ORGANISATION MÉTÉOROLOGIQUE MONDIALE
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COMITÉ DES CYCLONES TROPICAUX
POUR LE SUD-OUEST DE L’OCÉAN INDIEN
RELEVANT DU CR I
DIX-HUITIÈME SESSION
LILONGWE, MALAWI
6-10 OCTOBRE 2008
RA I/TCC-XVIII/Doc. 6.5
(15.IX.2008)
________
POINT 6.5
Original: ANGLAIS
EXAMEN DU PLAN TECHNIQUE
ET DU PROGRAMME CORRESPONDANT DE MISE EN ŒUVRE
Composante de réduction des risques de catastrophes
Utilisation des avis et informations sur les cyclones tropicaux et les dangers connexes
pour une meilleure gestion des risques côtiers
(Présenté par le Secrétariat)
INTRODUCTION
De 1978 à 2007, les tempêtes de vent ont fait près de 3 000 morts et causé pour
2,5 mille milliards de dollars É.-U. de pertes économiques (Source: base de données mondiale sur
les pertes dues aux catastrophes OFDA/CRED) dans les pays membres du Comité des cyclones
tropicaux dans le sud-ouest de l’océan Indien. Au total, 93 % des victimes et 73 % des pertes
économiques attribuées à ces tempêtes ont été imputés à des cyclones tropicaux. Les principaux
dangers qui ont entraîné des catastrophes dans la région durant cette période sont les
sécheresses (43 %), les vents de tempête (29 %) et les inondations (26 %). Selon le quatrième
rapport d’évaluation du GIEC, le changement climatique va exacerber la gravité et la fréquence
des dangers hydrométéorologiques comme les cyclones tropicaux et les inondations. En outre,
l'élévation du niveau de la mer associée au changement climatique risque d'accroître la
vulnérabilité des zones côtières et notamment des petits États insulaires en développement (PEID).
Avec son Programme transversal de réduction des risques de catastrophe, auquel
participent la Commission technique mixte OMM/COI d'océanographie et de météorologie
maritime (CMOM), le Programme concernant les cyclones tropicaux, la Commission des sciences
de l’atmosphère (CSA), la Commission d’hydrologie (CHy) et la Commission des systèmes de
base (CSB), l’OMM lance un projet coordonné de mise au point et de démonstration de systèmes
intégrés de prévision et d’alerte des phénomènes de nature maritime afin d’améliorer la gestion
des risques côtiers. Pour plus de renseignements sur le Programme de réduction des risques de
catastrophe, les objectifs stratégiques de l’OMM dans le domaine de la réduction des catastrophes
et le plan d’action connexe de développement des capacités, se reporter au document du
Quinzième Congrès sur le site (www.wmo.int/pages/governance/congress/documents/1026_Cg-
XV_F.pdf).
La mise en place de stratégies efficaces de prévention et de préparation, comme la
planification de l’utilisation des terres, la gestion des ressources et de l’environnement, et des
systèmes d’alerte précoce intégrés aux mesures de préparation aux situations d’urgence, pourrait
nettement réduire les risques associés aux cyclones tropicaux et autres dangers connexes dans
les zones côtières. Pour ce faire, il faudrait disposer d’informations météorologiques,
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océanographiques et hydrologiques pertinentes pour étayer les différents processus
décisionnaires. L’amélioration de la gestion des risques dans les zones côtières nécessiterait des
efforts concertés de la part des organes constituants de l’OMM et des programmes concernés. Le
Comité des cyclones tropicaux du Conseil régional I est invité à participer aux initiatives et aux
projets énumérés ci-après et qui sont liés à sa mission et à ses activités.
1. AMELIORATION DES INFORMATIONS SUR LES RISQUES DE CYCLONES
TROPICAUX ET AUTRES DANGERS CONNEXES
Pour améliorer la gestion des risques côtiers, il est essentiel de comprendre et de
quantifier les risques que font courir les cyclones tropicaux et les dangers de nature maritime. Les
responsables de la gestion des risques côtiers et des interventions d’urgence pourraient tirer parti
d’informations sur les risques liés aux cyclones tropicaux et autres dangers connexes dans leurs
activités d’établissement de plans d’urgence et de cartes des itinéraires d’évacuation, de
planification de l’utilisation des terres ainsi que de gestion des ressources et de l’environnement. À
l’échelon national, l’évaluation des risques continue à présenter des problèmes considérables car
elle requiert un ensemble de renseignements concernant à la fois les dangers, la vulnérabilité,
l’exposition et les impacts historiques de ces dangers.
1.1 Information sur les dangers
Dans un premier temps, il convient d’élaborer des méthodologies et des outils standard
permettant de surveiller les données sur les dangers, de les archiver (y compris les métadonnées),
d’en effectuer l’analyse et la cartographie pour les cyclones tropicaux et les dangers d’origine
maritime (tels que les ondes de tempête, vagues extrêmes, inondations côtières).
Par le biais de la CMOM, l’OMM a entrepris ce travail pour les ondes de tempête et les
vagues. Des directives concernant l’archivage et l’analyse des données historiques sur les ondes
de tempête sont actuellement en préparation et seront publiées dans le cadre du Guide de la
prévision des ondes de tempête de la CMOM. De plus, la CMOM a entrepris d’élaborer une base
de données sur les phénomènes de vagues extrêmes, contenant des données de référence
historiques utiles pour différentes études et applications, dont la modélisation, le suivi et la
prévision des phénomènes extrêmes et de leur impact. Pour plus de renseignements sur la base
de données sur les vagues extrêmes, consulter: http://www.jcomm-services.org/JCOMM-Extreme-
Wave-Data-Base.html). En outre, les participants au sixième Atelier international sur les cyclones
tropicaux (San José, Costa Rica, 20-30 novembre 2006) ont recommandé qu’une action similaire
soit menée pour les cyclones tropicaux, avec la participation de la CSA et du PCT.
Par ailleurs, le Quinzième Congrès de l’OMM (mai 2007) a prié le Secrétaire général «de
coordonner, dans la mesure du possible, la collecte et la diffusion des informations sur les dangers
d’origine météorologique, hydrologique et climatique et leurs incidences». Il est nécessaire d’élaborer
des directives sur les bases de données, métadones et outils standard destinés à cartographier et
analyser les cyclones tropicaux, ondes de tempête, vagues extrêmes et inondations côtières
connexes.
1.2 Bases de données sur les pertes
Les impacts causés par les cyclones tropicaux et autres dangers connexes (victimes et
pertes économiques notamment) sont dus au vent et/ou aux dégâts provoqués par l’eau. La
plupart des bases de données sur les pertes donnent un agrégat de ces impacts sous une
catégorie unique intitulée «cyclone tropical». Il faudrait toutefois disposer de méthodologies
systématiques pour documenter les impacts liés à chacun des dangers spécifiques associés aux
cyclones tropicaux dans les zones côtières (vagues extrêmes, ondes de tempête et inondations).
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Depuis 2003 et 2004, le Programme de l’OMM concernant les cyclones tropicaux a
participé à l’élaboration du numéro mondial unique d’identification des catastrophes (GLIDE:
www.glidenumber.net), mis au point dans le but de faciliter la bonne gestion des bases de
données en évitant les doublons et en permettant l’interopérabilité et l’établissement d’un lien entre
les événements dangereux et les catastrophes connexes à l’intérieur et à l’extérieur des frontières
des pays.
En juin 2007 était lancé le Programme mondial d’identification des risques (GRIP:
www.gripweb.org) dont le but est d’améliorer l’utilisation de l’information sur les risques de
catastrophe et les pertes associées dans le processus décisionnel de gestion des risques. Plus
précisément, GRIP vise la mise en place et l’amélioration de bases de données nationales et
internationales sur les pertes liées aux catastrophes et favorise l’emploi du numéro GLIDE pour
relier entre elles les informations concernant les dangers et les pertes associées.
1.3 Développement des informations sur les risques
Bien souvent, les informations concernant les dangers, la vulnérabilité et l’exposition,
bien que disponibles dans les pays, sont détenues par plusieurs agences, qui appliquent des
techniques différentes de gestion, d’analyse et de cartographie des données. Pour évaluer le
risque que font courir les différents dangers liés aux cyclones tropicaux, il faudrait donc que ces
agences collaborent et échangent systématiquement leurs données.
L’action d’organismes et de programmes internationaux comme la Banque mondiale et
GRIP a permis d’entreprendre des projets afin d’élaborer des bases de données sur l’impact des
catastrophes et d’effectuer une modélisation probabiliste des risques dans différentes régions et
différents pays.
L’OMM soutient le projet CAPRA de la Banque mondiale sur l’évaluation probabiliste
des risques en Amérique centrale (Central America Probabilistic Risk Assessment) (CAPRA:
go.worldbank.org/YJ5KU1G5R0), lancé à Managua le 22 février 2008, avec la fourniture, par les
SMHN et des centres météorologiques régionaux spécialisés, d’informations sur les dangers et de
données de prévision pour l’établissement des modules relatifs aux dangers destinés aux modèles
probabilistes des risques
L’OMM contribue également au projet GRIP par le biais du PHRE, afin d’améliorer les
outils et méthodes d’analyse de danger et de risque d’inondation. Ces travaux pourraient inclure
les inondations côtières associées aux cyclones tropicaux et aux dangers d’origine maritime
comme les ondes de tempête et les vagues extrêmes.
2. INTEGRATION DES ALERTES MARITIMES ET DES INFORMATIONS CONNEXES
POUR UNE MEILLEURE GESTION DES RISQUES COTIERS
2.1 Modélisation intégrée et prévision des cyclones tropicaux et autres dangers
connexes
Les systèmes et services d’alerte précoce liés à la gestion des risques côtiers reposent
sur la cooration transsectorielle entre plusieurs disciplines scientifiques. Pour améliorer les
prévisions opérationnelles et les capacités d’alerte concernant les inondations tières, la bonne
stratégie consisterait à adopter une approche intégrée de la prévision des cyclones tropicaux, ondes
de temte, vagues du vent et inondations, au travers de systèmes de prévision maritimes basés sur
des moles. Les modèles de l’atmospre et des océans et les modèles hydrologiques constituent
la base d’un système orationnel couplé de prévision des pnomènes de nature maritime.
Pour assurer des informations promptes et précises sur les inondations côtières, il est
essentiel d’estimer avec précision l’état de l’atmosphère (notamment les vents, la pression
atmosphérique et les précipitations), l’état de l’océan (élévation de la mer en surface et courants
de surface déterminés par les vents, la pression atmosphérique, les ondes et les marées), ainsi
que les inondations, notamment dues au ruissellement fluvial.
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L’OMM a entamé une action intégrée, en demandant aux organes régionaux de
coordination du Programme concernant les cyclones tropicaux, aux conseils régionaux et aux
commissions techniques concernées, notamment la CMOM, la CHy, la CSA et la CSB, de
renforcer les mécanismes de collaboration existants ou d’en établir de nouveaux en vue
d’organiser et d’améliorer la prestation de services relatifs à la gestion des risques côtiers, et de se
concentrer sur: 1) l’élaboration de directives concernant les systèmes d’alerte précoce pour la
détection et la prévision des dangers de nature maritime et 2) la mise en place, par le biais de
projets pilotes de démonstration, de meilleurs systèmes opérationnels de prévision et d’alerte pour
les inondations côtières.
Ces efforts s’appuieront sur des activis comme celles du Groupe de travail de la
recherche en orologie tropicale du PMRPT, qui travaille sur les événements orologiques à
fort impact assocs aux cyclones tropicaux et aux moussons qui touchent essentiellement les pays
des zones tropicales et subtropicales. Plus préciment, ce groupe travaille sur quatre projets, à savoir:
1) Une intercomparaison des systèmes de modélisation numérique de pointe
récemment mis au point pour prévoir les changements de structure et d’intensité
des cyclones tropicaux;
2) Un Projet de démonstration en matière de prévision destiné à la mise en place
d’un modèle moderne des précipitations associées aux cyclones tropicaux aux
Philippines;
3) Une expérience de terrain sur les cyclones tropicaux pour l’ouest du Pacifique
Nord, qui comprendrait des observations ciblées et des modèles avancés afin
d’améliorer les prévisions de l’arrivée des cyclones tropicaux sur les côtes; et
4) Un projet axé sur l’évolution des cyclones tropicaux dans les zones
extratropicales.
2.2 Communication et diffusion des alertes
La gestion des risques côtiers nécessiterait la coopération de plusieurs agences
techniques avec les organes de gestion des catastrophes et d’autres gestionnaires des zones
côtières. La collaboration entre les agences doit permettre aux informations provenant de sources
faisant autorité d’être disponibles rapidement et sous une forme compréhensible et facile d’accès
pour les opérateurs des interventions d’urgence et les décideurs. La diffusion des alertes et des
informations connexes sur les cyclones tropicaux, les ondes de tempête, les vagues, les
inondations tières et les marées est habituellement une activité décentralisée, qui incombe à
différentes agences à l’échelon national. Pour cette raison, dans certains pays, les Services
météorologiques nationaux et d’autres agences techniques (comme les services hydrologiques et
océaniques), ont combiné leurs informations à l’aide de portails afin de faciliter l’accès à ces
données pour les décisionnaires et opérateurs des interventions d’urgence.
2.3 Utilisation des alertes pour les opérations de préparation et les interventions
d’urgence
Les impacts des cyclones tropicaux, des ondes de tempête, des vagues extrêmes et
des inondations associées ne peuvent être réduits que si les alertes sont intégrées aux opérations
de préparation et d’intervention d’urgence. Un bon système d’intervention d’urgence devrait être
étayé par des plans et une législation clairs, tant à l’échelon national qu’à l’échelon local, identifiant
les principales parties prenantes ainsi que leurs rôles et responsabilités aux différentes étapes du
processus opérationnel. Un système efficace d’alerte précoce opérationnel et de préparation aux
situations d’urgence devrait comprendre:
La capacité d’observer, de détecter et de gérer les données et informations;
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Des outils, moyens et infrastructures de prévision;
La segmentation des utilisateurs (décideurs, responsables des interventions
d’urgence), la cartographie de leurs processus décisionnaires (par exemple: de
quelle manière les alertes déclenchent des réponses), l’identification de leurs
besoins spécifiques (comme le délai, la précision, le contenu des informations,
les canaux de distribution), et les mécanismes de retour d’information qui
conduiraient à l’amélioration et à une meilleure utilisation des messages d’alerte,
avec le temps;
Des activités continues de renforcement des capacités, et des formations
assurées par les prévisionnistes pour les parties prenantes afin de les former
aux limites techniques et à la précision des produits et services liés aux
prévisions;
Les infrastructures/mécanismes/canaux de diffusion nécessaires pour assurer la
distribution aux parties prenantes des produits élaborés par les SMHN, ainsi
qu’une assurance de qualité permettant de contrôler que les produits et services
sont reçus et compris;
La fourniture de produits d’information au public et aux acteurs de la préparation
aux situations d’urgence et des interventions d’urgence pour leur permettre de
mieux comprendre les produits et services de prévision et d’avis;
Des mécanismes bidirectionnels permettant un retour d’information (partie
prenante/SMHN) pendant et après les événements afin d’améliorer les produits
et les services.
Suite à une requête formulée par le Conseil exécutif à sa cinquante-huitième session et
reprise par le Quinzième Congrès, l’OMM met en place des projets pilotes de systèmes d’alerte
précoce multidanger afin de mieux comprendre la coopération institutionnelle et les aspects
opérationnels relatifs aux systèmes d’alerte précoce, ceci en vue d’élaborer des directives sur les
systèmes d’alerte précoce multidanger eu égard à la gouvernance, la coordination de
l’organisation et les aspects opérationnels ainsi que le rôle des SMHN en la matière (voir
paragraphe 3.0).
2.4 Utilisation des informations sur les cyclones tropicaux et les dangers connexes
pour la planification des situations d’urgence et les interventions humanitaires
d’urgence à l’échelon régional et international
Lorsqu’une catastrophe se produit, beaucoup de pays se reposent sur l’assistance des
agences humanitaires. Dans le contexte de la réforme de l’action humanitaire et dans le cadre du
Comité permanent interorganisations (CPI), la communauté humanitaire travaille de concert pour
améliorer les plans d’urgence et assurer une intervention plus coordonnée face aux catastrophes
potentielles. Ceci cessite l’accès aux prévisions officielles pertinentes ainsi qu’à d’autres
informations poussées susceptibles d’aider à évaluer les situations de catastrophe potentielles.
Une coopération systématique avec les SMHN (c'est-à-dire l’accès aux alertes officielles) et les
Centres météorologiques régionaux spécialisés (CMRS, à savoir l’accès aux prévisions et bulletins
spécialisés) serait utile à ces agences. Toutefois, pour l’instant ces liens sont soit inexistants soit
établis au cas par cas et ils doivent donc être mis en place ou renforcés. Par ailleurs, les
informations disponibles par le biais des SMHN et des CMRS sont généralement trop techniques
et ne sont pas ciblées pour ce segment d’usagers.
En renforçant les liens opérationnels des SMHN et des CMRS avec les bureaux
nationaux et régionaux de ces agences, et en développant les produits et services
météorologiques, océanographiques, hydrologiques et climatiques qui répondraient à leurs
besoins, il serait possible d’améliorer la coordination de l’intervention humanitaire et des
opérations de secours après une catastrophe.
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