
Après quinze trimestres consécutifs où les prix du pétrole ont excédé les 100 dollars le baril, les consommateurs profitent d’une
aubaine inattendue alors que toute une série de facteurs liés à l’offre et à la demande ont amené le prix du pétrole sous le seuil
des 80 dollars le baril. Ce facteur à lui tout seul devrait doper les revenus réels des ménages de 3 points de base en 2015 en
comparaison de nos prévisions de septembre.
En outre, alors que le rebond des exportations se poursuit et que les investissements des entreprises retrouvent un certain
rythme, le marché du travail va poursuivre sa consolidation, capitalisant sur les progrès réalisés en 2014. Ceci étant dit, la
rationalisation des salaires du secteur public dans bon nombre de pays se poursuivant, seule une augmentation graduelle de
l’emploi d’environ 0,4% par an est attendue pendant la période de prévision. De plus, la reprise du taux de participation au
marché du travail, s’expliquant par une amélioration des perspectives de travail et des efforts de réforme, ne va conduire qu’à
une faible baisse du taux de chômage, passant de 11,5% en octobre 2014 à un peu plus de 11% d’ici fin 2016 et à 10,5%
environ à la fin de 2018.
En prenant en compte ces facteurs visant à soutenir les revenus des ménages, nous tablons sur une hausse des dépenses de
0,7% en 2014 à 1,3% en 2015. Toutefois, seule une accélération minimale est plausible pour les années suivantes, soit 1,4%
annuellement à l’horizon 2016-18.
Alain Kinsch poursuit: « Un certain nombre de gouvernements de la zone euro commencent à assouplir leurs programmes
d’austérité, ce qui devrait contribuer à la croissance de la demande intérieure. La baisse significative des prix du pétrole dans le
monde est également une bonne nouvelle pour les ménages ainsi que pour les entreprises. D’un autre côté, une plus faible
croissance dans la région Asie-Pacifique et en Chine, destinations clés pour de nombreux investissements et exportations de la
zone euro, une très faible croissance en France ainsi qu’une contraction en Italie, sont quelques-uns des facteurs qui
continueront à rendre la zone euro vulnérable ».
Perspectives
Tom Rogers conclut: « Après une longue et difficile récession au sein de la zone euro, nous nous réjouissons de l’amélioration
de l’activité économique mais aussi de la confiance au cours des derniers trimestres. En termes de perspectives, la croissance
devrait reprendre à un rythme timide en 2015 puis s’accélérer au cours des prochaines années. Néanmoins, si la zone euro
parvient à éviter d’autres crises, elle devra continuer à garantir la stabilité financière et la poursuite de la prospérité
économique, en particulier par l’amélioration de l’environnement en y favorisant les investissements et la création d’emploi
dans bon nombre d’économies. ».
Alain Kinsch ajoute: « Une forte hausse du PIB au cours du premier semestre 2014 va permettre à l’économie luxembourgeoise
de réaliser une croissance très solide pour l’exercice dans son ensemble. Même si les difficultés connues par certains pays de
la zone euro au cours du troisième trimestre ont ralenti la croissance du Luxembourg au cours du second semestre, cette
croissance devrait néanmoins atteindre son objectif de 3,3% pour l’ensemble de 2014, le deuxième taux le plus élevé après
l’Irlande au sein de la zone euro ».