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Avis (mis à jour) du CCDE :
Les transferts d’espèces
Les chercheurs peuvent se trouver placés dans la situation d’avoir à choisir entre
l’application stricte d’un principe de précaution permettant d’éviter la
supplantation d’espèces autochtones par importation d’espèces exogènes et la
perspective avantageuse d’un transfert d’espèces aux potentialités prometteuses
pour le développement économique et social du pays.
Le CCDE recommande aux chercheurs de faire face à cette antinomie en se
posant trois types de questions :
1. sur l’espèce à transférer,
2. sur les risques potentiels qu’elle peut faire encourir à l’environnement,
3. sur les capacités à identifier les risques et à résoudre les problèmes
éventuels.
Ces éléments doivent être appréciés en fonction des meilleures connaissances
du moment. Il convient de s’appuyer sur des documents de référence et de les
citer.
Les chercheurs pourront alors déterminer leur choix en appréciant les bénéfices
d’un apport d’espèces exogènes au regard des risques.
CCDE, avril 2008
Avis (initial) du CCDE :
Les transferts d’espèces
Les chercheurs peuvent se trouver placés dans la situation d’avoir à choisir entre
l’application stricte d’un principe de précaution permettant d’éviter la
supplantation d’espèces autochtones par importation d’espèces exogènes (des
précédents existent en particulier en aquaculture) et la perspective avantageuse
d’un transfert d’espèces aux potentialités prometteuses dans la perspective du
développement économique et social du pays. La réduction des risques dans le
premier cas peut induire une attitude conservatrice contraire audit
développement ; dans le second cas, le souci du développement peut exposer à
des risques écologiques graves et même nuire à long terme au développement
lui-même si ces risques sont susceptibles d’obérer les potentialités d’évolution de
la nature, se traduisant par la limitation des possibilités de choix pour les
générations suivantes.
Le CCDE recommande aux chercheurs de faire face à cette antinomie en se
posant trois types de questions :
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1. Quelle est la biodiversité “ légitime ” de la région ?
2. Des études ont-elles été faites pour savoir si des espèces autochtones
peuvent rendre les mêmes services, être aussi utiles et performantes ?
3. Quelle place l’espèce à transférer va-t-elle prendre dans l’écosystème ?
Comment va-t-elle vivre et évoluer ? Plusieurs espèces, en effet, peuvent
remplir les mêmes fonctions au sein d’un écosystème mais ne pas avoir
les mêmes capacités à évoluer. Or, la nature n’est pas fixe et la
biodiversité se transforme par interactions co-évolutives des espèces qui
la composent. L’espèce à transférer risque-t-elle de rompre cet équilibre
co-évolutif ?
Quel est le risque spécifique de prolifération de ces espèces et de supplantation
d’autres espèces ?
Quel est le risque non spécifique de pollution environnementale ?
Quel est le risque sanitaire d’apport d’agents infectieux lors du transfert ?
Quelle est la capacité du milieu d’accueil à accepter cette nouvelle espèce ?
Dans certains milieux fragiles, l’espèce peut devenir nuisible alors qu’elle était au
départ bénéfique.
Des conditions saisonnières (tempêtes, cyclones, inondations) peuvent transférer
des espèces allochtones des milieux confinés vers les milieux ouverts. Il convient
donc de s’abstenir de tels transferts en l’absence de connaissance suffisante sur
les capacités compétitives des espèces autochtones face aux espèces
introduites.
Sachant que des effets et risques potentiels peuvent être inconnus au moment
du transfert, une veille écologique est-elle envisageable dans le pays concerné ?
Quelles sont les capacités du pays à identifier, suivre et tenter de résoudre les
problèmes qui pourraient survenir ?
Ces éléments doivent être appréciés en fonction des meilleures connaissances
du moment. Il convient de s’appuyer sur des documents de référence et de les
citer. Par exemple, concernant les espèces invasives, se référer aux documents
de l’IUCN (International Union for Conservation of Nature)1
régulièrement mis à
jour.
Les chercheurs pourront alors déterminer leur choix en appréciant les bénéfices
d’un apport d’espèces exogènes au regard des risques.
CCDE, mai 2005
1 IUCN (International Union for Conservation of Nature) http://www.iucn.org/
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