Action contre la Faim
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Paris, le 17 juin 2013
GAZA, SIX ANS DE BLOCUS
Lire le rapport d’Action contre la Faim « Blocus de Gaza : ouvrir les frontières du
développement»
A Gaza, 1.6 million de personnes vivent depuis six ans sous un blocus imposé par le
gouvernement israélien, en violation du droit international. Les conséquences des
restrictions imposées à l’ensemble de la population sont dramatiques pour l’économie
et affectent particulièrement les pêcheurs et les agriculteurs, dont l’accès à la mer et à
la terre reste extrêmement limité.
Si l’économie de Gaza a pu être productive par le passé, notamment dans les secteurs de
l’industrie, de la pêche et de l’agriculture, celle-ci a été dévastée aux cours des dix dernières
années à la fois par le conflit et l’occupation israélienne jusqu’en 2005, et par le blocus et les
restrictions imposées depuis six ans. Cette dégradation économique a des conséquences
dramatiques sur l’ensemble de la population, qui dépend majoritairement de l’aide
humanitaire pour survivre.
Aujourd’hui, les restrictions d’accès aux terres arables et à la mer, la destruction des bateaux
et des serres, les prix élevés de la plupart des biens, la contraction du marché local et
l’interdiction d’échanges commerciaux avec la Cisjordanie, Israël et l’international, ont
entraîné la destruction quasi-totale du secteur de l’agriculture dans la bande de Gaza.
Mansour Al Budi, cultivateur de fraises à Gaza, 14 April 2013.
« J’ai 43 ans et j’ai cultivé des fraises pendant 24 ans. J’ai commencé dans les années 70,
pendant la période de « l’or rouge » et les fraises se vendaient très bien sur le marché
européen à cette époque. J'avais l'habitude de cultiver 3000 dunums
, mais aujourd'hui je ne
peux en cultiver que 800, à cause de la fermeture des points de passage, des prix élevés
des intrants et de la baisse du prix des fraises. En plus je suis en concurrence avec l’Egypte,
la Tunisie ou l’Espagne, malgré la qualité supérieure de mes fraises !
Du fait de la guerre, du blocus et de la concurrence, je cultive maintenant des tomates pour
le marché local, car cela contribue à équilibrer la perte des fraises ; sinon je serais obligé de
vendre ma terre. »
Les fermiers et les pêcheurs gazaouis comptent de plus en plus sur l’aide humanitaire pour
subvenir aux besoins de leurs familles, sous la forme d’argent ou de nourriture. Des projets
de soutien à la reprise des activités agricoles ont été mis en place par Action contre la Faim
afin de protéger les moyens d’existence des fermiers. Cependant, ils sont indissociables d’un
engagement systématique des bailleurs sur le long terme.
1 dunum = 1 000 m2