Au cours de notre semaine d’enseignement optionnel sur le thème de l’élevage hors-sol, nous avons pu participer aux 42ème Journées de la Recherche Porcine (JRP) à Paris, les 2 et 3 février 2010. Co-organisées par l’IFIP-Institut du Porc- et l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique), ces journées permettent la diffusion rapide auprès des partenaires de la filière des résultats de la recherche pouvant avoir des applications directes. Dans cette brochure, nous vous présentons les synthèses des quelques exposés et quelques posters présentés lors de ces JRP, dans la première partie de la thématique : « ALIMENTATION ». Rémi COUVET – Adeline COUSTENOBLE – Elisabeth SOCKEEL – François TILLY – promotion 150 Enrichissement en fibres du régime de sevrage du porcelet : influence sur les caractéristiques du tube digestif et la digestibilité iléale des acides aminés Effets de l’incorporation de fibres fermentescibles sur les performances et l’état de santé des porcelets en post-sevrage Paolo TREVIS, Jean-Paul LALLES, Christine FAVIER, Isabelle LE HUËROU-LURON, Bernard SEVE Didier GAUDRE, Lucile MONTAGNE, Nathalie LE FLOC’H, Maud LE GALL L’objectif de cette étude est de déterminer si l’effet de l’apport de fibres dans l’aliment de post‐sevrage diffère selon l’environnement sanitaire. L’objectif est d’étudier l’impact de l’enrichissement en fibre d’une ration de sevrage conventionnelle sur le tube digestif afin d’apporter des protéines peu digestibles et différentes teneurs en fibres solubles et insolubles Expériences réalisées : Expériences réalisées : PDFF PIFF Ces essais ont été menés à l’IFIP (948 porcelets) et à l’INRA (144 porcelets). Le dispositif expérimental est résumé par le Tableau 1. Les performances zootechniques ont été mesuré (GMQ, CMJ, IC), ainsi que les consommations d’eau et les concentrations en haptoglobine plasmatique. Des notations de consistances des fèces ont été réalisées. 4 aliments Tableau 1 : Dispositif expérimental (site, conditions de logement, aliments en fonction de la période) : Site Conditions d’élevage Aliment 1er âge1 Aliment 2ème âge2 IFIP (case collectives) Sécurisées Dégradées T ou F TT, TF, FT, FF T ou F TT, TF, FT, FF INRA (case individuelles) Sécurisées Dégradées T ou F TT, TF, FT, FF Les animaux T ou F TT, TF, FT, FF Les traitements 1 T : aliment témoin, F : aliment fibre testé (un mélange de pulpes de betterave et de coques de soja). En 2ème âge il est tenu compte de l’aliment reçu en 1er âge (4 combinaisons). Exemple : TT : aliment témoin en 1er et 2ème âge. Aliment témoin riche en protéines digestibles et faible en fibres Aliment riche en protéines indigestibles et faible teneur en fibres Aliment riche en protéines indigestibles et forte teneur en fibres PIHFI insolubles Aliment riche en protéines indigestibles et forte teneur en fibres PIHFS solubles 32 porcelets de l’INRA de Saint-Gilles sevrés à 28 jours. 4 groupes de 2 porcelets par aliments pendant 2 semaines 4 prélèvements sanguins dont un à jeun Analyses sur les organes de l’appareil digestif Mesure de la digestibilité et pertes endogènes de protéines par marquage de l’animal à l’15N 2 Résultats obtenus : Résultats obtenus : 1er âge : Les conditions dégradées ↘ les performances et l’état de santé des porcelets. 2ème âge : Les conditions d’élevage n’affectent pas les performances, l’hypothèse est que les porcelets se sont adaptés aux conditions d’élevage. L’effet des fibres est ≈ selon les conditions d’élevage : Les fibres ↗ la croissance en 1er âge puis la ↘. Les fibres détériorent l’efficacité alimentaire en 2ème âge et ↗ transitoirement la fréquence des fèces liquides. Les fibres n’ont pas d’effet sur les teneurs plasmatiques en haptoglobine (Protéine majeur de l’inflammation chez le porc et donc de la stimulation du système immunitaire des animaux). DONC : Les résultats ne mettent pas en évidence d’interaction entre les fibres et les conditions d’élevage Remarque sur cette expérimentation : Le fait de ne pas utiliser d’antibiotique comme facteur de croissance à selon l’auteur réduit l’écart entre les deux statuts sanitaire. De plus l’aliment fibreux, utilisé en 2ème âge a peut être été trop concentré (22% de MS totale) L’aliment indigestible entraîne une adaptation pancréatique L’augmentation du taux de fibre entraîne un impact négatif sur le développement fonctionnel du jéjunum. Les fibres solubles augmentent de développement de la muqueuse iléale L’augmentation de fibre ralenti la vitesse du transit, d’où une augmentation du poids du contenu digestif et une augmentation de la digestibilité. L’enrichissement en fibres améliore la digestibilité des acides aminés : égale à la digestibilité d’un aliment riche en protéines animales. Le porcelet au sevrage s’adapte donc aux protéines indigestibles et aux régimes simultanément riches en fibres pour des résultats équivalents à des régimes avec des protéines digestibles et peu de fibres Remarque sur cette expérimentation : Cette expérimentation montre une adaptation du porcelet à son régime alimentaire, cependant les mécanismes de cette adaptation doivent être approfondis. Influence de l’ajout de xynalase d’origine bactérienne sur la valorisation de l’énergie sur deux profils de formules chez le porcelet sevrés. Incidence du type de féverole et du taux d’incorporation sur les performances du porc en post-sevrage et engraissement Pascal CERNEAU, Jean Christophe BODIN Xynalase (endo1-4xynalase d’origine bactérienne (E 1606) à 0,01%) Céréales 2 régimes Porcelets sevrés (41j) Maïs Sorgho Manioc Pas d’effet sur GMQ et IC Réduction diarrhée sur le régime maïs sorgho manioc Réduction les besoins en énergie de 0,4 MJ/kg L’apport de xynalase sur une gamme diversifiée de matières premières favorise la digestibilité d’aliment. Les formulateurs en incorporant de la xynalse en prémix favorise la digestibilité des matières premières et réduisent les besoins en énergie de la ration. Eric ROYER (IFIP), Katell CREPON (UNIP), Robert GRANIER (IFIP), Corinne PEYRONNET (UNIP), Maria VILARINO (ARVALIS) Taux limite de féverole de 15% (porcs et porcelets) et 10% (truies) dans l’alimentation Aujourd’hui Effets d’une supplémentation en extraits végétaux sur les performances de porcelets Mais... Pas de distinction entre les deux types de féveroles Tobias STEINER, Edouard CHARLEMAGNE, Gaëlle PICHARD, Christian TENIER Féverole à fleur blanche, B Sans tanins Huiles essentielles d’origan, d’anis et de citron + fructo-oligosaccharides Céréales + soja Amélioration de l’IC Porcelets sevrés (42j) Les tanins sont des facteurs antinutritionnels qui ont une forte affinité pour les protéines. Ils ont un effet sur la digestibilité réelle des féveroles et sur les pertes azotées endogènes. Ils diminuent également l’activité duodénale de certaines enzymes. L’ajout de xynalase et d’extraits végétaux permettent d’améliorer la digestibilité des matières premières. Néanmoins, il est nécessaire de raisonner le coût du prémix avec le gain apporté sur les matières premières afin de ne pas engendrer des coûts d’alimentation déraisonnés. L’AJOUT DE DRECHES DANS LA FORMULATION Drêche foncée Qlté médiocre Furfural note grillée et fumée Bonne palatabilité Composés volatils Drêche claire Bonne qlté Hexanal note rance Moins préférée explication de la préférence pour les drêches foncées Afin de réduire le problème de palatabilité des drêches, il sera nécessaire de choisir des lots de drêches foncées lors de la formulation. Peut être de moindre qualité, ces drêches seront mieux valoriser dans les élevages. Caractérisation chromatique, olfactive, chimique, microbiologique et chromatographique de neuf échantillons de drêches de maïs ou de blé Eugeni ROURA, Maria PLANS, Inès PEREZ‐PORTABELLA, Carles IBAÑEZ Drèche claire (maïs) Valeur chromatique élevée diacétyle et butyrolactone note beurre / grain cuit Drêche médium VC moyenne Riche en pyrazine note noisette VC basse Existe-il une réelle influence du type de féverole et du taux d’incorporation sur les performances chez le porc ? Les taux limites de féverole peuvent-ils être augmentés ? Expériences réalisées : régimes alimentaires particuliers en faisant varier le type de féverole et le taux Identification des composés volatils caractéristiques des drêches de maïs et relation avec des préférences dans un aliment pour porcelet Eugeni ROURA, Brynn S. SEABOLT, Maria PLANS, Carles IBAÑEZ, Eric VAN HEUGTEN Drêche foncée (blé) Féverole à fleur colorée, C Avec tanins d’incorporation, et mesures des performances obtenues : Taux d’incorporation des féveroles dans les régimes alimentaires testés : Féverole à fleurs blanches Post-sevrage (5 cases de 15 porcelets par 10 % 20 % 10 % 20 % régime) Engraissement (3 cases de 5 porcs par 20 % 35 % 20 % 35 % régime et par sexe) Autres conditions : Cases d’animaux homogènes en poids, sexe Alimentation à volonté (blé, orge, féveroles blanches ou colorées sauf témoins, tourteau de soja, huile, acides animés, minéraux et vitamines) Comparaison avec témoins (régimes sans féverole) et tests statistiques Digestibilité de l’énergie et des acides aminés des coproduits de bioéthanol issus de trois unités de production françaises Fabien SKIBA, Patrick CALLU, Jean‐Paul METAYER, Maria VILARIÑO Nécessité d’avoir valeur Drêche de maïs Composition chimique relativement Digestibilité de ces produits nutritionnelle pour Blé digestibilité < maïs Drêche de blé (MAT, NDF, amidon, MG et sucres) chaque coproduit Wheat feed Les drêches sont des coproduits qui permettent de réduire le coût alimentaire et donc de rendre la production porcine sur ces élevages utilisant cet aliment plus compétitive. Néanmoins lors de la formulation des régimes à base de drêches, il est nécessaire de connaître les caractéristiques de ces produits en terme de composés volatils et en terme de valeur nutritionnelle. En effet, en fonction de leur origine les drêches n’auront pas les mêmes réponses en élevage : palatabilité et performances zootechniques. Pourquoi cette expérience ? Résultats obtenus : Post-sevrage (42 jours) Engraissement Riche en furfural note fumée En liaison avec l’étude précédente nécessité de connaître origines des drêches lors de la formulation de l’aliment ↘ problèmes de palatabilité en élevage Féverole à fleurs colorées Pas de différence entre les différents régimes entre les performances mesurées (poids final, CMJ, GMQ ou IC, non significativement différents) Consommation des femelles (CMJ) avec le régime « blanches 20 % » supérieure. Pas de différence dans l’efficacité alimentaire. Pas d’effet sur la consommation des mâles et les vitesses de croissance. DONC : les féveroles à fleurs blanches et colorées peuvent se substituer aux céréales et au tourteau de soja dans les aliments de 2ème âge et d’engraissement Les taux d’incorporation maximum peuvent être augmentés à 20% (post-sevrage) et 35% en porc charcutier Culture de féveroles plus facile à entretenir que le pois Source de protéines pour l’alimentation animale Nouvel essor de cette culture en France ces dernières années La conclusion de cette Expérience pourrait donc modifier la composition des rations chez le porc, ou convaincre des avantages des féveroles dans l’alimentation.