UV_101_BASES_PHYSIO_SNC

publicité
BASES DE
PHYSIOLOGIE
UV 101
SYSTEMES NERVEUX
DE RELATION
P. PILARDEAU
1
SYSTEME NERVEUX
Le système nerveux peut être scindé en deux grandes unités fonctionnelles :
Le système nerveux autonome, c’est à dire non contrôlé par notre volonté est
chargé d’assurer les fonctions vitales de notre organisme (fréquence cardiaque
sécrétions digestives, motilité intestinale, vasomotricité...),
Le système nerveux de relation permettant la prise en compte des sensations
(récepteurs et fibres sensitives) et l’acte moteur.
Le système nerveux de relation comprend :
Le système nerveux central (SNC), formé du cortex cérébral, du thalamus, du tronc
cérébral et de la moelle épinière
Le système nerveux périphérique (SNP) comprend les nerfs sensitifs (racines
postérieures spinales) et les nerfs moteurs (racines antérieures spinales).
Le système nerveux autonome comprend :
Les système sympathiques et parasympathiques (UV
104 Physiologie de l’Exercice).
Ces deux grands systèmes sont formés de cellules spécifiques, les neurones, connectées entre
elles par des synapses (UV 101 Bases de physiologie).
SYSTEME NERVEUX CENTRAL
Le système nerveux permet de capter des informations extérieures à l’organisme (visuelles,
auditives, sensitives, gustatives...), d’intégrer ces données (zones spécialisées du cerveau en fonction
du stimulus) et de fournir une réponse la plus adaptée possible (contraction musculaire, sécrétion
glandulaire...).
Le système nerveux central peut donc physiologiquement se scinder en deux grandes entités :
= Le système périphérique ascendant (afférent) destiné à fournir des informations
au cortex
= Le système central descendant (ou efférent) destiné à formuler une réponse
consciente au stimulus initial.
Sur le plan anatomique le SNC se compose d’un segment supérieur, l’encéphale, contenu
dans la cavité crânienne et d’un segment inférieur, la moelle épinière située dans le canal rachidien.
2
I - MOELLE EPINIERE
1-1 ANATOMO-PHYSIOLOGIE
La moelle épinière affecte la forme d’une tige cylindrique blanchâtre. Elle mesure en
moyenne 45 cm de longueur chez l’homme et 42 cm chez la femme. Sa largeur est d’environ 1 cm.
La moelle épinière est constituée de faisceaux de fibres provenant du cerveau, du
bulbe, du cervelet.
On distingue :
La substance grise, formée de neurones moteurs et de fibres nerveuses non myélinisées, sur
la coupe elle présente la forme d’un H. Elle est en effet constituée de deux masses latérales, allongées
d’avant en arrière et réunies entre elles par une lame transversale appelée commissure.
La substance grise du névraxe doit sa coloration particulière à ce qu’elle est essentiellement
constituée par les corps cellulaires des cellules nerveuses et par des fibres amyéliniques. Les corps
cellulaires existent partout dans la substance grise, mais ils se regroupent en amas assez nettement
circonscrits, appelés noyaux.
On reconnaît trois noyaux dans la corne antérieure (interne, externe et latéral). Dans la
corne postérieure, il existe deux amas cellulaires ; l’un occupe la région définie par Rolando, le
second la colonne de Clarke (interne), le troisième noyau se trouve autour du canal épendymaire.
Sillon médian postérieur
Corne postérieure
sensitive
Cordon postérieur
Commissure grise
Cordon latéral
Corne latérale
Noyau latéral
Canal épendymaire
Corne antérieure
motrice
Noyau antérieur externe
Noyau antérieur interne
Cordon antérieur
Sillon médian
La substance blanche est formée de trois cordons situés à la face externe de chaque moitié
de la moelle, s’étendant en profondeur jusqu'à la substance grise. Les deux cordons antérieurs sont
unis l’un à l’autre sur la ligne médiane par une lame transversale appelée commissure blanche.
Les colonnes blanches contiennent des faisceaux de fibres reliant le cerveau à la moelle
épinière, et des faisceaux ascendants originaires de la corde spinale destinés à transmettre
l’information sensorielle provenant des différents segments de membres et du corps. La moelle
épinière joue un rôle dans l’arc réflexe et dans la contraction musculaire grâce à la présence des
interneurones et de leurs connexions (contractions agonistes et antagonistes).
3
Localisation des faisceaux ascendant et descendant
(données indicatives ne pouvant faire l’objet d’une question d’examen).
Fibres afférentes
Fonctions
spinothalamique ventrale
spino-olivaire
spinocerébelleux
spinothalamique latérale
spinotectale
fasciculus gracilis
toucher léger
réflexe proprioceptif
réflexe proprioceptif
douleur température
réflexes
mouvements passifs, sensibilité articulaire
Coupe de la moelle épinière montrant les faisceaux ascendants (sensitifs)
Faisceau de Golgi
Faisceau de Burdach
Faisceau de Fleschsig
Faisceau de Gower
Faisceau spino-thalamique
Faisceau spino-tectal
Faisceau spino-thalamique
antérieur
Fibres efférentes
corticospinale ventrale
corticospinale latérale
vestibulospinale
techtospinale
olivospinale
réticulospinale
rubrospinale
Fonctions
mouvements volontaires
mouvements volontaires
réflexes de l’équilibre
réflexes audiovisuels
réflexes
tonus musculaire
tonus musculaire, synergie musculaire
Coupe de la moelle épinière montrant les faisceaux descendants (moteurs)
Faisceau cortico-spinal
Faisceau rubrospinal
Faisceau tectospinal
Faisceau cortico-spinal
antérieur
Faisceau vestibulo-spinal
4
1-2 PHYSIOLOGIE
1-2-1 Système ascendant
Pour être perçus par le cerveau, les influx sensitifs périphériques (douleur, chaleur,
kinesthésique....) issus des récepteurs spécialisés doivent parvenir au cortex via la moelle
épinière. Les faisceaux transmettant ces influx comportent trois types de neurones.
= Les neurones primaires ( ) sont situés dans le ganglion spinal des racines
dorsales de la moelle. Leur fibres afférentes ont des terminaisons diverses en fonction du type
de stimulus (physique, chimique) provenant des terminaisons nerveuses périphériques ( ):
= Certaines présentent une synapse à l’intérieur de la moelle avec un neurone
secondaire qui envoie un axone du côté controlatéral pour monter ensuite par le faisceau
spino-thalamique.
= D’autres neurones primaires envoient leurs fibres afférentes vers le faisceau
de Burdach homolatéral.
= Un troisième groupe envoie directement l’axone vers le thalamus sans
deuxième neurone
= Les neurones secondaires ( ) envoient des fibres à la partie controlatérale du
thalamus en passant par les lemnisci médians ou latéraux.
= Les neurones tertiaires, situés dans le thalamus transmettent enfin le message vers
les aires appropriées du cortex
Vers le troisième neurone thalamique
Colonne homolatérale
Deuxième neurone
Croisement
controlatéral
Deuxième neurone
Premier neurone
Croisement
controlatéral
Ganglion
spinal
Corpuscules
sensitifs
1-2-2 Système descendant
5
Les stimuli responsables du mouvement volontaire ont pour origine le cortex cérébral. Le
neurone terminal (moto neurone alpha) situé dans la corne antérieure de la moelle épinière
représente le seul lien efférent entre les centres nerveux et les muscles.
L’activité du motoneurone alpha est soumise au contrôle des voies descendantes appartenant
à des systèmes activateur ou inhibiteur et de liaisons sensitivo-motrices qui s’établissent à tous les
niveaux de l’axe gris encéphalo-médullaire.
= Le cortex assure l’entrée en jeu de la motricité volontaire. L’activité motrice est
adaptée en fonction de l’objectif en fonction de l’apprentissage effectué.
= Le cervelet et le tronc cérébral, placés en dérivation sur les grandes voies motrices
descendantes, reçoivent de très nombreuses informations sensitives qui leur permettent de préciser et
de perfectionner l’action intégrative motrice (adaptation tonique indispensable à la coordination des
mouvements, exécution correcte du geste volontaire).
= La moelle est le lieu de réception de la commande motrice et de l’élaboration des
réflexes élémentaires (flexion, extension).
Le motoneurone alpha reçoit ainsi des informations provenant du cortex et de corpuscules
sensibles à l’étirement (corpuscule de Golgi, fuseaux neuromusculaires).
Il adresse parallèlement des messages inhibiteurs aux muscles antagonistes.
Cortex
Stimulation motrice
Inhibition
+++
---
Arc réflexe
Moto neurone alpha
Inhibition
Moto neurone alpha
du muscle antagoniste
Activation
Faisceau neuromusculaire
Contraction
Agoniste
Relaxation
Antagoniste
Son activité est donc modulée au niveau central (cervelet, tronc cérébral) et au niveau
médullaire (boucle alpha, boucle gamma).
II - LE CERVEAU
Le cerveau peut être divisé en trois parties distinctes anatomiquement et physiologiquement:
= Le cerveau antérieur, ou pro encéphale
= Le cerveau moyen, ou mésencéphale
6
= Le cerveau postérieur ou rhombencéphale.
Cerveau antérieur
Cerveau moyen
Cerveau postérieur
I-I CERVEAU ANTERIEUR
Le cerveau antérieur est la partie la plus volumineuse de l’encéphale. Il est constitué par les
hémisphères cérébraux.
Le cortex des hémisphères (zone superficielle) est composé de très nombreux
neurones (substance grise) pouvant présenter plusieurs types.
Les hémisphères sont divisés en lobes :
Le lobe frontal dont la région postérieure correspond au cortex moteur et au
cortex prémoteur.
Le lobe pariétal situé du le côté et derrière le lobe frontal dont il est séparé
par le sulcus central.
Le lobe occipital qui occupe toute la partie postéro inférieure des
hémisphères.
Le lobe temporal est situé sous le lobe pariétal. Il présente une large scissure
grossièrement horizontale appelée scissure latérale ou scissure de Sylvius.
Sulcus central
Cortex moteur
Cortex sensori-moteur
Cortex prémoteur
Lobe pariétal
Scissure latérale
Lobe frontal
Lobe occipital
Lobe temporal
Tronc cérébral
Cervelet
La surface de ces hémisphères peut être divisée en aires fonctionnelles. Chacune de
7
ces aires agissent en fonction d’informations provenant de zones mitoyennes, de zones situées dans
l’autre hémisphère ou de noyaux situés plus profondément dans le cerveau antérieur ou le cerveau
moyen.
Au niveau du lobe pariétal se trouve (juste derrière le sulcus central) la zone sensori-motrice
chargée de recueillir les données périphériques destinées à l’information motrice.
Les aires motrices et pré motrices sont situées en avant du sillon central (ou sulcus central
encore appelé sillon de Rolando). Elles sont à l’origine des stimuli nerveux responsables de la
contraction musculaire.
Les ponts permettant la communication entre ces différentes zones sont appelés tractus. On
définit ainsi des tractus d’association (zones d’un même hémisphère), des tractus commissuraux
(entre deux hémisphères), ou de projection dès l’instant où les connections sont établies avec les
noyaux profonds.
Les noyaux gris de la base du cerveau constituent une unité structurale composée du noyau
lenticulaire, du noyau caudé et de l’amygdale du cerveau.
= Le noyau lenticulaire comprend le putamen et le pallidum. Ces noyaux sont essentiels pour
le contrôle de la contraction musculaire.
= L’amygdale cérébrale contrôle le comportement
Position de l’amygdale
8
Le corps strié, composé du putamen et du noyau caudé, provoque et gère les mouvements
volontaires de manière globale et assez peu précise tandis que les globus pallidus assurent le tonus
musculaire de base nécessaire pour l’équilibre corporel lors des mouvements commandés par le cortex
cérébral.
= Le thalamus région située sous les noyaux caudés jouent un rôle de répartiteur des
différents stimuli provenant des organes sensoriels et des autres régions du cerveau.
= L’hypothalamus situé sous le thalamus se comporte comme un coordinateur entre
les fonctions nerveuses et endocriniennes.
Thalamus
Tubercules
Quadrijumeaux
Hypothalamus
Cervelet
Pont
Arrière
Avant
II - CERVEAU MOYEN
Le cerveau moyen ne constitue qu’une région très limitée de l’encéphale. Il est formé par les
tubercules quadrijumeaux (situés à la partie postérieure du thalamus). C’est un centre de
connections formés de fibres nerveuses destinées à relier entre elles le système nerveux central et le
cerveau antérieur. Les centres nerveux en relation avec la contraction musculaire sont le noyau rouge,
le locus Niger et les colliculi supérieurs. Les noyaux rouges sont les récepteurs de stimuli en
provenance du cerveau antérieur (putamen, noyau caudé) et du cervelet. Sa fonction consiste à réguler
la contraction et de la tonicité du muscle.
9
Les tubercules quadrijumeaux supérieurs reçoivent des stimuli d’origine visuelle. Ils
interviennent sur le contrôle des mouvements oculaires, le positionnement de la tête, les mouvements
du tronc et des membres.
Les tubercules quadrijumeaux inférieurs reçoivent des stimuli d’origine auditive.
Ces deux centres jouent un rôle fondamental dans la coordination sensorielle et musculaire.
Thalamus
Tubercules
quadrijumeaux
Locus Niger
Noyaux rouges
Pont
Bulbe
Cervele
III - CERVEAU POSTERIEUR
Le cerveau postérieur est divisé en trois parties :
Le pont, le bulbe rachidien et le cervelet. L’ensemble de ces trois structures
constitue le tronc cérébral.
Cervelet
Pont
Bulbe
Moelle
Tronc cérébral
= Le pont
10
Le pont est formé par des faisceaux de fibres nerveuses provenant du reste du cerveau. Les
noyaux du pont sont des relais entre les fibres du cortex et le cervelet. Parmi ces noyaux certains
jouent un rôle fondamental dans la fixation réflexe des yeux nous permettant de suivre le déplacement
d’un objet.
Cervelet
Tractus cérébro-pontique
Tractus ponto-cérebelleux
Tractus vestibulo-cérébelleux
= Bulbe rachidien
Le bulbe rachidien constitue la partie la plus inférieure du cerveau. C’est un centre important
dans le domaine de la thermorégulation. Il est parcouru de fibres nerveuses reliant le cortex cérébral
aux motoneurones de la moelle épinière. Cet ensemble constitue les pyramides.
Les principaux noyaux situés dans le bulbe sont :
+ Noyau vestibulaire
Les noyaux vestibulaires siègent dans la partie distale du bulbe, en regard du cervelet.
+ Formation réticulée
La formation réticulée, assez mal définie, s’étend entre le bulbe et les noyaux rouges, c’est-àdire dans la région supérieure du bulbe et du pont.
= Le cervelet
Le cervelet joue un rôle important dans la gestion de l’équilibre et de la coordination
motrice.
Le cervelet présente des connexions avec l’ensemble des centres nerveux et sensoriels. Les
informations provenant de la périphérie du corps et du tronc cérébral sont transmises aux trois régions
cérébelleuses par les pédoncules inférieurs. Les stimuli corticaux transitent par les pédoncules
cérébelleux moyens. Des fibres issues du cortex cérébelleux en direction des noyaux rouges via le
noyau denticulé.
Relation du cervelet avec le bulbe rachidien :
+ Noyau vestibulaire
Les noyaux vestibulaires reçoivent des informations directes des canaux semi-circulaires et
de l’utricule situés dans l’oreille interne. Les premiers sont sensibles à l’accélération angulaire
tandis que le second est sensible à la position de la tête dans l’espace et à l’accélération linéaire.
Les informations reçues sont intégrées dans le cortex cérébelleux, transmises au noyau denticulé puis
au noyau rouge.
11
Noyau denticulé
Noyaux rouges
Formation réticulée
Noyaux vestibulaires
Nerf vestibulaire
+ Formation réticulée
La formation réticulée est constituée de noyaux épars du tronc cérébral. Elle est située sous
la région cérébelleuse entre les noyaux rouges et le noyau vestibulaire.
Elle reçoit des fibres afférentes provenant des centres cérébraux supérieurs et envoie des
fibres efférentes excitatrices ou inhibitrices aux neurones moteurs (voie descendante).
Elle envoie également des fibres efférentes activatrices vers le cerveau responsables de l’état
de veille et de l’attention (voie ascendante).
Centres supérieurs
Noyau rouge
Formation réticulée
Noyau vestibulaire
Vers les neurones moteurs
IV CONTRACTION MUSCULAIRE
La commande motrice résulte des interactions entre les divers noyaux cérébraux. Deux voies
principales sont utilisées pour transmettre l’activation des neurones corticaux aux muscles, la voie
pyramidale et la voie extrapyramidale.
Voie pyramidale : Cette voie trouve son origine directement dans le cortex moteur
pour la majorité de ses fibres (seules quelques fibres proviennent de la région prémotrice). Les
faisceaux pyramidaux sont les tractus moteurs les plus longs de l’organisme. Ils stimulent des
neurones intermédiaires qui transmettront l’information au motoneurone situés dans la moelle
épinière.
A l’intérieur du bulbe, la plupart des fibres pyramidales (80%) croisent (passent du côté
opposé), les 20% restantes effectueront leur croisement dans la moelle épinière. Ce mécanisme est
appelé « décussation ».
12
La décussation explique qu’en cas d’atteinte du cortex gauche (hémorragie cérébrale), ce soit
le côté droit qui soit paralysé.
Pendant son trajet dans le bulbe, des connexions sont établies avec le corps strié, au cervelet
et aux noyaux cérébraux postérieurs (noyaux rouges).
Les fibres descendant dans la moelle dans les faisceaux corticospinal latéral (faisceau
pyramidal croisé) et corticospinal antérieur (faisceau pyramidal direct).
Voie extrapyramidale : Son origine se situe dans les noyaux subcorticaux. Les fibres
descendent dans le faisceau réticulospinal.
Le système extrapyramidal est activé lors des contractions volontaires par
l’intégration de plusieurs noyaux subcorticaux.
Contrairement au système pyramidal, qui ne présente que des effets excitateurs, le
système extrapyramidal peut présenter des effets excitateurs et inhibiteurs. L’effet sur les
motoneurones peut ainsi être soit facilitateur soit frénateur lors de la stimulation pyramidale.
13
Téléchargement