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Problèmes de Philosophie Morale
À lire (de Guy Haarscher) :
- Le Fantôme de la Liberté
- La Laïcité (deux derniers chapitres)
- Les Démocraties survivront-elles au Terrorisme ?
Introduction
Traduit du Grec, Philosophie signifie « amour (ou recherche) de la sagesse ».
La question de la philosophie
La question clef de la philosophie est, comme le souligne Aristote, « Comment bien vivre ? »
Aristote se différentiait de ses prédécesseurs, tel Pythagore, en ce sens qu’il ne se considérait pas comme un
sage, mais comme un homme à la recherche de la sagesse.
L’instrument du philosophe
L’instrument du philosophe est la raison (le Logos). La raison est aussi l’outil privilégié des sciences dites
exactes. Ce n’est pas étonnant puisque autrefois ces sciences faisaient partie intégrante de la philosophie.
Mais si les sciences modernes ont pour but de comprendre ce qui « est », la philosophie essaye de définir ce
qui « devrait être ».
Ses origines
L’origine de la philosophie remonte au VIIe VIe siècle avant J.-C. avec ce qu’on appelle les
présocratiques. On considère 399 avant J.-C. comme une date clef. En effet, cette date correspond à la
condamnation de Socrate. Dans sa foulée suivront Platon et Aristote. Le contexte de l’époque est celui
d’une civilisation en déclin qui se fera d’ailleurs conquérir par les macédoniens conduits par Alexandre le
Grand. Ces philosophes classiques cherchaient à répondre à la question « comment bien vivre » et, dans ce
dessein, ils avaient aussi tendance à accumuler le savoir, à en acquérir une connaissance encyclopédique.
La notion de « Philosophie Morale »
La notion de « Philosophie Morale » constitue un pléonasme puisque la morale, c’est distinguer le bien du
mal, or la philosophie c’est rechercher le bien. Parler de « Philosophie Morale » revient à préciser que l’on
s’intéresse au cœur de la philosophie, puisque celle-ci s’intéressait aussi à des domaines aussi vastes que la
nature (physique, chimie), le langage ou la médecine. Un pléonasme est souvent utile à la clarification.
C’est vers le XVIIe siècle, époque de Galilée et de Newton, que la science a taillé des croupières à la
philosophie. Mais la question centrale, le comment bien vivre reste au cœur de la philosophie dite morale.
De ce fait, les sciences modernes sont entrées en concurrence avec la philosophie, des tensions se sont
créées, bien que les philosophes et les scientifiques soient des défenseurs de la raison.
Raison et liberté
L’usage de la raison présuppose la liberté, à moins qu’elle ne soit utilisée par des sophistes. Dans ce cas,
elle peut servir les causes fascistes, communistes ou religieuses.
Bien que des sciences, comme la physique ou la biologie, puissent entrer en conflit avec la religion
(Copernic, Galilée, Darwin), la philosophie se trouve en première ligne sur le champ de bataille car elle en
est plus proche. La religion aussi s’intéresse au « comment bien vivre », puisque c’est Dieu qui nous
l’apprend. Le philosophe sera condamné pour impiété puisqu’il se permet de donner son avis de profane
dans des domaines où l’on est censé se référer à la puissance supérieure, à Dieu. Au Moyen Age les
philosophes furent donc persécutés par l’Eglise catholique (bien plus intolérante en ces temps-là, que ne
l’était l’Islam).
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La réflexion doit être libre et son résultat est imprévisible. Le philosophe à besoin de liber et celle-ci est
fragile. La condition de base pour être libre est de pouvoir survivre face à la violence de la nature et à celle
des hommes. L’homme a créé la politique pour pouvoir vivre en société. La politique est une contrainte qui
peut nuire à la liberté.
La laïcité (Laos = peuple). - Lire le chapitre 3 de la « La Laïcité » par Guy Haarscher
La laïcité est un moyen d’organiser la société tout en permettant aux citoyens de rester politiquement
libre. L’état doit être l’état de tout le peuple et pas celui d’une partie du peuple, qui imposerait par exemple
sa religion (Talibans) ou son athéisme (URSS). Dans l’histoire, l’état a rarement été laïque, il a toujours
voulu imposer sa conception de la « vie bonne ». Dans un tel contexte, les individus se trouvent avantagés
ou désavantagés en fonction de ce qu’ils pensent. L’avantage de l’état laïque est qu’il n’intervient pas dans
ces questions. Il y a persécution dans le chef d’un état lorsque celui-ci cherche à imposer sa volonté
(religieuse, …).
Il faut se rendre compte qu’actuellement, dans nos sociétés, les états perdent de leur souveraineté
(lentement mais sûrement). La situation était tout autre dans l’Europe du XIXe siècle. Par exemple, une cour
pénale internationale est prévue pour 2003, elle servira à juger les cas graves tels que les crimes contre
l’humanité. Toutefois le rôle des états peut rester prépondérant. Prenons par exemple le lendemain du 11
septembre. Les contacts pris par G. Bush avec les dirigeants européens ne se sont pas faits avec la Belgique
(en particulier avec Louis Michel), alors qu’elle siégeait à la présidence de l’Union Européenne, mais bien
avec Blair, Chirac et Schröder. La mondialisation contribue aussi à affaiblir les états. Soulignons qu’au
moment de ce cours de philosophie deux sommets sont organisés : celui de Davos et celui de Porto Alegre.
Retenons que le pouvoir des états se voit amputer par les organisations politiques internationales, la
mondialisation de l’économie et la révolution des systèmes de communication (Internet).
Notons qu’en Belgique, le pouvoir de l’état est non seulement affaibli par le haut, mais aussi par le bas
(fédéralisme). Il ne lui reste à peu près plus que le contrôle de la Justice et de la police.
Justice et police sont des fonctions fondamentales pour un état. Il faut une justice sereine car la pire des
justices est celle des victimes. Partout où il y a eu justice populaire, il y a eu abus et injustice.
Le « deal » est le suivant. Les gens abandonnent le droit de se protéger l’état qui accepte d’assumer ce rôle.
Le citoyen recouvre le droit de se défendre, lorsque l’état est incapable d’intervenir. Il y a alors légitime
défense. Ce droit est et doit être limité. Il faut prouver qu’il y ait eu légitime défense et il faut que la
réaction soit proportionnelle à l’agression. Par exemple, on ne tue pas pour la violation d’une propriété
privée.
Quand il y a trop d’état, il y a tyrannie ; quand il y en a trop peu, il y a anarchie et, on est à la merci de son
voisin. L’état laïque garanti à l’individu de faire librement ses choix tout en étant protégé.
Affaire Salman Rushdie
Salman Rushdie est un écrivain anglais d’origine indienne (famille musulmane de Bombay). Pour Rappel,
l’Inde et le Pakistan se sont scindés après la seconde guerre mondiale (le Pakistan accueillant les
musulmans).
En 1989, Salman Rushdie publie « les versets sataniques », un roman burlesque. La réaction du monde
arabe fut d’une brutalité terrible. Des stocks entiers de livres furent détruits par des pillards. Les
commerçants, de peur de voir leur magasin saccagé, durent le vendre à la dérobé. Rushdie fut même
condamné à mort par les plus hauts dignitaires de l’Islam.
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Qu’il y ait eu divergence d’opinion, c’est tout à fait acceptable et compréhensible, mais l’utilisation de la
violence, elle, ne l’est pas. L’état laïque se doit de respecter la liberté d’expression des citoyens et de la
protéger, mais il ne doit pas entrer dans le débat.
Cependant, il y a des limites à la liberté d’expression dans un état laïque. On ne peut pas divulguer des
secrets d’états. On ne peut pas diffamer ou calomnier car il y a, dans ce cas, une atteinte à la réputation
d’autrui et dans une certaine mesure à sa liberté. Celui qui lance des accusations doit être en mesure de les
prouver. Soulignons ici la différence entre une attaque directe sur une personne vivante et une attaque
contre des idées ou des symboles (le Christ, Mohammed, Moïse, Marx), où la diffamation n’est pas de
mise.
Haarscher distingue trois cas :
- La diffamation individuelle qui doit être condamné par l’état laïque.
- La libre expression des idées qui doit être permis, sans pour autant devoir en aller jusqu’au
politiquement correcte à la mode aux Etats-Unis. Anecdote : ne plus parler de SK (« Serial Killer »),
mais de DMP (« Difficult to Meet Person »).
- Les injures racistes peuvent être considéré comme des attaques individuelles calomnieuses, même si
elles sont indirectes.
Le problème du négationnisme est plus difficile, c’est un cas limite. Il ne devrait cependant pas être
condamnable, puisque ce sont des idées. Les historiens sont là pour détruire les arguments des
négationnistes.
Revenons à Salman Rushdie, on ne peut pas l’accuser d’avoir calomnier quiconque, ni d’avoir tenu des
propos racistes (d’autant plus qu’il est lui-même musulman). Il n’a fait qu’exprimer ses idées.
Limites imposées aux hommes
- Les limites de la nature : elles sont souvent repoussées par les sciences appliquées.
- Les limites politiques (blocages externes) : elles sont établies par les hommes (dans un régime laïque,
ces limites sont repoussées plus loin que dans un autre type de régime).
- Les limites non matérielles : il s’agit de bocages internes qui relèvent du domaine psychologique.
En conclusion, seul un état laïque donne un espace de liberté propice à la recherche de la « vie bonne ». Il
est en quelque sorte une condition à l’activité philosophique.
(Ici, il ouvre une parenthèse sur le port du voile controverse du dimanche 10/02/2002).
Le 11 septembre 2001, une attaque a été perpétrée contre des symboles du monde occidental. Fait bien plus
grave que le port d’un voile, d’une kipa ou d’une croix, puisque plus de 4000 civils y ont laissé leur vie. En
temps de guerre, on admet les inéluctables « dommages collatéraux ». Il s’agit des dommages involontaires
(autour d’une cible). Dans le cas du 11 septembre, il ne peut s’agir de dommages collatéraux ne fut-ce que
par la présence de civile dans les bombes volantes qu’étaient devenus les avions de ligne.
Le terrorisme c’est chercher à créer la terreur afin d’arriver à un résultat. Et, la logique d’efficacité
maximale consiste à s’en prendre plutôt aux civiles qu’aux responsables. Il y a deux raisons à cela. Les chefs
d’états sont des cibles plus difficiles mais aussi plus distantes par rapport à la population qui se sent moins
concernée. On peut plus facilement se mettre à la place d’un des employés qui travaillait dans le World
Trade Centre qu’à la place de G. Bush.
Le terroriste viole beaucoup d’intérêts moraux. S’en prendre uniquement à une personne « responsable » est
déjà un acte grave. C’est un acte qui rentre comme nous l’avons vu dans le cadre d’une justice sauvage.
Mais s’en prendre à des innocents qui n’ont pas d’assignation de responsabilité, c’est encore franchir une
étape supplémentaire.
Voici deux références qui permettent de situer le débat :
- Les disproportions entre les faits et les commentaires de Benoît Poelvoorde dans le film « C’est arrivé
près de chez vous » fait furieusement pensé à l’enregistrement de Ben Laden (pour autant qu’il soit
authentique) trouvé par l’armée américaine. En effet, on y voit un Ben Laden cynique parler des
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attentats comme s’il s’agissait d’un match de football.
- Dans sa pièce « Les Justes » Albert Camus campe le personnage d’un terroriste, Kaliayev. L’action se
déroule dans la Russie de 1905. Kaliayev fait partie d’un complot « terroriste » et, il est censé lancer
une bombe dans la calèche du Grand Duc Serge. Au moment propice, il renonce à son acte car il voit
deux enfants à ses côtés. Au « débriefing » du comité et après une longue discussion, après avoir
considéré l’avantage qu’eu pu avoir l’impact de la mort des deux enfants sur l’opinion publique ; on
finit par lui donner raison.
Ici, les terroristes en sont res au premier stade. Ce qui n’est pas le cas de Ben Laden. Il y a donc
terrorisme et… Terrorisme. Camus définissait Kaliayev, comme un « meurtrier délicat » qui garde un
certain sens des proportions. De manière prémonitoire, Camus avait pressenti le passage du terrorisme
au second stade.
Le refus de la violence est une position éminemment respectable mais difficile à gérer. On est vite accusé,
dans un régime non laïque, d’être complice ou de jouer le jeu du régime en place. La position opposée
consiste à répondre à la violence par la violence, de plonger ses mains dans le cambouis de l’histoire, quitte
à passer au second stade de la terreur. Le héros de Camus va au-delà de ce dilemme car il agit tout en
s’imposant des limites (bien que hors-la-loi). Il reprend ses droits de justicier car il vit dans un régime sans
justice. Dans sa tête, il y a deux logiques : celle de l’efficacité et celle de la morale.
Quelles sont les causes des évènements tragiques du 11 septembre ? D’abord considérons les deux réponses
caricaturales.
- « C’est la faute à l’Islam » comme le pense le « moins respectable » des chefs d’états européens ; à
savoir Sylvio Berlusconi.
- L’Amérique, c’est « l’empire du mal » (terme employé à l’époque par Ronald Reagan envers
l’U.R.S.S.) Mondialisation, dépravation, gendarme du monde, souteneur de salopards comme Ariel
Sharon,…
Utiliser des arguments historiques ne sert à rien pour arriver à une solution, c’est le meilleur moyen pour
arriver à un blocage. Une voie vers la solution à terme de cette crise serait d’arriver à pouvoir donner un
enseignement critique et sans parti pris de la situation aux jeunes palestiniens et israéliens.
Le discours de Ben Laden est totalement biaisé. Bien que le conflit israélo-arabe soit important et
symbolique, il est minime par rapport à l’ensemble des problèmes du monde arabe. De plus, on ne peut pas
donner de crédit à des gens incapables de s’autocritiquer, ni à ceux qui se « shootent » à l’idéologie.
Dans un de ses livres l’écrivain musulmane bangladeshi, Taslima Nasreen, dénonce les violences commises
par les musulmans sur les indous. Conspuée et menacée de mort par ses pères, elle du s’exiler. Notons que
des hommes modérés tels que Yitzhak Rabin, Mohamed Anwar El Sadat ou Gandhi, furent tous assassinés
par des extrémistes de leurs « camps ». Taslima Nasreen a décidé de balayer devant sa propre porte, de
commencer par retirer la poutre qu’il y avait dans son œil, bien qu’elles connaissent les violences adverses,
des hindous vis-à-vis de son peuple. Cependant, elle a eu raison d’agir de la sorte car, la critique est
beaucoup plus forte quand elle émane d’un membre de la société critiquée. La seule manière de tisser des
liens avec les autres est de commencer par s’autocritiquer.
Autre exemple de complicité entre modérés, Haarscher, l’athée et Ringlet, vice-recteur de l’UCL et auteur
de « L’évangile d’un libre-penseur », face à l’intolérance d’individus comme Monseigneur Léonard,
conservateur à Namur (dans son livre Ringlet traite l’Eglise de grand-mère acariâtre).
Reprenons quelques critiques des musulmans à l’égard des Etats-Unis d’Amérique :
- D’être la cause des inégalités dans l’ordre mondial, la mondialisation, le soutien de certains régimes.
- Le mépris occidental pour le monde musulman, la sécularisation.
- Le soutien unilatéral d’Israël (récent, Clinton ayant été plus neutre).
- La persécution du régime (embargo) de Saddam Hussein (un dictateur de la pire espèce) laissé au
pouvoir à la fin de la guerre du golfe par les alliés pour éviter le chaos dans cette région.
Aucun de ces arguments ne peut justifier les attentats du 11 septembre. Mais que faire avec des gens qui
acclament le discours de Ben Laden, qui le prenne pour un héros ? Comment jeter des ponts vers ces gens ?
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Remémorons nous l’affaire Dreyfus qui alimenta la chronique sous la plume de Zola au début du XXe
siècle.
Quelques mots-clefs : France - IIIe République - 1894 - « anti-judaïsme » (position chrétienne) devient
« antisémitisme » (position pseudo scientifique : langues sémites), plus de conversion possible, racisme pur
- le juif Dreyfus, Capitaine à l’état-major - espionnage - papier avec canon secret dans une corbeille à
l’ambassade d’Allemagne - femme de ménage - la voie ordinaire - soupçons sur Dreyfus car juif - écriture
vaguement ressemblante - cruellement dégradé devant écrivain Herzl qui commence à se dire que la seule
solution pour les juifs serait d’avoir leur propre état - condamnation - île du Diable - quelques années plus
tard Colonel Picard trouve un nouveau document avec même écriture - document n’arrange personne - on
fait comme si de rien était - Zola et Clemenceau s’emparent de l’affaire - Dreyfus revient et est recondamné
- Zola « Accuse » et il est condamné (la question ne sera pas posée…) pour diffamation - il doit s’exiler en
Angleterre - Dreyfus finit par demander grâce et il l’obtient - il sera réhabilité dix ans plus tard.
En 1917, Lord Balfour estime qu’il faut créer un état juif en Palestine. Il y a installation progressive malgré
une résistance arabe. Après la Shoah pendant la seconde guerre mondiale, la création de l’état d’Israël
devient inévitable. Cinq pays arabes refusèrent de reconnaître l’état d’Israël, il s’ensuivit les conflits que
l’on connaît. Il en résultera un nouvel ordre mondial, les territoires occupés, les échecs des négociations
d’Oslo en 1990 et plus tard de Camp David. Il y a aujourd’hui un risque d’internationalisation du conflit
israélo-palestinien. Sagesse et volonté sont les vertus nécessaires à la réduction des tensions actuelles.
Ben Laden accuse les Etats-Unis de séculariser le monde (ex. clergé séculier = dans le siècle >< clergé
régulier moines, Bénédictins, Dominicains,…).
En effet, de plus en plus d’activités deviennent séculaires (c’est-à-dire sans référence aux Eglises). La
sécularisation la plus importante est celle de l’état, mais elle existe aussi dans la vie quotidienne (comme
chez nous, le mariage civil, avant le mariage religieux ; le divorce ; l’euthanasie,…). Il s’agit d’une
sécularisation bénéfique dont l’emblème est la laïcité de l’état. Si c’est à cette sécularisation-là que Ben
Laden s’en prend, il n’y a aucun compromis à faire.
Mais il y a un autre type de sécularisation dans laquelle on peut distinguer trois gradations.
1) Prétendre que seul le séculier compte et que la religion est une illusion, qu’elle est l’enfance de
l’humanité. Cette opinion est, bien entendu, tout aussi louable que celle de ceux qui croient en Dieu.
Dans ce cas, l’état n’a pas à se mêler à un tel débat.
2) Prétendre, comme certains, que la religion est une chose dangereuse et dire à l’image de Marx « qu’elle
est l’opium du peuple ». Cette position, plus radicale, peut légitimement être tenue et, faire partie du
débat.
3) Utiliser le pouvoir de l’état pour supprimer les religions constitue un excès inverse, comme celui
commis par les dirigeants de l’URSS (Staline principalement). Il s’agit ici d’un comportement
inacceptable, en opposition avec le principe laïque.
Que les musulmans disent qu’ils sont contre cette sécularisation-là, c’est tout à fait honorable. Certains
musulmans l’ont vécue. Quand les Soviétiques ont envahi l’Afghanistan en 1979, et bien qu’ils y aient
soulagé quelque peu la condition précaire des femmes, ils ont imposé leur athéisme. Les moudjahidin
se sont donc révoltés, soutenus par les USA. C’est à cette époque que Ben Laden fut formé par les
Américains. L’URSS branlante finit par se retirer en 1989. Mais peut-on dire que les Etats-Unis sont à
mettre dans le même panier que l’URSS et qu’ils imposent leur athéisme ? Assurément non puisqu’ils
ne sont pas athées. Comment le seraient-ils avec des devises comme « In God We Trust » ou « God
Bless America » ? Les athées aux USA sont bien moins acceptés, quoique non persécutés, qu’en
Europe. Il faut dire qu’au départ, l’Amérique a été fondée par différentes communautés religieuses. Il
en est resté une neutralité de l’état vis-à-vis des différentes Eglises. Au contraire, la sécularisation de
l’état aux USA est nécessaire pour que les différents cultes coexistent en paix. Seuls les athées et les
agnostiques peuvent se sentir quelque peu frustrés dans le régime Américain, mais il faut dire que leurs
mouvements y sont peu structurés et manque de vigueur. Ce n’est pas demain la veille que les
Américains choisiront pour président un athée.
En conclusion, on peut retenir que :
- L’Amérique est plus religieuse que l’Europe et, les régimes athées ont à peu près disparu de la surface
de la terre. Il n’y a donc pas de phénomène de sacralisation condamnable.
- Il est nécessaire de s’ouvrir au débat et à la discussion, mais pas à n’importe quel prix et donc, sans
remettre en question les valeurs gagnées par la laïcité.
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