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Tunisie - Etats-Unis : Beaucoup d’opportunités, faibles
réalisations
La Tunisie attend beaucoup de la dynamisation de ses échanges commerciaux avec les Etats-Unis et du
renforcement des investissements américains.
Par Wajdi Msaed
«Comment rendre la Tunisie plus attrayante pour les investisseurs américains» est le thème choisi pour
le déjeuner-débat mensuel de la Chambre de commerce tuniso-américaine (AmCham), organisé le jeudi 25
février 2016, en présence ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale,
Yacine Brahim, qui a introduit le débat, Daniel Rubinstein, ambassadeur des Etats-Unis à Tunis, et Moncef
Barouni, ex-président et fondateur de l'AmCham.
Khaled Babbou, président en exercice de l'AmCham a annoncé, dans une allocution de bienvenue, que
l'AmCham organisera une mission d'affaires, une «Door knock Mission», à Washington DC, au cours de la
première semaine de mai 2016 ciblant des investisseurs potentiels américains.
Les priorités du gouvernement
Après avoir souhaité le plein succès à M. Babbou ainsi qu'aux membres de son bureau, récemment élu pour un
nouveau mandat, M. Brahim a rendu hommage aux efforts déployés par la présidente sortante, Amel
Bouchamaoui, dans la consolidation des relations entre les milieux d'affaires des deux pays.
«Parmi les priorités définies par le gouvernement figure un programme visant l'encouragement et la relance
de l'investissement étranger», a indiqué M. Brahim. «L'objectif étant, a-t-il expliqué, de rendre la Tunisie plus
attrayante dans ce domaine et surtout pour les partenaires américains», faisant remarquer que les défis
économiques et sociaux que la Tunisie se doit de relever sont importants eu égard à leur impact capital sur les
équilibres financiers.
Evoquant l'élaboration du plan quinquennal 2016-2020, le ministre a mis en exergue la nouvelle vision de
développement adoptée par le gouvernement dans le but de répondre à toutes les aspirations. «Ce plan, qui
sera fin-prêt dans quelques semaines, ajoute le ministre, prend en considération les orientations stratégiques
susceptibles de donner un nouvel élan à notre processus de développement, à travers les grands projets à
entreprendre». Il prévoit, notamment, une série de réformes qui porteront sur la bonne gouvernance, la
diversification du tissu économique, un intérêt accru pour les régions intérieures, le développement durable et,
dans ce cadre, la mise en place d'une stratégie nationale d'économie verte pour réduire les risques
environnementaux.
Passant en revue les cinq principales orientations du plan, M. Brahim a précisé que le gouvernement
ambitionne d'atteindre un taux de croissance annuel de 4 à 5% contre une moyenne de 1,5 % durant la période
2011-2015.
Une coopération en-deçà des ambitions
S'agissant de la coopération économique entre la Tunisie et les Etats-Unis, le ministre a fait remarquer que les
chiffres sont en-deçà des ambitions et ne traduisent pas la solidité des liens qui relient les deux peuples, si bien
que les investissements américains en Tunisie, répartis sur 70 projets, n'ont pas dépassé 2% du volume global
des investissements étrangers réalisés dans notre pays.
M. Brahim a souligné, dans ce contexte, l'importance des opportunités que peut offrir la Tunisie aux
investisseurs américains notamment dans les domaines de l'énergie, des industries automobiles et aérospatiales,
ainsi dans les secteurs de l'agroalimentaire et de l'agriculture biologique.
«Le gouvernement tunisien ne ménagera aucun effort pour entourer les entreprises américaines déjà installées
et tout nouvel investissement américain dans notre pays de l'encouragement nécessaire et de l'assistance
requise», conclut le ministre.
Moncef Barouni, Daniel Rubinstein, Khaled Babbou et Yassine Brahim.
«Les relations tuniso-américaines revêtent une importance majeure pour la Tunisie», a encore souligné M.
Brahim, qui a réitéré la nécessité de renforcer le volume des échanges commerciaux et d'investissement entre
les deux pays et exprimé sa ferme volonté d'établir un accord de libre échange afin de réduire les obstacles qui
se dressent devant les opérateurs.
Plusieurs questions ont été soulevées par l'assistance ayant trait aux conditions sociales et sécuritaires qui
prévalent dans le pays, aux mécanismes d'incitation et d'encouragement à l'investissement, à la nécessité du
regroupement des textes y afférant en un seul recueil, à la volonté du gouvernement d'opter pour un
développement inclusif des régions. La taxe sur les boissons alcoolisée a aussi été évoquée.
S'adressant au chef de la représentation diplomatique américaine, une intervenante s'est interrogée sur le
message adressé par le gouvernement américain aux Tunisiens en cette période cruciale de leur histoire, pour
dire que le soutien des Etats-Unis à la Tunisie demeure timide. «Beaucoup de promesses sans concrétisation»,
a-t-elle conclu.
Post date: 2016-02-27 09:39:03
Post date GMT: 2016-02-27 08:39:03
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