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Les inadaptations scolaires et leurs implications des les systèmes
familiaux et culturels
Il est à noter que 2/3 des premières consultations en clinique infantile concernent des
difficultés d'ordre scolaire, en effet l'échec scolaire est source de souffrance voire de
traumatisme. Seulement les problèmes scolaires sont un thème très vaste qui renvoie à des
réalités diverses à partir du même symptôme d'inadaptation scolaire.
L'inadaptation scolaire est quelque chose de relatif à l'incapacité d'une personne d'aborder
avec réussite une situation scolaire. Elle dépend des systèmes d'appartenance de l'enfant que
sont la famille et la culture. Il est important dès lors de ne pas réduire trop vite les causalités
du symptôme.
On voit surtout que certains enfants ne sont pas adaptés à l'école mais peut-être est-ce l'école
qui n'est pas adaptée à ces enfants…
C'est aussi pour cette raison qu'avant toute intervention il faut faire un diagnostique le plus
précis possible (où se situe exactement le problème) ce qui permettra d'évaluer où il sera le
plus efficace d'intervenir.
Les notions d'adaptés/inadaptés renvoient aux notions de normal/pathologique, sans oublier
qu'il y a des enfants qui réussissent à rater. La notion du normal et du pathologique diffère en
fonction des cultures.
Dans notre société il y a une tendance à classer, catégoriser et hiérarchiser hors il ne faut pas
confondre différences et inégalités. On oublie aussi qu'une bonne connaissance de la langue
maternelle permet une acquisition plus aisée de la langue d'accueil hors on bride souvent les
enfants par rapport à leur langue maternelle et on oublie de voir leur différence comme une
richesse potentielle. Il ne faut pas non plus confondre diagnostic et étiquetage, il faut
également se garder de pathogénéiser tout le temps.
Il faut également tenir compte de l'individu dans sa globalité, ses différences, ses spécificités
et rechercher quels sont les forces, potentiels de l'enfant pour pouvoir les utiliser.
Seul un diagnostic pointu permettra une remédiation adaptée.
D'après l'oms, la santé est un état complet de bien-être physique et psychologique.
Il faut se garder aussi de l'acharnement thérapeutique et remettre un enfant dans sa famille une
fois qu'il est "rétabli"
I Les prophéties qui se vérifient d'elles-mêmes :
"Une prédiction qui se vérifie d'elle-même est une supposition ou prévision, qui, par le simple
fait d'avoir été énoncée, entraîne la réalisation de l'événement prévu, et confirme par la même
sa propre exactitude."
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On n'a pas de réponse du point de vue de la mise en place du processus d'influence qui
s'exerce. On pense rarement en terme de mobilisation de l'interaction ni à quels types de
ressources ou freins peuvent être mobilisés dans cette interaction.
1) Expérience de Rosenthal
Prédiction induite auprès des enseignants, il avait soit-disant soumis des élèves à des tests de
Q.I et avait pointé 20% des enfants qui feraient le plus de progrès (ces enfants avaient été
choisis en fait au hasard), hors en fin d'année, ce sont précisément ces enfants là qui ont fait le
plus de progrès.
Leurs professeurs leur attribuaient beaucoup de qualités, et par la même on peut noter
l'influence de la relation ainsi que le regard qu'on va poser sur quelqu'un va influencer son
comportement que ce soit positivement ou négativement.
2) Application de l'expérience à la question scolaire
Un comportement ne se déroule pas de la même façon en présence d'un observateur extérieur
car il participe à la création du fait qu'il observe.
1. Le regard posé par l'enseignant sur les possibilités intellectuelles de l'enfant influence
ses capacités d'apprentissage
Acuqisition par "malentendus" : C'est une situation dans laquelle le parent prête à
l'enfant à un moment où celui-ci est proche d'une étape d'une acquisition de
compétences qui de ce fait trouvent leur mode d'activation. Ex : Le parent remet en
ordre le babillage de son enfant comme si celui-ci avait parlé.
2. La compétence de l'élève est dépendante de la relation à l'enseignant.
3. L'enseignant valorisé va être stimulé dans ses compétences à apprendre à ses élèves. Il
sera probablement plus enclin à se mettre en cause si l'enfant ne progresse pas. Il sera
plus attentif aux enfants si ceux-ci sont investis positivement par d'autres
professionnels estimés ou reconnus ainsi que par leurs parents. Il ne faut pas oublier
toutefois le pendant négatif.
4. Dans toute relation sociale le fait de "s'accorder" ou ne pas le faire n'est jamais
indifférent. Toute interaction au sein d'un système humain peut mobiliser les
ressources ou au contraire freiner les capacités évolutives des partenaires mis en
présence.
5. On peut considérer que les participants d'une interaction sont tous impliqués et par là
même tous responsables. Le mot "responsable" est à entendre au sens d'une
responsabilité interactionnelle. Les participants peuvent modifier la manière dont
l'interaction se fait.
3) Etude de cas : Olivier
Le PMS fait passer des tests à un enfant chez qui on découvre des difficultés dues à des
troubles instrumentaux, un retard psycho-émotionnel, un Q.I par contre normal, une grande
différence entre le Q.I verbal bien meilleur que le Q.I de performance.
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Le neuropédiatre a découvert que l'enfant était porteur d'un trouble épileptique nécessitant un
traitement médicamenteux. Une prise en charge par une logopède et un psychomotricien a
également été mise en place. Les professionnels ont remarqué une attitude de refus scolaire
relié à une relation fusionnelle d'avec la mère ainsi que la présence d'une rivalité avec le père
amenant à une position régressive.
Le papa affichait un air très démuni face à son enfant qui ne lui obéissait pas et était
particulièrement âgé d'ailleurs on aurait pu le prendre pour son grand-père.
Les parents ont déjà trois enfants de 23 à 28 ans, ils n'avaient pas programmé la venue de
l'enfant. Le père était mineur et suivait des cours pour devenir contremaître, il était sur le
point d'accéder à sa nouvelle fonction ainsi que d'acheter une nouvelle maison lorsqu'on a
découvert une silicose aux poumons et s'est dès lors retrouvé sur la mutuelle. La mère a eu sa
propre mère malade et impotente. Les professionnels ont dès lors réalisé que l'enfant était né à
un mauvais moment même si ses parents ont pris cette venue de façon positive. Il a été
convenu que la maman reste à la maison pour s'occuper d'Olivier.
Celui-ci ne s'habille pas et ne se lave pas seul à 7 ans.
Elle a eu une période dépressive et a reçu la naissance de l'enfant comme un cadeau.
Le père n'est pas très critique et il ne prend pas vraiment sa place de père. Il se fait des
connaissances dans la salle d'attente, il est content de se sentir utile en déposant Olivier. Les
parents continuent de voir leur enfant comme un bébé, tout se passe comme si le temps s'était
arrêté.
Si les professionnels améliorent la situation de l'enfant, les parents risques d'être
déséquilibrés. Ceux-ci décident d'interrompre l'intervention P.M.S et de les aiguiller vers une
thérapie familiale car le symptôme maintien tout le groupe familial en équilibre.
Cet exemple montre :
1. La recherche de la cause du problème et sa solution à l'intérieur de l'enfant. La
découverte de différentes étiologies. Il s'agit principalement de la perspective de la
méthode scientifique classique dite perspective objectivante ou approche individuelle.
Etiologie : génétique
biologique
affectif
social
Causes A B "inadaptations"
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2. Il faut s'attacher à ce qui fait lien entre les éléments du contexte, à ce qui donne sens
au problème de l'enfant. C'est une perspective éco-systémique.
L'autoréférence est le fait que les intervenants voient comment ils influent sur le processus où
tout le monde est acteur.
Il faut faire attention car des tensions peuvent apparaître par exemple entre la famille et
l'école, entre la famille et les intervenants, entre l'école et les intervenants, etc…
4) Notions théoriques
Il est des bagages indispensables à l'entrée du primaire pour la réussite scolaire :
1. Une intégrité sensorielle
2. Un accès à l'intelligence concrète
Piaget et la réversibilité opératoire"
pensée intuitive (4-6ans) : l'enfant décide qu'il y a le plus d'eau dans le
récipient le plus haut.
Pensée opératoire concrète (6-11ans) : l'enfant accède à l'intelligence concrète
lorsqu'il réussit, lors de la manipulation concrète (les enfants n'arrivent pas à
être convaincus de la solution s'ils n'y arrivent pas par leur propre
manipulation), à dépasser son intuition.
Pensée formelle (11-12 ans) : l'enfant a accès à l'abstraction.
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3. Une intégrité des "instruments"
On appelle "instruments", l'ensemble des structures cérébrales permettant la perception des
stimuli et l'organisation de la réponse motrice. Ils concernent donc l'ensemble de la
psychomotricité et le langage. Il s'agit de l'équipement neurobiologique de base de ces
compétences
4. Une bonne évolution affective.
L’image de soi a un rôle primordial à jouer dans la relation à autrui.
Nous pouvons nous rendre compte de la façon dont un élève voit l’image de lui même en
observant son dessin du bonhomme.
Estime de soi et l’image du corps peuvent aussi se développer à travers l’espace temps, la
motricité, le langage et le graphisme.
Il y a une renarcissisation par les apprentissages car ils donnent le plaisir d’arriver à faire des
choses. L’enfant à très vite le plaisir de faire pour laisser une trace, une continuité de lui-
même.
Les enfants n’investissent pas tous de la même façon ; certains sont très physiques d’autres
très langagiers,…
Le narcissisme est important au départ car il permet d’augmenter l’estime de soi.
Les enfants en difficulté se mettront plus à part. Leur souffrance entraîne une forme de
désinvestissement. Ces enfants ont une faille au niveau narcissique et un manque d’estime de
soi.
L’apprentissage est une prise de risque, les enfants doivent accepter, lâcher prise par rapport à
leurs anciennes manières de voir. Ils doivent désapprendre les idées passées pour se refaire
des idées nouvelles. Piaget parlait de déconstruire les anciens schèmes.
Les enfants vont alors vers l’inconnu. Certains enfants sont plus audacieux que d’autre et y
arrivent plus vite.
II Etiologie des troubles.
1) Facteurs individuels :
1. Troubles sensoriels et en particulier la surdité.
Il est important de voir si il n’existe pas de troubles préexistant que l’on aperçoit souvent
quand l’enfant arrive à l’école.
La surdité : Les enfants qui n’entendent pas bien vont se replier sur eux-mêmes. On appel
cela un cocon auditif. Ca à l’allure d’un comportement prépsychotique.
Le diagnostic est alors très important sinon l’enfant peut vite être en décrochage scolaire.
La vue : Si l’enfant ne voit pas bien il aura des problèmes d’apprentissage de la lecture et de
l’écriture. Ils sont alors incapable de suivre comme les autres.
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