individus. Un troupe de 50 000 milouins en mue se rassemble chaque année aux Pays-Bas sur Ijsselmeer,
une vaste étendue d’eau coupée de la mer du Nord par une digue.
Au début de l’hiver, le mâle va acquérir, à la suite d’une mue partielle, son plumage nuptial. Il est alors très
coloré et attire plus facilement les femelles. Chez le canard de genre Anas ou Aythya, le mâle peut
s’accoupler dès le printemps qui suit sa naissance. Mais l’eider, la macreuse, le garrot ou l’harelde devront
attendre presque deux ans avant de tenter la grande aventure qu’est la parade nuptiale.
Sur les ailes déployées d’un canard de surface, on peut voir briller un miroir aux reflets métalliques,
commun aux deux sexes, formés par les rémiges secondaires. Il est différent chez chaque espèce et offre
ainsi à l’individu un signe de reconnaissance, même de nuit. Le canard plongeur ne possède pas de miroir,
mais des zones blanches diversement disposées, repères tout aussi utiles lors de vols nocturnes.
soucieux de son plumage
Monsieur Canard est coquet, si, si. Tout particulièrement le fuligule morillon qui désire, comme ses
confrères, que son plumage soit bien serré, lissé, et graissé soigneusement. Pour effectuer cette toilette, il
se baigne en plongeant d’abord la tête dans l’eau. Puis, il la rejette en arrière, ce qui inonde son corps. Ses
ailes battent l’eau, sa queue frétille joyeusement. Une fois bien mouillé, commence la partie la plus délicate.
Le bec est son principal instrument. Pour atteindre les plumes de la poitrine, voilà notre morillon qui doit
nager sur le flanc, puis se retourner complètement dans l’eau, n’ayant qu’une seule patte pour se maintenir
en équilibre. Finalement, pour se sécher, il n’a d’autre choix que de s’élever quelque peu de la surface de
l’eau, les dernières gouttes retenus à ses plumes s’échappant pour rejoindre le lac. Il lui arrive aussi,
cependant, de faire sa toilette sur le rivage.
Le canard de surface n’a pas tout à fait la même carrure que le canard plongeur. Ce dernier possède une
silhouette plus massive. Lorsqu’il nage, son corps s’enfonce jusqu’à la moitié dans l’eau – la ligne passe au
ras des ailes. Ses muscles sont plus développés, ses os plus lourds, ce qui augmente considérablement
son poids.
drôle de cris
La différenciation entre le mâle et la femelle ne tient pas qu’au plumage, mais apparaît aussi dans les cris.
Le mâle possède une trachée distincte de celle de la femelle, ce qui lui permet d’émettre des sons étranges
lors des parades nuptiales. Son cri est rauque, étouffé.
Le « coin-coin » nasal est particulier à la femelle, mais combien de variantes peut-on en entendre ?
Accompagné de mouvements saccadés du bec, il annonce l’envol imminent. Lorsqu’il se fait plus doux, ce
n’est qu’un bavardage entre amies.
Mais chaque espèce a son bruit particulier. Le canard siffleur tient son nom du sifflement qu’il pousse
pendant la période de reproduction. La sarcelle élégante femelle a un cancanement grave, alors que le
mâle pousse des « rouk, rouk, rouk » très secs. La femelle du fuligule milouin, habituellement silencieuse,
émet un rauque « karr, karr » pendant la parade nuptiale. En effet, il existe des espèces bavardes pendant
toute l’année, d’autres qui préfèrent réserver leurs cris pour des occasions plus particulières.
Le sens de l’odorat du canard est plus développé que celui des autres oiseaux.
harle à la huppe
Le harle est très facilement reconnaissable, grâce à la huppe qui orne sa tête. Mais ce n’est pas sa seule
particularité. Son nom populaire de « bec-en-scie » révèle qu’il porte une rangée de « dents » qui
remplacent les traditionnelles lamelles. Plongeur piscivore, il fait penser à une grèbe. Il est un peu plus
grand qu’un canard « normal ».
Prudent, même méfiant, le harle est pourtant un animal diurne. Il avance rapidement sous l’eau, plonge,
puis réapparaît un peu plus loin. Son bec acéré lui permet de capturer ses proies puis de remonter à la
surface afin de les dévorer tranquillement. Il attrape des poissons, qui font parfois plus de vingt centimètres,
mais aussi des insectes, des larves, des crustacés et des grenouilles.
Le harle huppé est l’une des espèces les plus sociables. On a déjà vu des bandes de milliers d’individus se
regrouper, même si, habituellement, elles ne comptent qu’une trentaine de membres. Oiseau des mers, il
n’est pas rare qu’il gagne des zones plus tranquilles, comme un lac ou un cours d’eau calme, pour nicher –
son nid est généralement construit à terre.
de l’eau
Le canard aime patauger dans l’eau, ce n’est pas nouveau. C’est pour cela que, non satisfait d’avoir envahi
les contrées les plus lointaines, il a décidé de s’installer sur n’importe quel point d’eau ! Le canard de
surface, qui est un gros buveur et doit donc disposer continuellement d’eau douce, opte pour la vase,
habitant marais, prairies inondées, rives des lacs et des cours d’eau, baies et estuaires. Le canard
plongeur, lui, préfère les eaux profondes, où il peut donner libre cours à son instinct naturel de poisson : les
golfes abrités des vents, les cours d’eau lents ou les lacs artificiels lui conviennent parfaitement. On le