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Techniques physiques de suivi de l’évolution temporelle d’un système chimique
Document : M.Moppert
Techniques physiques de suivi de l’évolution temporelle d’un
système chimique
Afin de caractériser quantitativement l’évolution temporelle d’un système chimique, il est
nécessaire de connaître sa composition à différents instants. Il s’agit donc de mesurer
périodiquement la quantité de matière ou la concentration d’un réactif ou d’un produit, ce qui
permet alors de suivre l’avancement de la réaction à l’origine de la transformation chimique du
système.
Le choix de la méthode utilisée dépend de la vitesse de la réaction étudiée. Pour des
transformations lentes mais dont l’état final est atteint relativement rapidement (quelques
minutes), on utilisera une méthode physique d’analyse : spectrophotométrie, conductimétrie,
manométrie et pH-métrie. L’objectif de ce document est d’expliciter les trois premières
méthodes (la dernière sera présentée dans la seconde partie du programme).
A. La spectrophotométrie
1. Principe
La spectrophotométrie est une technique d’analyse qui repose sur l’absorption de la lumière par
les espèces chimiques colorées. Une solution est colorée si elle absorbe une partie des radiations
de la lumière blanche, la couleur perçue résultant de la superposition des teintes des radiations
non absorbées.
Un spectrophotomètre mesure l’absorbance A (grandeur sans unité) d’une solution diluée colorée
contenue dans une cuve.
Pour une radiation incidente monochromatique de longueur d’onde et d’intensité I0, l’absorbance
est définie par :
, avec I intensité lumineuse à la sortie de la cuve.
2. Loi de Beer-Lambert
L’absorbance A d’une solution diluée contenant une espèce colorée est proportionnelle à la
concentration molaire C de cette espèce et à l’épaisseur de solution traversée par le faisceau
lumineux :
(avec en cm et C en mol.L-1).
(en L.mol-1.cm-1) est le coefficient d’extinction molaire (ou coefficient d’absorption molaire) qui
dépend de la longueur d’onde de la radiation utilisée et de la nature de l’espèce dissoute et qui
traduit, en fait, l’aptitude de cette espèce à absorber la radiation considérée.
3. Passage de l’absorbance à l’avancement volumique
d’une réaction : exemple de la réaction entre
les ions iodure et les ions preoxodisulfate
La réaction entre les ions iodure I- et les ions peroxodisulfate S2O82- produit du diiode, seule
espèce colorée du milieu réactionnel. L’équation modélisant la transformation s’écrit :
2 I-(aq) + S2O82-(aq) = I2 (aq) + 2 SO42-(aq)
À une longueur d’onde convenablement choisie, on suit l’évolution de l’absorbance A du milieu
réactionnel au cours du temps :
, avec épaisseur de la cuve utilisée.
: l’avancement volumique (en mol.L-1) est égal au quotient de l’avancement x de la réaction par le
volume V de la solution
.