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Chapitre 4 : Addictions
Addictions: généralités
Substances psycho-actives sont parmi nous depuis des milliers d’années
La moitié de la population mondiale utilise au moins une substance psycho-active chaque jour mais
la plupart sans difficultés
Les abus de drogue et d’alcool constituent la 6° cause de charge liée aux maladies dans le monde
Les hommes présentent 2 x plus d’abus, de dépendance alcool ou autres drogues que les femmes;
les chômeurs 2 x plus que ceux qui ont un emploi
Addictions
Modèles explicatifs et traitements proposés ont fort variés au cours de l’histoire
Par exemple modèle moral a cédé (partiellement) la place à modèle médical.
On constate encore aujourd’hui l’ambivalence avec oscillations entre addiction = maladie et
addiction = défaut de volon avec une liberté personnelle possible et criminalisation. Dépend du
moment où on se trouve dans processus : abus = contrôle possible. Dépendance: absence de
contrôle car modifications profondes du cerveau.
Exemple de passage d’une conception de alcool comme toxique (c’est la faute de la substance) avec
prohibition aux E-U à modèle maladie (c’est la faute de la constitution de l’individu) avec les
Alcooliques Anonymes
Evolution des traitements proposés reflètent ces différents modèles: hospitalisation pour le modèle
maladie; « camps » quasi militaires pour modèle défaut de volonté; communautés thérapeutiques
pour modèle social; AA pour modèle constitutionnel
Addictions: classifications
Troubles liés à usage de substances: abus et dépendance
Troubles induits par des substances: intoxication, sevrage, autres
11 classes de substances: alcool; amphétamines; caféine; cannabis; cocaïne; hallucinogènes;
inhalants; nicotine; opioïdes; phenylcyclidine (PCP); sédatifs, hypnotiques et anxiolytiques. Plus
catégorie poly-substances et autres
Critères abus de substances
A. Pattern d’usage de substances menant à détresse ou interférence avec fonctionnement caractérisée
par un critère ou plus sur une période de 12 mois:
Abus de substance récurrent donnant lieu à incapacité de remplir obligations au travail, à l’école ou
à la maison
Abus de substance récurrent dans circonstances où danger physique (par exemple conduite en état
d’ivresse)
Problèmes légauxcurrents en rapport avec abus substance
Poursuite de l’abus de substance malgré problèmes récurrents ou persistants sociaux et
interpersonnels liés à abus de substance
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B. Pas de critères de dépendance
Critères dépendance à une substance
A. Pattern d’usage de substances menant à détresse ou interférence avec fonctionnement caractérisée
par 3 critères ou plus sur une période de 12 mois:
1. Tolérance (soit besoin de quantités toujours plus importantes pour obtenir effet désiré soit effet
diminué pour les mêmes quantités)
2. Sevrage (soit les symptômes de sevrage caractéristiques propres à la substance soit usage de la
substance pour soulager ou éviter symptômes sevrage)
3. Substance prise en quantités plus importantes que souhaité
4. Désir persistant ou efforts non couronnés de succès pour diminuer ou contrôler la consommation
5. Une grande partie du temps d’activité nécessaire pour obtenir la substance ou récupérer de ses
effets
6. Activités sociales, occupationnelles ou récréatives sont abandonnées ou diminuées en raison
d’usage de substance
7. Poursuite de l’usage de la substance malgré la connaissance d’avoir un problème psychologique ou
physique persistant ou récurrent causé ou exacerbé par la substance
Pouvoir addictif dépend de la substance
Substance
Pourcentage d’utilisateurs avec abus et/ou dépendance
Héroïne
68%
Nicotine
33%
Cocaïne
28%
Cannabis
18%
Alcool
12%
Hallucinogènes
12%
Inhalant
10%
Comorbidité psychiatrique abus de substances
Très souvent polytoxicomanie
Relation complexe et bidirectionnelle avec dépression, troubles anxieux, psychoses, troubles
alimentaires
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Complications psychiatriques et substances
Sevrage
Démence
Psychose
Tr
Humeur
Tr
anxieux
Tr
sexuels
Alcool
+
+
+
+
+
+
Amphétamines
+
-
+
+
+
+
Cannabis
+
-
+
-
+
-
Cocaïne
+
-
+
+
+
+
Hallucinogènes
-
-
+
+
+
-
Inhalants
-
+
+
+
+
-
Opiacés
+
-
-
+
-
+
PCP
-
-
+
+
+
-
Anxiolytiques
+
+-
+
+
+
+
Addictions: étiologies: Facteurs environnementaux et sociaux
Disponibilité et acceptabilité de la substance.
Coût: P.e., le coût du tabac influence la consommation.
Considérations religieuses et culturelles (par exemple pays musulmans)
Législation (prohibition aux E-U)
Culture locale: groupes de pairs, culture familiale
Conditions immédiates d’environnement: café versus réception privée…
Neurobiologie des addictions: dopamine et accumbens
Usurpation et détournement de circuits cérébraux impliqués dans poursuite et acquisition buts
naturels importants pour survie comme nourriture ou opportunités de procréation
Toutes les addictions activent un « circuit de la récompense » méso-limbique: neurones
dopaminergiques qui ont origine dans aire tegmento-ventrale (mésencéphale) et projections dans
nucleus accumbens (système strié ventral) et dans une région amygdalienne étendue. Signale qu’un
événement récompensant est sur le point de survenir
Ce circuit dopaminergique facilite apprentissage au niveau amygdalien = encodage indices
indiquant qu’un stimulus récompensant est présent. Lorsque indices apparaissent (vitrine d’une
épicerie quand on a faim par exemple), activation du système de récompense qui anticipe et qui se
traduit en désir (wanting).
Nucleus accumbens = centre de la récompense = wanting (attention pas équivalent à liking = plaisir
lié au système opioïde endogène)
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Dopamine n’est pas associée à plaisir mais à désir: quand on crée déplétion artificielle en dopamine cela
n’empêche pas plaisir et par exemple nicotine est très addictive mais ne provoque pas d’euphorie. La
dopamine n’est donc pas vraiment un signal hédonique mais promeut l’apprentissage lié à la
récompense.
Le plaisir dépend lui probablement du système opioïde endogène
Circuit dopaminergique de la récompense simplifié
Aire tegmento ventrale (Ventral Tegmetal Area ou VTA) fait partie du mésencéphale et est une source de
neurones dopaminergiques. Ceux-ci projettent notamment vers le nucleus accumbens, qui fait partie de
la partie ventrale du striatum, et constitue le centre de la récompense. Il envoie à son tour des
projections vers le cortex préfrontal qui orchestre la réponse comportementale aux stimuli qui ont activé
le centre de la récompense.
Si on implante directement des électrodes stimulantes dans le nucleus accumbens chez le rat, il va s’auto
stimuler de manière permanente au détriment de toute autre activité.
Dopamine et récompense
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