François Garczynski <[email protected]><http://mfgarski.free.fr> Courriels ouverts 09-12-08 et 10-12-08 ingénieur du génie rural des eaux et des forêts (retraité depuis 2002) 34 avenue La Bruyère 38100 Grenoble (France) téléphone : 04 76 51 05 90 09-12 : Arbre champêtre, agriculture, environnement, juge inique et veuve importune (Luc 18, 2-6) Pièces jointes : notes de lecture (ndl) et textes antérieurs Cher Jean-Claude Guillebaud, de votre dernier livre 1 je mets en résonance deux passages : -p. 10 : « Le multiculturalisme, l’immigration, les brassages et métissages des cultures nous posent évidemment des problèmes nouveaux. Ils sont la transformation en problèmes domestiques du vieux face-àface colonial de naguère. Le dehors est arrivé chez nous. Il frappe à nos frontières et, inexorablement, les franchit. Nulle barricade, nulle douane, nulle gendarmerie ne nous protégera bien longtemps de ce rendezvous. Que nous le voulions ou non, nous serons pluriels et métisses. Il nous reste à en tirer parti, sans démagogie et sans xénophobie ». -p. 388 : « Le ‘progressisme’ dans son acceptation occidentale est aussi mis à mal par la montée des périls écologiques. La prise de conscience de l’extrême fragilité de la planète, mais aussi des espèces et du vivant qu’elle abrite, conduit à mettre en avant un ‘principe de précaution’ qui se substitue au projet prométhéen de transformation du monde. Les effets d’une telle substitution sont l’équivalent d’une révolution ontologique. Il passe par l’abandon de toute eschatologie visant à transformer le monde (…). Épargner au lieu de transformer ». 1er passage : nous sommes face aux sans-papiers – je suis parrain républicain de l’un d’eux –, en lien avec le déni de l’arbre champêtre ; 2ème passage : le verbe épargner que vous prête Milan Kundera s’y applique ! D’après ma synthèse de données sur arbre champêtre, agriculture et environnement commencée en 1978, le principe de précaution ne fera une telle révolution sur la planète qu’en la rénovant grâce à cet arbre. D’autres telles synthèses montreraient que l’extrême fragilité de la planète, c’est aussi faux que le choc des civilisations. Car le rôle agroenvironnemental de tout arbre s’étend jusqu’à une distance égale à 10 fois sa hauteur. Raser l’arbre champêtre entraîne la déforestation et fragilise la planète en en faisant un désert agricole, climatique et social. L’environnement continental dépend surtout de l’arbre. Replanter environ 1 rang d’arbres tout les 200 m ou 1 arbre tous les 50 m recrée un environnement comme en forêt. Cher Bruno Parmentier, merci pour la postface de la réédition à paraître de votre livre 2 : en voici des ndl avec des mots, expressions et phrases en gras souligné critiquables, dont certains à compléter par ce rôle des arbres alignés ou même isolés (ndl BP Postface 09). Votre postface parle de systèmes agroforestiers, mais – me semble-t-il – pas votre livre. Or les arbres alignés ou isolés de ces systèmes ne sont pas la forêt. Les derniers peuples forestiers tropicaux qui replantent des arbres sur abattis-brûlis cultivés en font un système durable, donc pas du tout catastrophique (arbuste/shrub 7-08 réf. 5 ; réf. 6 : votre dialogue avec François de Ravignan, mon grand ancien à l’agro de Paris). On n’a pas à inventer un concept de révolution ‘doublement verte’ et d’agriculture à haute intensité environnementale, car ce sont ces arbres alignés ou même isolés que mon génie rural a fait raser dans nos campagnes et le mental urbain. Bribes de géologie et biologie à enseigner en école des mines. Physique-chimie des milieux poreux : tout champ électrique y domine sur la pesanteur pour déplacer l’eau : tantôt l’infiltrer dans le sol, tantôt l’élever. L’analyse isotopique explique des oscillations journalières de la nappe phréatique au printemps et en été, répercutées sur le fleuve en absence de barrage, par l’amplification locale et temporaire d’oscillations journalières incessantes de l’eau du sol molécule à molécule, dues surtout aux ions H+ libérés par la respiration de racines d’arbre. Trop loin de lui, pas d’infiltration durable mais remontée incessante d’eau du sol entraînant sa salinisation. Le raisonnement part des rayons des cations selon un graphique (ntte/newslet 9-00) et un tableau (rayons de quelques cations). Des chutes du niveau marin de 100 à 250 m, la plupart en absence de glaciation, divisent les temps géologiques en ères et périodes. C’était dû aux extinctions en masse d’êtres vivants, attribuées à des refroidissements d’origine volcanique et à quelques réchauffements entraînant d’abord la raréfaction de CO2, surconsommé par la flore – surtout le phytoplancton marin – qui se contentait de 13C carbone lourd. Le réchauffement et ses effets sur la fonte des glaces polaires sont sûrs, mais non les prévisions sur son intensité, sa continuation et sa cause par effet de serre d’origine humaine. Plus sûr sera l’achèvement de la déforestation tropicale et circumpolaire vers 2050 si rien ne s’y oppose sans violence, avec chute du niveau marin malgré la fonte glaciaire. Pas de juge inique mais un retraité importun, réclamant justice contre la désalinisation de l’eau de mer et pour le redémarrage de l’agriculture vivrière grâce à l’arbre champêtre…le 14 décembre à Saint-Geoirs (Isère). 10-12 : 1, 2, 3 soleil en prévision non de 2050 mais du 14/12/2008 au Cabanon de Saint-Geoirs Mieux vaut éclaircir une phrase du courriel 09-12-08, sûrement obscure pour beaucoup parmi vous : « nous sommes face aux sans-papiers (…), en lien avec le déni de l’arbre champêtre ». La fertilité que donne l’arbre au sol diminue de plus en plus de l’équateur au cercle polaire, comme l’ardeur du soleil. Après la destruction de l’arbre champêtre par les activités humaines, le sol se dégrade en désert agricole, climatique et social de moins en moins vite de l’équateur au cercle polaire. Alors corrigeons une autre idée fausse : le sol n’est pas plus fragile sous les tropiques qu’en climat tempéré. Ne parlons pas de fragilité mais de fertilité du sol. Rappel de données de l’Institut national de la recherche agronomique d’après la FAO 3 et en Inde d’après le forestier anglais Richard St.Barbe Baker 4 (nlle 2-01 p. 8 encadré 3 : effets des brise-vent et fertilité du sol). En climat semi-aride et même aride, des plantations de brise-vent distants d’environ 200 m doublent ou triplent les récoltes en 10 à 20 ans. Sous les tropiques on cultive sous l’arbre, qui n’a pas d’effet dépressif sur la culture agricole. En climat tempéré l’arbre diminue la récolte jusqu’à une distance égale au plus à sa hauteur. Pas de compétition mais entraide entre cultures herbacées, petits et grands arbres. Le sol n’a pas besoin de nutriments, engrais chimiques ou organiques pour compenser ce qu’il donne aux récoltes. La fertilité du sol résulte surtout d’échanges d’énergie d’origine solaire entre cultures herbacées, petits et grands arbres, via ces oscillations journalières incessantes d’eau molécule à molécule : remontée la nuit par beau temps, temps couvert et pluvieux entraînant la sous-irrigation naturelle, présupposée dans les années 1930 par des géologues d’après des récoltes dans l’ouest semi-aride des USA Et les sans-papiers ? « Que nous le voulions ou non, nous serons pluriels et métisses. Il nous reste à en tirer parti, sans démagogie et sans xénophobie » dit Jean-Claude Guillebaud. Mais faute d’arbre, la plus rapide dégradation du sol en désert agricole, climatique et social entraîne des flux de population surtout des pays du Sud vers ceux du Nord. Là aussi, faute d’arbre rural, la même dégradation du sol entraîne le même désastre agricole, climatique et social. Solution : ni engrais chimiques ou organiques ni OGM ni révolution doublement verte à haute intensité environnementale, mais retour de l’arbre rural. Démagogie ou xénophobie ? Nous oscillons entre les deux, trop confiants dans les découvertes scientifiques et techniques de notre temps, pas assez critiques dans nos élans de générosité pour les sans-papiers et les populations des pays d’où ils viennent (ndl deux femmes de caractère et nationalisme anti-occidental). Et l’humour ? Xénophobie selon Raymond Devos. Que dire, faire et penser selon Jean Tardieu ? Cohue dans un autobus presque complet selon Raymond Quéneau (3 petits textes 18-1118). Allons vers une modernité métissée avec moins de cohue, en incitant à replanter des arbres ruraux de l’équateur au cercle polaire. Et du soleil le 14/12/2008 au Cabanon de Saint-Geoirs ? 1,2,3 soleil, ce n’est pas Madame Soleil… 1.Jean-Claude Guillebaud (2008) : Le commencement d’un monde, vers une modernité métisse Seuil 2.Bruno Parmentier, préface d’Edgard Pisani (2007) : Nourrir l’humanité, les grands problèmes de l’agriculture mondiale au XXIe siècle La Découverte 3.G. Guyot, R. Delécolle & B. Ben Salem (1986) : Brise-vent Cahier FAO Conservation 15 p. 254-373 4.Richard St.Barbe Baker. (1970, 1989) : My Life My Trees The Findhorn Press p. 130-131