Page 1 sur 13 Chap. 6 CONQUETES, RIVALITES ET RESISTANCES EN AFRIQUE SEPTENTRIONALE - Présenter les raisons et le déroulement des conquêtes ; Présenter la (les) puissance(s) rivale(s), l’objet des dissensions, décrire les incidents survenus du fait de ces incidents et présenter le mode de règlement adopté ; Décrire la réaction des populations locales : les motifs, les acteurs, et l’issue de cette réaction. INTRODUCTION Les Turcs ottomans conquièrent l’Égypte en 1517 et, en l’espace de cinquante ans, établissent un contrôle nominal sur la côte nord-africaine. Ainsi, tous les pays d’Afrique méditerranéenne- excepté le Maroc- sont sous la domination turque sous le nom de « Régences turques ». Cependant, l’Afrique septentrionale passe peu à peu aux mains des européens, en particulier des Anglais et des Français. L’Algérie fut le premier territoire à tomber dans l’escarcelle1 européenne ; suivirent la Tunisie, l’Egypte, le Maroc et la Tripolitaine. I- L’ŒUVRE DE CONQUETE FRANCAISE A- En Algérie Source : Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés. 1- Rappel de l’installation ottomane en Algérie au détriment de l’Espagne 1 Dans l'escarcelle de : locution prépositionnelle 1. dans l'ensemble des possessions de (quelqu'un) Exemple : faire revenir dans l'escarcelle de son parti la plus haute fonction de son pays Page 2 sur 13 L’anéantissement des Almohades, en 1269, déclenche une rude bataille commerciale entre chrétiens (Espagnols) et musulmans pour le contrôle des ports de la Méditerranée. La région est partagée entre trois dynasties berbères2 : les Mérinides à Fès, les Abdelwadides à Tlemcen3 et les Hafsides à Tunis. Dès la fin du XVe siècle, après la reconquête chrétienne (la Reconquista) de la totalité de l’Andalousie, l’Espagne occupe plusieurs ports de la côte algérienne (Mers el-Kébir, Oran, Béjaïa). Les Abdelwadides acceptent le protectorat espagnol, mais les autorités religieuses des villes portuaires, soutenues par la population, engagent des corsaires4, qui capturent les navires marchands et retiennent l’équipage et la cargaison en échange d’une rançon. En 1518, Alger et plusieurs autres ports sont assiégés par les Espagnols ; les Turcs ottomans sont appelés à la rescousse. Les Barberousse5, deux frères corsaires d’origine grecque ou sicilienne — selon les sources — et convertis à l’islam, obtiennent du sultan Soliman le Magnifique6 d’être envoyés en Afrique du Nord avec une flotte. Ils chassent les Espagnols de la plupart de leurs nouvelles possessions, et résistent au siège de Charles Quint7 devant Alger (1541). Les Abdelwadides sont déposés en 1554, et Khayr al-Din, le plus jeune des Barberousse, est nommé beylerbey, c’est-à-dire représentant du sultan en Algérie. Proconsuls militaires d’Afrique, ces « rois d’Alger » exercent leur autorité non seulement sur la zone littorale, mais aussi sur les pachas de Tunisie et de Tripolitaine. En raison de son éloignement de Constantinople, la régence d’Alger8 est gouvernée comme une province autonome. 2 Au Maghreb, le déclin progressif du pouvoir des Almohades permet à trois dynasties locales de se mettre en place au cours du XIIIe siècle : les Hafsides depuis Tunis (actuelle Tunisie), les Mérinides depuis Fès (actuel Maroc) et, au centre, les Abdelwadides depuis Tlemcen (actuelle Algérie). 3 Important carrefour entre les routes transsahariennes, la Méditerranée (notamment l’Espagne musulmane d’AlAndalus) et le reste du monde arabe, Tlemcen connaît au xiii siècle un grand essor commercial et religieux (construction de médersa et d’une grande mosquée) qui fait de la cité un exemple unique d’architecture musulmane de cette époque en Algérie. 4 Histoire : aventurier des mers qui capturait des navires marchands pour le compte d'un État 5 Barberousse, nom donné aux frères corsaires Arudj (1474-1518) et Khayr al-Din (1476-1546). Le nom de Barberousse dériverait de celui de Baba (« père » en turc) Arudj, l’aîné. Fils d'un potier grec de Mytilène (ou, selon les versions, d'un Sicilien renégat), les deux corsaires ont fait la guerre de course au nom du sultan de Constantinople. L’aîné, Arudj, se met au service de l'émir d'Alger pour chasser les Espagnols installés au Peñon, à l'entrée du port d'Alger (1515). Il investit la cité et soumet l'arrière-pays. Son frère, Khayr al-Din, lui succède sur les côtes nord-africaines, chasse les Espagnols du Peñon et fait fortifier la ville par des captifs chrétiens. Il dévaste les côtes italiennes et même Nice (1543), bien qu'alliée de la France en lutte contre Charles Quint. 6 (v. 1494-1566), sultan de l’Empire ottoman (1520-1566). Conquérant, administrateur, protecteur des arts et des lettres, Soliman — surnommé le Législateur (Kanuni) par les Turcs et le Magnifique par les Occidentaux — s’est imposé comme le plus prestigieux des sultans pour avoir porté à son apogée la puissance et la splendeur de l’Empire. 7 Charles Quint (1500-1558), roi des Pays-Bas (1515-1555), roi d’Espagne sous le nom de Charles Ier (15161556) et empereur du Saint Empire romain germanique (1519-1556). Souverain de la Renaissance dont l’objectif a été de créer une monarchie catholique universelle à son profit, Charles Quint s’est heurté à l’émergence du protestantisme et à celui des États nationaux, notamment de la France. 8 Le territoire de la Régence est divisé en quatre provinces : celle qui entoure Alger, directement sous l’autorité du Dey, alors que les trois autres : Titteri, Constantinois, Oranie sont administrées par des beys, désignés par le Dey. Page 3 sur 13 Conséquence indirecte de la Reconquista espagnole, l’établissement des Ottomans en Algérie débouche sur la mise en place d’une monarchie élective et de formes de gouvernement qui ont marqué profondément l’Algérie : au XVIIe siècle, Alger choisit son dey qui reçoit ensuite l’investiture de Constantinople. L’ordre est en principe assuré par deux forces militaires rivales, l’odjaq, la milice des janissaires, et la taïfa des raïs, la corporation des corsaires. Mais l’arrière-pays — le Sud, le Constantinois, la Kabylie — échappe au pouvoir de la régence d’Alger, qui est essentiellement une « colonie d’exploitation ». Le pouvoir ottoman a recours à la formation de smalas (colonies militaires) et aux maghzens, des tribus privilégiées qui font rentrer l’impôt. 2- La conquête française : les raisons et le processus À l’extérieur, Alger doit sa puissance à l’efficacité de sa flotte de corsaires qui exerce une forte influence en Méditerranée occidentale. Régulièrement, les États européens payent un tribut pour assurer la protection de leurs navires, et les rançons des prisonniers apportent de gros revenus à la régence. Mais à la fin du XVIIIe siècle, les progrès réalisés en matière d’armement et de construction navale permettent aux Européens de mener une action collective contre la capitale corsaire. En 1815, les États-Unis envoient une escadre navale à Alger. L’année suivante, le dispositif défensif de la ville est pratiquement annihilé par une flotte anglo-hollandaise. Ainsi, la course qui avait fait la fortune des Barberousse n’est plus rentable. Aussi les pachas9 s’efforcent-ils d’assurer les ressources de la Régence en prélevant sur les diverses tribus un impôt en grains et cuirs qu’ils vendent aux européens contre des produits manufacturés. En 1827, Le gouvernement de Charles X10 cherchait à détourner l’opinion publique française d’un conflit qui l’opposait à ses Chambres. Pour cela il prit le prétexte d’un incident qui opposa le dey Hussein au consul de France Deval (1827) au cours d’une discussion à propos d’une affaire assez obscure de livraison de grains non payée : le dey Hussein aurait giflé le consul français Duval11. En fait, Les causes de la conquête sont : la lutte contre la piraterie maritime, le désir de prestige de Charles X de France, le besoin de certaines matières premières (laine). Charles X ordonne un blocus naval et une expédition militaire (dirigée par le Général Bourmont) contre la ville. Les troupes françaises, fortes de 37 000 hommes, s’emparent 9 Gouverneur de province dans l'ancien Empire ottoman. Charles X (1757-1836), roi de France de 1824 à 1830. 11 La conquête de l’Algérie n’est ni préméditée ni inscrite dans un plan de colonisation préconçu. Elle naît d’un fait divers et de ses conséquences imprévues. En effet, le 29 avril 1827, le dey d’Alger frappe de son chassemouches le consul de France lors d’une discussion financière houleuse. Deval, le consul, fait un rapport circonstancié au gouvernement français dirigé par le comte de Villèle : il souligne l’insulte faite à la France ; en conséquence, de Villèle décide de réparer l’outrage en organisant le blocus du port d’Alger. Mais cette première mesure de rétorsion se révèle inefficace, et le vaisseau la Provence essuie les tirs des canons algérois. L’injure n’étant pas vengée, le 31 janvier 1830, le gouvernement français mené par le prince de Polignac décide de nouveau de punir le dey d’Alger. Le coup de chasse-mouches est, entre-temps, devenu un prétexte car, pour Polignac et le roi Charles X, il s’agit d’une part, en France même, de relever le prestige du gouvernement contesté par l’opposition libérale et, d’autre part, de trouver des débouchés commerciaux en Afrique du Nord pour le port de Marseille qui périclite depuis les guerres napoléoniennes. 10 Page 4 sur 13 d’Alger en 1830 et occupent une partie du pays12. La capitulation du Dey Hussein le 5 juillet 1830 n’entraîna pas de réaction du sultan de Constantinople ; quant aux gens du pays, s’ils n’eurent aucun regret des Turcs, ils détestèrent par principe, les Français parce que ces derniers étaient chrétiens. Le gouvernement du roi Louis-Philippe hésitait entre la garde ou l’abandon d’Alger ; il se contenta d’envoyer des gouverneurs avec mission de garder la région d’Alger sans engager des dépenses importantes, car une bonne partie de l’opinion française était hostile à ce qu’elle estimait une aventure coûteuse et sans intérêt13. Il fallut les difficultés par Abd el-Kader et le bey Ahmed de Constantine pour faire passer « l’occupation restreinte » à « l’occupation totale » souhaitée par le général Bugeaud (voir carte 3, page 104, Histoire 3e. Le monde contemporain, de 1815 à nos jours, Edicef) 3- La résistance algérienne : Abd el-Kader Né près de Mascara (Algérie), Abd el-Kader — en arabe Abd al-Qadir Nasr-Ed-Din — est le quatrième fils du chef d’une confrérie soufie, descendant d’une famille chérifienne. Destiné à succéder à son père, il reçoit une éducation approfondie, apprend la théologie, la philosophie, la littérature arabe et gagne très tôt la réputation d’être un homme pieux et cultivé. Entre 1826 et 1828, il effectue avec son père le pèlerinage (le hadj) à La Mecque, qu’il complète par des séjours à Damas, Bagdad, Jérusalem et en Égypte, où il rencontre le vice-roi Méhémet Ali. Abd el-Kader et son père rentrent en Algérie en 1829. Le 5 juillet 1830, les Français s’emparent d’Alger — alors sous domination de l’Empire ottoman — et entament la colonisation de l’Algérie (voir expédition d’Alger). 3.1. 1. Le premier djihad d’Abd el-Kader (1832-1837) En novembre 1832, Abd el-Kader est présenté par son père à plusieurs tribus amies ; le jeune homme de 24 ans est élu émir par ses pairs, et lance la première guerre sainte (le premier djihad) contre les forces françaises d’invasion. Le 26 février 1834, Abd el-Kader obtient une première victoire diplomatique en signant avec le général français Desmichels, gouverneur d’Oran, un traité polémique (appelé le traité Desmichels) qui reconnaît — dans sa version arabe — son autorité sur l’Oranais. Cependant, après le désaveu du gouverneur par la France, Abd el-Kader reprend le combat, défait les forces du général Trezel au défilé de La Macta (26 juin 1835), ne peut éviter le pillage de Mascara (décembre 1835), perd Tlemcen (janvier 1836) et est vaincu à la bataille de la Sikkak (6 juillet 1836). Par le traité de la Tafna (30 mai 1837), il obtient toutefois de la France — que représente alors le général Bugeaud — la reconnaissance de sa souveraineté sur 12 L’expédition est décidée. Au printemps 1830, 675 navires quittent Toulon pour transporter un corps expéditionnaire commandé par l’ancien chef chouan, le comte de Bourmont. L’expédition débarque à 17 km d’Alger le 14 juin 1830. Le 5 juillet, le dey capitule et s’enfuit. Le 10 juillet, Alger est aux mains des Français. S’inspirant des proclamations de Napoléon Bonaparte faites en Égypte en 1798, Bourmont promet alors aux habitants de respecter leur religion ; cependant il transforme rapidement des mosquées en églises. 13 La conquête d’Alger ne profite ni à Charles X ni au gouvernement Polignac, renversés par la Révolution de juillet 1830 avant d’avoir statué sur l’avenir de la conquête ; et ce n’est qu’en 1833 que Louis-Philippe commence à imaginer une politique pour les territoires conquis. Ainsi l’aventure coloniale française en Algérie commence dans un climat d’improvisation certain. Page 5 sur 13 la plus grande partie de l’Oranais et de l’Algérois, en contrepartie de sa soumission au roi Louis-Philippe. Ces différentes victoires militaires et diplomatiques permettent à Abd el-Kader d’étendre et de consolider son territoire, jusqu’à former un véritable État. Celui-ci est doté d’une capitale (Tagdempt), d’une monnaie (le boudiou), mais aussi d’une bureaucratie et d’une armée rétribuées et efficaces. Il impose un régime autocratique, exigeant une totale loyauté des tribus du Sahara, taxant uniformément tous ses sujets (égalité devant la dîme). Profondément imprégné d’islam, il recrute au sein de l’aristocratie religieuse, mais n’hésite pas à faire appel à des fonctionnaires européens et à des non musulmans. 3.2. 2. Le second djihad d’Abd el-Kader (1839-1847) En novembre 1839, jugeant le traité de la Tafna violé, Abd el-Kader reprend la lutte et lance un second djihad contre les Français. Le général Bugeaud, qui reçoit le gouvernement de l’Algérie en 1840, combat la résistance algérienne en pratiquant, à partir de 1841, la tactique de la terre brûlée. L’émir est alors contraint au nomadisme. Le 16 mai 1843, la smala d’Abd el-Kader est prise par les troupes du duc d’Aumale, et l’émir se réfugie au Maroc. Les Français contraignent le sultan marocain à le chasser (traité de Tanger, septembre 1844) ; Abd el-Kader rentre en Algérie et rouvre les hostilités en 1846. Ayant de nouveau cherché refuge au Maroc (juillet 1846), Abd el-Kader est pourchassé par le sultan et doit regagner l’Algérie, où il se rend au général Lamoricière, le 23 décembre 1847. Malgré la promesse qui lui est faite de le conduire (ainsi que sa famille) à Alexandrie ou à Saint-Jean d’Acre, il est emmené avec sa suite en France où, la situation politique ayant changé, il est retenu durant quatre ans. L’émir est libéré en octobre 1852, à la suite du coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte. Ce dernier — avec lequel se crée une amitié fidèle — lui annonce personnellement la fin de sa captivité. Abd el-Kader meurt le 26 mai 1883 et est inhumé dans une mosquée de Damas ; en 1966, ses cendres ont été rapatriées à Alger. Aujourd’hui encore, il est considéré comme un héros national en Algérie. B- En Tunisie Page 6 sur 13 Source : Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés. 1- Rappel du positionnement européen en Tunisie Au début du XIXe siècle, cependant, les marines européennes, auxquelles se sont joints des navires américains, anéantissent la piraterie méditerranéenne, attaquant Tunis et les autres bases des corsaires établies dans les États barbaresques d’Afrique du Nord. Privé de ses revenus de la piraterie, le gouvernement tunisien se trouve rapidement très endetté. La crise financière est aggravée par les extravagances des beys et par la nécessité pour les gouvernements d’effectuer de fréquentes et coûteuses représailles contre les soulèvements des rebelles. En effet, dans la première moitié du 19e siècle, les Beys entreprennent de moderniser leur pays à l’exemple des pachas d’Egypte dont ils admirent les réalisations. Ahmed Bey (1837-1855) se rapproche de la France pour faire échec à l’Angleterre qui soutenait les prérogatives turques ; il cherche à moderniser son armée et à introduire de nouvelles industries. Mohammed Bey (1855-1859) va plus loin en accordant délibérément à ses sujets une sorte de constitution, le « Pacte fondamental ». Mais Saddok Bey (1859-1883) personnage très médiocre, abandonne le gouvernement à des favoris et se laisse entraîner si loin que la promulgation d’une constitution en 1864 déclenche une révolte des tribus qui refusent de payer les nouveaux impôtsindispensables cependant pour financer les essais de modernisation maladroits ; des emprunts intempestifs auprès de financiers sans scrupules entraînent le gouvernement du bey à la faillite. Or, les principaux créanciers de la Tunisie sont la France, l’Italie et la Grande-Bretagne. Et chacun de ces pays nourrit des ambitions impérialistes en Afrique du Nord. En 1869, l’État tunisien, ruiné, doit accepter l’instauration d’une commission de contrôle financière, au sein de laquelle siègent l’Italie et la Grande-Bretagne, sous la présidence de la France. Celle-ci administre les finances et paie les intérêts des créanciers. Le pays est, de fait, sous la tutelle occidentale. 2- La mise sous protectorat français Au congrès de Berlin, en 1878, la Tunisie fait l’objet de tractations entre les puissances européennes : la France se voit donner toute latitude pour coloniser le pays ; elle reconnaît en échange la domination britannique sur Chypre. L’Italie, présente en Libye, convoite cependant toujours la Tunisie. Prenant leur rivale de vitesse, les troupes françaises interviennent à partir de l’Algérie, sous prétexte de mater la rébellion des tribus kroumirs, des Berbères des hauts plateaux, accusées de pénétrer sur le territoire algérien. En 1881, le gouvernement de Jules Ferry obtint les crédits pour envoyer un corps expéditionnaire qui en trois semaines arrive en Tunisie : Le 12 mai 1881, le bey signe le traité du Bardo14, qui reconnaît l’établissement du protectorat français en Tunisie : les affaires 14 Profitant de l'affaiblissement de la Turquie ottomane en Méditerranée, la France, le Royaume-Uni et l'Italie avaient développé leur influence dans la région de Tunis gouvernée par des beys. Craignant de se voir distancée par l'Italie dont les nationaux établis sur le territoire étaient plus nombreux que les siens et les intérêts plus évidents, la France, à l'instigation de Jules Ferry, décida d'intervenir. Prétextant des incursions de Kroumirs tunisiens sur son territoire d'Algérie, elle envoya un corps expéditionnaire de 30 000 hommes commandés par le général Bréard qui arriva sans combattre aux portes de Tunis. Le bey Mohamed el-Sadok signa un traité de protectorat donnant à la France, représentée par un résident général, toute latitude en matière de politique Page 7 sur 13 étrangères et la défense de la régence passent sous le contrôle de la France. Le traité est complété par la convention de la Marsa, signée par les deux pays en 1883. La signature du traité suscita des soulèvements à Sfax, qui fut bombardée par la marine, à Kairouan, à Gabès et à Gafsa. C- Au Maroc Source : Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés. 1- Rappel de l’intrusion européenne À la fin du XVIIIe siècle, seul le tiers septentrional du Maroc reste sous l’administration du sultan : c’est le Bled el-Maghzen, pays soumis à l’impôt, donc à l’autorité chérifienne, tandis que le reste du pays se trouve en situation de quasi-insoumission (Bled el-Siba, « pays de la dissidence »). Les puissances européennes, qui luttent en Méditerranée contre les Ottomans et les pirates des États barbaresques, profitent de l’affaiblissement du royaume chérifien pour signer des traités commerciaux à leur avantage : la France, en 1767, et le Royaume-Uni, en 1792, obtiennent le libre passage du détroit de Gibraltar et la liberté de commerce. L’occupation française d’Alger, en 1830, provoque une réaction nationaliste au Maroc voisin. Le sultan Abd alRahman apporte son soutien à l’émir Abd el-Kader, qui dirige la résistance depuis l’Oranie. En tentant de reprendre Ceuta et Melilla (voir cartes 5, page 106 et 12, page 110, Histoire 3e. Le monde contemporain, de 1815 à nos jours, Edicef), les Marocains déclenchent en retour une expédition espagnole qui s’empare de Tétouan, en 1860. L’affaiblissement du étrangère et financière. Ce traité du Bardo (ou de Kassar Saïd) fut complété en 1883 par la convention de La Marsa qui accentuait encore le rôle de la France. Page 8 sur 13 Maroc, contraint par ailleurs de payer d’importants dommages de guerre, attise les rivalités européennes. Au début du XXe siècle, la France, qui administre l'Algérie colonisée depuis 1830, se préoccupe de la sécurité de sa frontière avec le Maroc, tout en lorgnant sur ce pays15. Le royaume chérifien était alors l'un des derniers pays non colonisés d'Afrique, et suscitait la convoitise de plusieurs puissances européennes, au premier rang desquelles la France, ainsi que celle de l'Empire allemand qui estimait avoir un retard à rattraper en matière de colonies. Entre 1900 et 1903, la France occupe les confins marocains. En 1904, la France, la GrandeBretagne et l’Espagne concluent des accords qui préparent un partage du Maroc. L’Espagne étend son influence sur le Rif, dans l’arrière-pays de Ceuta et de Melilla ; l’Angleterre renonce à ses visées sur le reste du pays au bénéfice de la France, en contrepartie de l’abandon de celles de la France sur l’Égypte. Mais l’Allemagne, se sentant lésée dans ce partage colonial, décide d’intervenir. 2- Les rivalités franco-allemandes : les crises de Tanger et d’Agadir Le 31 mars 1905, le kaiser Guillaume II rend visite au sultan à Tanger, lui affirmant sa volonté de soutenir l’indépendance marocaine. La tension entre la France et l’Allemagne est portée à son comble. L’année suivante, la conférence d’Algésiras place le pays sous contrôle international : L'Allemagne s'y voit reconnaître un droit de regard sur les affaires marocaines, alors que la France et l'Espagne obtiennent des droits particuliers sur le Maroc en matière de police et de banque. En 1909, Français et Allemands s’entendent pour signer une convention de partage économique du Maroc. En mars 1911, le sultan Moulay Abd al-Hafid, menacé par une révolte, demande à la France de lui prêter main forte. En mai, les troupes françaises occupent Rabat, Fès et Meknès. L'Allemagne, inquiète pour ses prétentions sur le Maroc, considère cette occupation comme une violation des accords d'Algésiras et décide de réagir. Prétendant répondre à un appel à l'aide d'entreprises allemandes de la vallée du Souss (il n'y avait alors que quatre ressortissants Allemands dans cette région), l'Allemagne, le 1er juillet 1911, décide, pour protéger ses intérêts, d'envoyer une canonnière, la SMS Panther, dans la baie d'Agadir, dont la rade avait été, jusqu'à 1881, fermée au commerce étranger. À partir de la mi-juillet, la Panther est régulièrement relayée par le croiseur SMS Berlin en alternance avec la canonnière SMS Eber16. L'Allemagne, qui voulait mettre un coup d'arrêt à l'expansion de la France au Maroc et affaiblir l'Entente cordiale entre la France et la Grande-Bretagne, est surprise par les vives 15 Le recours aux emprunts entraîne des interventions européennes dans les services des douanes marocaines (comme en Tunisie et en Egypte). 16 C’est le coup d’Agadir : On désigne par l'expression coup d'Agadir, ou encore « crise d'Agadir », un incident militaire et diplomatique qui eut lieu en 1911, entre la France et l'Allemagne, provoqué par l'envoi d'une canonnière (navire léger armé de canons) de la marine de guerre allemande dans la baie d'Agadir au Maroc1, la SMS Panther. Page 9 sur 13 réactions que provoque son coup de force. Le Royaume-Uni se déclare immédiatement en faveur de Paris et menace Berlin. Le gouvernement français, soutenu par son opinion, manifeste une très grande fermeté et n'exclut pas une réponse militaire. La France et l'Allemagne sont au bord du conflit. Le gouvernement Caillaux, conscient du très grave danger qu'une guerre représente, préfère négocier. Ces négociations sont conduites, côté Français, par le président du conseil Joseph Caillaux, l'ambassadeur français à Berlin Jules Cambon et, côté Allemands, par Kinderlen, ministre des Affaires étrangères allemand. Aux termes d'âpres tractations, l'Allemagne renonce à être présente au Maroc en échange de l’abandon par Paris de 272 000 km2 de territoires d'Afrique équatoriale, au Gabon, au Moyen-Congo et en Oubangui-Chari, au profit du Cameroun allemand. Un traité franco-allemand est signé le 4 novembre 1911 à Berlin, laissant les mains libres à la France au Maroc. C'est alors seulement que les bâtiments allemands quittent définitivement la baie d'Agadir, le 28 novembre 1911. Le 30 mars 1912, le sultan reconnaît le protectorat français par le Traité de Fès. L’Espagne obtient pour sa part le contrôle de la région du Rif et de l’enclave d’Ifni. Dès lors, l'indépendance du Maroc n'est plus qu'une façade. Le général Lyautey devient résident général, c’est-à-dire gouverneur du Maroc. La France contrôle désormais plus de la moitié de la côte nord de l'Afrique. 3- La résistance Contre ce nouvel état de fait, des émeutes éclatent en différents points du pays. Moulay Hafiz abdique en faveur de son frère Moulay Youssef, et la pacification du pays débute sous la conduite du général Lyautey. Marrakech est occupée en septembre 1912, et Agadir l’année suivante. Jusqu’en 1925, Lyautey, nommé résident général, s’efforce de mener une politique respectueuse envers les habitants du Maroc, pays qu’il s’attache à valoriser en développant ses infrastructures (routes, voies ferrées, ports). Mais le Rif est ébranlé, de 1921 à 1926, par la révolte d’Abd el-Krim17. La longue guerre du Rif ne peut être matée que par une alliance militaire franco-espagnole dirigée par le maréchal Pétain, à la tête d’une force de près de 100 000 hommes ; le Haut-Atlas n’est soumis officiellement qu’en 1934. La vallée du Draa et les oasis du sud restent encore longtemps en état de dissidence larvée : on estime qu’entre 1921 et 1934 la conquête du Maroc coûte la vie de 27 000 hommes à la France (métropolitains et troupes africaines). La résistance à l’avance des Français est dirigée par le même homme, aussi bien au Maroc qu’au Sahara occidental : Cheikh Ma el-Ainin. Fils d’un célèbre Cheikh du Hodh, 17 Né à al-Hoceïma, dans le Rif, Abd el-Krim est le fils d’un chef de tribu berbère. Installé dans la ville de Melilla (l’un des principaux centres du Maroc espagnol), il exerce la fonction de cadi (magistrat) et le métier de journaliste. Il soulève la tribu des Beni Ourriagel contre les Espagnols à partir de 1920, et leur inflige une défaite cuisante à la bataille d’Anoual (juillet 1921). Fort de ses succès militaires, il renforce son pouvoir en proclamant en 1923 la « république du Rif ». Alors que l’armée espagnole est contrainte de battre en retraite et que la menace pèse sur la zone du protectorat français, une force militaire française conduite par le maréchal Philippe Pétain s’allie en 1925 à des troupes espagnoles pour lancer un mouvement concerté contre les Rifains. La lutte, acharnée, dure une année au terme de laquelle les armées alliées finissent par vaincre les forces d’Abd el-Krim, qui se rend aux autorités françaises en mai 1926. Page 10 sur 13 Mohammad Fadel, Ma el-Ainin semble avoir rêvé de se constituer un vaste empire allant du Sénégal à la Méditerranée. En Mauritanie, il fait assassiner l’explorateur Coppolani (1905) mais ses alliés sont vaincus par le colonel Gouraud (1909) ; il tente alors sa chance au Maroc où il a destitué successivement Abd el-Aziz (1907) et Moulay Hafid et se proclame sultan ; il marche sur Fez (1910) mais il est vaincu par les Français à Tadla et meurt peu après à Tiznit (1910). Son fils El-Hiba, le « sultan bleu », s’empare de Marrakech, mais il est battu à Sidi Bou Othman (1912). On constate donc que la France s’était arrogé la plus grande partie de l’Afrique du Nord. Les deux pays restants furent dominés par les Italiens et les Britanniques. II- L’ŒUVRE DE CONQUETE ANGLO-ITALIENNE A- En Libye En 1551, après plus d’un siècle durant lequel se sont multipliées les dynasties locales, la Cyrénaïque et la Tripolitaine passent sous suzeraineté ottomane. Tripoli et les ports côtiers deviennent des bases pour les corsaires turcs qui écument la Méditerranée. Les puissances européennes interviennent à plusieurs reprises contre les pachas de Tripoli. De 1711 à 1835, les Qaramanlis gouvernent la région, indépendante de fait. L’Empire ottoman réagit en annexant la Cyrénaïque et la Tripolitaine, qui deviennent des wilayet en 1835. Dès le milieu du siècle cependant, la confrérie des senoussis, dont le fondateur al-Sanusi, originaire de l'oasis de Koufra, a fondé la première zaouïa en Cyrénaïque en 1843, est à la tête d’un véritable État indépendant dans le désert Libyque. Violemment nationalistes, les senoussis dirigent la résistance contre les Italiens, qui entreprennent de conquérir la Libye en 1911. L’Empire ottoman renonce à ses droits sur la Libye en 1912, mais la conquête italienne, qui concerne également le Fezzan, n’est achevée qu’en 1932. Deux ans plus tard, les colonisateurs fusionnent les trois régions historiques au sein d’une même colonie libyenne, laquelle devient province italienne en 1939. B- En Egypte Page 11 sur 13 Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés. 1- Rappel de l’installation de l’empire ottoman La seconde dynastie de sultans mamelouks, les Burjites, d’origine tcherkesse, renoue avec l’instabilité politique et les luttes de pouvoir. La situation économique se dégrade : avec la découverte de la route du cap de Bonne-Espérance, en 1498, l’Égypte perd son rôle commercial. Désormais, la route des Indes passe par l’Afrique du sud. En Asie Mineure, une nouvelle puissance est née après la prise de Constantinople, en 1453, par les Turcs ottomans. En 1517, l’Égypte est conquise par les troupes du sultan ottoman Sélim Ier. L’Égypte demeure sous la suzeraineté de l’Empire ottoman jusqu’au démembrement de celuici, après la Première Guerre mondiale. En réalité, les Turcs n’exercent un contrôle réel sur le pays que durant une période très brève. Les mamelouks, en effet, continuent d’être employés dans les gardes personnelles des 24 beys, qui gouvernent les districts sous l’autorité du pacha, lequel est nommé à la tête de la province par la Sublime Porte. Très rapidement, ils deviennent à leur tour gouverneurs et s’assurent la plus grande part du produit de l’impôt perçu au nom du pacha. L’armée demeure également contrôlée par ces militaires indisciplinés. En 1757, Ali Bey, dirigeant mamelouk, prend le titre de cheikh al-Balad (« chef du pays ») et proclame son indépendance vis-à-vis du sultan ottoman. Celui-ci rétablit ensuite son autorité, qui n’est plus que nominale. Livré à l’anarchie, le pays décline et les trente dernières années du XVIIIe siècle sont marquées par des épidémies de peste et des famines qui réduisent la population à 4 millions d’âmes à peine. Cette situation favorise la mainmise des Européens (Français, Russes et Britanniques) qui, bénéficiant du régime des capitulations sur tout le territoire de l’Empire ottoman, prennent le contrôle du commerce. 2- La conquête française Page 12 sur 13 La rivalité entre Français et Britanniques motive l’occupation du pays en 1798 par l’armée française, conduite par Bonaparte. Dans sa campagne d’Égypte, Bonaparte a emmené une équipe de savants qui sont à l’origine de la redécouverte de la civilisation égyptienne antique par les Européens. Durant les trois années d’occupation française, débute la modernisation du pays18. En 1801, une alliance anglo-ottomane, bénéficiant du soutien populaire, contraint le général Menou, qui s’était converti à l’islam, à quitter le pays. 3- La domination de Méhémet Ali Après le retrait des troupes britanniques, le désordre s’installe : mamelouks et Ottomans luttent pour reprendre le pouvoir qui échoit finalement à Méhémet Ali, général ottoman d’origine albanaise. Celui-ci reçoit, lors de son coup de force, l’appui des ulémas, lesquels se refusent à abandonner le pouvoir perdu depuis le début de l’occupation ottomane, et recouvré grâce aux Français. En 1805, cédant à leurs instances, le sultan ottoman reconnaît Méhémet Ali qui est nommé pacha19 d’Égypte. L’autorité du nouveau gouverneur n’est cependant affermie qu’en 1811, après qu’il a fait massacrer les dirigeants mamelouks. Méhémet Ali, qui a modernisé l’armée égyptienne avec l’aide des conseillers militaires français, engage alors des troupes dans une série de guerres de conquête, menées au nom de la Sublime Porte, mais dont il espère tirer un profit personnel. Ses conquêtes ne laissent pas d’inquiéter les puissances européennes, au premier rang desquelles la Grande-Bretagne, qui ne souhaite pas le voir contrôler la route des Indes. Sur le plan intérieur, Méhémet Ali prend exemple sur l’Europe afin de hisser son pays au rang des nations développées. Il modernise le pays, encourage la culture industrielle du coton, développe les infrastructures20 et dote le pays d’un réseau d’instituts techniques. Ses ambitieuses réformes contribuent à raviver le sentiment national égyptien. 4- L’ingérence européenne Après la mort de Méhémet Ali en 1849, l’Égypte subit de plus en plus l’influence européenne. Les guerres et les grands travaux ont grevé le budget de l’État. Poursuivant la politique de modernisation, les successeurs de Méhémet Ali, Abbas Ier, Saïd Pacha et Ismaïl Pacha, accumulent une dette considérable, en grande partie générée par les travaux de percement du canal de Suez21. Le canal est inauguré en novembre 1869. L’Égypte retrouve ainsi sa position stratégique sur les routes commerciales maritimes ; elle va y perdre son indépendance. En 1875, Ismaïl — qui a obtenu du sultan le titre de khédive — est contraint de céder aux 18 L’administration et les finances sont réorganisées sur le modèle européen ; un programme de remise en état des infrastructures est lancé tandis qu’est instauré un conseil général, composé d’oulémas (docteurs de la loi) et de notables 19 1. Histoire gouverneur de province dans l'ancien Empire ottoman Exemple : le palais du pacha 2. histoire haut fonctionnaire de l'ancien Empire ottoman Exemple : le titre de pacha était décerné à des civils aussi bien qu'à des militaires 20 Il fait construire le barrage sur le Nil, un arsénal à Alexandrie, des écoles et des hôpitaux dans les grandes villes, souvent sous la direction des ingénieurs français. 21 Les britanniques s'étaient initialement opposés à sa construction mais une fois ouvert sa valeur stratégique fut rapidement reconnue. Page 13 sur 13 Britanniques les parts détenues par l’État égyptien dans la société du canal de Suez 22. L’année suivante, une commission franco-britannique prend en charge les finances égyptiennes au travers d’une Caisse de la dette publique. En 1879, le sultan ottoman destitue Ismaïl au profit du fils de celui-ci, Tawfiq Pacha, plus docile. L’ingérence européenne suscite au sein de l’armée une opposition nationaliste. 5- Le protectorat britannique En 1882 éclate une révolte, menée par Ourabi Pacha. Les exactions perpétrées par les insurgés contre les coptes, tenus pour complices des Britanniques, servent de prétexte à l’occupation militaire du pays par ces derniers. Les troupes britanniques vont se maintenir en Égypte jusqu’en 1955, date à laquelle elles évacuent la zone du canal de Suez. L’Égypte demeure nominalement sous la suzeraineté de l’Empire ottoman ; le khédive continue de régner, le Premier ministre de gouverner. Mais le véritable dirigeant du pays est en réalité le consul général britannique. En 1904, la suprématie de la Grande-Bretagne sur l’Égypte et le Soudan (où a été établi un condominium anglo-égyptien) est consacrée par un accord avec la France, conclu après la crise de Fachoda. Le protectorat britannique n’est officiel qu’après le déclenchement des hostilités avec la Turquie ottomane en octobre 1914 (voir Première Guerre mondiale). CONCLUSION Le contrôle européen s’est instauré en Tunisie comme en Egypte à la suite d’emprunts que les gouvernements de ces pays avaient contractés auprès de créanciers européens. Ces derniers firent pression sur leurs gouvernements pour que le paiement de leurs intérêts soit assuré. Mais, en réalité le véritable objectif des européens fut le contrôle de la Route des Indes et le contrôle du commerce sur la Méditerranée. La conquête de l’Afrique orientale et australe s’inscrivit aussi partiellement dans cette logique. BIBLIOGRAPHIE 1) Institut Pédagogique Africain et Malgache, Histoire. Le monde contemporain : de 1815 à nos jours, Edicef, Paris, 1973. 2) Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés. 3) http://fr.wikipedia.org/wiki/Coup_d%27Agadir 4) http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Colonie_du_Cap Par SANGO mathias 22 En 1875, le premier ministre britannique Benjamin Disraeli racheta les parts égyptiennes dans le canal pour 4 000 000£ (210 millions de livres de 2011).