
L’existence d’une unité de compte facilite grandement le calcul dans l’échange. Sinon chaque bien
aura un prix relatif en terme de banane ou autres ... Dans une économie avec plusieurs biens, cela
serait compliqué. C’est pour ça que les unités de compte facilitent les choses. L’introduction de
l’unité monétaire va au delà de la simplification de l’échange ; ça relève d’un choix politique et
social. C’est une institution à laquelle on se réfère pour l’échange. C’est aussi un rapport social via
l’acceptation collective. Ce n’est pas uniquement une simplification de calcul, un dé multiplicateur
des échanges mais c’est aussi un rapport social.
• Intermédiaire d’échange : permet d’acquérir n’importe quel autre bien
La monnaie sert à évaluer les biens (unités). Elle sert aussi à échanger les biens. Il se peut que les
échanges se fassent sans la monnaie : troc.
On peut imaginer une économie de troc. L’opinion la plus courante voit l’économie comme une
économie de troc. Le troc est une organisation d’échange plus compliquée que l’économie
mondiale. Il implique pour fonction que les individus soient capables de comparer un grand nombre
de prix relatifs ou de supposer que les agents disposent d’une unité de compte, autre que la
monnaie, qui permet d’évaluer le prix des biens. De plus, l’échanges de marchandises contre
marchandises implique une double coïncidence des désirs des agents : elle peut fortement limiter les
possibilité d’échanges entre les agents ; la monnaie dépasse cet inconvénient (je peux échanger ce
que je veux sans qu’il y ait une synchronisation en face).
L’instrument d’échange peut être une marchandise qui sert de monnaie d’échange, cependant, une
marchandise ne peut convenir à tous les échanges de marchandises.
Le caractère d’un bon intermédiaire de l’échange est :
- Durable, non épuisable
- Facile à transporter, car il doit être disponible a tout moment
- Standardisé pour qu’on reconnaisse sa valeur
- Divisible (pour rendre la monnaie), il faut qu’elle soit abondante mais pas illimité
- Acceptabilité (acceptée de tous)
De nombreux biens peuvent respecter ces caractéristiques (comme les cigarettes, mais pas le vin).
On peut donc concevoir l’émergence de la monnaie comme un processus de sélection d’un
instrument le plus commode d’échange. Le processus s’arrête quand un bien est échangeable contre
tous les autres biens. Le bien qui émerge est la monnaie (théorie de Menger)
L'émergence de la monnaie n’est pas perçue comme une institution ad hoc mais une institution
organique engendrée par les comportements des agents, sans que les agents n’aient eu cette volonté.
Pour les économistes classiques, les agents ont eu la volonté de créer de la monnaie qui facilite les
échanges. C’est donc pour eux une institution ad hoc.
Une économie marchande, selon Orléans et Aglietta, est nécessairement monétaire. Elle rompt avec
la robinsonnade des classiques. Ils disent que la monnaie précède l’économie marchande et qu’elle
permet à cette dernière d’exister.
Chez les classiques, la fonction d’intermédiaire des échanges est la fonction première de la monnaie
et celle de l’unité des comptes ne fait que découler de cette 1ère fonction (hiérarchie de la
monnaie). On passe donc d’une économie de troc à l’échange monétaire. L’instrument choisit pour
ses qualités deviendra l’unité de compte.
Schumpeter soutient une indépendance possible entre les fonctions de la monnaie. Pour lui, la
monnaie est imposée à tous et elle précède les échanges.
• Réserve de valeur : pour effectuer des opérations plus tard, des échanges plus tard
La monnaie est conservée pour motif de précaution, c’est à dire pour faire face à des aléas négatifs
ou profiter de bonnes occasions d’investissements ou de spéculation.