ce n’est pas tout le sacré et tout ce qui est sacré n’est
pas religieux. Les valeurs centrales sur lesquelles repose un ordre légitime sont religieuses au
sens étymologique du terme, dans la mesure où elles « relient » les membres de la société
entre eux. On se lie à partir de croyances, càd : d’interprétations du monde censée être
communes à ceux qui partagent la même religion.
Les prescriptions divines impliquent le respect du culte et de principes moraux. On distingue
le mal et le bien. Une religion suppose aussi une organisation matérielle visible : l’Eglise.
Chez nous, la laïcité est une Eglise donc, la religion, c’est aussi un système. Il y a du religieux
dans toute construction sociale.
La légitimation : procédés par lesquels nous rendons légitimes. Max Weber a proposé trois
types de domination légitime :
- à caractère rationnel : cela repose sur la croyance dans la capacité de donner des
injonctions et des directives. C’est la loi qui décide. Elle est acquise rationnellement
par le vote.
- à caractère traditionnel : cela repose sur la croyance de traditions valables dans le
temps. Il y a des traditions incarnées par des personnes. Le détenteur du pouvoir
accède en raison de dispositions sacrées
Chez nous, le Roi incarne la continuité de l’Etat, par exemple. Il a des privilèges
- à caractère charismatique : c’est une soumission à une personne extraordinaire, à une
autorité charismatique. Cette personne se trouve dotée de manière irrationnelle de
qualités surnaturelles.
La stratification sociale.
Les relations sociales : manière dont s’articulent les différents groupes sociaux. ?
La stratification sociale n’est pas une simple répartition en catégories des individus, selon
leurs attributs réduits à des caractéristiques « positives » (âge, revenu…). Ce n’est pas une
simple classification mais bien un classement, impliquant lutte pour établissement du
classement lui-même. Une société est composée de différents groupes qui ont entre eux des
rapports de domination, qui sont hiérarchisés.
Il y a différents types de groupes sociaux :
La stratification verticale : celle-ci repose sur la mise en évidence de critères de classement
d’ordre biologique.
La stratification horizontale : celle-ci repose sur les principes de hiérarchisation établis en
fonction du pouvoir politique ou de la domination économique.
La stratification diagonale : celle-ci repose sur l’isolement d’un ou plusieurs critères
fonctionnels ou symboliques qui ne sont pas liés aux systèmes de classement dominants dans
la société. (Groupe religieux, association d’automobilistes…)
La stratification verticale :
- des rapports entre les sexes ou genres : il y a les femmes et les hommes. La
détermination biologique est prise en compte par la société. La société construit des
modèles d’hommes et de femmes. La tradition veut que la femme soit considérée
inférieure à l’homme.
On peut supposer, dans les sociétés très anciennes, que comme les femmes sont plus
faibles physiquement, les hommes en ont conclu qu’elles sont inférieures. On peut
supposer que les hommes ont profité de l’incapacité physique passagère des femmes
pour prendre le pouvoir.
On a souvent considéré que la femme devait être vierge ou mère mais pas entre les
deux.
La loi va dire que les hommes et les femmes sont égaux en droit. Après la législation,
on met en place la maîtrise de la conception, càd : des naissances. Les femmes peuvent
contrôler leur fécondité. Il va y avoir une certaine féminisation de la société mais les
hommes sont toujours dans les hautes sphères.
- des rapports d’âges : il y a des jeunes et des vieux, c’est une donnée biologique. L’âge
est pris en compte par la société, c’est une détermination sociale. Il y a une importance
des définitions sociales de la jeunesse et de la vieillesse. Notre âge est avant tout un
âge social.
Dans les sociétés industrielles avancées, la part de jeunes tend à diminuer alors que
celle des plus âgés tend à augmenter. Les progrès de l’organisation sanitaire ont
entraîné un gonflement important du nombre de retraités. On peut se demander si à
l’avenir les sociétés occidentales ne seront pas davantage confrontées à un problème
de vieillesse. Il n’en va pas de même pour les pays du tiers monde. Chez eux, la
proportion de jeunes peut atteindre la moitié de la population totale.
La stratification horizontale :
- des rapports de classes : la notion de classe de sociale ne correspond pas à l’idée d’une
simple classification mais bien à celle d’un classement, càd : d’une lutte pour
l’occupation des positions.
Une classe sociale, avant d’être une réunion d’individus présentant des caractéristiques
semblables et ayant la conscience des ces caractéristiques, est une réunion d’individus
engendrées par une lutte pour le classement.
C’est Karl Marx qui a développé cette notion au 19ème siècle. Marx commence sa
réflexion à partir de l’œuvre d’Engels.
Engels a développé une méthode dialectique qui considérait que l’histoire a un sens et
ce sens est donné par l’intervention de l’esprit. Le but de l’histoire est la fin de
l’histoire. Marx dit que ce sont les hommes qui inventent l’esprit, pas le contraire.
C’est le matérialisme historique. Il n’y a pas d’intervention divine, les hommes
inventent Dieu pour justifier leurs actions. Ce sont les hommes qui font l’histoire.
La classe sociale est composée d’individus ayant certains liens avec les moyens de
production de biens et de services pour la production, il faut du travail et du capital.
Ce capital est alimenté par 2 sources principales : l’évolution technique et la pression
démographique.
Pour Marx, la condition essentielle de l’homme, c’est le travail générique. Au départ,
les hommes travaillent pour satisfaire leurs besoins élémentaires. A un moment donné,
ce travail est confisqué par certains.
Le système capitaliste : c’est un mode production reposant sur l’antagonisme existant
entre, d’un côté, les détenteurs des moyens de production, et de l’autre, les détenteurs
de la force de travail. Ceux qui possèdent le capital emploient ceux qui possèdent la
force de travail.
Dans son œuvre le Capital, Marx distingue 3 classes sociales : les bourgeois ou
capitalistes, les ouvriers ou prolétariat et l’aristocratie.
Le bourgeois descend des habitants du bourg. Il va prendre le pouvoir à la Révolution
Française et va devenir la classe dominante en Europe au 19ème siècle. La finalité
recherchée par les capitalistes est le profit.
Le prolétariat : il vient des campagne. Il vit dans des conditions lamentables et le taux
de mortalité est très élevé. Leur force de travail s’échange contre un salaire, équivalent
à la rémunération nécessaire pour reproduire la force de travail et assurer l’entretien
minimum des membres de la famille du travailleur.
Entre les ouvriers et les bourgeois s’établissent des rapports de production. Sur les
salaires, les bourgeois confisquent une partie, la plus-value ou survaleur, pour son
propre profit. Le taux marginal du profit à tendance à diminuer avec la concurrence,
l’entretien… donc on diminue les salaires.
Les ouvriers vont faire la révolution et prôner l’appropriation collective des moyens de
production. Marx pensait que la révolution allait avoir lieu dans un pays très
développé mais elle a eu lieu en Russie. Il faut que les ouvriers s’organisent pour faire
la révolution, mais tout comme pour les bourgeois, cela leur a été interdit pendant
longtemps.
Après l’abrogation de la loi Pelletier, les syndicats et le parti ouvrier vont naître et
organiser les ouvriers. Le mouvement socialiste va être créé.
Le socialisme représente trois directions différentes :
o Le bolchevisme : les Bolcheviks croient à l’instauration violente d’un régime
d’égalité. C’est la vision radicale et révolutionnaire du socialisme. Cela passe
par la mise en place d’un parti unique : la parti bolchevique qui deviendra le
communisme.
o L’anarchisme : « Ni Dieu, ni maître ». C’est la vision sympathique du
socialisme. Il n’y a pas de construction étatique, pas de pouvoir central. Il y
aura deux tentatives : la République d’Ukraine et la Catalogne mais cela ne
fonctionne pas. Ils sont antimarxistes.
o Le socialisme juridique : il prône une réforme basée sur la loi. Les réformes
sont progressives. Allié avec la tendance chrétienne, cela deviendra la sociale
démocratie. La pensée sociale démocrate globale va construire un espace où
liberté et égalité vont cohabiter, c’est l’espace dans lequel nous vivons
actuellement. On reprend des principes de Marc mais pas tout. C’est le seul qui
a fonctionné.
Dans d’autres ouvrages, Marx a distingué davantage de classes :
o La bourgeoisie divisée en 3 fractions : la bourgeoisie industrielle, la
bourgeoisie foncière (aristocratie) et la bourgeoisie financière.
o Le prolétariat.
o La petite bourgeoisie (appelée aussi le monde de la boutique). Cxe sont des
prolétaires qui essaient de vivre comme des bourgeois (marchands,
fonctionnaires…). Elle investit dans ses enfants. Celle-ci est devenue
maintenant la classe dominante.
o La paysannerie dont les membres s’exploitent eux-mêmes. Les paysans
possèdent le capital et la force de travail.
o A cela Marx ajoute d’autres groupes comme les intellectuels, le prolétariat en
haillon (sous prolétariat qui se loue au jour le jour. Il sert de bataillon lors de la
révolution et ne prépare pas l’avenir).
La conscience de classe : chez Marx, l’idée de conscience de classe est fondamentale.
La conscience de classe caractérise une classe. Cette conscience est très développée
dans la bourgeoisie. La fausse conscience est le fait d’épouser la conscience du patron
mais celle-ci peut être éclairée.
Pour l’aristocratie, l’essentiel est de servir. Pour la bourgeoisie, c’est l’honneur et pour
le prolétariat, c’est le travail.
Aujourd’hui, on dit que l’idée de classe est dépassée. Le rapport à la classe s’est
estompé. L’appartenance à un groupe de référence est beaucoup moins marquée.
Cependant, la vision classiciste n’a pas disparu. Ce système existe encore mais n’a
plus la même importance. Il est plus accentué dans certains pays que dans d’autres
(Grande-Bretagne). La propriété a été fractionnée. Les actionnaires sont le pouvoir
actuel. Les plus riches aujourd’hui sont les dirigeants salariés et non les bourgeois. Il y
a aussi les managers qui sont des gens compétents.
Ce qui correspond à l’ouvrier n’est plus la même chose. Les ouvriers sont formés dans
des écoles spécialisées. Il y a aussi un sous prolétariat composé de gens non qualifiés
qui ne trouvent pas de travail. Le statut des femmes a aussi évolué.
Dans notre société, il y a des réseaux, des groupes informels, des tribus et faire la
synthèse devient difficile.
-
la position sociale : (dernière importante stratification) : c’est le prestige et la référence
à une classe. Cela a été théorisé par Max Weber. Il y a un habitus de position qui n’est
pas lié à la richesse mais plutôt à la symbolique. Appelé aussi « situation de statut »,
elle est déterminée par une estimation sociale spécifique de l’honneur. Les marques
extérieures de cette situation de statut sont synthétisées dans le style de vie.
Le concept d’habitus est théorisé par Pierre Bourdieu. Le rapport de production est
intériorisé par les individus et va engendrer une habitus, càd un ensemble de
dispositions structurées et structurantes, qui a pour but de définir des situations dans
lesquelles se trouve l’individu. C’est la position de l’agent qui détermine sa manière
de se comporter dans la société, et qui, en même temps, contribue à perpétuer la
distribution des positions sociales au sein d’un ensemble social donné.
Pour Bourdieu, l’habitus est un habitus de classes.
Chapitre VIII : les relations sociales.
Le problème de la liberté : nous serions entièrement déterminés par la société. Dans le
déterminé, il y a toujours une part de déterminable.
La liberté est un concept large et vague. C’est d’abord une façon d’être au niveau
intersubjectif. La liberté, vue au moment intersubjectif, est la liberté de choix. La liberté de
choix résulte d’un calcul coût – bénéfice. La liberté humaine se manifeste dans les interstices
des institutions. Nous possédons tous une capacité de résister mais aussi une capacité de créer
et d’innover.
L’homme est le produit de la production à laquelle il participe d’une autre manière que d’une
façon biologique. Nous produisons un autre univers que la nature qui est la culture. L’homme
est à la fois socialisé et socialisant. Le milieu humain est inter socialisant de la naissance à la
mort.
Tout ensemble de phénomènes sociaux s’envisage à partir de deux moments :
- Le moment objectif qui correspond à l’institutionnel
- Le moment subjectif qui correspond au situationnel
mmt obj- institutionnel
mmt subj – situationnel
La vie sociale se passe au moment intersubjectif. Ce sont deux individus, deux subjectivités
qui se rencontrent. Pour que cette intersubjectivité fonctionne, il faut que j’emprunte au
moment objectif les moyens de la mettre en œuvre.
Ex : la langue que l’on parle est au niveau objectif.
Puisque j’utilise les ressources du moment objectif, je les restitue à ce moment car en les
utilisant, j’en perpétue l’usage.
Ces deux moments sont représentés par le processus de structuration qui peut être envisagé à
différents niveaux qui se basent sur la durée :
- les courtes durées : la routine, le quotidien
- les longues durées : nous faisons de l’histoire.
La liberté, pour les sociologues, a différents sens. La sociologie est l’étude de la liberté
humaine. La contrainte n’est jamais absolue. La seule absolue est le moment de notre
naissance et de notre mort.
 La liberté au sens philosophique.
La liberté ontologique (= relative à l’être en tant que tel, indépendamment de ses
déterminations particulières) repose sur la distinction entre liberté constituée et liberté
constituante.
La liberté constituée est constituée par toute une série de contraintes auxquelles je ne peux
échapper. Elle est définie par l’ensemble des réponses possibles et elle devient constituante
lorsqu’on choisit une des réponses pour l’appliquer à notre mode de vie. La liberté constituée,
c’est q-ce que laisse les contraintes.
La liberté constituante, c’est l’utilisation de ces contraintes.
Dans la liberté constituante, l’être humain prend compte des possibilités offertes par la liberté
constituée et inversement.
On va dépasser la contrainte et utiliser ces contraintes dans des espaces où elles amènent des
libertés. En questionnant, on acquiert des libertés supplémentaires.
 La liberté au sens sociologique.
La liberté, pour les sociologues, a différents sens. La sociologie est l’étude de la liberté
humaine.
La liberté, au sens restrictif, c’est le refus de liaison sociale, le refus d’obtempérer.
Mais la liberté, dans un autre sens, c’est aussi un mode particulier de relation à l’entourage.
Etre en relation avec les autres donne une liberté au sens positif car c’est à travers les autres
que je m’accomplis. Etre à plusieurs donne une liberté d’action collective. La liberté est un
processus permanent de libération.
Le conflit, c’est le substrat de la liberté interpersonnelle. Il y a toujours la tentation de
dépasser les limites.
Il y a également un conflit entre les libertés positives, càd : l’affirmation des droits, et les
libertés négatives. Les libertés négatives reposent sur l’idée qu’il y a des espaces dans lesquels
on ne peut pas m’ennuyer. Les espaces de liberté ont tendance à se restreindre.
Il y a plusieurs figures d’aliénation. L’aliénation est le contraire de la liberté.
- la quotidienneté (métro-boulot-dodo) : c’est la routine, la répétition. On n’a pas
d’autonomie. Pour lutter contre cette aliénation, on va opérer des détournements de
sens. On va, par exemple, ne pas respecter certains codes, sortir de la rationalité du
monde pour s’en remettre à des forces irrationnelles (horoscope)…
La plus grande résistance, c’est la distance par rapport au rôle, c’est garder une
distance par rapport à ce qu’on fait.
- le travail aliéné : il consiste à ne pas être maître du produit de son travail, à être obligé
de céder une partie de son salaire, ne pas être soi en tant que travailleur générique.
La société est le résultat des interactions que nouent constamment entre eux les membres de
cette société, selon Simmel. La société est le produit constant des relations sociales. Les
interactions produisent et se reproduisent la société, le social.
C’est au sein même des routines les plus banalisées de la vie quotidienne que se réalise la
production du social, dans le cadre imposé par les structures des rapports sociaux. Ce cadre
même impose à la production du social des contenus et des formes souvent très
contraignantes. L’aspect productif des interactions comporte une dimension innovatrice qu’on
trouve dans toutes les sociétés.
La microsociologie s’intéresse à la façon dont les individus vont définir les situations.
Ces situations constituent les cadres dans lesquels se produisent les interactions sociales.
Il existe un catalogue relativement limité des situations auquel correspond un répertoire
relativement limité des comportements appropriés.
Pour l’acteur, « définir une situation » constitue un devoir que l’on pourrait dire moral, ce
devoir est partagé simultanément par ces partenaires, dans la même situation. Quand nous
abordons une situation, nous devons la définir et veiller a ce que les autres la définissent de la
même manière.
Définir la situation signifie la manière dont le groupe social interprète la situation sociale dans
laquelle il se trouve, cette interprétation étant déterminée par son propre cadre de référence.
Thomas a énoncé un théorème « If men define situations as real, they are real in their
consequences ». (Si un homme définit des situations comme réelles, elles sont réelles dans
leurs conséquences).
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