
5
2. PROGRÈS ACCOMPLIS DANS LA CORRECTION DES DÉSÉQUILIBRES
La plupart des États membres de l'UE ont progressé dans la correction de leurs
déséquilibres durant l'année écoulée. Cela concerne non seulement les déficits des comptes
courants et les principaux indicateurs de la compétitivité, mais également les finances
publiques, les bilans du secteur privé et les secteurs financiers. Toutefois, le secteur privé et le
secteur public de bon nombre d'États membres sont aux prises avec un processus de
désendettement qui pèse sur l'activité économique, dès lors que la demande intérieure dans
plusieurs économies est bridée par la nécessité d'accroître l'épargne des ménages et de réduire
l'endettement des entreprises, et parfois également par l'évolution des salaires. En outre, la
faiblesse de l'activité économique dans le contexte de la crise a entraîné une augmentation des
taux de chômage et une détérioration d'autres indicateurs sociaux.
La correction des déséquilibres contribue à l'amélioration des fondamentaux et à une
relance progressive. Par ailleurs, la normalisation graduelle des conditions économiques
contribue à réduire les risques macroéconomiques liés aux déséquilibres. Les perspectives de
croissance
sont meilleures aujourd'hui qu'il y a un an, et les progrès accomplis dans la
correction des déséquilibres macroéconomiques externes et internes ouvriront la voie à la
croissance et la convergence. Depuis quelques mois, les informations quant à l'évolution
économique sont encourageantes. Après s'être contracté pendant plusieurs trimestres, le PIB a
progressé de 0,3 % au cours du deuxième trimestre à la fois dans la zone euro et dans l'UE.
Les principaux indicateurs confirment cette tendance pour la deuxième moitié de l'année,
mais à un rythme modéré. L'augmentation progressive de la demande intérieure et, sous l'effet
des gains de compétitivité, l'expansion des exportations, confirment elles aussi les
perspectives de reprise plus marquée l'an prochain. En ce qui concerne les différents secteurs
couverts par la PDM, on peut émettre les observations suivantes pour l'ensemble des pays:
On a observé une amélioration remarquable des comptes courants des États
membres qui enregistraient des déficits importants (graphique 1). Cette amélioration
est particulièrement manifeste pour les pays qui appliquent un programme d'ajustement
économique soutenu par une assistance financière (EL, IE, CY, PT et RO), ainsi que pour
BG, EE, ES, LT, LV, SI et SK, à savoir les États membres qui, il y a quelques années
encore, enregistraient les déficits courants les plus élevés et des développements
macroéconomiques non viables. Si l'amélioration substantielle des comptes extérieurs de
ces pays résulte d'une contraction des importations liée à une réduction de la demande
intérieure et à une réorientation des dépenses, leurs exportations ont elles aussi évolué
favorablement. L'amélioration de la position extérieure des États membres qui
connaissaient des déficits importants comporte des éléments conjoncturels et non
conjoncturels. Il apparaît que l'amélioration des comptes courants découle en grande partie
d'éléments non conjoncturels liés à la fois à l'expansion des exportations et à des pertes de
recettes entraînant une diminution des importations, et que ces éléments ne disparaîtront
pas lorsque la relance se confirmera.
Dans la dernière mise à jour du tableau de bord,
l'indicateur du déficit courant (une moyenne sur 3 ans pour la période 2010-2012) dépasse
encore le seuil de 4 % du PIB dans le cas de PL, EL, CY, PT et RO. Toutefois, en 2013,
ES, PT, SK et SI devraient dégager un excédent, et en 2012, seules CY et RO affichaient
Cf. «European Economic Forecast-Autumn 2013», European Economy, 2013 (7).
En d'autres termes, la réduction des déficits des comptes courants a été généralement plus importante que ce
que l'on pouvait prévoir compte tenu des écarts de production estimés dans les États membres concernés et
chez leurs partenaires commerciaux. Voir Salto, M. et A. Turrini (2010), «Comparing Alternative
Methodologies for Real Exchange Rate Assessment», European Economy-Economic Papers, 427, pour une
méthode d'estimation de l'élément conjoncturel des soldes des comptes courants.