La Sicile

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La Sicile
Géographie physique
Image satellite de la Sicile durant une éruption de l'Etna en 2002
La Sicile est une île située au sud de l'Italie, à un peu plus de 3km de la péninsule dont elle est
séparée par le détroit de Messine et à 140km de la Tunisie dont elle est séparée par le canal de Sicile.
L'île bénéficie d'un climat méditerranéen, aux hivers doux et humides et aux étés chauds et très secs.
Au printemps les paysages sont verts et fleuris, en été ils sont jaunes et sans fleurs. L'aridité est
marquée dans le sud, directement atteint par le sirocco. La Sicile souffre d'ailleurs d'un déficit
chronique en eau, occasionnant régulièrement des pénuries et des coupures.
Le relief de l'île est souvent montagneux, en particulier au nord avec les monts de Nebrodi et de
Madonies, prolongements des Apennins. Le centre et le sud sont composés de collines. Il existe de
rares plaines, notamment la plaine de Catane et la Conca d'Oro.
Localisée à la rencontre de la plaque eurasienne et de la plaque africaine, l'île est célèbre pour le
volcan Etna, mais il existe d'autres volcans dans les îles Éoliennes au nord-est, le Stromboli et le
Vulcano. La Sicile est également exposée aux tremblements de terre, comme à Messine en 1908 ou
dans la vallée du Belice en 1968. Le réseau hydrographique est constitué de petits fleuves et de cours
d'eaux pérennes.
Géographie humaine
Peuplée de plus de 5 millions d'habitants, la Sicile reste malgré des vagues successives d'émigration
vers l'Europe du Nord et vers l'Amérique une région densément peuplée. Sa densité est de 197
habitants/km², contre 68,7 pour la Sardaigne et 32 pour la Corse. La population se concentre dans de
grandes métropoles (Palerme, Catane, Messine, Syracuse), ainsi que dans de multiples bourgs et
petites villes à l'habitat groupé.
Surnommée Trinacrie dans l'Antiquité grecque en raison de sa forme triangulaire, sa situation de
verrou au centre de la mer Méditerranée lui a toujours conféré une position stratégique. Ceci
explique la richesse culturelle de l'île. Le continuel mélange de populations explique le physique très
varié des Siciliens, certaines personnes ont des traits arabisants, d'autres ont un teint très clair, hérité
des Normands.
La langue officielle est l'italien, mais le sicilien est couramment utilisé dans les conversations en
famille ou entre amis. À l'intérieur même du dialecte sicilien, on trouve d'autres dialectes, différents
suivant les endroits de la Sicile. Au cœur de la province de Palerme, dans la "Plaine des Albanais" est
encore parlé l'albanais.
Provinces siciliennes
Les provinces de Sicile
Agrigente (Agrigento)
Caltanissetta
Catane (Catania)
Enna
Messine (Messina)
Palerme (Palermo)
Raguse (Ragusa)
Syracuse (Siracusa)
Trapani
La Sicile mythologique
Syracuse : fontaine d'Aréthuse
De nombreuses légendes ont pour cadre la Sicile :
Aréthuse : voir Syracuse
L'architecte du labyrinthe de Crète, Dédale, trouva refuge en Sicile auprès du roi Cocalos. Après avoir
échappé au labyrinthe du roi Minos, celui-ci le rechercha à travers de nombreux territoires, il eut
alors l'idée de lancer un défi que seul un homme comme Dédale pouvait réussir. Il promit une forte
récompense à celui qui réussirait à faire passer un fil à travers les orifices d'une coquille. Pour relever
le défi, Dédale eut l'idée d'accrocher le fil à une fourmi, cette dernière traversa alors tous les orifices
de la coquille. Sachant qu'une personne avait réussi le défi en Sicile, Minos sut alors que Dédale s'y
trouvait. Le roi Cocalos refusa de livrer Dédale et livra une guerre à Minos. Le roi de Crète fut
finalement tué par les filles de Cocalos.
Au cours de la gigantomachie, le géant Encelade déserte le champ de bataille ; la déesse Athéna
l'écrase sous l'île de Sicile où il reste emprisonné. Son haleine de feu sort de l'Etna et il provoque des
séismes lorsqu'il se retourne.
Le dieu grec Héphaïstos tenait une forge dans l'Etna, aidé par des cyclopes forgerons. Les Romains
pensaient que Vulcain se trouvait dans l'île éponyme, au nord de la Sicile. Le poète grec Pindare
explique que le monstre Typhon se trouve dans la bouche de l'Etna.
Dans l'Odyssée d'Homère, Ulysse et ses compagnons débarquent en Sicile et rencontrent le cyclope
pasteur Polyphème. Pour lui échapper, Ulysse le rend aveugle en lui crevant son œil unique. Sans
doute avant qu'il ne devienne aveugle, Polyphème a été amoureux. Cet amour est raconté dans deux
poèmes en langue grecque du poète sicilien Théocrite aux alentours de 275 av. J.-C.. Polyphème
s'éprend de la belle Galatée, une néréide (nymphe marine). Celle-ci lui préfère le berger sicilien Acis.
Polyphème, les ayant surpris ensemble, tue son rival en l'écrasant sous un rocher. Galatée change
alors le sang d'Acis en une rivière portant son nom en Sicile.
Charybde et Scylla : deux monstres du détroit de Messine, ils menacent l'expédition des Argonautes
et l'équipage d'Ulysse.
L'Odyssée raconte également qu'Hélios, dieu du soleil, possédait des troupeaux de bœufs et de
moutons dans l'île de Trinacrie (la Sicile). Ulysse y accoste lors de son retour vers Ithaque. Dûment
chapitré à ce sujet au chant XI par le devin Tirésias, il interdit à ses hommes de toucher aux
troupeaux sacrés. Alors qu'il dort, pourtant, ses hommes affamés abattent des vaches. Hélios
réclame vengeance auprès de Zeus qui foudroie le navire d'Ulysse, l'épargnant seul au passage.
Messine aurait été fondée par le géant légendaire Orion, Ségeste par les rescapés de la guerre de
Troie.
Selon Virgile, Énée fut accueilli en Sicile par Acestes et recueillit un des marins de l'Odyssée d'Ulysse,
Achaemenide.
Antiquité
L'acropole de Sélinonte
Les plus anciens peuples de Sicile étaient les Élymes dans l'ouest de l'île, les Sicanes dans le centre, et
les Sicules dans la partie orientale, ces derniers probablement venus du continent en repoussant vers
l'ouest de l'île les occupants plus anciens. Ce sont eux qui donnèrent son nom au pays.
La Sicile fut d'abord colonisée par les Phéniciens, les Carthaginois et les Grecs, qui y ont laissé de
nombreux vestiges (théâtre de Taormina, temples de Ségeste, Agrigente et Sélinonte entre autres).
Elle fut ensuite gouvernée par des princes appelés « tyrans » dont les fameux Denys l'Ancien et
Denys le Jeune (qui accueillit le philosophe Platon).
La Sicile fut un enjeu dans la Guerre du Péloponnèse opposant Athènes à Sparte : en -415, sous
l'influence d'Alcibiade, Athènes se lança dans l'expédition de Sicile, profitant des dissensions qui
opposaient les cités de l'île : Athènes répondait à l'appel de Ségeste, attaquée par Sélinonte en -416.
Syracuse, colonie corinthienne, était alliée de Sélinonte. Ségeste fit appel à Athènes, offrant même
de payer les frais d'expédition. À ce moment de la guerre, la perte de l'Eubée, et la défection de
nombreux alliés d'Athènes avaient rendu ses approvisionnements en blé précaires. La perspective de
couper ceux des alliés siciliens de Sparte, tout en conquérant de nouvelles sources de ravitaillement
fut certainement un élément déterminant.
Temple de Ségeste
L'expédition prit la mer sous le commandement de Nicias, d'Alcibiade et de Lamachos en juin -415.
En Sicile, Lamachos fut tué et Nicias resta seul à la tête de l'expédition. L'arrivée à Syracuse de
Gylippos, général spartiate, fit perdre aux Athéniens la bataille des retranchements autour de la ville
(octobre -414). La flotte athénienne fut emprisonnée dans la rade. Les Athéniens envoyèrent une
force de secours commandée par Démosthène et Eurymédon. En août -413, la flotte fut défaite à la
bataille des Épipoles, puis l'armée fut vaincue sur terre. Athènes perdit plus de deux cents navires
dans cette expédition, et cinquante mille hommes (dont sept mille prisonniers des Latomies, carrière
de Syracuse).
La Sicile fut un enjeu stratégique et économique important lors des deux premières guerres
puniques. Elle tomba aux mains des Romains après la victoire du consul C. Lutatius Catulus en -241
aux îles Egates : cette bataille marqua la fin de la première Guerre punique qui opposa Rome à
Carthage sur le théâtre sicilien. Après cette défaite, Carthage abandonna la Sicile qui devint une
province romaine et assura désormais une partie importante du ravitaillement de Rome en céréales.
Après la chute de l'Empire romain, la Sicile fut envahie par les peuples germains, puis releva de
l'empire byzantin jusqu'à la conquête musulmane de 827 à 902.
Article détaillé : Sicile (province romaine).
Moyen Âge
Intérieur de la chapelle palatine de Palerme. Le décor de mosaïques et de stucs témoigne du
mélange des influences normande, byzantine et musulmane dans la Sicile normande
Sicile musulmane
Article détaillé : Sicile musulmane.
Passée au cours du IXe siècle sous domination arabo-berbère[1], la Sicile est, au début du IXe siècle,
sous contrôle des Fatimides d'Égypte conquérants de l'Afrique du Nord appuyés par les Berbères de
la tribu Kutâma. Le gouvernement en est confié à la dynastie kalbide (en) des Banû Abî l-Husayn qui
en seront les émirs héréditaires pendant plus d'un siècle. Durant cette période l'islamisation,
l'arabisation et la berbérisation seront d'autant plus radicales qu'une importante vague migratoire
berbère suivra les famines qui ravagèrent l'Afrique du Nord de 1004 à 1040. Cette période de
domination musulmane de près de 250 ans (Palerme fut une ville musulmane
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