ne semble être en place pour gerer cette évolution. De nouveaux établissemnts se forment et des
groupes en situation de contact initial près des sources de trois rivières moins importantes sont signalés
comme devenant sédentaires. Alors que ces différents changements ne représentent pas encore un
problème critique, la mission estime important que l’État partie mène une politique proactive pour
examiner leurs implications et mette au point des actions appropriées.
b) Empiètement agricole / élevage de bétail / plantations de coca
Le zonage du bien inclut des zones de récupération et des zones d’utilisation spéciale. L’objectif de
gestion des 17.500 ha de zone de récuperation, selon la législation péruvienne sur les zones protégées,
est sa restauration et, par la suite, sa prise en compte comme zone distincte. Toutefois, malgré des
efforts majeurs, la situation de pauvreté des populations locales reste fondamentalement inchangée, de
même que les impacts importants de ces populations sur le parc, dûs à l’élevage de bétail, à l’agriculture
et à l‘utilisation du feu dans la gestion des terres. La mission considère donc nécessaire d’appporter
une réponse plus catégorique en matière de gestion. Les zones d’utilisation spéciale du bien couvrent
une superficie d’environ 39.000 hectares où l’utilisation non-commerciale des ressources, y compris
l’agriculture de subsistance, est autorisée. Cependant, la croissance démographiqe des communautés
indigènes sédentaires et la migration croissante vers la communauté agricole de Callanga, avec pour
corollaire une extension de l’activité agricole et une augmentation du cheptel dans la zone, sont des
sujets d’inquiétude qui nécessitent d’être abordés. En outre, les déplacements du bétail domestique à
l’intérieur du bien fait courir le risque de propagation des maladies. La mission recommande de
développer une politique, des équipements et une infrastructure pour gérer l’importation d’animaux
domestiques dans le parc, dans les endroits où ils sont actuellement autoriisés, y compris des
dispositons en matière de vaccination et de quarantaine et une formation correspondante pour le
personnel et les agriculteurs. Par ailleurs, la mission note que la chasse avec des armes à feu a
d’importants impacts sur les populations de mammifères, localement autour des communautés
indigènes sédentaires. La mission recommande également que l’application plus systématique de la loi
soit considérée comme une priorité. La mission note que des terres de part et d’autre de la rivière Alto
Madre de Dios, dont la rive gauche fait partie de la zone tampon du bien, sont occupées par de petites
communautés pratiquant une agriculture de subsistance et du commerce à petite échelle. Si une future
route d’accès devait être construite, ces zones seraient probablement à l’avenir des points d’entrée pour
des empiètements agricoles, l’abattage d’arbres et autres utilisations des ressources. Alors
qu’actuellement ces phénomènes n’échappent pas au contrôle, la mission considère que des
interventions de gestion effectuées à ce stade précoce serait un investissement sage, correspondant
aussi à un moyen de prévenir des conflits. La mission note également que de la coca non couverte par
une licence est cultivée dans des petites zones, qui seraient en expansion, dans la partie méridionale
du bien. Bien que la production de la coca, contrôlée et couverte par une licence, soit autorisée au
Pérou, la mission considère que ce développement, réputé pour être associé à des problèmes de
sécurité et à la violence en d’autres lieux du Pérou, exige qu’il y soit porté atttention au travers d’une
évaluation mise à jour de l’étendue de la culture illégale de la coca à l’intérieur du parc national et
d’interventions de suivi appropriées.
c) Abattage illégal des arbres
L’État partie indique que seuls quelques incident isolés et négligeables concernant l’abattage illégal
d’arbres se sont produits dans le périmètre du bien. La mission note qu’il existe à Boca Manú une petite
installation de transformation du bois, très spécialisée et utilisant des arbres qui tombent par suite de
l’érosion des talus naturels pendant la saison des pluies. Ces opérations sont connues pour dépendre
parfois d’un approvisionnement illégal, étant donné que l’approvisionnement grâce aux phénomènes
naturelles ne permet pas de planifier, et elles exigent par conséquent un suivi. La mission note en outre
que la majeure partie, si ce n’est la totalité, de cet abattage intervenant à proximité du bien n’est pas
réglementé ni soumis à licence et est donc techniquement illégal. Les agences gouvernementales
responsables de la gestion des forêts sont absentes. Un abattage illégal d’arbres à caractère plus
agressif a été signalé dans le parc national d’Alto Purus, au nord. La pression due à l’abattage d’arbres
à l’intérieur du bien est appelée à devenir un sujet croissant de préoccupation, au fur et à mesure que
l’accès au bien sera amélioré et que les ressources à l’extérieur des zones protégées seront épuisées.
La mission note que la partie méridionale du bien risque d’être éventuellement prise comme cible par
les bûcherons illégaux, si les tendances actuelles ne sont pas bientôt inversées. Il n’a été observé
aucune déforestation importante à l’intérieur du bien, hormis de petites superficies dans les zones de
récupération et d’utilisation spéciale.
d) Concessions d’hydrocarbures / pipeline pour hydrocarbures
Les impacts du gisement de gaz de Camisea situé à proximité, y compris les déplacements signalés de
personnes autochtones venant sur le bien par suite de la décimation de la faune dans le bassin de la
rivière Camisea, n’ont pas pu être analysés d’une manière concluante par la mission de suivi et ils ne