Cours de psychopathologie et psychologie clinique (Fouchet)

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Cours de psychopathologie et psychologie clinique (Fouchet)
I. INTRODUCTION
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II. STRUCTURES CLINIQUES (  STRUCTURES DE PERSONNALITE
DE BERGERET)
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1 DISTINCTION ENTRE STRUCTURES ET PHENOMENES CLINIQUES
2 DISTINCTION ENTRE PASSAGE A L’ACTE ET ACTING OUT
A) PASSAGE A L’ACTE :
B) ACTING OUT :
3 DISTINCTION ENTRE PSYCHOSE ET NEVROSE/PERVERSION
4 HYPOTHESE STRUCTURALE ET CONCEPT DE DESIR
A) THEORIE – EXPLICATION DU CONCEPT
B) // STRUCTURES
5 LES TYPES DE PSYCHOSES
A) LES DIFFERENTS TYPES DE PSYCHOSES
B) MECANISME DE DEFENSE DE LA PSYCHOSE
C) FONCTION THERAPEUTIQUE DU SYMPTOME.
6 OPPOSITION ENTRE MODELE ET ORIENTATION
A) AUTISME
B) TDAH (HYPERACTIVITE)
C) CLINIQUE PSYCHANALYTIQUE ET GRANDES STRUCTURES
 Clinique structurale (// BERGERET)
 Autre perspective
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III. CONCLUSION –TOXICOMANIE
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1 CONCLUSIONS
2 TOXICOMANIE
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I. Introduction
Dans le champ de la clinique, nous allons à la rencontre de toutes sortes de réalités mais
l’objet observé est toujours une construction car il dépend du point de vue adopté, du regard
qui lui est adressé. Il n’y pas d’observation indépendantes des acquis théoriques (même si le
DSM-IV se prétend athéorique). La clinique doit donner sa place au contexte. La
psychanalyse propose 2 types d’hypothèse sur la structure de la personnalité :
(1) ABRAHAM, très soucieux des stades de développement du Moi et de la libido, met
l’accent sur les arrêts, régressions,… // BERGERET qui faut un résumé des
hypothèses psychanalytiques sur ce qu’est une structure de personnalité et parle aussi
d’astructuration
(2) Une perspective moins soucieuses des stades de développement de l’homme mais plus
soucieuse d’histoire et de structures cliniques (psychose/névrose/perversion).
Avec l’exemple de Frédéric II , on s’aperçoit que le langage est nécessaire, vital pour
l’homme. On naît à la vie psychologique en tant qu’objet au regard de l’autre. La question
n’est pas de parler mais d’être parlé. Il existe différente façons d’être au monde et il ne s’agit
pas de maladies/déficits.  Le but du cours et de la conception sous jacente est de voir la
place que prend le sujet dans le monde
II. Structures cliniques (  structures de personnalité de Bergeret)
Il faut utiliser des concepts pour comprendre ces structures. Ces concepts doivent être
utiles à quelque chose.
1 Distinction entre structures et phénomènes cliniques
La structure clinique ne se repère pas avec le DSM, ne se retrouve pas dans la liste des
symptômes car il n’y a pas de manifestations. En réalité, nous sommes tous fous, tous
déréglés par les dimensions sociale, du langage, de la relation. Il y a une forme de
dérèglement qui vient du champ de la satisfaction. La structure clinique n’est donc pas une
accumulation de critères cliniques mais a un rapport à l’autre, au social. Ainsi, aucun
phénomène n’est indicatif d’une structure mais il y a des différences entre phénomènes car ils
ont des logiques différentes.
2 Distinction entre passage à l’acte et acting out
Lacan a situé cette distinction à partir de la scène du monde et fait une analogie entre
l’organisation de la vie quotidienne et une pièce de théâtre. Il existe des limites et des codes
symboliques pour régir notre vie qui nous donnent un rôle. Ici, l’individu n’existe pas car il
doit être saisi dans son rapport ç l’autre et non en tant que liste de caractéristiques mesurables
a) Passage à l’acte :
Celui-ci est de l’ordre de la rupture avec l’autre, de la sortie de scène à cause de ce qui s’y
passe de tout à fait insupportable. C’est donc éliminer l’autre de la scène dans des actes
hétéro ou auto-agressifs.
b) Acting out :
Celui-ci se joue sur la scène, a un rapport à l’autre et un sens. Il s’inscrit dans l’histoire,
dans la relation
 Cette distinction correspond à 2 logiques : il y a des phénomènes cliniques qui ne sont pas
du côté du sens mais de la rupture. On peut choisir entre l’une ou l’autre logique mais ces
logiques ne sont pas toujours pertinentes, il faut voir selon les cas car tout ne doit pas rentrer
dans un modèle, une théorie. Il faut jouer avec le contexte, l’environnement. Cette distinction
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est importante pour sortir de certaines impasses cliniques et est une forme de modalité
d’évaluation. Dans le cas du passage à l’acte, il faut adopter un mode de présence qui ne soit
pas insupportable
3 Distinction entre psychose et névrose/perversion
Les états limites se situent entre psychose et névrose, la perversion y étant incluse.
Psychose et névrose sont des modes de rapport à l’autre, à la satisfaction pulsionnelle. Aucun
des mécanismes de défense n’est spécifique à une structure clinique mais de nombreux
auteurs ont quand même fait des classifications.
Ainsi, dans la névrose, le point supposé le plus spécifique est le déplacement et le
refoulement. (= déplacement sur la scène de l’inconscient)  Mécanisme = refoulement et
retour du refoulé avec une logique proche de l’acting out.
Pour la psychose et la perversion, c’est plus difficile. Lacan a essayé mais est resté
peut convaincant car il se basait sur le modèle de la névrose. Selon Bergeret, le mécanisme de
défense de la psychose serait la forclusion (=où qqchose qui n’a pas pu s’inscrire dans
l’inconscient se symbolise et revient dans le réel)
4 Hypothèse structurale et concept de désir
a) Théorie – Explication du concept
Nous sommes tous affectés par le social, la culture, le langage et la dimension de l’autre.
L’hypothèse structurale est qu’il existe plusieurs manières d’y répondre. Ici on ne fait pas une
médicalisation des troubles mais on cherche la dimension humaine dans les maladies
mentales, le contexte, ce qui en est du sujet sur sont rapport à l’autre. Le concept de désir est
fondamental en psychanalyse ; il correspond à la libido, à ce qui nous anime, nous fait vivre,
ce qui nous donne vie et est qqchose de l’ordre du manque. L’objet du désir n’est pas ce
après quoi on court mais un objet en amont, le manque en tant que tel, ce qui fait que le désir
n’est jamais satisfait. La psychanalyse suppose que cet objet est directement lié au rapport à
l’autre. Il y aura une opération symbolique de séparation d’avec la jouissance, sa
satisfaction : ça entrera par un jeu de décalage, de langage qui est le médiateur. L’homme va
déplacer l’objet de sont manque du côté de l’autre et courra après celui)ci. Ainsi le corps jouit
avec une certaine perte qui, elle, permet une entrée dans la vue, de se diriger vers l’autre, de
se séparer d’avec l’autre (ce qui supprime le rapport fusionnel), de ne pas rester l’objet de
l’autre (ce qu’on est au départ cf. nom). L’opérateur qui permet cette séparation est le père
(Œdipe), une personne tiers de la relation mère-enfant. Ce n’est pas sa présence réelle qui est
en jeu mais une fonction tierce qui s’introduit ou non dans la relation pour introduire la
séparation. ( père = symbolique)
b) // Structures
- Névrose : L’introduction de cette séparation mène à une perte, ouvre la porte au désir qui
s inscrit dans l’inconscient et fait retour dans le conscient (cf. lapsus, rêves, symptômes). Il y
a inscription du nom du père et les mécanismes de défenses sont le refoulement et le retour du
refoulé. Le sujet peut s’appuyer sur le manque (les autres ne sont pas synonymes
d’envahisseurs).
- Perversions : Il y a aussi inscription du nom du père, les mécanismes de défense sont le
déni et le retour dans des scénarios pervers
- Psychose : La séparation ne s’est pas faite au niveau symbolique ; le sujet est toujours
l’objet de l’autre. La forclusion, un mécanisme de défense, signifie que qqchose ne s’est pas
inscrit dans l’univers symbolique du sujet ce qui a des conséquences ( non inscription du
nom du père). Le retour de la pulsion se fait dans le réel, l’objet est en trop et le sujet ne sait
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pas s’en séparer. L’autre est le lieu en trop face auquel le sujet est toujours l’objet et apparaît
comme envahisseur.
CAS CLINIQUE 1 : Une schizophrène explique ce qui se passe pour elle : Elle se
trouve sur une scène dont elle veut sortir parce qu’elle n’en peut plus. Elle a donc une
forme d’angoisse qui la pousse à sortir de scène mais la psychose n’est pas un manque
d‘intelligence, ni une dégénérescence. Elle essaie de s’appuyer sur le langage (cad sur
la symbolique) en disant que des choses la chicanent, ne l’attaque pas directement
mais sont présentes et lui font peur. Pour échapper aux objets, elle les nomme (car
nommer permet de créer une différence) mais alors le nom ne va plus avec l’objet.
Elle dit recevoir des ordres du système. Ce terme montre un mode de traitement de ce
qui se passe autour d’elle. Elle est l’objet d’une réalité indifférenciée et le système
permet de localiser +/- le chicanement. Dans la psychose, le délire a une fonction
auto-thérapeutique. Le passage à l’acte est hors sens mais il faut voir la fonction qu’il
occupe. Le thérapeute a pour fonction non pas d’aller chercher l’inconscient car ce
n’est pas la logique du sujet mais puisqu’elle est l’objet de l’autre de permettre au
sujet de se protéger des autres et de se placer au côté du sujet (rôle d’atténuation et de
séparation). Ceci peut être difficile en cas d’appel d’urgence. Il faut alors être
plusieurs et le sujet peut se construire un petit réseau d’intervenants.  Dans la
psychose, l’autre est dans un trop de présence, il n’y a pas de manque
CAS CLINIQUE 2 : Illustration du rapport avec le psychologue : Séance entre
Declerembaux (isolation de l’automatisme mental, « c’est le sujet qui est habité pt le
langage) et une patiente, Marguerite (mythomane, fantasque, instable). La patiente
pense qu’ on « lui donne des idées qui ne sont pas à elle », « qu’elle ne manque pas à
beaucoup de monde mais que tout le monde lui manque », « qu’elle pense des idées
déjà pensées par les autres ». Elle peut jeter un regard critique mais il y a toujours
qqchose qui vient de l’autre. Il n’y a pas d’absence de conscience morbide car les
psychotiques ne sont pas uniquement dans leur bulle. Elle est à la fois confrontée à ce
à quoi beaucoup de gens sont confrontés (névrose) et à qqchose de spécial qui lui fait
se demander si elle n’est pas folle (psychose). Pour elle, les vrais fous ont des idées
folles hors chez elle, elle pense que ces idées viennent de l’extérieur (retour dans le
réel >< retour du refoulé), qu’on lui met ces idées dans la tête. Un tel état provoque
une angoisse extrême et une fatigue car le sujet n’arrête pas de travailler (penser pour
contrecarrer ces idées) ou de se faire travailler. Ainsi, le sujet reconstruit son histoire
et le clinicien doit se faire le support de cette reconstruction. Il est toujours intéressant
de voir dans quel monde vit quelqu’un mais pour cela il faut que le sujet noue une
relation avec le psychologue. Declérembaux prenait au séreux ce que disaient ses
patients car il voulait comprendre. Il occupe la place de quelqu’un qui ne sait pas. Il
ne cherche pas à se mettre au côté du sujet pour l’aider ou ne plus être persécuté mais
prend une position « je-ne-sais-pas » qui fait qu’on voit en lui un savoir décomplet cad
qui a besoin de se construire avec les paroles de ses patients. C’est la meilleure place
selon lui pour que qqchose se passe, se lie car elle permet une sorte d’utilisation du
psychologue comme un miroir pour le sujet, un appui pour que le sujet se positionne
lui même. Ces patients souffrent en général d’une grande solitude (due au problème
d’être écouté et jugé).
Dans les mémoires d’un névropathe, Schreber dit que le sujet a un point de
certitude, sa position par rapport à l’autre (objet) et il se place donc dans le réel.
Même les sujet normaux se préoccupe de leur position par rapport à l’autre. Le
psychotique est donc à prendre au sérieux. Mais alors pourquoi n’y a-t-il pas de retour
dans le réel pour tous ? Les sujets tentent de se protéger avec la créativité.
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 Il faut repérer ce qui se joue pour l’autre sur les 3 plans : le rapport à l’autre, le
rapport à l’objet pulsionnel et le rapport au langage (ex. L’enfant est d’abord
confronté à la toute puissance de l’autre puis s’en dégage). Sérieux et Caporas ont
aussi rapporté des cas mais les mettent plus à leur sauce. Les psychotiques ne sont pas
considérés comme aliénés car ils ont un contact avec le réel, des associations d’idées,
une curiosité, une finesse et peuvent avoir une vie normale. Dans le langage, il y a
qqchose qui parle, injurie et dans la psychose, on met l’accent sur toutes les bases du
langage qui participent à la dynamique. Ex. Freud se base là-dessus dans la
construction du rêve, processus de décompensation.
5 Les types de psychoses
a) Les différents types de psychoses
Les 3 axes (rapport à l’autre, à l’objet et au langage) aident a distinguer les différentes formes
de psychoses : schizophrénie, paranoïa/érotomanie, paraphrénie, mélancolie et autisme.
L’hypothèse de base est que ce qui se joue pour le psychotique, ce sont des dimensions qu’on
retrouve sans toutes les classifications (ex. dimension schizo.)
PARANOÏA/EROTOMANIE : DANS L’EROTOMANIE, LA PLACE DE L’OBJET EST LA MEME QUE DANS
LA PARANOÏA MAIS C’EST UN OBJET D’AMOUR. L’AUTRE NE FAIT QUE PENSER AU SUJET (SOI
DISANT) ET DU COUP LE SUJET COMMENCE A COURIR APRES L’AUTRE ET PEUT FINIR PAR LE
PERSECUTER ALORS QU’AU DEPART C’EST L’AUTRE QUI LE PERSECUTE. DANS LA PARANOÏA,
L’AUTRE RESTE LE PERSECUTEUR.
MELANCOLIE : IL Y A UN MANQUE DU SUJET QU’IL VA CHERCHER CHEZ L’AUTRE ; IL Y A DONC
UN TRANSFERT DU SUJET VERS L’AUTRE. ICI, C’EST L’AUTRE QUI VA CHERCHER LE SUJET
COMME OBJET PULSIONNEL. LE SUJET EST L’OBJET DE TOUTES LES ERREURS DU MONDE, POURRI,
A REJETER. LE PASSAGE A L’ACTE EST TRES PRONONCE ICI CAR LE SUJET EST PRET A SORTIR DE
SCENE (SUICIDE).
CAS CLINIQUE 3 : Olivier et la Métaphore du toboggan : Un homme de 21 ans
explique la métaphore du toboggan dont le point de chute est le suicide et le dernier
recours est la psychothérapie (C’est une question de vie ou de mort). Cet homme est
tr§s anxieux, a peur de l’autre et de son regard car tout est une critique contre lui. Le
problème peut exister depuis toujours ou peut apparaître à un moment précis. Il faut
donc essayer de comprendre cette rupture car ceci permet de comprendre ce qui le
faisait tenir. Ici, le décès de sa mère à 11 ans est ce moment précis car avant celui-ci,
ce jeune homme vivait un idylle où le père était un héros et la mère était parfaite bien
que ses parents se disputent souvent et se séparent. En fait il ne peut pas dire grand
chose de cette période ce qui montre la place essentielle de sa mère dans l’univers
d’Olivier. A la mort de sa mère, il retourne vivre chez son père mais être ace aux
autres devient une torture, tout se dégrade, il se replie sur lui-même ( pente vers le
suicide). Il arrête l’école. Il fait des cauchemars qui pour lui sont des rêves
prémonitoires ; il est responsable de tout. On voit que c’est un sujet au travail car
qqchose l’empêche de suicider, qqchose qui se situe au niveau de l’espace car il
cherche un lieu où il pourrait quand même vivre. Ceci est un point d’appui important
qui permet de construire qqchose pour se séparer de l’univers chaotique qu’il
rencontre partout, un point où il peut vivre. Il cherche dans son histoire et retourne
dans le pays de sa mère où il se sent mieux bien qu’il risque de perdre son identité car
il fait comme les autres.
 Le travail du psychologue vise à repérer ce qui peut faire point d’appui et à
accompagner le sujet. La notion de sujet au travail est très importante et il faut donc
être très attentif aux mots, aux bricolages du sujet cad faire attention à ce qui fait
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ravage et ce qui fait traitement. Le symptôme a plusieurs points de vue dont celui du
DSM et celui qui explique qu’il est le problème et le mode de traitement du sujet.
b) Mécanisme de défense de la psychose
Le mécanisme de défense de la psychose s’apparente à une sorte de rejet plus fort que le
refoulement, proche de l’exclusion. Ce qui n’a pas été inscrit fait retour dans le réel. Ceci n’a
pas été symbolisé dans le conscient et n’est pas passé dans l’inconscient. Ce retour dans le
réel peut se faire du côté du corps (Schizo) ou de l’autre (Parano). En général ces deux
dimensions se retrouvent +/- dans toutes les psychoses et sont rares à l’état brut.
CAS CLINIQUE 4 : Rencontre de MV dans un cadre institutionnel : Un cadre
institutionnel définit le contexte et la dialectique. Au départ, MV cherche une aide
juridique car il veut quitter la maison vu que selon lui sa sœur veut le tuer. Le juriste
qui le reçoit lui dit que ce sont des problèmes familiaux et du coup MV se rend dans
un planning familial. A la première consultation avec le psychologue, il parle de ses
problèmes familiaux mais ne formule pas de demande spécifique. (certains
psychologues exigent cela mais ceci peut créer des problèmes car cette demande est
rare et son exigence implique l’exclusion de nombreux cas tels que les psychotiques
qui ont des problèmes avec l’autre). MV cherche juste à dire ce qu’il a, à prendre qq1
comme témoin. Petit à petit il a pu déplié ce qui se passait. Pendant un premier temps
il conclut qu’il doit déménager et ne voit comme solution que la prison ou l’hôpital
psychiatrique (il recherche un lieu d’abris). On lui propose alors d’aller dans une
communauté thérapeutique (situation d’urgence car logique de passage à l’acte). Ceci
lui a permis de se calmer, de trouver un oasis qui échappe à ses angoisses, à
l’étrangeté à laquelle il est confronté et de parler de tout ce qui cloche. Pour lui, cela
existe depuis toujours mais surtout depuis que sa femme l’a quitté brusquement.
Depuis, il subit plusieurs agressions hors sens dont il donne plusieurs explications
( !!! l’important n’est pas la vérité mais comment le sujet subjective, fait entrer cela
dans sa vie) dont le seul point commun est qu’il a té agressé (certitude). Il est certain
qu’on lui veut qqchose et s’interroge aussi sur le sens meme de son existence (rapport
avec le désir de l’autre). Il tente de donner sens a son existence (en parlant de Dieu)
cad qu’il fait une tentative de guérison (=délire de la psychose = construction logique
et structurée). Pour cela, il utilise l’histoire, le langage (car il est toujours confronté à
des signes énigmatiques). Tout ceci est très fatiguant, parfois angoissant car il y a à la
fois un trop (des autres) et un trop peu (vide créatif). Parfois il pense même au suicide
 MV est paranoïaque ET Schizo car les phénomènes sont souvent liés au corps. Le
psychologue prend acte des délires mais ne dit pas si c’est une bonne ou une mauvaise
hypothèse. LA thérapie lui a permis de construire et ne pas se fixer sur une hypothèse
délirante. Il a pu mettre en place un réseau dont le psychologue est le point de capiton
entre le psychiatre, le généraliste, la pharmacienne, les spécialistes… (réseau basé sur
la question du corps, le psychosomatique). Il a un certain savoir y faire avec son
symptôme qui noue le sujet à la réalité. Ainsi le délire a une fonction thérapeutique (//
passage à l’acte = traitement sauvage)
c) Fonction thérapeutique du symptôme.
Ils ont une fonction auto-thérapeutique face au dérèglement affectif, pulsionnel. Freud avait
déjà dit que le délire dans la paranoïa était une tentative de guérison , de reconstruction, de
localisation de la libido. Mallevale fait une échelle des délires car il ne veut pas cerner la
signification mais la logique des délires (en terme de reconstruction) :
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P0 : déclenchement de la psychose : Le sujet a été confronté a une question purement
symbolique (dont le traitement est obligatoirement symbolique). C’est un moment de
perplexité angoissée (trou avec la réalité).
P1 : Le sujet tente de mobiliser l’imaginaire et le symbolique pour colmater ce trou, remédier
à cette perplexité par la naissance du délire sans systématisation (+/- paranoïde).
P2 : La construction se logifie, s’organise selon une logique qui se ressert de plus en plus et
permet d’identifier la jouissance dans l’autre. Le fait d’être l’objet de l’autre est la seule
certitude. (+/- paranoïaque)
P3 : C’est le dernier moment logique où le sujet accepte, consent à ce qui lui arrive (+/paraphrénie). Ce moment permet de voir jusqu’où peut aller le traitement du sujet par le
délire. Il y a des constructions incompatibles avec le système social
Ces 4 moments montrent le travail du sujet et permettent de repérer qu’on a un sujet au
travail. Il faut donc soutenir ces inventions compatibles avec le système social pour que le
sujet règle tout même si certaines constructions ne sont pas à soutenir. Il faut alors privilégier
des inventions alternatives au passage à l’acte. Il faut aussi voir si cela est pertinent pour le
sujet ou non (danger de l’art thérapie qui devient un modèle)
6 Opposition entre modèle et orientation
L’orientation relève du pari que le sujet est au travail en s’appuyant sur les bricolages du sujet
qui servent de point d’ancrage (>< modèle). Ceci est difficile à faire avec certaines catégories
cliniques à cause des hypothèses neurobiologiques des causes car alors on a des croyances
avec comme conséquences de ne pas faire le pari.
a) Autisme
Certains autistes peuvent parler et même quand ce n’est pas le cas, ils ne sont pas hors
langage car ils sont parlés par d’autres ce qui détermine la place du sujet, ses relations,…
Bleuer a introduit le terme autisme en rapport avec la clinique de la schizophrénie pour
désigner le repli sur soi. La clinique de l’autisme a été isolée par Asperger et Kanner (1943)
et se retrouve quasi telle quelle dans le DSM-IV : troubles du langage, besoin d’immuabilité,
hyper-gestualité, extrême retrait de l’enfant depuis le début de sa vie (>< schizo), isolement
social, précocité des symptômes, comportement compulsifs et répétitifs, langage atypique.
Certains arrivent à parler mais les troubles du langage se situent sur le même plan que les
signes précédents cad sur le plan relationnel (troubles pragmatique du langage sur la
communication). L’autiste se sent envahi par l’autre comme s’il n’y avait pas de séparation
avec l’autre. Il existe un large spectre autistique.
Il y a une grande pertinence de ce pari : il faut accompagner le patient dans ses petits
bricolages et prendre en compte les ressources du sujet (car intelligence = OK, problème =
relation avec l’autre). Certains autistes se battent pour qu’on les reconnaissent, qu’on
reconnaissent qu’il ne vivent pas comme les autres et qu’on supprime l’autisme des catégories
psychiatriques. L’autiste se sent persécuté par l’autre, par les signes de sa présence (le pire =
regard et voix). Il faut donc avant tout rendre notre présence possible et traiter l’autre.
L’autisme est une catégorie de trouble envahissant du développement selon le DSM dont le
syndrome de RETT fait partie alors qu’il a une causalité biologique et que dans celui-ci, la
communication ne s’éteint pas.
b) TDAH (hyperactivité)
Barclay dit que c’est un trouble véritable parce que toutes les preuves scientifiques vont dans
ce sens hors cela n’est pas sûr. Il y a beaucoup de discussions (même si pour Barclay, la
discussion est inutile) qui portent sur les différentes conceptions de la psychiatrie (et non sur
le fait que c’est un trouble) : biologisation (DSM) vs conception plaçant les maladies mentales
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directement en lien avec le concept du lien social, du contexte. Dans le DSM, il n’y a aucun
terme médical à proprement parler car le TDAH est défini par des termes tels que bougeotte,
parle trop souvent, distrait, fait trop de bruit, etc. Bref c’est la description d’enfant qui
dérangent (du point de vue adulte) alors qu’en fait ils sont dérangés (point de vue de l’enfant).
Ce sont des termes qui ont un rapport avec le social. Ces enfants finissent par créer des
problèmes sociaux et scolaires. Il en va de même pour les troubles de conduites,
oppositionnel avec provocation ( ensemble récurrent de comportement négatifs et
provocateurs envers des personnes qui ont autorité  contestation, colère,..).
 Les critères mettent à l’avant plan le contexte et sont des critères policiers. Il faut donc un
clinicien qui essaie de dégager le rapport à l’autre et qui ne tient pas compte de la spécificité
de la psychiatrie et de la psychopathologie. Le DSM, au lieu de s’inscrire dans une démarche
scientifique, s’inscrit dans une démarche biologisante, statisticienne et normative (// loi du
marché, médicalisation). On ne voit pas le patient de la même façon si on le rencontre avec
une grille pour évaluer ses troubles ou pour l’écouter. La nomination TDAH est une
nomination bouchon basée sur une hypothèse et qui mène à un traitement. Dans l’autre cas, le
patient peur nommer lui-même ce qu’il a par rapport à sa vie et son vécu. Cette seconde
démarche n’exclut pas la démarche médicale même si elle est psychologique ou
psychosomatique mais après il faut aller au delà en partant de la singularité du sujet (
inventer une intervention et soutenir les inventions du sujet). Il y a donc une influence sur la
clinique psychanalytique et une distinction entre les structures. Ici on envisage les entités
cliniques sous forme de la construction d’un univers (Monde dans lequel vit le sujet).
CAS CLINIQUE 5 : JULIEN : Julien a reçu comme diagnostic celui du TDAH mais
le psychologue ne prend pas ceci comme repère. Julien est un enfant violent, difficile,
dominant et les parents ne supportent plus cela (Grande souffrance). Pour le père,
« on a trop les yeux sur lui » mais c’est un enfant très doué à l’école. Il est donc à la
fois normatif et tyrannique, réticent à l’entretien. Le psychologue se met dans la
position du partenaire. Du coup, Julien explique ses difficultés cad les moments non
réglés (ex. récréation) car il se sent insulté de partout et devient violent vu qu’il est
sous le regard non cadré des autres. Il est passionné par les insectes sociaux car ainsi
il comprend ce qui fait le lien social. C’est donc un sujet en travail.
c) Clinique psychanalytique et grandes structures
 Clinique structurale (// BERGERET)
Au départ on prenait les hypothèses freudiennes sur l’appui ou non du manque, le chemin du
désir, le retour dans le réel, la position du sujet dans le monde. LE sujet ne put pas être
envisagé autrement que avec son rapport aux autres. La névrose fait rapport au système de
symbolisation (refoulement, retour du refoulé, on court après le manque et cela permet de
construire une histoire). La perversion est plus compliquée ; le sujet peut reconnaître le
manque mais le dénie cad qu’il fait une entourloupe avec cette question du manque. Le sujet
croit qu’il le sait pour lui ET pour l’autre. Vu qu’il se met au service de l’autre, il ne demande
pas d’aide et ne veut pas mettre de limite. Il y a un retour de la dimension pulsionnelle dans
le cadre fixe de la dimension perverse.
Dans la psychose, l’hypothèse de travail est que le sujet ne peut pas s’appuyer sur le
manque, non inscription du nom du père, l’objet apparaît comme une plénitude et non un
manque -> forclusion et retour dans le réel
Pour la névrose, il y a inscription du nom du père, le sujet s’appuie sur le manque et il y
a ouverture au champ du désir. Freud insistait sur la notion d’interdit comme fonction du père
alors que Lacan insiste sur la notion d’ouverture au désir qui permet d’investir l’autre. LE
fantasme met un voile sur l’objet.
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Dans la perversion, le pervers amène l’autre dans une position de demande, d’angoisse.
L’autre doit jouir car le pervers sait ce dont l’autre a besoin et veut l’aider. LE scénario
pervers demande qu’il se passe toujours la même chose avec le même cadre  déni et retour
du réel dans le scénario pervers
Les états limites ( psychose blanche) sont une psychose particulière car elle n’a pas les
symptômes classiques de la psychose. C’est une catégorie construite pour servir de
compromis entre l’approche psychanalytique structurale et le modèle psychiatrique tel que le
DSM. Bergeret fait un listing des mécanismes de défense et un repérage pour définir les
structures uniquement par rapport à l’autre et à la jouissance.
 Autre perspective
Ici, l’idée de base est que nous sommes tous fous par rapport au programme instinctuel. Le
sujet ne peur faire autrement que bricoler, faire sa propre place. L’accent est donc mis sur la
dimension de l’invention qui montre le défaut et vient suppléer à ce défaut. Les repères de
structures s’organisent autrement et ne sont pas classés. De plus les structures se
décomposent. Ici la fonction est centrale, le symptôme ce qui fait tenir le sujet (//Lacan).
Approche structurale : Bergeret
Approche de Lacan et Fouchet
Névrose
EL
Névrose
Psychose
EL
Psychose
CAS CLINIQUE 6 : Alexandre : Selon son médecin, Alexandre est épileptique et
hystérique. Pourtant, un lien se crée entre Alexandre et son psychologue quand le
psychologue accepte d’être ouvert aux nouvelles théories. Il explique alors sa théorie :
pour lui, il y a eu un moment de rupture dans son existence à partir duquel plus rien a
marché car il n’avait plus de point d’ancrage. Il y a une personne (//subconscient) qui
lui parle (dimension réelle des choses). Il parvient à subjectiver un événement
traumatique par une construction délirante qui donne un sens même si elle est hors
scène. En plus, il y a l’amour qui tombe dans sa vie ce qu’il ne comprend pas.
Alexandre cherche une explication et est donc un sujet au travail. Le savoir utile pour
le psychologue est celui construit par le sujet cad ses inventions et ses symptômes. La
métaphore de la scène est primordiale car le sujet ne construit rien sans l’autre. Ainsi
le psychologue accueille le délire mais quand le sujet n’en parle plus, le psychologue
non plus. Alexandre dit qu’il est l’objet d’une violence sourde, de l’insupportable qui
vient de l’autre et que dans ces moments là, il ne peut que sortir ou frapper mais qu’il
veut apprendre à faire autrement (rapport à l’autre paranoïaque). Il fait donc un séjour
dans un centre psychiatrique qui lui a permis de se reposer et de chercher des solutions
concrètes. L’amour devient l’idéal du Moi pacifié et il découvre que l’autre ne veut
pas l’agresser mais fait tout par convention ( réorganisation du monde). Il
recherche le code ce qui donne un point d’ancrage.
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III. Conclusion –Toxicomanie
1 Conclusions
Ce cours a servi à amener des concepts qu’il faut utiliser, à questionner les grandes structures,
à comprendre les fonctions du symptômes et à montrer qu’il ne faut pas catégoriser mais
repérer un moteur de changement.
2 Toxicomanie
Ceci montre qu’on a pas à faire à des entités naturelles en psychopathologie car ici, c’est une
catégorie socio-juridique . Les drogués sont des déchets ce qui permet une identification
sociale. Cette catégorisation a besoin du social pour exister. Il n’y a pas de personnalité type
du toxicomane mais l’idée donne un discours ségrégatif. Ainsi le social paradoxalement offre
un point d’ancrage, un point d’identification et la drogue est une auto-thérapie à laquelle il
faut chercher une alternative.
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