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Remémorons nous l’affaire Dreyfus qui alimenta la chronique sous la plume de Zola au début du XXe
siècle.
Quelques mots-clefs : France - IIIe République - 1894 - « anti-judaïsme » (position chrétienne) devient
« antisémitisme » (position pseudo scientifique : langues sémites), plus de conversion possible, racisme pur
- le juif Dreyfus, Capitaine à l’état-major - espionnage - papier avec canon secret dans une corbeille à
l’ambassade d’Allemagne - femme de ménage - la voie ordinaire - soupçons sur Dreyfus car juif - écriture
vaguement ressemblante - cruellement dégradé devant écrivain Herzl qui commence à se dire que la seule
solution pour les juifs serait d’avoir leur propre état - condamnation - île du Diable - quelques années plus
tard Colonel Picard trouve un nouveau document avec même écriture - document n’arrange personne - on
fait comme si de rien était - Zola et Clemenceau s’emparent de l’affaire - Dreyfus revient et est recondamné
- Zola « Accuse » et il est condamné (la question ne sera pas posée…) pour diffamation - il doit s’exiler en
Angleterre - Dreyfus finit par demander grâce et il l’obtient - il sera réhabilité dix ans plus tard.
En 1917, Lord Balfour estime qu’il faut créer un état juif en Palestine. Il y a installation progressive malgré
une résistance arabe. Après la Shoah pendant la seconde guerre mondiale, la création de l’état d’Israël
devient inévitable. Cinq pays arabes refusèrent de reconnaître l’état d’Israël, il s’ensuivit les conflits que
l’on connaît. Il en résultera un nouvel ordre mondial, les territoires occupés, les échecs des négociations
d’Oslo en 1990 et plus tard de Camp David. Il y a aujourd’hui un risque d’internationalisation du conflit
israélo-palestinien. Sagesse et volonté sont les vertus nécessaires à la réduction des tensions actuelles.
Ben Laden accuse les Etats-Unis de séculariser le monde (ex. clergé séculier = dans le siècle >< clergé
régulier – moines, Bénédictins, Dominicains,…).
En effet, de plus en plus d’activités deviennent séculaires (c’est-à-dire sans référence aux Eglises). La
sécularisation la plus importante est celle de l’état, mais elle existe aussi dans la vie quotidienne (comme
chez nous, le mariage civil, avant le mariage religieux ; le divorce ; l’euthanasie,…). Il s’agit d’une
sécularisation bénéfique dont l’emblème est la laïcité de l’état. Si c’est à cette sécularisation-là que Ben
Laden s’en prend, il n’y a aucun compromis à faire.
Mais il y a un autre type de sécularisation dans laquelle on peut distinguer trois gradations.
1) Prétendre que seul le séculier compte et que la religion est une illusion, qu’elle est l’enfance de
l’humanité. Cette opinion est, bien entendu, tout aussi louable que celle de ceux qui croient en Dieu.
Dans ce cas, l’état n’a pas à se mêler à un tel débat.
2) Prétendre, comme certains, que la religion est une chose dangereuse et dire à l’image de Marx « qu’elle
est l’opium du peuple ». Cette position, plus radicale, peut légitimement être tenue et, faire partie du
débat.
3) Utiliser le pouvoir de l’état pour supprimer les religions constitue un excès inverse, comme celui
commis par les dirigeants de l’URSS (Staline principalement). Il s’agit ici d’un comportement
inacceptable, en opposition avec le principe laïque.
Que les musulmans disent qu’ils sont contre cette sécularisation-là, c’est tout à fait honorable. Certains
musulmans l’ont vécue. Quand les Soviétiques ont envahi l’Afghanistan en 1979, et bien qu’ils y aient
soulagé quelque peu la condition précaire des femmes, ils ont imposé leur athéisme. Les moudjahidin
se sont donc révoltés, soutenus par les USA. C’est à cette époque que Ben Laden fut formé par les
Américains. L’URSS branlante finit par se retirer en 1989. Mais peut-on dire que les Etats-Unis sont à
mettre dans le même panier que l’URSS et qu’ils imposent leur athéisme ? Assurément non puisqu’ils
ne sont pas athées. Comment le seraient-ils avec des devises comme « In God We Trust » ou « God
Bless America » ? Les athées aux USA sont bien moins acceptés, quoique non persécutés, qu’en
Europe. Il faut dire qu’au départ, l’Amérique a été fondée par différentes communautés religieuses. Il
en est resté une neutralité de l’état vis-à-vis des différentes Eglises. Au contraire, la sécularisation de
l’état aux USA est nécessaire pour que les différents cultes coexistent en paix. Seuls les athées et les
agnostiques peuvent se sentir quelque peu frustrés dans le régime Américain, mais il faut dire que leurs
mouvements y sont peu structurés et manque de vigueur. Ce n’est pas demain la veille que les
Américains choisiront pour président un athée.
En conclusion, on peut retenir que :
- L’Amérique est plus religieuse que l’Europe et, les régimes athées ont à peu près disparu de la surface
de la terre. Il n’y a donc pas de phénomène de sacralisation condamnable.
- Il est nécessaire de s’ouvrir au débat et à la discussion, mais pas à n’importe quel prix et donc, sans
remettre en question les valeurs gagnées par la laïcité.