permanence dans son revenu se définit comme le rapport entre la masse monétaire (M) et le
niveau général des prix (P). Si M augmente, l'agent se trouve en présence d'une encaisse réelle
supérieure à l'encaisse désirée : il va donc dépenser cette encaisse excédentaire et provoquer de
ce fait une inflation (hausse de P) qui rétablit M/P à son niveau de départ.
o Critiques
La théorie repose sur des hypothèses bien déterminées telles que la constance de la vitesse de
circulation de la monnaie, du revenu réel, du niveau de production et du volume de transaction.
Or, ces hypothèses sont relativement discutables et peu vérifiées.
Cette théorie est une des premières explications de l’inflation et c’est pour cela qu’elle a une
portée non négligeable. Seulement, d’autres théories de l’inflation ont été mises en évidence
depuis. Samuelson distingue par exemple deux autres types d’inflations : l’inflation par la
demande ou par les coûts (lorsque le salaire augmente plus que la productivité par exemple).
La principale critique est keynésienne. Pour lui, la demande de monnaie obéit à trois types de
motivations : un motif de précaution, un motif de spéculation et un motif de transaction. De
plus :
Les taux d’intérêt déterminent le coût de détention d’encaisses peu ou pas rémunérées. En
effet, il y a un coût d’opportunité à posséder des encaisses non rémunérées tandis qu’elles
pourraient l’être si elles étaient placées sur le marché financier. Keynes met en évidence le fait
que plus les taux d’intérêt augmentent plus les agents rationnels ont tendances à placer leurs
encaisses monétaires plutôt que de les conserver en liquidité. Donc la demande de monnaie
dépend directement du taux d’intérêt, valeur ignorée par les Néoclassiques dans la théorie.
De plus, Keynes introduit la notion de spéculation boursière. Si les agents anticipent une
variation du taux d’intérêt, ils modifieront leur demande (appelée spéculative) de monnaie. La
fonction de demande de monnaie Keynésienne est alors différente de celle des Néoclassiques
présentée ci dessus puisqu’elle tient compte, en plus, des taux d’intérêt et de la demande
spéculative. L’équilibre sur le marché monétaire selon Keynes n’est donc pas le même que pour
les Néoclassiques et l’équation de Fischer est remise en cause.
L’analyse Keynésienne n’est pas dichotomique entre les marchés réels et monétaires.
Pour Keynes, une baisse des taux d’intérêt entraîne une baisse des investissements et donc du
produit intérieur et de l’emploi. Parallèlement, une élévation du revenu réel (Y) entraîne une
augmentation de la demande de monnaie pour subvenir aux nouveaux besoins faisant pression
sur les marchés financiers et entraînant une hausse des taux d’intérêt.
Conclusion : En effet, il y a un certain consensus sur le rôle central de la monnaie dans les
phénomènes économiques et la récurrence de ce thème en témoigne. De plus, la question
inflationniste suscite un grand intérêt parmi les théoriciens économiques. Et même si le lien entre
monnaie et inflation n’est pas considéré avec autant d’importance selon les courants, la théorie
quantitative de la monnaie reste un apport fondamental. Elle explique pour la première fois
l’inflation et donc fait figure de référence (elle est reprise par exemple dans le premier pilier de
la BCE).
Bibliographie :
-Généreux, Jacques, Macroéconomie, Hachette supérieur, 4e édition, 2004 pp :24-29, 54-58
-Abraham Frois, Gilbert, Economie politique, Economica, 7e édition, 2001, pp482-484
-Echaudemaison, CD, Dictionnaire d’économie et de sciences sociales, Nathan, 2003
« inflation »
-Greenwald, Douglas, Dictionnaire économique, Economica, 1987, « inflation »