n'importe quel autre phénomène naturel. Il n'est pas certain que cette distinction ait été comprise par
les behavioristes. Au minimum, on peut sans doute affirmer que c'est parce qu'ils n'étaient pas
conscients de cette distinction qu'ils semblent parfois non seulement douter de la possibilité d'avoir
une science des états mentaux (à cause de difficultés réelles de nature épistémologique), mais même
douter aussi de leur existence au sens ontologique (ce qui est absurde). Ce faisant, ils se sont mis dans
une position comparable à celles des philosophes grecs qui, malgré les apparences, niaient la
possibilité du mouvement. Ce faisant, ils niaient l'existence du phénomène. Un grand progrès a été
accompli quand la physique antique a décidé qu'il fallait que la théorie « préserve» le phénomène.
C'est exactement dans cet état d'esprit-là que Searle dit que le caractère privé et subjectif des états
mentaux n'empêchent pas leur existence. Ils sont non seulement subjectifs du point de vue
épistémologique mais aussi du point de vue ontologique. Donc, ils ont une ontologie à la 1ère
personne. Ceci les rend difficiles à étudier, plus que les objets qui ont une ontologie à la 3ème
personne, mais cela ne veut pas dire qu'ils n'existent pas (cf. plus bas résumé du chapitre 4).
2. Résumé du Chapitre 1 : une douzaine de problèmes en philosophie de l’esprit
Dans l’introduction de ce chapitre Searle souligne que contrairement à ce qui se passe dans
d’autres domaines de la philosophie, il y a sans doute en philosophie de l’esprit une différence
importante entre ce que pense le milieu professionnel des philosophes et ce que pense le profane.
Searle suppose que la plupart des gens dans le monde occidental souscrivent à une forme de dualisme.
La plupart des gens pensent qu’ils ont à la fois un corps et un esprit (ou une âme). Ceci s’oppose à la
position de la plupart des professionnels en philosophie, en sciences cognitives, en neurobiologie et en
intelligence artificielle qui adhèrent à une forme ou une autre de matérialisme. D’où vient cet
rupture ? Essentiellement de l’énorme difficulté de sortir des catégories qui nous ont été léguées par
Descartes. La première partie du chapitre s’intitule « Descartes et autre désastres ». Elle énumère 8
problèmes légués par Descartes. A ceux-là s’ajoutent 4 problèmes plus contemporains.
Remarque 1 sur l’étude de la partie II du cours consacrée à Descartes. Je n’interrogerai
pas sur l’intermède historique des pages 22 à 27. Cependant, ces pages méritent d’être lues
parce qu’elles permettent de comprendre le rôle central de Descartes dans la philosophie
occidentale. En particulier, il est important de souligner que Descartes a été éduqué dans une
optique scolastique qui repose essentiellement sur le modèle aristotélicien. Ceci justifie mon
approche dans ce cours qui consiste à écraser le temps en envisageant une continuité
immédiate entre la philosophie d’Aristote qui date du IVe siècle avant J.C. et le XVII siècle.
Remarque 2 sur l’étude de la partie II du cours consacrée à Descartes J’ai dû cette année
traiter très rapidement de Descartes et mon exposé des pages 28 à 34 du cours est très
insatisfaisant. Vous pouvez laisser tomber la partie sur les passions, pp. 33 et 34. En