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L’anéantissement des Almohades, en 1269, déclenche une rude bataille commerciale entre
chrétiens (Espagnols) et musulmans pour le contrôle des ports de la Méditerranée. La région
est partagée entre trois dynasties berbères
: les Mérinides à Fès, les Abdelwadides à
Tlemcen
et les Hafsides à Tunis.
Dès la fin du XVe siècle, après la reconquête chrétienne (la Reconquista) de la totalité de
l’Andalousie, l’Espagne occupe plusieurs ports de la côte algérienne (Mers el-Kébir, Oran,
Béjaïa). Les Abdelwadides acceptent le protectorat espagnol, mais les autorités religieuses des
villes portuaires, soutenues par la population, engagent des corsaires
, qui capturent les
navires marchands et retiennent l’équipage et la cargaison en échange d’une rançon. En 1518,
Alger et plusieurs autres ports sont assiégés par les Espagnols ; les Turcs ottomans sont
appelés à la rescousse.
Les Barberousse
, deux frères corsaires d’origine grecque ou sicilienne — selon les sources
— et convertis à l’islam, obtiennent du sultan Soliman le Magnifique
d’être envoyés en
Afrique du Nord avec une flotte. Ils chassent les Espagnols de la plupart de leurs nouvelles
possessions, et résistent au siège de Charles Quint
devant Alger (1541). Les Abdelwadides
sont déposés en 1554, et Khayr al-Din, le plus jeune des Barberousse, est nommé beylerbey,
c’est-à-dire représentant du sultan en Algérie. Proconsuls militaires d’Afrique, ces « rois
d’Alger » exercent leur autorité non seulement sur la zone littorale, mais aussi sur les pachas
de Tunisie et de Tripolitaine. En raison de son éloignement de Constantinople, la régence
d’Alger
est gouvernée comme une province autonome.
Au Maghreb, le déclin progressif du pouvoir des Almohades permet à trois dynasties locales de se mettre en
place au cours du XIIIe siècle : les Hafsides depuis Tunis (actuelle Tunisie), les Mérinides depuis Fès (actuel
Maroc) et, au centre, les Abdelwadides depuis Tlemcen (actuelle Algérie).
Important carrefour entre les routes transsahariennes, la Méditerranée (notamment l’Espagne musulmane d’Al-
Andalus) et le reste du monde arabe, Tlemcen connaît au xiii siècle un grand essor commercial et religieux
(construction de médersa et d’une grande mosquée) qui fait de la cité un exemple unique d’architecture
musulmane de cette époque en Algérie.
Histoire : aventurier des mers qui capturait des navires marchands pour le compte d'un État
Barberousse, nom donné aux frères corsaires Arudj (1474-1518) et Khayr al-Din (1476-1546). Le nom de
Barberousse dériverait de celui de Baba (« père » en turc) Arudj, l’aîné.
Fils d'un potier grec de Mytilène (ou, selon les versions, d'un Sicilien renégat), les deux corsaires ont fait la
guerre de course au nom du sultan de Constantinople.
L’aîné, Arudj, se met au service de l'émir d'Alger pour chasser les Espagnols installés au Peñon, à l'entrée du
port d'Alger (1515). Il investit la cité et soumet l'arrière-pays.
Son frère, Khayr al-Din, lui succède sur les côtes nord-africaines, chasse les Espagnols du Peñon et fait fortifier
la ville par des captifs chrétiens. Il dévaste les côtes italiennes et même Nice (1543), bien qu'alliée de la France
en lutte contre Charles Quint.
(v. 1494-1566), sultan de l’Empire ottoman (1520-1566). Conquérant, administrateur, protecteur des arts et des
lettres, Soliman — surnommé le Législateur (Kanuni) par les Turcs et le Magnifique par les Occidentaux —
s’est imposé comme le plus prestigieux des sultans pour avoir porté à son apogée la puissance et la splendeur de
l’Empire.
Charles Quint (1500-1558), roi des Pays-Bas (1515-1555), roi d’Espagne sous le nom de Charles Ier (1516-
1556) et empereur du Saint Empire romain germanique (1519-1556).
Souverain de la Renaissance dont l’objectif a été de créer une monarchie catholique universelle à son profit,
Charles Quint s’est heurté à l’émergence du protestantisme et à celui des États nationaux, notamment de la
France.
Le territoire de la Régence est divisé en quatre provinces : celle qui entoure Alger, directement sous l’autorité
du Dey, alors que les trois autres : Titteri, Constantinois, Oranie sont administrées par des beys, désignés par le
Dey.