Les Ténèbres de notre déchéance sont invitées au retournement radical vers ce
devenir lumière éternelle devant la Face de Dieu, en chaque Instant, dès
maintenant…
L'Homme du septième jour est "être de vie, âme vivante" ; il entre en Alliance avec
sa source temporelle et avec sa Source éternelle, et construit en elle son vrai "Je
suis", sa vraie "personne".
C'est le battement du coeur de l'âme où bat le temps divin qui est juste.
" Joseph qui était le juste jusque dans son être : to dikaïos on" ( Math. 1, 19 ) ,
pouvait devenir la prémice paternelle du Messie en Dieu et de Dieu en son Messie…
L'homme désinserré de son âme, sourd au coeur divin, totalement projeté à
l'extérieur de lui-même, en exil de lui-même - et donc de Dieu - est dans une ténèbre
de l’'être, dans une déchéance du temps puisque l'instant ne s’y trouve plus.
L'instant vide de Dieu est la proie du grand dragon et de la bête dévoreuse de l'être
de vie, semeur d’homicide, l’antique serpent des premiers jours.
Déjà Kronos le dieu du temps chez les grecs dévorait ses enfants.
Dans la fuite existentielle de I’instant I’homme du monde ancien qui sent sa
disparition arriver court de plus en plus vite, affolé, cherchant partout sauf au-
dedans de la Grâce qui lui est faite l'absolu de son "être de vie" !
Il se donne une impression de puissance en ramassant, avide, le monde des
quantités et des espaces qui lui sont extérieurs.
Cette course intrépide dans l’efficacité dévorante et destructrice de la Vie est un
aspect du tragique de l’agonie de ce monde du temps mort. Après la chute, la
perspective de la mort ne lui laisse pas de repos, il rentre dans le monde des épines
et des chardons…., épines appelées "Dardar" en hébreu (Gen. 3,18) !. . . .
Elles sont témoins de l'aridité d'une terre stérile et desséchée , livrée aux pouvoirs de
l’homicide .
En arrivant au monde, nous naissons en cette nature de déchéance; dans l’humanité
adamique, collectivité affolée, nous sommes celui que chaque instant voit plus
profondément engoncé dans les épines du temps, dans une sorte de vertige qui le
conduit s’il s’obstine vers l’Abomination-régression perpétuelle de la Babel de la
Genèse, en laquelle l’homme n'a pas même fait alliance avec le premierJE SUIS de
son être.
Dans les premiers jours de sa genèse, chaque être humain encore dépendant du
troupeau des poissons, des oiseaux et des animaux des champs jusqu’au quatrième
jour de la création est encore confondu avec les puissances animales qui constituent
le potentiel des forces non accomplies de son Adamah ; il est alors soumis à la loi du
psychisme, de son monde d’émotions non gérées qui maintient ses puissances
derrière les grilles de la séparation de la grâce.
Mais laissées à l’épuisement de leurs énergies douées d'autonomie, ces puissances
peu à peu le désespèrent à moins qu'une rencontre prodigieuse ne lui redonne de
pouvoir opérer en lui ses retrouvailles avec le monde nouveau de l’Un recréé,