Présentation des fables de Lokman Le sage Lokman appartient à la tradition musulmane qui cite usuellement à son propos le titre de la sourate XXXI, sourate Loqmân, ُس َورة لُـق َـمانet plusieurs versets représentatifs de ses sentences, les versets 12-13, et 16, entre autres : و لََقد ءآتَـيـنا لُـقما َن آلحمْكمََ َنح آش ُمْكرح هح آَّلل َو َمن يَش ُمْك ُـر فَحإنه َـما يَش ُمْكُر َ َ َ َ َ ....لحنَـف حس حه قال لُـقما ُن حِلبنح حه و هو يعحظُه َي بـَن ال تُش حرك حب هح َّلل إ هن ح ...آلشرَك لَظُلم َع حظيم َ ُ َ َ ُ َ ُ َه َ َ َو إذ ح ح و آق ح ِ َ صوتح َ صد حِف َمشيح ُ ك َو آغ ُ صو َ َك إح هن َن َمْكَر آلَص َوتِ ل َ ضض من َ ...ِآلَ حم ح (12)…et nous avons donné la Sagesse à Loqmân (en lui disant) : sois reconnaissant envers Dieu (car) quiconque (l’) est, alors il est reconnaissant pour lui-même… (13)…et Loqmân parla à son fils et l’exhorta : « Mon cher enfant, n’associe rien à Dieu, (car) le polythéisme est une immense injustice… (16)… (Mon cher enfant) sois modeste dans ta démarche et parle sur un ton modéré car le plus détestable des cris est le braiement de l’âne… Et, bien sur, ce nom de Lokmân est associé aux fables : ne dit-on pas que Lokmân est l’Esope des Arabes ! Existe-t’il un lien entre ces deux personnages ? Historiquement, non ! Les légendes sont nombreuses et confuses, les traditions plurielles et contradictoires et malgré les recherches de nombreux savants l’incertitude est le seul point convergent de leurs travaux. Pour s’en convaincre on se reportera avec profit à l’excellente synthèse présentée à ce sujet par le cheikh Si Hamza Boubekeur (Le Coran, Fayard éditeur, Tome II, pages 1295 à 1298). Seul le fabuliste nous intéresse ici. Ou plutôt la compilation de textes que la légende attribue à un même auteur imaginaire : textes généralement courts, ils sont particulièrement adaptés à l’enseignement de la langue arabe et c’est dans ce but que nous proposons aujourd’hui ces textes : permettre aux francophones l’accès à ces bilingues faciles pour les familiariser à la structure de la phrase arabe, enrichir leur vocabulaire par un travail de mémorisation progressif. Nous reprenons ainsi une tradition ancienne puisque cette présentation a déjà été faite entre 1799 et 1925 par les orientalistes et professeurs de langue arabe réputés tels Caussin de Perceval, père et fils, Cherbonneau ou encore Léon et Henri Hélot. On trouvait aussi ces fables sous le titre évocateur de… « Cours de version arabe (idiome d’Alger) » par J.Honorat Delaporte…en 1846. Puis ces textes semblent avoir totalement disparu de l’enseignement académique et sont devenus difficilement accessibles. Nous indiquons une traduction du texte arabe pour faciliter sa compréhension : c’est du bien mauvais français, puisque cela consiste généralement à suivre au mot à mot le texte arabe. Le lecteur comprendra que le texte en langue française n’a pas d’importance : c’est le texte en langue arabe qu’il convient de comprendre, et apprendre. Puis, nous donnons une traduction classique, pour que le lecteur puisse s’assurer de l’excellence de sa compréhension. Tableau des abréviations adj. adjectif fig. figuré masc. masculin adv. adverbe gram. grammaire pl. pluriel art. article imp. impératif prép. préposition c.o.d. ind. indéfini prov. proverbe compl. complément. d’objet direct complément indir. indirect qc. conj. conjonction intr. intransitif qn. quelque chose quelqu’un dém. démonstratif inv. invariable sing. singulier écon. économie isl. islamologie théo. théologie ex. exemple ling. linguistique trans. transitif fém. féminin litt. littérature v. verbe Références bibliographiques Caussin de Perceval : Fables de Lokman, surnommé le sage, Paris, Imprimerie royale. Cherbonneau (M.) : Fables de Lokman, éditeur Librairie orientaliste, Paris, 1925 Delaporte (J.H.) : Cours de versions arabes, fables de Lokman et fables choisies d’Esope, Alger, 1846. Hélot (Léon et Henry) : Fables de Lokman, surnommé le sage, libraire Théophile Barrois, Paris, 1847. Marcel (M.) : Les fables de Lokman, éditeurs d’Erpénius et de Golius, Le Caire 1803.