La « fin » de la conquête.
LE duc d’Aumale n’a guère le temps de bénéficier de la fonction qui fait de lui le
grand administrateur de cette conquête dont, avec ses frères, il a été un ardent
promoteur. La révolution de février 1848 chasse les Orléans. La Seconde
République force le duc à l’exil.
Les généraux se succèdent au gouvernement général à Alger, tandis que
Louis-Napoléon, élu président de la République, complote pour accéder à l’empire.
Pour mener ses visées à bonne fin, il a besoin d’un homme sûr. Saint-Arnaud, qui
en a l’étoffe, n’est que général de brigade. Au printemps 1851, une campagne en
Petite Kabylie, région toujours insoumise, lui permet d’acquérir une étoile
supplémentaire. A l’automne, il sera promu ministre de la Guerre. Le pion prévu
par Louis-Napoléon sera en place le 2 décembre, grâce à une opération plus
politicienne que militaire en Petite Kabylie, n’ont pas été tenus par les
gouvernements successifs, celui de LouisPhulippe et ceux de la Seconde
République. A leur décharge, l’ombre sanglante des prisonniers de la deira. La
France continue d’en accuser Abd el-Kader. L’émir est donc resté prisonnier à
Toulon d’abord, puis à Pau et enfin à Amboise.
C’est là que le futur Napoléon III, le 16 octobre 1852, lui notifie en
personne sa libération. Le geste est généreux et habile. fl fera désormais d’Abd
el-Kader un ami fidèle de la France et des Français (Abd el-Kader se retirera à
Damas où il mourra en 1883. Il recevra de la France une pension de 100000
francs portée à 150 000, chiffre considérable pour l’époque. Un rapport de la
Cour des comptes signalait qu’en 1979 cette rente toujours versée aux héritiers
d’Abd el-Kader s’élevait à i 300000 nouveaux francs. L’action d’Abd el-Kader en
1860, lors de la révolte druze, où il sauvera de très nombreux chrétiens, lui
vaudra la grand-croix de la Légion d’honneur. En 1966, l’Algérie indépendante de