RECHERCHE ET MÉTHODE
Décembre 2006, Vol 96, No 12 | American Journal of Public Health Wakefield et al. | Approuvé par des collègues | Recherche et pratique | 1
Objectif. Corréler l’exposition à la publicité télévisée pour la prévention du tabagisme juvénile
aux croyances, aux intentions et aux comportements des jeunes concernant l’usage du tabac.
Méthodes Nous avons obtenu les données concernant le classement d’émissions télévisées
offertes sur 75 marchés médiatiques aux États-Unis et, dans le but de déterminer l’exposition
moyenne des jeunes à la publicité pour la prévention du tabagisme financée par l’industrie du
tabac et visant les jeunes et les parents, nous avons combiné ces données avec celles de
sondages menés entre 1999 et 2002 dans des écoles (n=103 172) représentatives de la
population nationale. Des modèles de régression multidimensionnelle tenant compte des facteurs
individuels, géographiques et de ceux liés à la politique relative au tabac, ainsi que d’autres
campagnes de publicité anti-tabac.
Résultats. Il y avait peu de corrélation entre l’exposition à la publicité financée par les sociétés
productrices de tabac visant les jeunes et les pratiques des jeunes concernant l’usage du tabac.
Parmi les jeunes des classes de seconde et de terminale, au cours des quatre mois précédant le
sondage, chaque exposition supplémentaire à une publicité financée par une société productrice
de tabac et visant les parents était, en moyenne, associée à une atténuation de la perception de
l’effet nocif du tabac (rapport de cotes [RC]=0,93, intervalle de confiance [IC]=0,88, 0,98), une
approbation accrue de l’usage du tabac (RC=1,11, IC=1,03,1,20), une augmentation de l’intention
de fumer dans le futur (RC=1,12, IC=1,04,1,21) et une plus grande probabilité d’avoir fumé au
cours des 30 jours précédents (RC=1,12, IC=1,04,1,19).
Conclusion. L’exposition à la publicité pour la prévention du tabagisme financée par les
cigarettiers et visant les jeunes n’a pas eu d’effets bénéfiques sur les jeunes. L’exposition à la
publicité pour la prévention du tabagisme financée par les cigarettiers et visant les parents est
susceptible d’avoir des effets néfastes chez les jeunes, en particulier chez les jeunes de seconde
et de terminale. (Am J Public Health. 2006 ; 96 : XXXXXX. doi : 10.2105/AJPH.2005.083352)
Effet de la publicité télévisée pour la prévention du tabagisme,
financée par l’industrie du tabac, sur les croyances, les intentions et
les comportements des jeunes concernant l’usage du tabac
Melanie Wakefield, PhD, Yvonne Terry-McElrath, MSA, Sherry Emery, PhD, Henry Saffer, PhD, Frank J.
Chaloupka, PhD, Glen Szczypka, BA, Brian Flay, PhD, Patrick M. O’Malley, PhD, Lloyd D. Johnston,
PhD 
L’industrie du tabac s’est efforcée
d’améliorer son image auprès du
public en réponse aux preuves qui
démontrent qu’elle a visé les jeunes
avec ses campagnes de
commercialisation et a induit le public
en erreur en ce qui concerne les
risques sanitaires liés au tabagisme1,2.
Dans le cadre de cet effort, l’industrie
du tabac a lancé des campagnes de
sensibilisation dans le but de
communiquer le message selon lequel
les jeunes ne devraient pas fumer3.
En décembre 1998, Philip Morris a
lancé une campagne télévisée de
100 millions de dollars américains qui,
selon la société, visait les jeunes âgés
de 10 à 14 ans4. Le message principal
indiquait que les jeunes n’avaient pas
besoin de fumer pour être acceptés
par leurs pairs et la campagne était
construite autour du slogan « Think.
Don’t Smoke » (« Pensez. Ne fumez
pas. ») La diffusion de la campagne à
la télévision américaine a pris fin en
janvier 2003 mais la diffusion des
annonces publicitaires s’est poursuivie
dans d’autres pays5. En octobre 1999,
avec un budget d’environ 13 millions
de dollars américains6, la société
productrice de tabac Lorillard a
également lancé aux États-Unis une
campagne télévisée sur la prévention
du tabagisme chez les jeunes avec le
slogan « Tobacco is Whacko if You’re
a Teen » 4 Le tabac c’est pas cool
quand on est adolescent ».)
À la mi-juillet 1999, Philip Morris a
lancé une campagne mettant l’accent
sur l’obligation qu’ont les parents de
parler à leurs enfants du tabagisme.
Le slogan déclarait « Talk. They’ll
Listen » 7(Parlez-leurs, ils vous
écouterons. »)Cette campagne de
prévention du tabagisme juvénile
visant les parents comportait une
variété de messages publicitaires
télévisés, et se poursuit encore
aujourd’hui. Le message évident
contenu dans ces annonces
publicitaires est que les parents
doivent parler à leurs enfants de la
nécessité de ne pas fumer.
Peu d’études ont été consacrées
aux effets potentiels de la publicité
pour la prévention du tabagisme chez
les jeunes financée par l’industrie du
tabac. La plupart de ces études se
sont concentrées à l’impact de ces
messages publicitaires sur les
jeunes8,9,10 ou sur le rapport entre les
messages publicitaires et les attitudes
qui sont supposées annonciatrices
des changements du comportement
concernant l’usage du tabac11 plutôt
que sur l’usage du tabac lui-même.
Aucune étude ne s’est penchée sur
les effets sur les jeunes de la publicité
visant les parents financée par
l’industrie du tabac. Vu que des
messages publicitaires susceptibles
d’influencer l’usage du tabac chez les
jeunes ont également été diffusés à
des fréquences et à des moments
divers par des programmes de lutte
contre le tabagisme12, il est difficile
d’établir l’influence relative de ce type
de publicité
L’objectif de cette étude était
d’évaluer le rapport entre l’exposition
à la publicité pour la prévention du
tabagisme juvénile financée par les
cigarettierset les croyances, les
intentions et les comportements des
jeunes concernant l’usage du tabac,
au sein d’un échantillon représentatif
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d’élèves des écoles américaines.
Cette étude prend aussi bien en
compte la publicité visant les jeunes
que celle visant les parents.
L’échantillon de l’étude comprenait le
groupe d’âge cible principal des
messages publicitaires visant les
jeunes (classe de 4e, âge moyen de
14 ans), ainsi que des jeunes plus
âgés, de seconde et de terminale
(âges moyens entre 16 et 18 ans.
Nous avons utilisé les données
d’instituts de surveillance de la presse
objectifs pour mesurer l’exposition des
jeunes aux différentes sources de
publicité, plutôt que de nous fier aux
mesures communiquées par les
intéressés, qui peuvent être mises en
relations avec un début de
modification du comportement des
jeunes vis à vis de l’usage du tabac13.
MÉTHODES
Données publicitaires
Nielsen Media Research a fourni
des données sur la diffusion de tous
les messages publicitaires liés au
tabagisme dans les programmes de
télévision généraliste et câblée dans
les 75 marchés de médias télévisés
les plus importants aux États-Unis
entre 1999 et 2002. Ces 75 marchés
totalisent 78 % des foyers abonnés
aux États-Unis14. Un marché
médiatique est un groupe de comtés
bien distincts qui constituent une zone
métropolitaine étendue. Les données
sont basées sur les classements des
programmes télévisés, obtenus en
mesurant les audiences des foyers
sur les divers marchés médiatiques.
Les classements fournissent une
estimation du pourcentage de foyers
ayant un téléviseur qui regardent un
programme ou une publicité dans un
marché médiatique pendant un
intervalle de temps donné15. La
mesure de l’exposition à la publicité
dans notre étude est basée sur les
indices d’exposition cible (Target
Rating Points, TRP) pour la population
âgée de 12 à 17 ans. Dans ces
analyses, les TRP étaient cumulés
tous les mois ; 100 TRP
correspondent à une moyenne d’une
(1) exposition potentielle à la publicité
par mois pour tous les jeunes âgés de
12 à 17 ans au sein d’un marché
médiatique. Les TRP représentent
l’exposition potentielle moyenne ;
l’exposition réelle d’un individu donné
variant selon son exposition à la
télévision. Dans le cadre de cette
étude, tous les messages publicitaires
destinés aux parents proviennent de
Philip Morris. Toutefois, les messages
publicitaires destinés aux jeunes sont
diffusés par Philip Morris et par
Lorillard. Cependant, on peut attribuer
à Philip Morris 90,8 % du total des
TRP en 1999, 93,0 % en 2000,
85,2 % en 2001 et 37,5 % en 2002. .
Les données recueillies
mensuellement sur les TRP ont été
combinées avec des données
représentatives sur le plan national
recueillies entre 1999 et 2002 dans le
cadre du sondage effectué par
Monitoring the Future et portant sur
l’école. Les données ont été
recueillies de février à juin chaque
année, auprès d’échantillons d’élèves
de 4e, seconde et terminale, choisis
de sorte à constituer un échantillon
représentatif de l’ensemble des élèves
dans les classes indiquées au niveau
des 48 États limitrophes. Tous les
sondages ont été auto-administrés et
menés en groupe au sein des écoles.
Variables dépendantes
Des analyses séparées ont été
réalisées sur chacune des variables
dépendantes suivantes pour
lesquelles les données ont été
fournies par les intéressés :
mémorisation de publicité anti-tabac
au moins une fois par semaine
(1=voient des messages publicitaires
anti-tabac à la télévision ou les
entendent à la radio au moins une fois
par semaine au cours des derniers
mois), approbation de l’usage du
tabac (1=ne désapprouvent pas le fait
de fumer 1 paquet par jour (seconde
et terminale) ou ne désapprouvent
pas (âgés de 18 ans ou plus) le fait de
fumer 1 paquet par jour (classe de
terminale), sentiment que les fumeurs
apprécient la vie (1=ne sont pas en
désaccord avec l’affirmation selon
laquelle les fumeurs savent mieux
apprécier la vie que les non-fumeurs),
préférence pour des relations
sentimentales avec des non-fumeurs
(1=n’ont pas de préférence en ce qui
concerne les relations sentimentales
avec des non-fumeurs), sentiment que
des exagérations existent au sujet des
effets nocifs du tabagisme (1=ne sont
pas en désaccord avec l’affirmation
selon laquelle des exagérations
existent au sujet des effets nocifs du
tabagisme), sentiment que l’usage du
tabac est un signe de manque de bon
sens (1=ne sont pas d’accord avec
l’affirmation selon laquelle l’usage du
tabac est un signe de manque de bon
sens), sentiment que l’usage du tabac
est une mauvaise habitude (1=ne sont
pas d’accord avec le fait que l’usage
du tabac est une mauvaise habitude),
sentiment que l’usage du tabac est
nocif (1=pensent que les fumeurs
s’exposent à un « préjudice grave »
en fumant 1 paquet de cigarettes par
jour), intentions de fumer dans les 5
prochaines années (0=ne fumera
absolument pas de cigarettes dans les
5 prochaines années, 1=autre17) ;
usage de tabac au cours des
30 derniers jours (1=tout usage de
cigarette au cours des 30 derniers
jours) et consommation parmi les
fumeurs actuels mesurée sur une
échelle de 6 points : moins d’une (1)
cigarette par jour (0,5), 1 à 5
cigarettes/jour (3,0), environ 1/2
paquet/jour (10), environ 1 paquet/jour
(20), environ 1,5 paquet/jour (30) et 2
paquets ou plus/jour (40). Le
logarithme naturel de cette échelle
était utilisé pour tous les modèles18.
Des questionnaires différents ont
été attribués au hasard aux
élèvesafin de maximiser le nombre de
questions posées à ceux-ci. Bien que
tous les élèves ont été interrogés sur
l’usage du tabac (usage et
consommation actuelle), seuls
certains questionnaires contenaient
des questions relatives à la
mémorisation de la publicité ainsi que
les attitudes et les intentions
concernant l’usage du tabac. Pour
cette raison, différents nombres
d’élèves ont répondu à chaque
question liée à une mesure des
pratiques relatives au tabac. Le
nombre total d’élèves inclus dans
chaque modèle est indiqué dans les
notes complémentaires du tableau
spécifié.
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Variables indépendantes
L’exposition de chaque élève à la
publicité a été calculée de sorte à
refléter l’effet cumulatif de l’exposition
potentielle répétée à la publicité
financée par les cigarettiers et a
donné plus de poids aux expositions
les plus récentes1921. Par conséquent,
dans les analyses, l’exposition
potentielle d’un élève à la publicité
financée par les sociétés productrices
de tabac était reflétée par la somme
des TRP pour le mois au cours duquel
le sondage scolaire a été mené, plus
la somme des TRP dépréciés pour les
trois mois précédents. Sur la base des
travaux de Pollay et collègues21, une
valeur de dépréciation de 0,3 a été
utilisée comme l’indique l’équation
(1) Adstockt=Adt+Ad(t1)+2Ad(t
2)+3Ad(t3),
où Adstock correspond à la
publicité efficace totale, prend la
valeur spécifiée de 0,3 comme indiqué
ci-dessus, et Ad correspond aux TRP
du commanditaire des messages
publicitaires pour les périodes t, t1,
t2 et t3. Une plage de valeurs de
ont été étudiées. Étant donné que
les résultats étaient très similaires, a
pris la valeur de 0,3, conformément
aux données déjà publiées par Emery
et collègues22 sur l’effet des
messages publicitaires de lutte contre
le tabac diffusés par l’État. La somme
amortie a été réduite en la divisant par
100. La valeur d’exposition TRP
obtenue représente la moyenne
amortie du nombre de fois où la
publicité d’un commanditaire
particulier a été potentiellement vue
par 100 % des jeunes âgés de 12 à
17 ans dans chaque marché
médiatique au cours des 4 mois
précédant la date de participation de
chaque école au sondage. Par
conséquent, les élèves au sein d’un
même marché médiatique se sont vus
attribuer des valeurs d’exposition à la
publicité différentes selon le mois au
cours duquel leur école a participé au
sondage. Toutefois, au sein de ces
marchés médiatiques, les élèves de
chaque école se sont vus attribuer les
mêmes valeurs d’exposition à la
publicité parce qu’ils ont participé au
sondage à la même date. Les
comportements concernant l’usage du
tabac ont été modélisés en utilisant
des versions continues des TRP
amortis pour la publicité visant les
jeunes et les parents.
Analyses statistiques et covariables
Dans le cadre de nos analyses,
nous avons fait usage des contrôles
de sondage que propose le logiciel
Stata (Stata Corp, College Station,
Texas) pour les estimations de
population descriptives et les modèles
de régression multidimensionnelle
(SVYLOGISTIC pour les résultats
dichotomiques, SVYREG pour les
modèles de consommation de
cigarettes basés sur le logarithme
naturel de l’échelle de consommation).
Pour tenir compte de la conception
complexe de l’échantillon à plusieurs
degrés, des poids d’échantillonnage
ont été utilisés pour compenser l’effet
des probabilités de sélection
différentielles et des estimateurs de
variance basés sur la linéarisation de
Taylor ont été utilisés pour compenser
l’effet du groupement des écoles et
calculer des écarts-types fiables.
Initialement, pour chaque type de
publicité financée par un cigarettier,
nous avons testé plusieurs formes
fonctionnelles, y compris des modèles
quadratiques et à seuil, dans le but de
déterminer si les rapports entre
l’exposition et les pratiques étaient
non linéaires. Les modèles linéaires
sont les mieux ajustés aux données et
sont détaillés ici. Par conséquent, les
rapports de cote ont trait au
changement de la probabilité de
chaque mesure de pratique, sur la
base de chaque message publicitaire
supplémentaire vu, en moyenne, au
cours des 4 mois précédant la date de
participation au sondage.
Pour la publicité financée par les
cigarettiers et visant les jeunes, nous
avons d’abord exécuté les modèles
pour tous les élèves combinés en
tenant compte de (1) l’exposition à la
publicité concurrente dans le cadre de
deux types de campagnes : la lutte
contre le tabac (y compris les
campagnes de l’American Legacy
Foundation à la fois au niveau local et
national) et la publicité financée par
les cigarettiers et visant les parents, (2)
la socio-démographie des individus :
sexe, appartenance ethnique, niveau
moyen d’éducation des parents,
famille biparentale, moyenne
pondérée cumulative, 3 soirées ou
plus par semaine consacrées aux
loisirs, école buissonnière au cours du
mois passé, année, région et revenus
générés par les étudiants et (3) les
variables liées à la politique de l’État
relative au tabac : prix réel moyen
d’un paquet de cigarettes22 et un
indice d’air pur qui mesure le
caractère exhaustif des lois contre la
fumée de l’État. Les valeurs de l’indice
d’air pur dépendaient du nombre, du
type et du niveau de protection des
espaces sans fumée ainsi que du fait
que l’État disposait ou non de
l’autorité de préempter les règlements
antifumée locaux22. Vu que le principal
groupe cible de la publicité financée
par les cigarettiers était les jeunes
âgés de 10 à 14 ans et que les élèves
de 4e (âge moyen de 14 ans), ainsi
que ceux de seconde et de terminale
(âges moyens de 16 et 18 ans) sont à
des stades de développement très
différents, nous avons réalisé pour les
élèves de 4e un modèle différent de
celui réalisé pour les élèves de
seconde et de terminale. Le modèle
pour les élèves de seconde et de
terminale comprenait également une
variable fictive pour les élèves de
terminale. Cette procédure d’analyse
a été répétée pour étudier le rapport
entre la publicité financée par les
cigarettiers et visant les parents et les
pratiques des jeunes concernant le
tabac (excepté le fait que l’exposition
à la publicité concurrente financée par
l’industrie du tabac et visant les
jeunes était incluse comme covariable.
Nous avons réalisé des analyses de
sensibilité afin de vérifier la solidité
des conclusions pour les pratiques
d’un intérêt particulier. Vu que les
variables publicitaires et celles liées à
la politique étaient corrélées, nous
avons exclu chaque variable liée à la
politique de lutte contre le tabac et à
l’exposition aux campagnes de lutte
contre le tabac pour déterminer si les
rapports identifiés ont changé de
façon systématique. En outre, nous
avons pu inclure dans l’analyse
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l’information sur le nombre d’heures
de télévision indiqué par les élèves
comme une covariable dans les
modèles liés à la prévalence et à
l’usage du tabac, parce que ces
questions sont apparues sur le même
questionnaire de sondage que les
questions relatives à l’exposition
télévisée pour les trois classes. Dans
cet ensemble d’analyses, l’article du
sondage scolaire a mesuré la
moyenne hebdomadaire du nombre
d’heures de télévision indiqué par les
élèves comme une variable continue
(échelle de 7 points, allant de 0 à plus
de 5 heures).
RÉSULTATS
Dans les cas où aucune donnée ne
manquait pour les covariables et au
moins une (1) des variables
dépendantes spécifiées ont été
conservés, 103 172 élèves étaient
inclus dans l’échantillon pour
l’analyse ; 36 % étaient en 4e et 64 %
étaient des élèves de seconde et de
terminale. Le Tableau 1 indique que
20,8 % de la population de
l’échantillon avait fumé au cours des
30 jours précédents le sondage et la
consommation moyenne journalière
de ces fumeurs était de
5,43 cigarettes.
En moyenne, les élèves avaient été
exposés à un nombre potentiel amorti
de 4,77 heures de publicité financées
par les cigarettiers et visant les jeunes,
ainsi qu’à un nombre potentiel amorti
de 1,13 heure de ce même type de
publicité et visant les parents au cours
de la période de 4 mois précédant le
sondage. Comme prévu, selon le
choix du moment et de l’intensité de
ces campagnes, des variations
existaient entre les élèves : une plage
de 0 à 14,51 était observée pour les
heures de publicité financées par les
cigarettiers et visant les jeunes et une
plage de 0 à 4,13 était observée pour
celles visant les parents. Des
variations existaient également en ce
qui concerne l’exposition aux
campagnes de lutte contre le
tabagisme (6,88 heures en moyenne ;
1,66 heure en moyenne [plage de 0 à
19,14] pour les campagnes
gouvernementales de lutte contre le
tabagisme ; 5,23 heures en moyenne
[plage de 0 à 21,85] pour l’American
Legacy Foundation).
Après la prise en compte des
covariables, l’exposition accrue à la
publicité financée par l’industrie du
tabac et visant les jeunes était, chez
tous les élèves, généralement sans
rapport avec la mémorisation de
messages publicitaires télévisés de
lutte contre le tabagisme financés par
l’État ou encore avec les croyances
ou les pratiques concernant l’usage
du tabac (Tableau 2). Toutefois, en
moyenne, l’exposition à chaque
nouveau message publicitaire était
associée à une intention plus forte de
3 % de fumer plus tard (RC=1,03,
IC=1,01, 1,05). Lorsque l’analyse est
réalisée séparément pour les élèves
de 4e et les élèves de seconde et de
terminale, l’exposition accrue de tous
les élèves à la publicité financée par
les cigarettiers et visant les jeunes
était généralement sans rapport avec
les pratiques des élèves de seconde
et de terminale. Pour les élèves de 4e,
l’exposition accrue était associée à
des intentions plus fortes de fumer
plus tard (RC=1,04, IC= 1,01,1,08).
L’inclusion des heures de télévision
communiquées par les participants
comme une covariable n’a eu aucun
effet sur la conclusion selon laquelle
aucun rapport n’existe entre
l’accroissement de la publicité
financée par les cigarettiers visant les
jeunes et l’usage du tabac au cours
des 30 jours précédents ou la
consommation parmi les fumeurs.
(Données concernant les élèves ayant
fumé au cours des 30 jours
précédents : tous les élèves -
RC=0,99, IC=0,96, 1,01, 4e - RC=0,99,
IC=0,95, 1,04, seconde et terminale -
RC=0,99, IC=0,96, 1,01. Données de
consommation chez les fumeurs : tous
les élèves - Estimation des
paramètres=-0,008, P>0,05, 4e -
Estimation des paramètres=-0,014,
P>0,05, seconde et terminale -
Estimation des paramètres=-0,004,
P>0,05).
Après la prise en compte des
covariables, le Tableau 2 indique que,
parmi la totalité des élèves, chaque
nouveau message publicitaire financé
par les cigarettiers et visant les
parents était associé à une plus faible
probabilité de mémoriser un message
publicitaire de lutte contre le
tabagisme (RC=0,87, IC=0,82, 0,92),
une perception atténuée de l’effet
nocif du tabagisme (RC=0,95, IC=0,92,
1,00), des intentions plus fortes de
fumer plus tard (RC=1,12, IC=1,05,
1,19) et une plus grande probabilité
d’avoir fumé au cours des 30 jours
précédents (RC=1,10, IC=1,03, 1,17).
L’exécution de modèles distincts
pour les élèves de 4e et ceux de
seconde et de terminale a indiqué que,
chez les élèves de 4e, l’exposition
accrue à la publicité financée par les
sociétés productrices de tabac et
visant les parents était associée à des
cotes plus faibles en ce qui concerne
la mémorisation d’un message
publicitaire de lutte contre le
tabagisme (RC=0,86, IC=0,78, 0,94),
une plus grande probabilité
d’existence du sentiment que les
effets nocifs du tabagisme ont été
exagérés (RC=1,07, IC=1,01, 1,13) et
des intentions plus fortes de fumer
plus tard (RC=1,10, IC=1,00, 1,21).
Chez les élèves de seconde et de
terminale, l’exposition accrue à la
publicité était également associée à
une plus faible probabilité de
mémoriser les messages publicitaires
de lutte contre le tabagisme (RC=0,86,
IC= 0,80, 0,94), une plus forte
approbation du tabagisme (RC=1,11,
IC=1,03, 1,20), une perception
atténuée de l’effet nocif du tabagisme
(RC=0,93, IC=0,88, 0,98), des
intentions plus fortes de fumer plus
tard (RC=1,12, IC=1,04,1,21) et une
plus grande probabilité d’avoir fumé
au cours des 30 jours précédents
(RC= 1,12, IC=1,04, 1,19). Chaque
exposition à un nouveau message
publicitaire au cours des 4 mois
précédant la participation au sondage
était associée, en moyenne, à une
augmentation de 12 % de la
probabilité que les élèves de seconde
et de terminale avaient fumé au cours
des 30 jours précédents.
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TABLEAU 1 Caractéristiques de l’échantillon des élèves de 4e, de seconde et de terminale :
1999-2002
Quantité pondérée
Pourcentage
Moyenne
Variables indépendantes (N=103 172)a
Collège (classe de 4e)
36,0
Lycée (classes de seconde et de terminale)
64,0
Garçon
47,3
Appartenance ethnique
Blanc
71,6
Noir
12,0
Hispanique
10,9
Autre
5,5
Habite avec les deux parents
74,0
Sort régulièrement 3 soirs par semaine
44,5
a fait l’école buissonnière le mois dernier
19,4
Revenu gagné en USD
1 à 15 par semaine
(médiane)
Niveau de scolarité des parents (plage : 1 à 6)b
3,99
Moyenne des notes scolaires (plage : 1 à 9)c
6,22
Prix réel d’un paquet de cigarettes, en USD (plage : 1,32 à 2,86 USD)
1,92
Indice d’air pur (plage : 22,50 à 51,00)
13,15
Région
Nord-Est
21,5
Midwest
28,0
Ouest
18,8
Sud
31.
Variables indépendantes (N=103172)a
Exposition aux publicités des cigarettiers visant les parentsd (gamme : 0,00 à 4,13)
1,13
Exposition aux publicités des cigarettiers visant les jeunesd (gamme : 0,09 à 14,51)
4,77
Exposition aux publicités de lutte contre le tabagismed (plage : 0,00 à 23,90)
6,88
Variables dépendantese
Se rappellent des messages publicitaires télévisés ou diffusés à la radio au moins une
fois par semaine (1=oui)
28 768
62,4
Approuvent les autres fumeurs/les adultes qui fument 1 paquet par jour (1=oui)f
65 388
22,7
Préfèrent avoir des relations sentimentales avec des non-fumeurs (1=oui)
37 645
22,6
Croient que les fumeurs profitent plus de la vie que les non-fumeurs (1=oui)f
37 685
16,2
Croient que les effets nocifs des cigarettes ont été exagérés (1=oui)
37 240
34,2
Croient que fumer est un signe de manque de bon sens (1=oui)
37 343
39,6
Ne croient pas que fumer est une mauvaise habitude (1=oui)
37 320
27,5
Croient que fumer 1 paquet/jour est nocif (1=oui)f
95 952
69,6
Ont l’intention de fumer dans les 5 prochaines années (1=oui)
34 047
39,1
Ont fumé au cours des 30 derniers jours (1=oui)
101 720
20,8
Fréquence de consommation parmi les fumeurs actuels (0,5, 3, 10, 20, 30, 40)g
19 581
5,43
bL’éducation des parents est représentée en tant qu’une valeur sur une échelle de 1 à 6 et est une moyenne combinée du plus haut niveau
d’éducation atteint par les deux parents, où 1=école primaire ou moins, 2=un peu de lycée, 3=niveau du bac, 4=quelques études universitaires
5=études de premier cycle et 6=études de deuxième cycle.
cLa moyenne des notes scolaires est représentée sur une échelle de 1 à 9 où 1=D et 9=A (NB : « D » est une très mauvaise note et « A » est la
meilleure note possible dans le système scolaire américain). Une moyenne de 6 indique une note de « B ».
dL’exposition aux messages publicitaires spécifiques pendant les 4 mois qui ont précédés le sondage scolaire. Données d’exposition aux messages
publicitaires communiquées en fonction de la variable « élève » plutôt que la variable « marché médiatique » parce que les élèves dans le même
marché médiatique seront caractérisés par des niveaux d’exposition moyens différents selon la date à laquelle leur école participe au sondage.
eLes valeurs N pour les variables dépendantes ont varié parce que toutes les questions n’ont pas été posées à tous les élèves.
b Les élèves de 4e et de seconde ont répondu à une question sur leur désapprobation du tabagisme des autres ; les élèves de terminale ont répondu
à une question sur leur désapprobation du tabagisme des adultes.
gLa consommation était mesurée sur une échelle de 6 points : moins d’une (1) cigarette/jour (0,5), 1 à 5 cigarettes/jour (3,0), environ
1/2 paquet/jour (10), environ 1 paquet/jour (20), environ 1,5 paquet/jour (30) et 2 paquets ou plus/jour (40). Le logarithme naturel de cette échelle
était utilisé pour tous les modèles.
Dans les analyses de sensibilité
Dans les analyses de sensibilité parmi
les élèves de seconde et de terminale,
chez qui les résultats les plus critiques
ont été observés, l’exclusion du coût
des cigarettes ou de la valeur de
l’indice d’air pur n’avait généralement
pas une influence systématique sur le
rapport entre l’accroissement de la
publicité financée par les cigarettiers
et visant les parents une plus forte
approbation du tabagisme, une
perception atténuée de l’effet nocif du
tabagisme, des intentions plus fortes
de fumer plus tard ou une plus grande
probabilité d’avoir fumé au cours des
30 jours précédents (Tableau 3).
Lorsque l’exposition aux messages
publicitaires de lutte contre le
tabagisme était ignorée, des rapports
existaient toujours entre l’exposition
accrue à la publicité financée par les
cigarettiers et visant les parents et
une plus forte approbation du
tabagisme, ainsi que l’usage de tabac
au cours des 30 jours précédents ;
toutefois, les rapports entre
l’exposition accrue à la publicité
financée par les cigarettiers et visant
les parents et la perception de l’effet
nocif du tabagisme, ainsi que
l’intention de fumer plus tard étaient
moins significatifs.
Lorsque les heures de télévision
communiquées par les intéressés
étaient incluses comme une
covariable, le rapport entre
l’exposition à la publicité financée par
les cigarettiers et visant les parents et
l’usage actuel du tabac était inchangé
pour les élèves de 4e (RC=1,11,
IC=0,99, 1,25, non significatif) mais
était devenu plus significatif chez les
élèves de seconde et de terminale
(RC=1,14, IC=1,05, 1,25, P<0,01). La
prise en compte des heures de
télévision n’a pas changé les résultats
non significatifs précédents pour la
consommation de cigarettes (classe
de 4e : estimation des paramètres=
0,068, P>0,5, classes de seconde et
de terminale : estimation des
paramètres=0,016, P>0,05).
Dans les modèles comprenant les
élèves des trois classes, un coût plus
élevé des cigarettes était associé à
une plus faible consommation chez
les fumeurs actuels (estimation des
paramètres=-0,002, écart-type =0,001,
P<0,05) et une régulation sur les
espaces sans fumée plus stricte était
associée à une plus faible probabilité
d’avoir fumé au cours des 30 jours
précédents (RC=0,99, IC=0,99, 1,00,
P=0,01 [données non représentées]).
En outre, en accord avec des études
antérieures11,22, nous avons observé
le rapport escompté entre l’exposition
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