RECHERCHE ET MÉTHODE Effet de la publicité télévisée pour la prévention du tabagisme, financée par l’industrie du tabac, sur les croyances, les intentions et les comportements des jeunes concernant l’usage du tabac Melanie Wakefield, PhD, Yvonne Terry-McElrath, MSA, Sherry Emery, PhD, Henry Saffer, PhD, Frank J. Chaloupka, PhD, Glen Szczypka, BA, Brian Flay, PhD, Patrick M. O’Malley, PhD, Lloyd D. Johnston, PhD L’industrie du tabac s’est efforcée d’améliorer son image auprès du public en réponse aux preuves qui démontrent qu’elle a visé les jeunes avec ses campagnes de commercialisation et a induit le public en erreur en ce qui concerne les risques sanitaires liés au tabagisme1,2. Dans le cadre de cet effort, l’industrie du tabac a lancé des campagnes de sensibilisation dans le but de communiquer le message selon lequel les jeunes ne devraient pas fumer3. En décembre 1998, Philip Morris a lancé une campagne télévisée de 100 millions de dollars américains qui, selon la société, visait les jeunes âgés de 10 à 14 ans4. Le message principal indiquait que les jeunes n’avaient pas besoin de fumer pour être acceptés par leurs pairs et la campagne était construite autour du slogan « Think. Don’t Smoke » (« Pensez. Ne fumez pas. ») La diffusion de la campagne à la télévision américaine a pris fin en janvier 2003 mais la diffusion des annonces publicitaires s’est poursuivie dans d’autres pays5. En octobre 1999, avec un budget d’environ 13 millions de dollars américains6, la société productrice de tabac Lorillard a également lancé aux États-Unis une campagne télévisée sur la prévention du tabagisme chez les jeunes avec le slogan « Tobacco is Whacko if You’re a Teen » 4(« Le tabac c’est pas cool quand on est adolescent ».) À la mi-juillet 1999, Philip Morris a lancé une campagne mettant l’accent sur l’obligation qu’ont les parents de parler à leurs enfants du tabagisme. Le slogan déclarait « Talk. They’ll Listen » 7(Parlez-leurs, ils vous écouterons. »)Cette campagne de Objectif. Corréler l’exposition à la publicité télévisée pour la prévention du tabagisme juvénile aux croyances, aux intentions et aux comportements des jeunes concernant l’usage du tabac. Méthodes Nous avons obtenu les données concernant le classement d’émissions télévisées offertes sur 75 marchés médiatiques aux États-Unis et, dans le but de déterminer l’exposition moyenne des jeunes à la publicité pour la prévention du tabagisme financée par l’industrie du tabac et visant les jeunes et les parents, nous avons combiné ces données avec celles de sondages menés entre 1999 et 2002 dans des écoles (n=103 172) représentatives de la population nationale. Des modèles de régression multidimensionnelle tenant compte des facteurs individuels, géographiques et de ceux liés à la politique relative au tabac, ainsi que d’autres campagnes de publicité anti-tabac. Résultats. Il y avait peu de corrélation entre l’exposition à la publicité financée par les sociétés productrices de tabac visant les jeunes et les pratiques des jeunes concernant l’usage du tabac. Parmi les jeunes des classes de seconde et de terminale, au cours des quatre mois précédant le sondage, chaque exposition supplémentaire à une publicité financée par une société productrice de tabac et visant les parents était, en moyenne, associée à une atténuation de la perception de l’effet nocif du tabac (rapport de cotes [RC]=0,93, intervalle de confiance [IC]=0,88, 0,98), une approbation accrue de l’usage du tabac (RC=1,11, IC=1,03,1,20), une augmentation de l’intention de fumer dans le futur (RC=1,12, IC=1,04,1,21) et une plus grande probabilité d’avoir fumé au cours des 30 jours précédents (RC=1,12, IC=1,04,1,19). Conclusion. L’exposition à la publicité pour la prévention du tabagisme financée par les cigarettiers et visant les jeunes n’a pas eu d’effets bénéfiques sur les jeunes. L’exposition à la publicité pour la prévention du tabagisme financée par les cigarettiers et visant les parents est susceptible d’avoir des effets néfastes chez les jeunes, en particulier chez les jeunes de seconde et de terminale. (Am J Public Health. 2006 ; 96 : XXX–XXX. doi : 10.2105/AJPH.2005.083352) prévention du tabagisme juvénile visant les parents comportait une variété de messages publicitaires télévisés, et se poursuit encore aujourd’hui. Le message évident contenu dans ces annonces publicitaires est que les parents doivent parler à leurs enfants de la nécessité de ne pas fumer. Peu d’études ont été consacrées aux effets potentiels de la publicité pour la prévention du tabagisme chez les jeunes financée par l’industrie du tabac. La plupart de ces études se sont concentrées à l’impact de ces messages publicitaires sur les jeunes8,9,10 ou sur le rapport entre les messages publicitaires et les attitudes qui sont supposées annonciatrices des changements du comportement concernant l’usage du tabac11 plutôt Décembre 2006, Vol 96, No 12 | American Journal of Public Health que sur l’usage du tabac lui-même. Aucune étude ne s’est penchée sur les effets sur les jeunes de la publicité visant les parents financée par l’industrie du tabac. Vu que des messages publicitaires susceptibles d’influencer l’usage du tabac chez les jeunes ont également été diffusés à des fréquences et à des moments divers par des programmes de lutte contre le tabagisme12, il est difficile d’établir l’influence relative de ce type de publicité L’objectif de cette étude était d’évaluer le rapport entre l’exposition à la publicité pour la prévention du tabagisme juvénile financée par les cigarettierset les croyances, les intentions et les comportements des jeunes concernant l’usage du tabac, au sein d’un échantillon représentatif Wakefield et al. | Approuvé par des collègues | Recherche et pratique | 1 RECHERCHE ET MÉTHODE d’élèves des écoles américaines. Cette étude prend aussi bien en compte la publicité visant les jeunes que celle visant les parents. L’échantillon de l’étude comprenait le groupe d’âge cible principal des messages publicitaires visant les jeunes (classe de 4e, âge moyen de 14 ans), ainsi que des jeunes plus âgés, de seconde et de terminale (âges moyens entre 16 et 18 ans. Nous avons utilisé les données d’instituts de surveillance de la presse objectifs pour mesurer l’exposition des jeunes aux différentes sources de publicité, plutôt que de nous fier aux mesures communiquées par les intéressés, qui peuvent être mises en relations avec un début de modification du comportement des jeunes vis à vis de l’usage du tabac13. MÉTHODES Données publicitaires Nielsen Media Research a fourni des données sur la diffusion de tous les messages publicitaires liés au tabagisme dans les programmes de télévision généraliste et câblée dans les 75 marchés de médias télévisés les plus importants aux États-Unis entre 1999 et 2002. Ces 75 marchés totalisent 78 % des foyers abonnés aux États-Unis14. Un marché médiatique est un groupe de comtés bien distincts qui constituent une zone métropolitaine étendue. Les données sont basées sur les classements des programmes télévisés, obtenus en mesurant les audiences des foyers sur les divers marchés médiatiques. Les classements fournissent une estimation du pourcentage de foyers ayant un téléviseur qui regardent un programme ou une publicité dans un marché médiatique pendant un intervalle de temps donné15. La mesure de l’exposition à la publicité dans notre étude est basée sur les indices d’exposition cible (Target Rating Points, TRP) pour la population âgée de 12 à 17 ans. Dans ces analyses, les TRP étaient cumulés tous les mois ; 100 TRP correspondent à une moyenne d’une (1) exposition potentielle à la publicité par mois pour tous les jeunes âgés de 12 à 17 ans au sein d’un marché médiatique. Les TRP représentent l’exposition potentielle moyenne ; l’exposition réelle d’un individu donné variant selon son exposition à la télévision. Dans le cadre de cette étude, tous les messages publicitaires destinés aux parents proviennent de Philip Morris. Toutefois, les messages publicitaires destinés aux jeunes sont diffusés par Philip Morris et par Lorillard. Cependant, on peut attribuer à Philip Morris 90,8 % du total des TRP en 1999, 93,0 % en 2000, 85,2 % en 2001 et 37,5 % en 2002. . Les données recueillies mensuellement sur les TRP ont été combinées avec des données représentatives sur le plan national recueillies entre 1999 et 2002 dans le cadre du sondage effectué par Monitoring the Future et portant sur l’école. Les données ont été recueillies de février à juin chaque année, auprès d’échantillons d’élèves de 4e, seconde et terminale, choisis de sorte à constituer un échantillon représentatif de l’ensemble des élèves dans les classes indiquées au niveau des 48 États limitrophes. Tous les sondages ont été auto-administrés et menés en groupe au sein des écoles. Variables dépendantes Des analyses séparées ont été réalisées sur chacune des variables dépendantes suivantes pour lesquelles les données ont été fournies par les intéressés : mémorisation de publicité anti-tabac au moins une fois par semaine (1=voient des messages publicitaires anti-tabac à la télévision ou les entendent à la radio au moins une fois par semaine au cours des derniers mois), approbation de l’usage du tabac (1=ne désapprouvent pas le fait de fumer 1 paquet par jour (seconde et terminale) ou ne désapprouvent pas (âgés de 18 ans ou plus) le fait de fumer 1 paquet par jour (classe de terminale), sentiment que les fumeurs apprécient la vie (1=ne sont pas en désaccord avec l’affirmation selon laquelle les fumeurs savent mieux apprécier la vie que les non-fumeurs), préférence pour des relations sentimentales avec des non-fumeurs Décembre 2006, Vol 96, No 12 | American Journal of Public Health (1=n’ont pas de préférence en ce qui concerne les relations sentimentales avec des non-fumeurs), sentiment que des exagérations existent au sujet des effets nocifs du tabagisme (1=ne sont pas en désaccord avec l’affirmation selon laquelle des exagérations existent au sujet des effets nocifs du tabagisme), sentiment que l’usage du tabac est un signe de manque de bon sens (1=ne sont pas d’accord avec l’affirmation selon laquelle l’usage du tabac est un signe de manque de bon sens), sentiment que l’usage du tabac est une mauvaise habitude (1=ne sont pas d’accord avec le fait que l’usage du tabac est une mauvaise habitude), sentiment que l’usage du tabac est nocif (1=pensent que les fumeurs s’exposent à un « préjudice grave » en fumant 1 paquet de cigarettes par jour), intentions de fumer dans les 5 prochaines années (0=ne fumera absolument pas de cigarettes dans les 5 prochaines années, 1=autre17) ; usage de tabac au cours des 30 derniers jours (1=tout usage de cigarette au cours des 30 derniers jours) et consommation parmi les fumeurs actuels mesurée sur une échelle de 6 points : moins d’une (1) cigarette par jour (0,5), 1 à 5 cigarettes/jour (3,0), environ 1/2 paquet/jour (10), environ 1 paquet/jour (20), environ 1,5 paquet/jour (30) et 2 paquets ou plus/jour (40). Le logarithme naturel de cette échelle était utilisé pour tous les modèles18. Des questionnaires différents ont été attribués au hasard aux élèvesafin de maximiser le nombre de questions posées à ceux-ci. Bien que tous les élèves ont été interrogés sur l’usage du tabac (usage et consommation actuelle), seuls certains questionnaires contenaient des questions relatives à la mémorisation de la publicité ainsi que les attitudes et les intentions concernant l’usage du tabac. Pour cette raison, différents nombres d’élèves ont répondu à chaque question liée à une mesure des pratiques relatives au tabac. Le nombre total d’élèves inclus dans chaque modèle est indiqué dans les notes complémentaires du tableau spécifié. Wakefield et al. | Approuvé par des collègues | Recherche et pratique | 2 RECHERCHE ET MÉTHODE Variables indépendantes L’exposition de chaque élève à la publicité a été calculée de sorte à refléter l’effet cumulatif de l’exposition potentielle répétée à la publicité financée par les cigarettiers et a donné plus de poids aux expositions les plus récentes19–21. Par conséquent, dans les analyses, l’exposition potentielle d’un élève à la publicité financée par les sociétés productrices de tabac était reflétée par la somme des TRP pour le mois au cours duquel le sondage scolaire a été mené, plus la somme des TRP dépréciés pour les trois mois précédents. Sur la base des travaux de Pollay et collègues21, une valeur de dépréciation de 0,3 a été utilisée comme l’indique l’équation (1) Adstockt=Adt+Ad(t–1)+2Ad(t– 2)+3Ad(t–3), où Adstock correspond à la publicité efficace totale, prend la valeur spécifiée de 0,3 comme indiqué ci-dessus, et Ad correspond aux TRP du commanditaire des messages publicitaires pour les périodes t, t–1, t–2 et t–3. Une plage de valeurs de ont été étudiées. Étant donné que les résultats étaient très similaires, a pris la valeur de 0,3, conformément aux données déjà publiées par Emery et collègues22 sur l’effet des messages publicitaires de lutte contre le tabac diffusés par l’État. La somme amortie a été réduite en la divisant par 100. La valeur d’exposition TRP obtenue représente la moyenne amortie du nombre de fois où la publicité d’un commanditaire particulier a été potentiellement vue par 100 % des jeunes âgés de 12 à 17 ans dans chaque marché médiatique au cours des 4 mois précédant la date de participation de chaque école au sondage. Par conséquent, les élèves au sein d’un même marché médiatique se sont vus attribuer des valeurs d’exposition à la publicité différentes selon le mois au cours duquel leur école a participé au sondage. Toutefois, au sein de ces marchés médiatiques, les élèves de chaque école se sont vus attribuer les mêmes valeurs d’exposition à la publicité parce qu’ils ont participé au sondage à la même date. Les comportements concernant l’usage du tabac ont été modélisés en utilisant des versions continues des TRP amortis pour la publicité visant les jeunes et les parents. Analyses statistiques et covariables Dans le cadre de nos analyses, nous avons fait usage des contrôles de sondage que propose le logiciel Stata (Stata Corp, College Station, Texas) pour les estimations de population descriptives et les modèles de régression multidimensionnelle (SVYLOGISTIC pour les résultats dichotomiques, SVYREG pour les modèles de consommation de cigarettes basés sur le logarithme naturel de l’échelle de consommation). Pour tenir compte de la conception complexe de l’échantillon à plusieurs degrés, des poids d’échantillonnage ont été utilisés pour compenser l’effet des probabilités de sélection différentielles et des estimateurs de variance basés sur la linéarisation de Taylor ont été utilisés pour compenser l’effet du groupement des écoles et calculer des écarts-types fiables. Initialement, pour chaque type de publicité financée par un cigarettier, nous avons testé plusieurs formes fonctionnelles, y compris des modèles quadratiques et à seuil, dans le but de déterminer si les rapports entre l’exposition et les pratiques étaient non linéaires. Les modèles linéaires sont les mieux ajustés aux données et sont détaillés ici. Par conséquent, les rapports de cote ont trait au changement de la probabilité de chaque mesure de pratique, sur la base de chaque message publicitaire supplémentaire vu, en moyenne, au cours des 4 mois précédant la date de participation au sondage. Pour la publicité financée par les cigarettiers et visant les jeunes, nous avons d’abord exécuté les modèles pour tous les élèves combinés en tenant compte de (1) l’exposition à la publicité concurrente dans le cadre de deux types de campagnes : la lutte contre le tabac (y compris les campagnes de l’American Legacy Foundation à la fois au niveau local et national) et la publicité financée par Décembre 2006, Vol 96, No 12 | American Journal of Public Health les cigarettiers et visant les parents, (2) la socio-démographie des individus : sexe, appartenance ethnique, niveau moyen d’éducation des parents, famille biparentale, moyenne pondérée cumulative, 3 soirées ou plus par semaine consacrées aux loisirs, école buissonnière au cours du mois passé, année, région et revenus générés par les étudiants et (3) les variables liées à la politique de l’État relative au tabac : prix réel moyen d’un paquet de cigarettes22 et un indice d’air pur qui mesure le caractère exhaustif des lois contre la fumée de l’État. Les valeurs de l’indice d’air pur dépendaient du nombre, du type et du niveau de protection des espaces sans fumée ainsi que du fait que l’État disposait ou non de l’autorité de préempter les règlements antifumée locaux22. Vu que le principal groupe cible de la publicité financée par les cigarettiers était les jeunes âgés de 10 à 14 ans et que les élèves de 4e (âge moyen de 14 ans), ainsi que ceux de seconde et de terminale (âges moyens de 16 et 18 ans) sont à des stades de développement très différents, nous avons réalisé pour les élèves de 4e un modèle différent de celui réalisé pour les élèves de seconde et de terminale. Le modèle pour les élèves de seconde et de terminale comprenait également une variable fictive pour les élèves de terminale. Cette procédure d’analyse a été répétée pour étudier le rapport entre la publicité financée par les cigarettiers et visant les parents et les pratiques des jeunes concernant le tabac (excepté le fait que l’exposition à la publicité concurrente financée par l’industrie du tabac et visant les jeunes était incluse comme covariable. Nous avons réalisé des analyses de sensibilité afin de vérifier la solidité des conclusions pour les pratiques d’un intérêt particulier. Vu que les variables publicitaires et celles liées à la politique étaient corrélées, nous avons exclu chaque variable liée à la politique de lutte contre le tabac et à l’exposition aux campagnes de lutte contre le tabac pour déterminer si les rapports identifiés ont changé de façon systématique. En outre, nous avons pu inclure dans l’analyse Wakefield et al. | Approuvé par des collègues | Recherche et pratique | 3 RECHERCHE ET MÉTHODE l’information sur le nombre d’heures de télévision indiqué par les élèves comme une covariable dans les modèles liés à la prévalence et à l’usage du tabac, parce que ces questions sont apparues sur le même questionnaire de sondage que les questions relatives à l’exposition télévisée pour les trois classes. Dans cet ensemble d’analyses, l’article du sondage scolaire a mesuré la moyenne hebdomadaire du nombre d’heures de télévision indiqué par les élèves comme une variable continue (échelle de 7 points, allant de 0 à plus de 5 heures). RÉSULTATS Dans les cas où aucune donnée ne manquait pour les covariables et au moins une (1) des variables dépendantes spécifiées ont été conservés, 103 172 élèves étaient inclus dans l’échantillon pour l’analyse ; 36 % étaient en 4e et 64 % étaient des élèves de seconde et de terminale. Le Tableau 1 indique que 20,8 % de la population de l’échantillon avait fumé au cours des 30 jours précédents le sondage et la consommation moyenne journalière de ces fumeurs était de 5,43 cigarettes. En moyenne, les élèves avaient été exposés à un nombre potentiel amorti de 4,77 heures de publicité financées par les cigarettiers et visant les jeunes, ainsi qu’à un nombre potentiel amorti de 1,13 heure de ce même type de publicité et visant les parents au cours de la période de 4 mois précédant le sondage. Comme prévu, selon le choix du moment et de l’intensité de ces campagnes, des variations existaient entre les élèves : une plage de 0 à 14,51 était observée pour les heures de publicité financées par les cigarettiers et visant les jeunes et une plage de 0 à 4,13 était observée pour celles visant les parents. Des variations existaient également en ce qui concerne l’exposition aux campagnes de lutte contre le tabagisme (6,88 heures en moyenne ; 1,66 heure en moyenne [plage de 0 à 19,14] pour les campagnes gouvernementales de lutte contre le tabagisme ; 5,23 heures en moyenne [plage de 0 à 21,85] pour l’American Legacy Foundation). Après la prise en compte des covariables, l’exposition accrue à la publicité financée par l’industrie du tabac et visant les jeunes était, chez tous les élèves, généralement sans rapport avec la mémorisation de messages publicitaires télévisés de lutte contre le tabagisme financés par l’État ou encore avec les croyances ou les pratiques concernant l’usage du tabac (Tableau 2). Toutefois, en moyenne, l’exposition à chaque nouveau message publicitaire était associée à une intention plus forte de 3 % de fumer plus tard (RC=1,03, IC=1,01, 1,05). Lorsque l’analyse est réalisée séparément pour les élèves de 4e et les élèves de seconde et de terminale, l’exposition accrue de tous les élèves à la publicité financée par les cigarettiers et visant les jeunes était généralement sans rapport avec les pratiques des élèves de seconde et de terminale. Pour les élèves de 4e, l’exposition accrue était associée à des intentions plus fortes de fumer plus tard (RC=1,04, IC= 1,01,1,08). L’inclusion des heures de télévision communiquées par les participants comme une covariable n’a eu aucun effet sur la conclusion selon laquelle aucun rapport n’existe entre l’accroissement de la publicité financée par les cigarettiers visant les jeunes et l’usage du tabac au cours des 30 jours précédents ou la consommation parmi les fumeurs. (Données concernant les élèves ayant fumé au cours des 30 jours précédents : tous les élèves RC=0,99, IC=0,96, 1,01, 4e - RC=0,99, IC=0,95, 1,04, seconde et terminale RC=0,99, IC=0,96, 1,01. Données de consommation chez les fumeurs : tous les élèves - Estimation des paramètres=-0,008, P>0,05, 4e Estimation des paramètres=-0,014, P>0,05, seconde et terminale Estimation des paramètres=-0,004, P>0,05). Après la prise en compte des covariables, le Tableau 2 indique que, Décembre 2006, Vol 96, No 12 | American Journal of Public Health parmi la totalité des élèves, chaque nouveau message publicitaire financé par les cigarettiers et visant les parents était associé à une plus faible probabilité de mémoriser un message publicitaire de lutte contre le tabagisme (RC=0,87, IC=0,82, 0,92), une perception atténuée de l’effet nocif du tabagisme (RC=0,95, IC=0,92, 1,00), des intentions plus fortes de fumer plus tard (RC=1,12, IC=1,05, 1,19) et une plus grande probabilité d’avoir fumé au cours des 30 jours précédents (RC=1,10, IC=1,03, 1,17). L’exécution de modèles distincts pour les élèves de 4e et ceux de seconde et de terminale a indiqué que, chez les élèves de 4e, l’exposition accrue à la publicité financée par les sociétés productrices de tabac et visant les parents était associée à des cotes plus faibles en ce qui concerne la mémorisation d’un message publicitaire de lutte contre le tabagisme (RC=0,86, IC=0,78, 0,94), une plus grande probabilité d’existence du sentiment que les effets nocifs du tabagisme ont été exagérés (RC=1,07, IC=1,01, 1,13) et des intentions plus fortes de fumer plus tard (RC=1,10, IC=1,00, 1,21). Chez les élèves de seconde et de terminale, l’exposition accrue à la publicité était également associée à une plus faible probabilité de mémoriser les messages publicitaires de lutte contre le tabagisme (RC=0,86, IC= 0,80, 0,94), une plus forte approbation du tabagisme (RC=1,11, IC=1,03, 1,20), une perception atténuée de l’effet nocif du tabagisme (RC=0,93, IC=0,88, 0,98), des intentions plus fortes de fumer plus tard (RC=1,12, IC=1,04,1,21) et une plus grande probabilité d’avoir fumé au cours des 30 jours précédents (RC= 1,12, IC=1,04, 1,19). Chaque exposition à un nouveau message publicitaire au cours des 4 mois précédant la participation au sondage était associée, en moyenne, à une augmentation de 12 % de la probabilité que les élèves de seconde et de terminale avaient fumé au cours des 30 jours précédents. Wakefield et al. | Approuvé par des collègues | Recherche et pratique | 4 TABLEAU 1 – Caractéristiques de l’échantillon des élèves de 4e, de seconde et de terminale : 1999-2002 Quantité pondérée Pourcentage Moyenne RECHERCHE ET MÉTHODE Variables indépendantes (N=103 172)a Collège (classe de 4e) 36,0 Lycée (classes de seconde et de terminale) 64,0 Garçon 47,3 Appartenance ethnique Blanc 71,6 Noir 12,0 Hispanique 10,9 Autre 5,5 Habite avec les deux parents 74,0 Sort régulièrement 3 soirs par semaine 44,5 a fait l’école buissonnière le mois dernier 19,4 Revenu gagné en USD 1 à 15 par semaine (médiane) 3,99 Niveau de scolarité des parents (plage : 1 à 6)b Moyenne des notes scolaires (plage : 1 à 9)c 6,22 Prix réel d’un paquet de cigarettes, en USD (plage : 1,32 à 2,86 USD) 1,92 Indice d’air pur (plage : –22,50 à 51,00) 13,15 Région Nord-Est 21,5 Midwest 28,0 Ouest 18,8 Sud 31. Variables indépendantes (N=103172) a Exposition aux publicités des cigarettiers visant les parentsd (gamme : 0,00 à 4,13) 1,13 Exposition aux publicités des cigarettiers visant les jeunes d (gamme : 0,09 à 14,51) 4,77 Exposition aux publicités de lutte contre le tabagismed (plage : 0,00 à 23,90) 6,88 Variables dépendantese Se rappellent des messages publicitaires télévisés ou diffusés à la radio au moins une fois par semaine (1=oui) Approuvent les autres fumeurs/les adultes qui fument 1 paquet par jour (1=oui)f 28 768 62,4 65 388 22,7 Préfèrent avoir des relations sentimentales avec des non-fumeurs (1=oui) 37 645 22,6 Croient que les fumeurs profitent plus de la vie que les non-fumeurs (1=oui)f 37 685 16,2 Croient que les effets nocifs des cigarettes ont été exagérés (1=oui) 37 240 34,2 Croient que fumer est un signe de manque de bon sens (1=oui) 37 343 39,6 Ne croient pas que fumer est une mauvaise habitude (1=oui) 37 320 27,5 Croient que fumer 1 paquet/jour est nocif (1=oui) f 95 952 69,6 Ont l’intention de fumer dans les 5 prochaines années (1=oui) 34 047 39,1 Ont fumé au cours des 30 derniers jours (1=oui) Fréquence de consommation parmi les fumeurs actuels (0,5, 3, 10, 20, 30, 40) g 101 720 19 581 20,8 5,43 Le nombre d’étudiants a été obtenu en retenant uniquement les cas dont les données sont valides pour toutes les variables indépendantes et les données valides pour au moins une des variables dépendantes spécifiées. b L’éducation des parents est représentée en tant qu’une valeur sur une échelle de 1 à 6 et est une moyenne combinée du plus haut niveau d’éducation atteint par les deux parents, où 1=école primaire ou moins, 2=un peu de lycée, 3=niveau du bac, 4=quelques études universitaires 5=études de premier cycle et 6=études de deuxième cycle. c La moyenne des notes scolaires est représentée sur une échelle de 1 à 9 où 1=D et 9=A (NB : « D » est une très mauvaise note et « A » est la meilleure note possible dans le système scolaire américain). Une moyenne de 6 indique une note de « B ». d L’exposition aux messages publicitaires spécifiques pendant les 4 mois qui ont précédés le sondage scolaire. Données d’exposition aux messages publicitaires communiquées en fonction de la variable « élève » plutôt que la variable « marché médiatique » parce que les élèves dans le même marché médiatique seront caractérisés par des niveaux d’exposition moyens différents selon la date à laquelle leur école participe au sondage. e Les valeurs N pour les variables dépendantes ont varié parce que toutes les questions n’ont pas été posées à tous les élèves. b Les élèves de 4e et de seconde ont répondu à une question sur leur désapprobation du tabagisme des autres ; les élèves de terminale ont répondu à une question sur leur désapprobation du tabagisme des adultes. g La consommation était mesurée sur une échelle de 6 points : moins d’une (1) cigarette/jour (0,5), 1 à 5 cigarettes/jour (3,0), environ 1/2 paquet/jour (10), environ 1 paquet/jour (20), environ 1,5 paquet/jour (30) et 2 paquets ou plus/jour (40). Le logarithme naturel de cette échelle était utilisé pour tous les modèles. a Dans les analyses de sensibilité Dans les analyses de sensibilité parmi les élèves de seconde et de terminale, chez qui les résultats les plus critiques ont été observés, l’exclusion du coût des cigarettes ou de la valeur de l’indice d’air pur n’avait généralement pas une influence systématique sur le rapport entre l’accroissement de la publicité financée par les cigarettiers Décembre 2006, Vol 96, No 12 | American Journal of Public Health et visant les parents une plus forte approbation du tabagisme, une perception atténuée de l’effet nocif du tabagisme, des intentions plus fortes de fumer plus tard ou une plus grande probabilité d’avoir fumé au cours des 30 jours précédents (Tableau 3). Lorsque l’exposition aux messages publicitaires de lutte contre le tabagisme était ignorée, des rapports existaient toujours entre l’exposition accrue à la publicité financée par les cigarettiers et visant les parents et une plus forte approbation du tabagisme, ainsi que l’usage de tabac au cours des 30 jours précédents ; toutefois, les rapports entre l’exposition accrue à la publicité financée par les cigarettiers et visant les parents et la perception de l’effet nocif du tabagisme, ainsi que l’intention de fumer plus tard étaient moins significatifs. Lorsque les heures de télévision communiquées par les intéressés étaient incluses comme une covariable, le rapport entre l’exposition à la publicité financée par les cigarettiers et visant les parents et l’usage actuel du tabac était inchangé pour les élèves de 4e (RC=1,11, IC=0,99, 1,25, non significatif) mais était devenu plus significatif chez les élèves de seconde et de terminale (RC=1,14, IC=1,05, 1,25, P<0,01). La prise en compte des heures de télévision n’a pas changé les résultats non significatifs précédents pour la consommation de cigarettes (classe de 4e : estimation des paramètres=– 0,068, P>0,5, classes de seconde et de terminale : estimation des paramètres=–0,016, P>0,05). Dans les modèles comprenant les élèves des trois classes, un coût plus élevé des cigarettes était associé à une plus faible consommation chez les fumeurs actuels (estimation des paramètres=-0,002, écart-type =0,001, P<0,05) et une régulation sur les espaces sans fumée plus stricte était associée à une plus faible probabilité d’avoir fumé au cours des 30 jours précédents (RC=0,99, IC=0,99, 1,00, P=0,01 [données non représentées]). En outre, en accord avec des études antérieures11,22, nous avons observé le rapport escompté entre l’exposition Wakefield et al. | Approuvé par des collègues | Recherche et pratique | 5 RECHERCHE ET MÉTHODE accrue aux campagnes de lutte contre le tabagisme et une mémorisation plus élevée des messages publicitaires anti-tabac (RC=1,04, IC=1,03, 1,04, P<0,001), des sentiments plus protecteurs concernant le tabagisme (à savoir, une perception accentuée de l’effet nocif du tabagisme) (RC= 1,01, IC=1,00, 1,02, P<0,01), des intentions moins fortes de fumer plus tard (RC=0,98, IC= 0,97, 0,99, P<0,001) et une plus faible probabilité d’avoir fumé au cours des 30 jours précédents (RC=0,99, IC=0,98, 1,00, P<0,01). publicitaires de lutte contre le tabagisme visant les jeunes et les pratiques relatives au tabac des jeunes Américains. Nous avons trouvé qu’une exposition augmentée aux messages publicitaires de lutte contre le tabagisme visant les parents est associée à une mémorisation moins marquée des messages publicitaires et à des intentions plus fortes de fumer plus tard chez tous les élèves. Parmi les élèves de 4e, les messages publicitaires de lutte contre le tabagisme visant les parents ont été associés aux croyances plus fortes que les effets nocifs associés au tabagisme, une plus forte approbation du tabagisme et une plus grande probabilité d’avoir fumé au cours des 30 derniers jours. De façon importante, les résultats de la prévalence de fumer parmi les élèves de seconde et de terminale n’ont pas été systématiquement influencés par les corrélations entre le prix et la force de la législation sur les espaces sans fumée, ou l’exposition aux messages publicitaires de lutte contre le tabagisme, même si certains modèles ont été moins forts quand l’exposition aux messages publicitaires de lutte contre le tabagisme était enlevé TABLEAU 2 – Rapports de cotes pour chaque augmentation d’une unité du nombre de messages publicitaires vus, avec des intervalles de confiance (IC) de 95 %, pour les croyances et les pratiques concernant l’usage du tabac, ainsi que l’exposition à la publicité pour la prévention du tabagisme financée par les cigarettiers : 1999 à 2002 Exposition, tous les élèvesa Exposition, élèves de 4eb Exposition, élèves de seconde et de terminalec Visant les jeunesd Visant les Visant les jeunesd Visant les parentse Visant les jeunesd Visant les e parents parentse Se rappellent des messages publicitaires télévisés ou diffusés à la 1,00 (0,98, 1,02) 0,87*** (0,82, 0,99 (0,96, 1,02) 0,86** (0,78, 0,94) 1,01 (0,98, 1,03) 0,86** (0,80, radio au moins une fois par semaine 0,92) 0,94) 0,98 (0,95, 1,00) 1,06 (0,99, 0,98 (0,95, 1,01) 1,03 (0,96, 1,12) 0,98 (96, 1,01) 1,11** (1,03, Approuvent les autres fumeurs/les adultes qui fument 1 paquet/jourf 1,13) 1,20) Préfèrent avoir des relations sentimentales avec des non-fumeurs 1,00 (97, 1,02) 1,04 (0,97, 1,00 (0,96, 1,04) 1,05 (0,94, 1,18) 0,99 (0,97, 1,02) 1,03 (0,96, 1,11) 1,11) Croient que les fumeurs profitent plus de la vie que les non-fumeurs 1,00 (0,98, 1,03) 1,00 (94, 1,07) 1,02 (0,98, 1,06) 1,07 (0,96, 1,19) 0,99 (0,97, 1,02) 0,94 (0,87, 1,01) Croient que les effets nocifs des cigarettes ont été exagérés 1,00 (0,98, 1,02) 1,03 (0,99, 1,01 (0,98, 1,03) 1,07* (1,01, 1,13) 0,99 (0,96, 1,01) 0,99 (0,93, 1,08) 1,06) Croient que fumer est un signe de manque de bon sens 0,99 (97, 1,01) 0,99 (0,94, 0,98 (0,95, 1,01) 1,02 (0,95, 1,09) 0,99 (97, 1,02) 0,96 (0,90, 1,04) 1,03) Ne croient pas que fumer est une mauvaise habitude 1,00 (0,98, 1,02) 1,00 (0,94, 1,00 (0,96, 1,03) 1,01 (0,92, 1,10) 1,01 (0,98, 1,03) 0,99 (0,91, 1,07) 1,07) 0,99 (0,98, 1,01) 0,95 (0,92, 0,99 (0,97, 1,01) 0,98 (0,93, 1,04) 1,00 (0,98, 1,02) 0,93 (0,88, Croient que fumer paquet/jourf 1,00) 0,98) Ont l’intention de fumer dans les 5 prochaines années 1,03** (1,01, 1,05) 1,12** (1,05, 1,04* (1,01, 1,08) 1,10* (1,00, 1,21) 1,01 (0,99, 1,04) 1,12** (1,04, 1,19) 1,21) Ont fumé au cours 30 derniers jours 0,99 (0,97, 1,01) 1,10** (1,03, 0,99 (95, 1,04) 1,11 (0,99, 1,25) 0,99 (0,97, 1,01) 1,02** (1,04, 1,17) 1,21) Fréquence de consommation parmi les fumeurs actuels g, estimation de –0,014 ; (0,008) 0,019 (0,025) –0,014 ; (015) 0,069 (0,044) –0,012 (0,009) 0,018 (0,028) paramètres (écart-types) Remarque Tous les modèles pour lesquels l’exposition aux messages publicitaires de lutte contre le tabagisme, que ce soit l’exposition à la publicité financée par les cigarettiers et visant les parents ou l’exposition à la publicité visant les jeunes, l’année, le sexe, la race ou l’appartenance ethnique, les revenus générés, le niveau moyen d’éducation des parents, l’existence d’une famille biparentale, la moyenne pondérée cumulative, les soirées consacrées aux loisirs à l’extérieur, l’école buissonnière, la région, le coût des cigarettes dans l’État de résidence et les valeurs de l’indice d’air pur de l’État. a Valeurs N pour les modèles incluant tous les élèves (pondérées) : ont fumé au cours des 30 jours précédents - 101 720, perception de l’effet nocif - 95 952, désapprobation - 65 388, mémorisation - 28 768, consommation - 21 138, plage des modèles de perception restants - 34 047 à 37 685. b Valeurs N pour les modèles incluant les élèves de 4e (pondérées) : ont fumé au cours des 30 jours précédents - 36 382, perception de l’effet nocif - 36 236, désapprobation - 23 305, mémorisation - 12 136, consommation 4 621, plage des modèles de perception restants - 12 287 à 16 688. c Valeurs N pour les modèles incluant les élèves de seconde et de terminale (pondérées) : ont fumé au cours des 30 jours précédents - 65 338; perception de l’effet nocif - 59 716, désapprobation - 42 083, mémorisation - 16 632, consommation - 16 517, plage des modèles de perception restants - 20 827 à 21 760. Une variable fictive identifiant les élèves de terminale était incluse dans ces modèles. d Publicité pour la prévention du tabagisme visant les jeunes financée principalement par Philip Morris et le cigarettier Lorillard. a Messages publicitaires visant les parents financés par Philip Morris. f Les élèves de 4e et de seconde ont répondu à une question sur leur désapprobation du tabagisme des autres ; les élèves de terminale ont répondu à une question sur leur désapprobation du tabagisme des adultes. g La consommation était mesurée sur une échelle de 6 points : moins d’une (1) cigarette/jour (0,5), 1 à 5 cigarettes/jour (3,0), environ 1/2 paquet/jour (10), environ 1 paquet/jour (20), environ 1,5 paquet/jour (30) et 2 paquets ou plus/jour (40). Le logarithme naturel de cette échelle était utilisé pour tous les modèles. *P=0,05; **P<0,01; ***P<0,001. TABLEAU 3 – Rapports de cotes et intervalles de confiance à 95 % pour l’exposition à la publicité financée par les cigarettiers et visant les parents et les pratiques sélectionnées concernant l’usage du tabac chez les élèves de seconde et de terminale : 1999 à 2002a Nombre Coût des cigarettes Valeur de l’indice d’air pur de Exposition aux messages publicitaires de lutte contre Modèle pondéré dans l’État exclu l’État exclue le tabagisme exclue 42 083 1,10* (1,02, 1,18) 1,11* (1,03, 1,21) 1,10** (1,04, 1,17) Approbation de la consommation par d’autres personnes/adultes de b paquet/jour 59 716 0,95 (0,90, 1,01) 0,93** (0,88, 0,98) 0,97 (0,93, 1,01) Croient que fumer paquet/jour Ont l’intention de fumer dans les 5 prochaines années 21 760 1,12** (1,04, 1,20) 1,13** (1,05, 1,22) 1,04 (0,98, 1,10) Ont fumé au cours des 30 derniers jours 65 338 1,10** (1,03, 1,18) 1,12** (1,05, 1,20) 1.07** (1,02, 1,12) a Messages publicitaires financés par Philip Morris et visant les parents. L’année, le sexe, la race ou l’appartenance ethnique, les revenus générés, le niveau moyen d’éducation des parents, l’existence d’une famille biparentale, la moyenne pondérée cumulative, les soirées consacrées aux loisirs à l’extérieur, l’école buissonnière, la région et la variable fictive pour les élèves de terminale sont pris en compte dans tous les modèles. À moins d’indication contraire cidessus, les modèles ont également été contrôlés pour l’exposition aux messages publicitaires des cigarettiers (qu’ils visent les parents ou les jeunes), le prix des cigarettes dans l’État et les valeurs de l’indice d’air pur de l’État. b Les élèves de seconde ont répondu à une question sur leur désapprobation du tabagisme des autres ; les élèves de terminale ont répondu à une question sur leur désapprobation du tabagisme des adultes. *P=0,05 ; **P<0,01. DISCUSSION Dans l’ensemble, nous n’avons pas trouvé d’associations systématiques entre l’exposition aux messages tabagisme ont été exagérés. Parmi les élèves de seconde et de terminale, ceux-ci ont été associés à une perception atténuée de l’effet nocif du Décembre 2006, Vol 96, No 12 | American Journal of Public Health comme covariable. Notre étude a quand même eu des limites. Notre utilisation de données d’enquêtes représentatives a réduit Wakefield et al. | Approuvé par des collègues | Recherche et pratique | 6 RECHERCHE ET MÉTHODE notre capacité d’établir des inférences causales directes selon lesquelles l’exposition potentielle aux messages publicitaires des cigarettiers visant les parents résulte en des modifications de l’usage du tabac par les jeunes, ou encore de déterminer si un facteur non mesuré explique mieux les rapports que nous avons observés. Toutefois, notre capacité à compenser pour les expositions aux publicités concurrentes, notre utilisation de variables fictives régionales et ponctuelles, nos analyses de sensibilité, et le fait que nous ayons observé des résultats des politiques sur le tabagisme23,24 et d’autres covariables publicitaires11,22 qui allaient largement de pair avec ceux établis par des études précédentes nous ont amenés à croire qu’il est improbable que nous présentions de manière inexacte la relation qui existe entre les messages publicitaires des cigarettiers qui visent les jeunes ou les parents et les pratiques des jeunes concernant au tabac. Une hypothèse alternative soumettrait que les cigarettiers ont sciemment choisi de passer leurs messages publicitaires qui visent les parents dans des marchés médiatiques où les taux de tabagisme chez les jeunes sont plus élevés. Cette hypothèse paraît peu probable étant donné le fait que la grande majorité du temps d’antenne qu’elles ont acheté concernait des chaînes nationales et câblées et n’a pas été augmentée par l’achat de temps d’antenne sur le marché télévisuel local. De surcroît, même si la taille d’échantillon de l’étude était importante (ce qui augmente les chances des différences entre les groupes d’atteindre le seuil de signification statistique), la cohérence globale des conclusions mènent à en déduire que les rapports détectés sont réels. Comme il a déjà été mentionné, une autre limite de l’étude consiste dans le fait que les TRP mesurent l’exposition moyenne de la population générale dans un marché médiatique et que les jeunes pourraient, en réalité, être plus ou moins exposés aux messages publicitaires en fonction de leurs habitudes de vision. Pourtant, après avoir rectifié les données en fonction des déclarations des sujets concernant leur exposition à la télévision, les rapports entre les messages publicitaires des cigarettiers visant les jeunes et les parents et le tabagisme dans les 30 jours précédents n’ont pas changé pour les élèves de 4e et ont été renforcés pour les élèves de seconde et de terminale. Des études précédentes de la publicité antitabagisme et antidrogue ont décelé une forte corrélation entre la mémorisation de la publicité et les mesures de TRP22,25. Les études qui utilisent l’exposition en milieu contrôlé ont indiqué que les messages publicitaires des cigarettiers visant les jeunes ont moins d’effet décourageant sur les jeunes que celles des programmes gouvernementaux de la lutte contre le tabagisme10 et présentent moins d’intérêt aux yeux des jeunes26. Dans une étude nationale, les messages publicitaires « Think. Don’t Smoke » de Philip Morris ont été associées à une intention accrue de fumer et des sentiments plus favorables envers l’industrie du tabac6. Les jeunes du Massachusetts âgés de 14 à 17 ans qui se rappellent avoir vu les messages publicitaires « Think. Don’t Smoke » les ont jugés moins convaincants que les messages publicitaires qui mettent en avant les conséquences sérieuses du tabagisme8. Notre conclusion de l’absence de rapport entre les messages publicitaires des cigarettiers visant les jeunes et le tabagisme des jeunes valide ces résultats précédents. Même si la publicité des cigarettiers visant les jeunes a été arrêtée au début de 2003, des messages publicitaires continuent à être diffusés dans d’autres pays, ce qui contribue à « obstruer » les autres efforts de publicité parrainés par la santé publique12 qui se sont démontrés efficaces11,22,27. Notre conclusion des rapports potentiellement néfastes entre la publicité des cigarettiers pour la prévention du tabagisme visant les parents et le tabagisme des jeunes est une source d’inquiétude. Notre Décembre 2006, Vol 96, No 12 | American Journal of Public Health observation des rapports indésirables associés à la publicité visant les parents n’est pas un simple artéfact de notre approche méthodologique ; grâce aux mêmes méthodes, nous avons déjà parlé des rapports bénéfiques entre l’exposition aux messages publicitaires contre le tabagisme financés par l’État et les croyances et l’usage de tabac chez les jeunes22. Pourquoi de telles publicités pourraient-elles avoir des rapports néfastes, surtout auprès des adolescents plus âgés ? Même si les parents sont le groupe cible explicite des messages publicitaires des cigarettiers visant les adultes, les jeunes y sont exposés en moyenne à des niveaux presque équivalents à ceux des campagnes antitabac financés par des États. Le message ouvert de la campagne visant les parents est de parler à leurs enfants du tabagisme, mais aucune autre raison à part le fait qu’ils sont adolescents n’est donnée pour expliquer pourquoi les jeunes ne devraient pas fumer. Les théories de la psychologie génétique suggèrent que les messages d’autorité qui sont spécifiques aux adolescents invitent le rejet par ceux qui ont migré à une orientation de groupe affinitaire dominant pendant leur transition à l’âge adulte, en général entre l’âge de 15 et 17 ans28,29. Au cours de cette période transitoire, les adolescents sont plus enclins à se juger indépendants et autonomes et moins enclins à indiquer qu’ils comptent sur leurs parents pour leur donner des conseils ou de l’aide28. Aux États-Unis, des évaluations de la campagne médiatique nationale anti-drogue, qui a utilisé des messages encourageant les parents à parler à leurs enfants des drogues illicites, ont aussi rapporté des effets défavorables sur les adolescents30,31. La création d’interactions productives entre les parents et les adolescents à propos de la consommation de drogues et d’alcool pourrait nécessiter des approches d’intervention plus intensives que le simple encouragement par les médias de Wakefield et al. | Approuvé par des collègues | Recherche et pratique | 7 RECHERCHE ET MÉTHODE masse, lequel pourrait faire plus de mal que de bien. Pendant des dépositions et des témoignages dans le cadre des procès intentés aux États-Unis contre les cigarettiers, les témoins de ces entreprises ont mis en avant leurs efforts de prévention de tabagisme des jeunes comme preuve de leur préoccupation avec le tabagisme des jeunes et que les campagnes font partie des efforts pour réduire le tabagisme des jeunes32. Toutefois, pendant l’interrogatoire lors d’un de ces procès, Carolyn Levy, la directrice des programmes de prévention du tabagisme des jeunes chez Philip Morris, a avoué que le but de leurs programmes était de retarder l’usage du tabac jusqu’à l’âge de 18 ans32. Cette position se distingue de celle des buts des programmes financés par la santé publique, qui sont d’encourager à ne jamais fumer. En résumé, notre analyse suggère que les campagnes publicitaires des cigarettiers visant les jeunes et les parents avec leurs messages de prévention du tabagisme ne représente aucun avantage pour les jeunes ; de surcroît, chez les adolescents plus âgés, les messages publicitaires visant les parents peuvent avoir des effets néfastes. Aux États-Unis, les jeunes ont l’avantage de la campagne anti-tabagisme de l’American Legacy Foundation ainsi que celles menées au niveau gouvernemental. Les réductions budgétaires de la Legacy Foundation obligeront celle-ci à diffuser moins de messages publicitaires à l’avenir33 et les campagnes publicitaires gouvernementaux sont aussi plus rares du fait des financements réduits des États pour la lutte contre le tabagisme.12,34. Beaucoup d’autres pays n’ont pas, ou ont très peu de publicitaires visant à prévenir le tabagisme diffusés par les cigarettiers pourraient avoir des effets encore plus négatifs sur l’usage du tabac par les jeunes que cette étude ne le suggère. messages publicitaires contre le tabagisme financés par la santé publique. Étant donné un environnement médiatique qui présente moins de messages publicitaires dont les avantages favorables sont prouvés, il est concevable que les messages Décembre 2006, Vol 96, No 12 | American Journal of Public Health Wakefield et al. | Approuvé par des collègues | Recherche et pratique | 8 RECHERCHE ET MÉTHODE Collaborateurs M. Wakefield a conçu et mené l’étude ainsi que la rédaction de cet article. Y. Terry-McElrath a réalisé l’analyse de l’étude et a participé à la rédaction de l’article. S. Emery, H. Saffer, F. Chaloupka, B. Flay, P. M. O’Malley et L. D. Johnston ont contribué à la conception de l’étude et de l’analyse et ont participé à la rédaction de l’article. G. Szczypka a entrepris la gestion des données de l’étude et a également participé à la rédaction. Remerciements L’étude a été soutenue par la State and Community Tobacco Control Initiative du National Cancer Institute (subvention CA86273), le National Institute on Drug Abuse (subvention DA01411) et la Robert Wood Johnson Foundation (subvention 032 769). Melanie Wakefield a reçu une bourse de perfectionnement en recherche VicHealth. Protection des participants humains Cette étude a été approuvée par la commission de révision institutionnelle de l’université de l’Illinois à Chicago. L’utilisation des données des sondages des écoles « Monitoring the Future » a reçu l’approbation éthique du comité d’examen institutionnel des sciences du comportement de l’université du Michigan. Références 1. Hirschhorn N. Corporate social responsibility and the tobacco industry: hope or hype? Tobacco Control. 2004 ; 13(4) : pages 447 à 453. 2. Smith EA, Malone RE. Thinking the “unthinkable”: why Philip Morris considered quitting. Tobacco Control. 2003 ; 12(2) : pages 208 à 213. 3. Landman A, Ling PM, Glantz SA. Tobacco industry youth smoking prevention programs: protecting the industry and hurting tobacco control. Am J Public Health. 2002 ; 92(6) : pages 917 à 930. 4. Sussman S. Tobacco industry youth tobacco prevention programming: a review. Prevention Science. 2002 ; 3(1) : pages 57 à 67. 5. Organisation mondiale de la santé. Youth smoking prevention activities: results of regional situation analysis. 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