Rapport d’atelier Dans le cadre de la consultation menée concernant les États généraux de l’action et de l’analyse féministes Retracer l’histoire des femmes depuis vingt ans Comité des femmes handicapées de la FFQ Le 14 mars 2012 Date de l’animation : Mercredi, 14 mars 2012 - de 9 heures à 12 heures. Nombre de participantes: 12 participantes, soit 9 femmes + une interprète LSQ + 2 autres femmes associées au mouvement des femmes handicapées, rejointes par téléphone, le 26 mars (vu leur incapacité à participer à l’atelier du 14 mars 2012). Comité des femmes handicapées de la FFQ Ce comité de travail de la FFQ est constitué de huit femmes dont la majorité vivent avec diverses limitations fonctionnelles et proviennent de quatre (4) régions du Québec. Certaines sont des individues intéressées par la question des femmes handicapées et d’autres - qui contribuent au Comité ou qui ont participé à l’atelier de discussion - proviennent des organismes suivants : Action des femmes handicapées (Montréal), l’Alliance des femmes handicapées du Québec, la Maison des femmes Sourdes de Montréal, le comité femmes de la Confédération des organismes personnes handicapées du Québec et Contact’L, de Varennes. a ⁄s Lorraine Leduc [email protected] ou de Anne Pelletier : [email protected] Lorraine Leduc et Anne Pelletier, membres du Comité des femmes handicapées de la FFQ. Nom du groupe : Coordonnées du groupe : Personnes contact : *** Table des matières 1. Événements marquants de l’histoire à ajouter 2. Enjeux émergents ( invisibilité et discours réducteur – besoin de recherches et d’études ) 3. Globalement … avancées ou reculs ? 4. Constats globaux : 5. Déclencheurs de l’engagement féministe 6. Quelques constats 7. Autres commentaires ou observations ( violence – droit d’être mère ou grand-mère – éducation – emploi et entrepreunariat – accès à un ordinateur et à internet ) 8. Élans pour le mouvement 9. Enjeux - sujets invisibles ou oubliés 10. Occasions… ou projets inachevés : l’approche intersectionnelle 11. Autres observations et … ( pistes d’actions ) 12. Commentaires et évaluation de la démarche p. 2 p. 5 p. 7 p. 7 p. 8 p. 8 p. 8 p. 11 p. 11 p. 13 p. 14 p. 16 2 1- Événements marquants de l’histoire à ajouter (indiquer niveau et année) : 1.1 Niveau international et national - 2011 En juillet 2011, Ottawa a été la scène du Rassemblement international féministe MONDE DES FEMMES. Plus de 2000 participantes de 92 pays, 800 présentatrices, 350 bénévoles, étaient au rendez-vous. Ce congrès historique a dépassé les attentes de sous-groupes de femmes généralement invisibles dans le mouvement des femmes, en haussant la barre de ce que peuvent espérer les femmes en termes d’une convergence qui respecte et valorise la participation de collectivités habituellement sous-représentées. Citons notamment un groupe impressionnant de femmes handicapées venues de partout au Canada, mais aussi d’ailleurs dans le monde, en vue de participer aux réflexions et discussions sous le thème: Inclusions, exclusions, réclusions; vivre dans un monde globalisé. L’accessibilité à cet événement a été hautement soutenue par DAWN-RAPH Canada, le réseau d’action des femmes handicapées du Canada. Mondes des Femmes 2011 a rompu avec le modèle traditionnel d’approche axé sur le grand mouvement des femmes, pour mettre l’accent sur “les autres femmes”! La concertation qui en résulte permet d’entrevoir pour l’avenir de meilleures pratiques féministes et notre inclusion tant attendue dans le mouvement des femmes élargi. L’enjeu ici se pose particulièrement en ce qui a trait aux États généraux de l’action et de l’analyse féministes dont la démarche proposée de 2011 à 2013 pose un grand défi : celui de l’inclusion des femmes handicapées dans ce vaste mouvement de redéfinition des stratégies et des luttes à mener dans les 20 prochaines années sur le plan du féminisme au Québec et en lien avec nos sœurs du monde entier. 1.2 Au niveau du Québec et à la FFQ – de 2000 à 2010 Depuis des décennies nous reconnaissons que la FFQ a fait preuve de sensibilité à l’égard des femmes handicapées. Toutefois les bonnes intentions ne suffisent pas et le degré réel d’engagement de la Fédération - envers les femmes handicapées – a été variable à cause de diverses raisons et selon le degré d’intérêt démontré par ses dirigeantes politiques. Les efforts pour nous inclure ont progressé, surtout depuis le début des années 2000 et maintenant on veut être incluses. La preuve en a été faite : lors de la dernière marche mondiale des femmes, en 2010, à Rimouski, la FFQ ainsi que le Comité de coordination de la Marche du Québec et les comités de diverses localités ont fait beaucoup, notamment au niveau de l’organisation du transport de même que de l’accompagnement et du soutien à la participation des femmes handicapées. Les progrès - en termes d’inclusion des femmes handicapées - entre la Marche du pain et des roses de 1995, où très peu de femmes handicapées étaient présentes, et la dernière Marche mondiale des femmes, 3 en 2010, où elles étaient visibles et plus nombreuses à participer, ont été remarquables et méritent d’être nommés dans ce bilan. En 2010, des femmes comme Ginette Bélanger - alors membre du CA de la FFQ et représentante d’Action des femmes handicapées (Montréal) - ont beaucoup travaillé pour faciliter l’inclusion des femmes handicapées. Le désir de la FFQ d’être inclusive était donc évident. On constate donc une avancée en général sur le plan de l’accessibilité et de la sensibilisation aux femmes en situation de handicap, mais beaucoup reste à faire pour faire connaître la réalité des femmes ayant des limitations fonctionnelles. On déplore le fait que si aucune femme en situation de handicap n’est impliquée dans un groupe de femmes, l’enjeu de l’accessibilité n'est généralement pas soulevé. L’enjeu est d’assurer une pérennité dans les pratiques visant l’accessibilité universelle et numérique de même que l’inclusion des femmes handicapées à la FFQ, dans ses activités ou événements ainsi que dans le mouvement des femmes au Québec, plus globalement. 1.3 Au niveau du Québec – au cours des 20-25 dernières années… Depuis 26 ans maintenant, on assiste à l’éclosion d’organismes (Action des femmes handicapées (Montréal), DAWN-RAFH Canada, Alliance des femmes handicapées du Québec) et de groupes ou de comités de femmes handicapées (par exemple : le Collectif Femme et handicap de Québec (1980-1989), la COPHAN, Contact’L de Varennes) ainsi que la nomination d’une représentante des femmes handicapées à l’OPHQ. Soulignons, le dernier-né de ces comités: le Comité de travail permanent des femmes handicapées de la FFQ, né en 2011, et succédant à un comité de travail ad hoc mis sur pied pour traiter de cette question au sein de l’organisme à compter de 2009. L’enjeu est de transmettre cette volonté d’inclusion - des femmes en situation de handicap – notamment aux groupes de femmes membres de la FFQ. Cela voudra dire : des efforts accrus dans l’organisation d’activités adaptées à la réalité des femmes handicapées et cela dans des lieux et avec des contenus accessibles. Car nous le soulignons, au Québec, trop peu de groupes de femmes : Centre de femmes, maisons d’hébergement ou CALACS, regroupements, etc. sont physiquement accessibles aux femmes ayant des limitations fonctionnelles. Leurs outils d’information et de sensibilisation sont encore moins accessibles généralement. Par exemple, dans la seule ville de Québec, aucun des centres de femmes n’est accessible à une femme en fauteuil roulant. Ces groupes ont réussi à faire l’acquisition de maisons, grâce à des fonds gouvernementaux, mais les escaliers sont un obstacle à la participation des femmes en fauteuil roulant. Bien que ces bâtiments 4 aient été payés avec l’argent des contribuables, les rendre accessibles sans subventions s’avèrerait très coûteux. 1.4 Au Québec, d’hier à aujourd’hui, dans un organisme gouvernemental - l’Office des personnes handicapées (OPHQ) Certaines ont rappelé les revendications faites auprès du seul organisme gouvernemental voué à l’exercice des droits des personnes handicapées, l’OPHQ, afin que la question des femmes handicapées soit traitée spécifiquement – tout en ayant une répondante désignée sur le dossier – afin de ne pas noyer les femmes handicapées dans la question des personnes handicapées. Au cours des 20-25 dernières années, l’Office n’a répondu que partiellement à la demande d’une répondante. Cependant, on constate que l’OPHQ publie sur son site de nombreuses statistiques avec une approche différenciée selon le sexe. Aussi, toutes soulignent le travail fort intéressant des regroupements de maisons d’hébergement et des comités ou groupes de femmes handicapées qui ont collaboré avec l’OPHQ dans la réalisation - en 2010 - d’un document publié par l’Office concernant l’évaluation des besoins d’adaptation des services offerts aux femmes handicapées victimes de violence conjugale. Ce document rappelle l’absence de recherches et de données différenciées démontrant le niveau élevé de violence conjugale auquel font face les femmes handicapées et qui est observé sur le terrain. On remarque depuis une sensibilité et une volonté accrues pour agir dans l’intérêt et en réponse aux besoins spécifiques des femmes handicapées en matière de violence conjugale. Nous soulignons de plus l’importance qu’une étude comparable à celle de l’OPHQ soit menée, avec la collaboration des groupes experts en la matière au Québec, concernant les agressions sexuelles dont sont victimes les femmes handicapées. Une telle étude pourrait documenter la question des agressions sexuelles que subissent les femmes handicapées et des services nécessaires pour leur venir en aide. Beaucoup d’agressions sexuelles leur sont faites dans divers contextes : notamment familial (par exemple : une fille handicapée qui subit les attouchements répétés de son grand-père), lors de soins à domicile, dans la rue, et par le personnel en institution. Dans ce dernier cas, la ligne peut être parfois mince entre le soin intime et l’agression sexuelle. 2 - Enjeux émergents 2.1 Niveaux international, fédéral, et québécois: L’invisibilité des femmes handicapées et le discours réducteur à leur égard - un recul constant… Comme le démontre un mémoire présenté en 2011 au gouvernement du Québec, par Action des femmes handicapées (Montréal) et l’Alliance des femmes handicapées du Québec intitulé ÉTERNELLES OUBLIÉES : LES FEMMES HANDICAPÉES. Il 5 est important d’agir sur la discrimination systémique faite à ces femmes pour qu’elles atteignent l’égalité et l’inclusion. En effet, dans un groupe, comme dans la société en général, les femmes handicapées sont souvent oubliées, voire même totalement invisibles. On ne pense pas à leur donner la parole ou à les présenter. Certaines, à force de vivre des expériences discriminatoires ou dégradantes, n’osent pas s’impliquer. De telles situations ont un impact majeur sur le manque de confiance en soi. Aussi, les femmes handicapées vivent de nombreuses situations de vulnérabilité. Durant ces 20 dernières années, les femmes handicapées ont maintenu leur revendication au droit d’exister comme femmes à part entière. Une anecdote : il y a quelques années, un journaliste a interrogé différentes femmes avec différentes problématiques. Avant chaque présentation, il donnait leur statut : « femme immigrante », « femme âgée »..., et pour la femme handicapée, il a écrit « personne handicapée »... Derrière le langage promu socialement au Québec, ainsi que par la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées, et derrière la notion de handicap se cache une réalité totalement occultée ; celle des femmes handicapées, d’abord et avant tout comme FEMMES et ensuite comme citoyennes désireuses de participer au débat public qu’il soit social, culturel ou politique… Les femmes handicapées réclament d’être considérées par leurs paires comme des FEMMES, alors que le miroir que leur renvoient leurs concitoyennes et la société est celui d’être un HANDICAP - avant d’être une femme… Elles revendiquent le droit d’être considérées sur la base de leur sexe avec les mêmes besoins diversifiés que ceux exprimés des femmes québécoises. Si elles demeurent dans l’oubli au sein même du mouvement des femmes, comment pourront-elles prendre confiance en elles-mêmes ? Et ainsi sortir des nombreuses situations de vulnérabilité et des cycles de victimisation-violence qui sont leur lot quotidien ? 2.2 Au Québec : Un besoin flagrant de recherches et d’études sur nos conditions de vie et sources de discriminations L’absence de données et de recherches démontrant les oppressions et situations vécues par les femmes handicapées vient appuyer la nécessité de réaliser des études et recherches qui donneraient un portrait révélateur des femmes en situation de handicap au Québec et qui démontreraient leur situation réelle et la nature des oppressions subies. Une perspective féministe et intersectionelle serait souhaitable dans ces travaux. Soulignons un grand pas dans cette direction : la recherche accomplie récemment (en 2012) par Action des femmes handicapées (Montréal) (AFHM), auprès de 6 femmes ayant des limitations fonctionnelles de partout au Québec, et qui s’intitule La situation, les préoccupations et les besoins des femmes handicapées au Québec : constats, obstacles et défis. Le rapport final de cette étude sera divulgué en novembre 2012. Mentionnons également une recherche-action effectuée par Maria Barile (Action des femmes handicapées (Montréal)) en collaboration avec l’Équipe Cancer de la Direction de la Santé publique Montréal-Centre (2003) sur l’accessibilité des programmes de dépistage du cancer du sein aux femmes qui ont des handicaps. Suite à cette recherche, des actions significatives ont été menées pour améliorer la vie des femmes. Bien que nous constations un manque de données chiffrées sur la violence dont sont victimes les femmes handicapées au Québec, la recherche menée par AFHM en 2012, et dont nous faisons ici mention, démontre que : la moitié des participantes (50,3 %) ont déjà vécu une ou plusieurs expériences de violence en étant en situation de handicap (physique, psychologique, verbale, économique, sociétale, négligence ou maltraitance). Une enquête américaine sur le sujet donne également des résultats très alarmants. Il serait donc nécessaire de faire plus d’études, car des chiffres sont indispensables pour s’engager dans des actions et la recherche de solutions concrètes. 3- Globalement, l’histoire est-elle surtout faite d’avancées ou de reculs ? Pour les femmes vivant des situations de handicap l’histoire a été plutôt faite de reculs que d’avancées. Car hormis leurs consœurs autochtones, elles constituent le groupe le plus pauvre et le plus ostracisé de la société : faible revenu et dépendance financière, sous-emploi, services et soins de santé – et à domicile - déficients, accessibilité universelle faisant cruellement défaut, moyens de transport ne répondant aucunement à leurs besoins de socialisation et à leur volonté de participation citoyenne, moindre scolarisation et analphabétisme pour d’autres. Toutes ces raisons font qu’elles se trouvent sous la moyenne des femmes québécoises, ou même des hommes handicapés, sur le plan socio-économique. 4- Constats globaux que l’on peut en tirer La situation ne progresse que très peu et a pour effet que les femmes handicapées et Sourdes sont - proportionnellement à leur nombre - sous-représentées dans toutes les sphères de la société. BREF elles sont souvent absentes voire même invisibles aux yeux de la grande majorité (et malheureusement encore absentes de nombreux groupes de femmes)… 7 5- Déclencheurs de l’engagement féministe On ne peut que souhaiter socialement et aussi dans les groupes de femmes, une volonté d’inclusion des femmes handicapées qui aille en croissant dans les vingt prochaines années. Cela serait certainement un déclencheur à l’engagement féministe pour certaines. Pensons à la relève : notamment aux plus jeunes femmes handicapées qui souhaitent prendre la parole et leur place et ainsi contribuer dans les groupes à l’exercice collectif de leurs droits - de pair avec les droits de l’ensemble des femmes. Un changement de mentalité est plus que souhaitable. L’inclusion est un mot essentiel. Elle aidera à éliminer la discrimination. Ainsi, comme le dit une participante : au lieu de travailler à éliminer les obstacles, il faut travailler à ne pas les créer : il faut travailler sur l’inclusion, et non sur l’intégration. L’accessibilité est un outil de premier plan pour favoriser la reconnaissance des femmes handicapées comme femmes à part entière. Et… sans l’accessibilité universelle (lieux, communications, activités, documentation, sensibilisation, etc.), il sera difficile d’accomplir la réelle inclusion des femmes handicapées et d’ainsi leur permettre de se réaliser individuellement et collectivement. Nous voulons êtes vues, entendues, bref être incluses ! 6- Quelques constats La lutte à la pauvreté et contre la violence faite aux femmes, l’accès à l’emploi et à l’éducation, la sécurité, sont quelques-unes des revendications communes à toutes les femmes, handicapées ou non. Les groupes de femmes doivent s’assurer d’une bonne communication avec les femmes Sourdes ou celles vivant des situations de handicap afin de pouvoir mener des actions concertées en regard de ces enjeux ou d’autres. 7- Autres commentaires ou observations 7.1 La violence, trop présente encore aujourd’hui Les premières recherches sur la violence à l’égard des femmes handicapées ont été menées par la section Québec de DAWN-Canada en 1989. Des recherches et des actions ont aussi été réalisées par Action des femmes handicapées (Montréal) auprès du Ministère de la Justice pour rendre SOS violence conjugale accessible aux femmes handicapées. Encore aujourd’hui, les maisons d’hébergement pour les femmes victimes de violences ne sont pas accessibles. Il y a quelques années, l’OPHQ a mené une enquête dont les résultats sont alarmants. Si une femme en fauteuil est victime de violence conjugale, la police n’a pas les moyens de l’évacuer rapidement. Il faut faire appel en urgence à un service de transport adapté. 8 Comme mentionné précédemment, selon la recherche qu’AFHM (2012), 50% des femmes handicapées répondantes ont déjà subi des violences au moins une fois dans leur vie. Une participante confirme ces résultats à la lumière d’une étude qu’elle a menée il y a plus de 20 ans. Nous avons beaucoup de témoignages, mais pas suffisamment de chiffres concrets et de statistiques officielles à cet égard. On suggère aux groupes et regroupements de mener une action concertée, notamment auprès du comité interministériel en matière de violence conjugale et d’agressions sexuelles. Si tous les groupes agissaient en même temps, il serait peut-être possible de mettre en place un plan d’action, en recherche et en sensibilisation visant plus spécifiquement la violence faite aux femmes handicapées. Une femme Sourde indique qu’il y a 20 ans, les femmes Sourdes victimes de violence ne dénonçaient pas leur situation. Actuellement, elles font de plus en plus appel aux différentes ressources et se confient. La clientèle a changé : plus de jeunes femmes osent utiliser les services, on les rejoint plus facilement. De plus, les femmes Sourdes ne sont pas toujours capables d’identifier les différentes formes que prend la violence : verbale, physique ou économique. Des petits clips vidéo ont été réalisés afin de permettre aux femmes Sourdes de connaitre et de reconnaitre les différentes formes de violence. Les comités mixtes (hommes-femmes) de personnes handicapées sont souvent moins réceptifs aux problèmes de violence envers les femmes. 7.2 Le droit d’être mère ou grand–mère, loin d’être acquis Le personnel soignant, et la population en général, ne font pas confiance à la capacité des femmes handicapées à être de bonnes mères. À l’hôpital, après ses deux accouchements, l’une d’entre elles témoigne qu’elle n’a pas eu le droit de garder ses bébés avec elle en l’absence du père. Il devait les ramener à la pouponnière avant de quitter l’hôpital. Même lors de l’allaitement, un membre du personnel hospitalier devait être présent pour qu’elle ne reste pas seule avec le bébé. Une autre participante explique qu’elle a été confrontée à la problématique d’être à la fois une mère, une femme handicapée et une femme active. Pour son entourage, son choix de retourner au travail après le congé parental signifiait aller au-devant des problèmes. Les services de répit s’adressent aux parents d’enfants handicapés. Mais quand c’est la mère ou le père qui est handicapé, ces derniers ne bénéficient d’aucune aide pour la ou le soutenir dans son rôle de parent. Une autre participante formule le souhait de pouvoir vivre sa vie de grand-mère. À cause de ses limitations physiques elle n’aura probablement pas accès à la salle d’accouchement pour y accompagner sa fille. 9 7.3 L’éducation reculs et progrès Depuis les 20 dernières années, les personnes et les femmes handicapées ont généralement bénéficié d’un meilleur accès à l’éducation. Cependant, depuis 2002, pour certaines clientèles, dont celles ayant une déficience visuelle, des troubles d’apprentissage, etc., on observe une certaine diminution dans les services. Les informations transmises par les médias donnent l’impression que tout est fait en matière d’inclusion scolaire, mais les chiffres prouvent le contraire. Cette réalité concerne l’ensemble des personnes handicapées, mais il semble y avoir peu de chiffres disponibles au sujet des femmes et des jeunes filles en particulier. Cependant les jeunes handicapés ont globalement un niveau d’études moins élevé que les autres, notamment au niveau universitaire. Aussi, il serait nécessaire de faire des campagnes de sensibilisation auprès des jeunes filles handicapées afin de leur permettre de reconnaitre la violence à l’école, et donc, de les aider à pouvoir dire « non ». Une avancée : il existe maintenant des bourses pour les étudiants et étudiantes présentant des limitations fonctionnelles majeures, lorsque réputés étudier à plein temps (soit deux cours par session). Il s’agit là d’un très gros progrès qui donne une chance accrue à certaines femmes handicapées d’aller à l’université. 7.4 L’emploi et l’entrepreneuriat – deux domaines presque inaccessibles En plus des problèmes de transport adapté – obstacle majeur à l’activité en emploi et en entreprise des femmes handicapées – d’autres obstacles s’imposent à celles-ci. Il est pratiquement impossible pour une femme handicapée visuelle de postuler en ligne. On constate que la majorité des formulaires sont inaccessibles, même sur les sites des institutions publiques ou parapubliques, par exemple : le formulaire d’Hydro-Québec. Action des femmes handicapées (Montréal) a pour sa part offert, durant les trois dernières années, un programme d’entrepreneuriat pour les femmes handicapées. Une telle démarche représente un progrès remarquable pour les femmes handicapées, qui ont pu suivre la formation et se concentrer sur l’enseignement, sans avoir à relever un défi supplémentaire : s’adapter à un programme non accessible. Au-delà de la recherche d’une solution pour sortir de la pauvreté, les participantes voulaient avant tout explorer la voie de l’entrepreneuriat. Même si certaines femmes ont découvert qu’elles n’étaient pas faites pour être entrepreneures, toutes les participantes voient maintenant leur avenir différemment. L’organisme souhaiterait renouveler l’expérience qui a été très positive pour toutes les participantes. Il sera donc indispensable d’avoir accès à un programme de subventions pour être en mesure de poursuivre cette action. 10 7.5 L’accès à un ordinateur et à Internet Aussi, nombreuses sont les femmes handicapées très pauvres n’ayant pas d’ordinateur, ou seulement de vieux ordinateurs qui ne disposent pas des technologies nécessaires pour utiliser les sites Web modernes et les outils de communication essentiels pour elles. Certaines d’entre elles n’ont pas les moyens de sortir de chez elles et ne peuvent se payer un accès à Internet Les femmes Sourdes sont confrontées aux mêmes problèmes : certaines n’ont pas d’ordinateur, d’autres ne sont pas autorisées par leur mari à utiliser l’ordinateur familial ou à naviguer sur Internet. Dans ce cas, elles n’ont d’autres choix que d’aller à la Maison des femmes Sourdes de Montréal pour bénéficier de ces services. 8- Élans pour le mouvement Certaines ont rêvé d’un « lieu » virtuel commun où les femmes handicapées pourraient déposer et partager toutes leurs informations et connaissances. Ce serait un bon moyen de rompre l’isolement de nombreuses femmes. Un carrefour commun est donc une avenue à explorer et donnerait un élan, un aller-retour sur des thématiques diverses. 9-Enjeux ou sujets rendus invisibles et oubliés 9.1- Notre condition de femmes handicapées : un frein à notre participation Plusieurs participantes ont souligné combien leurs limitations fonctionnelles et leur santé souvent plus affectée par ces limitations les freinent dans leur participation au mouvement des femmes. Cela apporte des difficultés accrues dans la constance et la continuité de leur action et de leur présence au sein des groupes de femmes, de même que dans les dossiers qui les préoccupent, car elles luttent souvent quotidiennement pour maintenir leur capital santé ou sortir de la maladie. 9.2- L’accès à des services de transport de qualité un enjeu méconnu Plusieurs ont témoigné de services de transport (notamment le transport adapté) plus ou moins améliorés au cours des dernières années. Dans certaines villes de taille moyenne on note une efficacité accrue mais de petites localités périphériques ou éloignées ne bénéficient pas des mêmes services. Dans une grande ville, une femme handicapée témoigne du fait qu’elle doit prendre le transport adapté pour aller porter/chercher son enfant en garderie et reprendre un autre transport adapté pour l’aller/retour à son travail. Ceci exige quatre heures de temps de transport par jour. Dans ces cas le temps de déplacement est toujours plus long et la femme handicapée doit se soumettre avec son enfant à l’horaire imposé. 11 9.3- Les femmes qu’auparavant Sourdes mieux desservies et regroupées On note un grand progrès pour les services adaptés aux femmes Sourdes : les services d’interprétariat sont plus accessibles. Aussi les femmes Sourdes ont accès à des services de soutien et d’hébergement en cas de violence conjugale ou d’agression sexuelle. Les quelques groupes de femmes Sourdes (Montréal et Québec) contribuent à l’éducation contre la violence conjugale et à rompre l’isolement des femmes Sourdes. 9.4- La santé un chapitre douloureux dans la vie des femmes handicapées Les femmes handicapées doivent revendiquer le droit à recevoir des services médicaux, notamment en matière de soins gynécologiques. La majorité des cliniques médicales ne sont pas physiquement adaptées (soins gynécologiques, dépistage du cancer...). Le personnel n’est pas non plus préparé à recevoir des femmes handicapées : on ressent un certain malaise. Les femmes handicapées ne sont pas prises en considération au même titre que les autres femmes. Le réflexe de rendre les activités accessibles et de proposer des accommodements est souvent absent chez de nombreux services spécialisés (soins, maternité). Même si la volonté d’améliorer les choses est évidente, la connaissance des besoins et les outils pour le faire manquent cruellement. La prise en considération de la sexualité et de la maternité (services de périnatalité et de post-maternité) pour tous les types de handicap, est encore très peu développée. La femme handicapée est encore trop souvent considérée comme un être asexué, de nombreux préjugés subsistent. Cette problématique pourrait faire l’objet d’un beau projet. Rappelons que selon la recherche d’AFHM (2012), 41,4 % des répondantes sont actives sexuellement. De plus, 71,8 % des participantes trouvent cela important d’avoir du plaisir sexuel. La FFQ se bat depuis des années pour le libre choix des femmes en matière d’accès à l’avortement. Les femmes handicapées, quant à elles, se battent pour leur droit et le libre choix à la maternité. Lors de la mise en place du plan d’intervention pour la santé des femmes, la COPHAN a soulevé le problème de l’inaccessibilité des services, tant pour les lieux que pour l’approche. Les centres médicaux sont effectivement rarement accessibles, et les progrès sont très lents. Rappelons aussi que Maria Barile, une pionnière du mouvement des femmes handicapées, a mené une recherche sur le dépistage du 12 cancer du sein (2003). Tous handicaps confondus, on estime qu’environ 50% des femmes handicapées n’ont pas accès aux soins de santé. On rappelle que les femmes handicapées ne peuvent pas demander à bénéficier du soutien d’un personnel soignant féminin pour dispenser des soins intimes dans le cadre des services à domicile. La femme qui ne veut pas être soignée par un homme peut se voir refuser l’accès aux services. Bien que cette problématique soit connue et prise en compte par le service public, l’absence de disponibilité du personnel féminin commande de telles décisions. Dans ce genre de situation, les droits des femmes handicapées sont bafoués. On soulève, par ailleurs la problématique de l’inefficacité du processus et des mécanismes de plaintes (dans le réseau de la santé et des services sociaux) dans ces situations. 10- Occasions manquées ou projets inachevés 10.1 Un projet inachevé mais prometteur : l’approche intersectionnelle Les participantes considèrent que trop souvent le mouvement des femmes les a considérées d’abord sous l’angle de leur handicap, au lieu de les reconnaître - dans une perspective intersectionnelle – d’abord et avant tout comme des FEMMES. Sans doute que la notion de personnes handicapées et l’ABSENCE d’analyse différenciée et de données relatives au sexe féminin dans le groupe des personnes handicapées, sont des facteurs accentuant l’invisibilité de nos sœurs handicapées. Une participante insiste sur l’aspect essentiel de l’intersectionalité, car les femmes handicapées sont toujours considérées à travers le handicap. Par exemple, une brochure sur la violence faite aux femmes âgées doit être accessible, car une femme handicapée peut également être une femme âgée. Rappel : de nos jours une personne sur sept de votre entourage présente des limitations fonctionnelles significatives et persistantes… Il est temps que les groupes et le mouvement féministes prennent fait et cause pour les femmes présentant une ou des déficiences et ajoutent cette dimension dans tous leurs propos et projets. Nommons par exemple le fait que lors d’affichage d’offres d’emplois dans les groupes de femmes on fait souvent mention d’un politique d’embauche favorable aux femmes immigrantes. Rarement ouvre-t-on la porte aux femmes en situation de handicap ou autochtones. 13 11- Autres observations et commentaires 11.1 Les grands thèmes et pistes principales d’action (regard sur les 20 prochaines années) nommés par les participantes 1. L’ACCESSIBILITÉ UNIVERSELLE EST UNE CLÉ ESSENTIELLE DANS L’APPROCHE INCLUSIVE À METTRE EN PLACE – DANS LES GROUPES DE FEMMES - AU REGARD DES FEMMES HANDICAPÉES PRÉSENTANT DIVERSES LIMITATIONS : SENSORIELLES, PHYSIQUES, MOTRICES, INTELLECTUELLES ET PSYCHIQUES. 2. DANS LES GROUPES, LA MIXITÉ (FEMMES HANDICAPÉES ET NON HANDICAPÉES) EST SOUHAITABLE AFIN DE DÉMYSTIFIER LES SITUATIONS DE HANDICAP ET DE PERMETTRE À TOUTES LES FEMMES D’APPORTER DES SOLUTIONS AUX OPPRESSIONS VÉCUES PAR LES FEMMES HANDICAPÉES. IL FAUT TRAVAILLER ENSEMBLE POUR MIEUX RESPECTER LES DIFFÉRENCES ET CRÉER UNE SOCIÉTÉ INCLUSIVE. LES FEMMES HANDICAPÉES NE VEULENT PAS ÊTRE PRISES EN CHARGE. ELLES VEULENT ÊTRE LES ACTRICES DE LEUR ÉMANCIPATION. 3. LE FINANCEMENT ADÉQUAT DES GROUPES DE FEMMES OU DE PROJETS SOUTENANT L’INCLUSION DES FEMMES HANDICAPÉES DOIT ÊTRE ASSURÉ PAR LES DIVERS PALIERS DE GOUVERNEMENTS. 4. L’ACCÈS AU TRANSPORT, À INTERNET ET À DES MOYENS DE COMMUNICATION INCLUSIFS EST ESSENTIEL POUR ROMPRE L’ISOLEMENT DES FEMMES HANDICAPÉES. 5. IL FAUT TRAVAILLER AVEC LES FEMMES EN SITUATION DE HANDICAP POUR ASSURER LE MAINTIEN ET LA BONIFICATION DES MESURES FAVORISANT L’INCLUSION SCOLAIRE ET AUX ÉTUDES SUPÉRIEURES. CELA EST NÉCESSAIRE À LA SCOLARISATION ET AU DÉVELOPPEMENT CULTUREL DES JEUNES FILLES ET DES FEMMES HANDICAPÉES. DE MÊME, L’ACCÈS À L’ALPHABÉTISATION EST PRIMORDIAL POUR OUTILLER LES FEMMES HANDICAPÉES ET SOURDES DANS LEUR INCLUSION SOCIALE, TOUT EN RESPECTANT LA CULTURE PROPRE À CHACUNE. 14 6. LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ ET L’INTINÉRANCE DES FEMMES DOIT INCLURE UNE ANALYSE ET UNE APPROCHE VISANT LES FEMMES HANDICAPÉES. 7. L’ACCÈS EN TOUTE ÉGALITÉ À L’EMPLOI, À DES MESURES SOUTENANT L’ENTREPRENEURIAT ET À DES MESURES GOUVERNEMENTALES (comme les Contrats d’intégration à l’emploi [CIT]-MESS) DEMEURE UN OBJECTIF PEU ACCESSIBLE AUX FEMMES HANDICAPÉES, ET POURTANT L’AMÉLIORATION DE LEUR PIÈTRE CONDITION ÉCONOMIQUE EN DÉPEND. 8. L’ACCÈS À DES SERVICES DE SANTÉ, DE PÉRINATALITÉ ET DE POSTNATALITÉ, DE PLANIFICATION FAMILIALE ET DE GYNÉCOLOGIE DEMEURE UNE PROBLÈME MAJEUR, DE MÊME QUE LA RECONNAISSANCE DU DROIT DES FEMMES HANDICAPÉES À LA MATERNITÉ. 9. LA VIOLENCE CONJUGALE ET LES AGRESSIONS SEXUELLES DONT LES FEMMES EN SITUATION DE HANDICAP SONT VICTIMES SONT DES FREINS MAJEURS À LEUR LIBÉRATION. 10. L’ACCÈS DES FEMMES HANDICAPÉES À L’EXERCICE DU POUVOIR POLITIQUE EN OCCUPANT DES POSTE D’ÉLUES, DEMEURE UN BASTION RÉSERVÉ AUX NON HANDICAPÉES ET AUX HOMMES. 11. LA RECHERCHE FÉMINISTE - AYANT UNE PRÉOCCUPATION – OU - À L’INTENTION DES FEMMES HANDICAPÉES - JUMELÉE À DES STATISTIQUES ET À DES RECHERCHES GOUVERNEMENTALES, OU AUTRES, PERMETTRAIENT DE NOMMER L’INVISIBLE ET DE S’ATTAQUER TANT AUX PROBLÈMES VÉCUS PAR CES FEMMES QU’AUX SOLUTIONS À METTRE EN PLACE - POUR ET AVEC ELLES. 12. RAPPELONS QUE LES ÉTATS GÉNÉRAUX DE L’ACTION ET DE L’ANALYSE FÉMINISTES AYANT LIEU DE 2011 À LA FIN DE 2013 SONT UN TREMPLIN FORMIDABLE POUR PERMETTRE LA PRISE DE PAROLE DES FEMMES HANDICAPÉES - DANS ET AVEC LE MOUVEMENT DES FEMMES DU QUÉBEC - ET AINSI ROMPRE NOTRE ISOLEMENT ET FAVORISER NOTRE INCLUSION À TOUTES LES ÉTAPES DU PROCESSUS. 15 11.2 COMMENTAIRES ET ÉVALUATION DE LA DÉMARCHE NOUS AVONS CHOISI DE NOUS APPROPRIER LA DÉMARCHE PROPOSÉE DANS LA TROUSSE DES ÉTATS GÉNÉRAUX EN TENANT COMPTE DU FAIT QUE LES PARTICIPANTES DE L’ATELIER SONT PARFOIS DES INDIVIDUES PLUS OU MOINS IMPLIQUÉES (SELON LES CAS) DANS LE MOUVEMENT DES FEMMES OU - DANS DAUTRES CAS - ENGAGÉES, VOIRE MÊME PIONNIÈRES DANS LE MOUVEMENT DES FEMMES HANDICAPÉES AU QUÉBEC. AUSSI NOUS AVONS ADAPTÉ LE CANEVAS DES QUESTIONS À ABORDER AUX BESOINS DU GROUPE. LES PARTICIPANTES AVAIENT TANT À DIRE QUE LE BILAN DEMEURE INCOMPLET. IL EST À NOTER QU’UNE FEMME SOURDE PARTICIPAIT, LE 14 MARS ET QUE NOUS COMPTONS FAIRE UNE PREMIÈRE APPROCHE AUPRÈS DES FEMMES SOURDES, À LA FIN D’AVRIL, POUR PRÉSENTER NOTRE COMITÉ, MAIS SURTOUT POUR DISCUTER DES ÉTATS GÉNÉRAUX, ET DES QUESTIONS PROPOSÉES DANS LA TROUSSE. NOTRE CONTRIBUTION SERA SANS DOUTE BONIFIÉE AU FUR ET À MESURE QUE PROGRESSERA LA DÉMARCHE DES ÉTATS GÉNÉRAUX D’ICI À LA FIN DE 2013. PAR SES PROPOS, LE COMITÉ DES FEMMES HANDICAPÉES DE LA FFQ SOUHAITE CONTRIBUER DANS UNE PERSPECTIVE FÉMINISTE ET INTERSECTIONNELLE, À LA RÉFLEXION ET À LA DISCUSSION ENGAGÉE, DANS LE CONTEXTE DES ÉTATS GÉNÉRAUX. PARTANT DES POINTS DE VUES EXPRIMÉS DANS CE RAPPORT, LE COMITÉ RAPPELLE QU’IL N’A PAS LA PRÉTENTION DE REPRÉSENTER NI L’ENSEMBLE DE FEMMES EN SITUATION DE HANDICAP, NI LES GROUPES DE FEMMES HANDICAPÉES. CES DERNIERS POURRONT - S’ILS LE DÉSIRENT PARTICIPER ÉGALEMENT À LA DÉMARCHE DE RÉFLEXION SUSCITÉE PAR LES ÉTATS GÉNÉRAUX DE L’ACTION ET DE L’ANALYSE FÉMINISTES. EN TERMINANT, COMME LE DISAIT UNE PARTICIPANTE : Une rencontre comme celle du 14 mars 2012 « recharge les batteries ». Établir des liens fréquents permet d’entretenir une dynamique qui - nous l’espérons - portera des fruits. 16