DOCUMENT INTERNE F_CES6178-2008_DOC

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60e ANNIVERSAIRE
DU MOUVEMENT EUROPÉEN
CONSTRUIRE ENSEMBLE L'EUROPE DE
DEMAIN
La Haye, Pays-Bas – 23 et 24 mai 2008
FORUM DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
EUROPÉENNE
SESSION PLÉNIÈRE
DISCOURS
de Dimitris DIMITRIADIS,
Président
du Comité économique et social européen
Fiche CESE 6178/2008 EN-NB/LD/cc
FR
-1Monsieur le Premier ministre,
Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire général,
Mesdames et Messieurs,
C'est un grand honneur et un plaisir pour moi d'être ici aujourd'hui.
Je souhaite remercier le Mouvement Européen et plus particulièrement son président, Pat Cox, ainsi
que son Secrétaire général, Henrik Kröner, pour cette invitation.
La commémoration du Congrès de La Haye est non seulement une réflexion sur le passé mais aussi –
voire davantage – une réflexion sur la manière dont nous pouvons construire l'Europe de demain et ce
qu'elle devrait être.
Nous avons besoin d'une Union européenne qui soit plus démocratique, plus efficace, plus dynamique
et qui procure une base solide pour le bien-être des générations futures. Au cours des
soixante dernières années, l'Europe a fait d'énormes progrès sur tous les fronts, mais des améliorations
sont encore possibles.
J'espère sincèrement que le traité de Lisbonne sera ratifié par tous les États membres et qu'il entrera en
vigueur comme prévu en janvier prochain. Ce traité est essentiel pour guider l'UE dans la bonne
direction, aujourd'hui comme demain. Même s'il ne règle peut-être pas définitivement les questions
institutionnelles pour l'Union européenne, il s'agit d'une avancée importante garantissant des
institutions plus efficaces et plus démocratiques dans une Union européenne élargie et renforçant les
droits des citoyens.
Nous voulons une Union européenne qui soit plus démocratique.
J'accueille avec enthousiasme les dispositions du traité de Lisbonne, qui améliore la démocratie
représentative en octroyant des pouvoirs plus étendus au Parlement européen ainsi qu'un droit d'avis
concernant le principe de subsidiarité aux parlements nationaux.
Cependant, alors que la démocratie représentative est un élément essentiel dans une société
démocratique moderne, il existe aussi des structures en dehors de la sphère parlementaire qui doivent
être renforcées pour que naisse une véritable "Europe des peuples".
Je crois fermement que des bénéfices démocratiques importants peuvent être réalisés en impliquant
davantage la société civile dans les processus de prise de décision et d'élaboration des politiques. C'est
pourquoi je suis ravi de constater que l'article du Traité constitutionnel concernant la démocratie
participative a été intégré tel quel dans le traité de Lisbonne. Cet article – l'article 8 B du traité sur
l'Union européenne dans sa version modifiée – représente une innovation majeure en reconnaissant la
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-2nécessité d'un dialogue civil et d'un droit d'initiative des citoyens, et en leur donnant une base
juridique.
Dans une société démocratique, la communication avec les citoyens est essentielle. Il est tout aussi
important qu'une telle communication ne se manifeste pas seulement par des campagnes d'information
occasionnelles, mais qu'il s'agisse effectivement d'un véritable dialogue, d'une communication à
double sens. Sans ce type de dialogue, nous n'obtiendrons pas le soutien de nos citoyens. Sans le
soutien de citoyens actifs et engagés, ainsi que celui des organisations agissant comme vecteurs
d'expression et d'action, nous ne pouvons pas réaliser l'ambition de l'Europe d'être un véritable espace
de progrès économique, d'avancée sociale, de démocratie, de justice et de paix. La participation des
citoyens et de leurs organisations représentatives au processus politique et décisionnel est un
instrument-clé pour renforcer la légitimité démocratique des institutions publiques, de leurs travaux et
de leurs activités.
Je suis convaincu que pour avoir une Union européenne véritablement démocratique, nous ne
devrions pas seulement dialoguer avec les citoyens et la société civile de temps à autre, lorsque nous
avons besoin de leur soutien aux élections. Ce n'est pas suffisant. Nous devons nous engager dans un
dialogue civil de manière continue, sur des politiques concrètes actuelles ainsi que sur les
perspectives du futur, comme nous le faisons ici aujourd'hui. En impliquant toutes les parties
concernées, nous pouvons améliorer la qualité et la crédibilité du processus décisionnel, l'acceptation
des décisions par les parties prenantes et enfin leur mise en œuvre effective.
Lorsque les représentants se sont réunis au Congrès de La Haye il y a soixante ans, ils avaient la
vision et le désir d'une paix durable en Europe après l'expérience tragique de la guerre. Cette vision a
été réalisée par les pionniers de l'intégration européenne et leurs successeurs. Actuellement, la
situation est complètement différente: l'Europe est perçue comme un modèle et un exemple pour
nombre de pays et de peuples dans le monde entier. Le contexte a changé. Les défis sont nouveaux.
Ils sont mondiaux et aucun État-nation ne peut les relever seul. Dans l'équilibre mondial, les
changements sont rapides et profonds, et nous nous demandons comment assurer la compétitivité et la
cohésion sociale de l'UE en cette ère de mondialisation.
La solution n'est pas de fermer nos frontières et de nous isoler. Nous devons aborder la globalisation
de manière proactive et prendre les devants plutôt que simplement observer et suivre les progrès
initiés par d'autres.
Aujourd'hui, nul ne contesterait la nécessité de répondre aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures de répondre aux leurs. Pour assurer leur bien-être, nous ne pouvons
pas nous contenter de relever les défis économiques et sociaux, il nous faut aussi traiter les
conséquences des variations démographiques, faire face au changement climatique et au
réchauffement planétaire, et garantir l'approvisionnement énergétique en assurant un développement
durable.
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-3Lorsque j'ai été élu président du Comité économique et social européen en octobre 2006, j'ai
immédiatement considéré cette question comme l'une des grandes priorités de ma présidence.
La protection du climat concerne également la politique de l'énergie. Selon moi, le problème du
changement climatique n'est pas directement lié à l'augmentation de nos besoins en énergie, mais
plutôt à la manière dont nous utilisons l'énergie disponible et dont nous gérons les ressources
énergétiques disponibles en fonction de notre mode de vie. Pour traiter cette question, il est nécessaire
d'adopter un cadre politique à long terme qui s'étendrait au moins jusqu'en 2030, ce qui créerait le
climat de confiance nécessaire aux actions quotidiennes des citoyens et aux investissements à long
terme des investisseurs.
Je suis persuadé que seule une UE progressant vers une union politique véritable, pourvue d'une
politique extérieure, de sécurité et de défense, intégrée au sein d'une union monétaire assortie d'une
authentique coordination des politiques économique et sociale et encadrée par des institutions
démocratiques communautaires, sera capable de répondre aux espoirs et aux craintes des peuples dans
un monde en mutation rapide.
Étant moi-même chef d'entreprise, j'aimerais conclure en citant un autre chef d'entreprise américain,
Henri Ford, qui a dit:
"Se rencontrer est un début; rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est un succès".
Je vous remercie pour votre attention.
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