1
La bioéthique en philosophie africaine.
Essai de dépassement de la marginalisation
0. Introduction
Lors de la XVe Semaine philosophique tenue aux Facultés Catholiques de Kinshasa du 21 au
27 avril 1996 sur le thème de «Philosophie africaine .Bilan et perspectives», la philosophie
universitaire africaine a été évaluée.
Les philosophes africains présents à ces assises ont reconnu, sans hésitation cette fois-ci,
l’existence de la philosophie africaine. «Oui, la philosophie africaine existe, à travers des
textes historiquement attestés, en tant que réflexion systématique et rationnelle, vécue en
Afrique, sur le sens de l’existence humaine dans le monde et particulièrement dans le monde
africain»(
1
).
Cette reconnaissance de l’existence de la philosophie africaine me semble être un pas décisif
et très significatif quand on a présent à l’esprit la jeune histoire de philosophie africaine à
travers laquelle la question du statut de la philosophie africaine a consommé trop de temps,
trop d’encre et trop de salives par rapport à la pratique même de l’activité philosophique.
Mais la réponse donnée à une question risque de ternir l’image de cet acquis et de
compromettre l’avenir de cette jeune philosophie. Cette question, c’est celle que formule en
ces termes A.J. Smet, premier historien de la philosophie africaine : quelle est l’importance
que l’Afrique prend dans les œuvres philosophiques des Africains? Smet rend la réponse
suivante issue de l’enquête menée en milieux philosophiques universitaires : «les travaux
philosophiques d’Africains se préoccupent de moins en moins explicitement de l’Afrique» (
2
).
Ils s’intéressent de plus en plus aux questions suscitées par les philosophes occidentaux qui
tentent pourtant de répondre aux problèmes qui se posent d’abord à travers leurs sociétés
occidentales.
Je me demande si les penseurs africains s’estiment assez compétents pour résoudre les
problèmes philosophiques qui se posent en Occident en vivant au quotidien en Afrique
pendant que celle-ci connaît- et avec eux- d’autres problèmes plus spécifiques mêmes ci
plusieurs formes de relations existent entre l’Occident et l’Afrique dans divers secteurs.
Que non ! C’est une illusion trompeuse que de s’enfermer totalement dans la quête de sens de
questions qui se pose ailleurs en oubliant celles qu’on vit soi-même au quotidien. C’est
pourquoi, il nous semble urgent en philosophie africaine de freiner cette tendance négative qui
risque de confirmer à la longue que la philosophie aura été une discipline scientifique inutile
en société africaine. En tout cas, le nombre d’étudiants de plus en plus modique au
département de philosophie de l’Université de Kinshasa par rapport à d’autres départements,
par exemple, participe dé de cette extraversion excessive de la réflexion philosophique
africaine et de son inutilité en Afrique.
Voilà pourquoi, je pense comme Smet qu’il importe de ramener la philosophie au service de
la population africaine à partir de ce nouveau courant de pensée à renforcer qui serait, en plus
du courant herméneutique, le courant de philosophie africaine pratique que Ndumba Esongi
nomme «philosophies de la quotidienneté » et qu’il définit comme «l’ensemble des réflexions
philosophiques produites par les chercheurs africains (diplômés en philosophie pour la
plupart), à l’occasion des Journées de réflexions, Séminaires philosophiques, Séminaires
scientifiques ou Colloques, dans le but d’apporter leurs solutions aux différents problèmes qui
préoccupent les Africains d’aujourd’hui» (
3
)
1
G.Ndumba, Avant-Propos, in Philosophie africaine. Bilan et perspective, FTCK, 2002,p.8
2
A.J.Smet, L’activité philosophique en terre africaine.Vingt cinq ans d’enseignement de philosophie au Zaire, in
Philosophie africaine. Bilan et perspective, FTCK, 2002, p.37
3
A.Ndumba Esongi, Horizons d’une philosophie pratique en Afrique actuelle. Le problème de la vérité dans
l’oralité, in Philosophie africaine. Bilan et perspective, FTCK, 2002, p.98
2
Le besoin de cette philosophie pratique en Afrique est suffisamment exprimé par Mbambi
Monga qui soulève avec clarté la problématique même de l’efficacité pratique de la
philosophie en posant la question suivante: «philosophes d’Afrique, philosophes africains,
qu’avez-vous fait pour alléger les souffrances de votre peuple?» (
4
). Mbambi pense avec
conviction que le philosophe africain doit réfléchir sur son statut dans sa société
contemporaine afin que grâce à son apport spécifique se précipite le développement global de
l’Afrique.Il estime en plus que le bilan de 25 ans de philosophie passés est «globalement
décevant». C’est pourquoi, il exige une transformation de l’objet d’investigation théorique et
de méthode de travail. Selon lui, l’objet de réflexion philosophique se ramènerait aux
questions actuelles liées au sous-développement dont la lutte contre la pauvreté, contre les
injustices et contre l’immoralité.
Mais bien d’autres philosophes avant ceux de cette XVeme semaine philosophique, invitaient
aussi les philosophes africains à philosopher autrement «en faisant de l’exercice de la
philosophie, un instrument pratique devant contribuer efficacement à l’avènement de l’amour,
de la paix et de joie d’exister de chacun au sein d’une communauté nationale solidaire,
puissante et heureuse» (
5
). Je peux citer Tshiamalenga Ntumba et Ngoma Binda.
Quant à moi, je place mon étude dans ce courant de philosophie africaine pratique. Je m’y
engage car, les problèmes de santé humaine en milieux hospitaliers face à la technologie
biomédicale qui fait l’objet de ma réflexion philosophique sont des problèmes d’ordre
pratique. Et en philosophie contemporaine, la flexion sur ces problèmes pratiques de santé
se mène en Bioéthique que je considère comme un espace de réflexion interdisciplinaire sur
les problèmes éthiques suscités par l’application de technologies biomédicales sur la personne
humaine vivante.
C’est ainsi que partant de cette orientation générale, et à partir de l’Afrique au sud du Sahara,
je me pose ici la question essentielle suivante : quelle est la place de la bioéthique en
philosophie africaine ?
Pour répondre à cette question, je vais d’abord chercher à saisir l’attitude que les philosophes
africains adoptent en général face à la technologie occidentale. Ensuite, je dégagerai l’attitude
des philosophes africains qui s’intéressent particulièrement aux problèmes éthiques relatifs à
la technologie biomédicale et à la recherche biomédicale. En fin je vais évaluer ces deux
attitudes et à partir d’elles, je proposerai mon approche de la bioéthique en contexte africain.
1. Les philosophes africains face à la technologie en Afrique
Quelques philosophes africains ont réfléchi sur la technologie en Afrique. Ils ont exprimé
leur vision de la technologie en contexte africain.
1.1. Benoit Okolo et la nécessité d’une technologie africaine intégrée
Okolo B., dans son étude sur « la technologie entre la tradition et la modernité »
constate que notre technologie est " sous développée", " sous développante, " non-
intégrée", " non-maîtrisée ", " non autorégulée " et " non- adaptée" à nos besoins, à nos
moyens et à notre environnement. Si elle est telle, explique-t-il, c'est à cause de
l'interférence entre la gestion traditionnelle de la technique et la gestion moderne d'une part
et, d'autre part à cause de notre absence dans sa production(
6
.) Ainsi, elle n'est pas une réponse
appropriée à nos besoins.
4
M.Mbambi Monga, Philosophie et praxis en Afrique. Sur la problématique de l’efficacité pratique de la
philosophie, in Philosophie africaine. Bilan et perspective, FTCK, 2002, p.226
5
Tshiamalenga Ntumba- Ngoma Binda, Philosophons autrement. Proposition pour une nouvelle race de
philosophes en Afrique, in Revue philosophique de Kinshasa IV (1990) n°6, p.77
6
Okolo Okonda, La technologie entre la tradition et la modernité, in Revue philosophique de
3
Pour s'en sortir, Okolo propose une technologie africaine intégrée. C'est une
technologie dont l'africain est lui-même auteur. Elle est une technologie moderne
repensée. Sur le plan éthique africaine, elle devrait promouvoir ses valeurs, ses choix, son
désir d'indépendance et de liberté »
7
. La technologie africaine intégrée est finalement une
technologie du développement qui s'oppose à la technologie de consommation en activité
actuellement. La technologie africaine intégrée exige une recherche fondamentale et
appliquée et surtout une elle volonté politique "
8
Pour réussir cette intégration, l'homme africain doit "assumer les vertus issues de la
technologie moderne et abandonner le mode villageois de gestion de la technologie pour
entrer dans la modernité".
9
1.2. Mbolokala Imbuli et la technologie occidentale adoptée et adaptée
Mbolokala Imbuli a cherc à donner une ponse à la question suivante : quelles
technologies pour l'Afrique d'aujourd'hui ? Car selon lui, comme l'Afrique est devant deux
technologies (les technologies traditionnelles et les techniques modernes), il importe de se
demande au préalable ce qu'il faut faire : s'en tenir aux technologies traditionnelles ou suivre
l'évolution positive des technologies modernes et progresser dans le bien-être avec le reste de
l'humanité? Il pense que quoiqu’il en soit, dans le choix des technologies à adopter en Afrique,
il faut tenir compte des facteurs spécifiques tels que les conditions géographiques, la mentali
de l'homme africain, la quali des relations entre africains, entre l'Afrique et le monde
occidental, qui peuvent " faciliter ou entraver la réalisation, soit en modifier le caractère ou le
sens de l'évolution "
10
.
Le choix des technologies à adapter, selon Mbolokala, doit s'opérer à deux niveaux :
au niveau du choix et de la maîtrise des technologies à importer et au niveau de la fabrication
locale des technologies. Mbolokala insiste que même " importée ou fabriquée localement, la
technologie doit être adaptée aussi bien aux conditions climatiques et culturelles des
populations qu'aux moyens économiques et politiques des communautés intéressées
11
.
C'est seulement après les avoir adaptées que les technologies adoptées sont à
humaniser. Humaniser les technologies adoptées veut dire " moraliser les différentes
relations humaines qui se créent dans l'entreprise entre le patron et l'ouvrier et le monde
extérieur. Il se dégage chez Mbolokala que " l'Afrique a besoin des technologies nouvelles
adaptées à ses besoins propres, des techniques humanisées ou moralisées efficaces pour la
réalisation de son bien-être ". Il s’agit en fin de compte d’intégrer la technologie dans la
société africaine et non de la rejeter.
1.3. Kangudi Kabwatila S. et la technologie occidentale à s’approprier
Kangudi, dans son examen du progrès technique en Afrique, part d'un regard
critique. Alors que la technologie se développe de façon "vertigineuse ", l'africain lui se
complait dans la " contemplation de l'univers ". Une complaisance qu'il qualifie de "
dilettantisme traduisant l'irresponsabilité d'un homme en disette d'idées" et " incapable
d'initiative", sans " capacité inventive et opératoire de l'homme".
Kinshasa,Vol.XIII,n°23-24,1999, p.39
7
Okolo Okonda, op.cit., p.40
8
Okolo Okonda, op.cit., p.41
9
Okolo Okonda, op.cit., p.40
10
Mbolokala Imbuli, Quelques technologies pour l’Afrique, in Revue philosophique de Kinshasa,Vol.XIII,
n°23-24,1999, pp.122-123
11
Mbolokala Imbuli , op.cit., p.123
4
Parmi les causes de l'infra-humani" en Afrique, il nomme la " léthargie " et "
l'esprit de clocher ". Ce sont les pesanteurs et les obstacles du progrès. Selon lui, " la
'léthargie des africains vis-à-vis de " nouvelles technologies", au nom de leur vénérable et
invulnérable tradition, doit être combattue et abattue"
12
. Car pour lui, " l'homme africain
doit se doter d'un arsenal technique approprié pour se préserver de l'infra-humanité". Pour
le moment, il étale "sa faiblesse et son incompétence"
13
.
Kangudi propose comme solution, le recours à une " synergie inventive comme
condition d'effectuation de progrès " et " à une métabolisation des technologies étrangères ".
La métabolisation des technologies doit se comprendre comme " un processus qui consiste a
la fois en une anabolisation des technologies étrangères dans ce qu'elles ont de positif, de
néguentropique, de bénéfique, et en leur catabolisation dans ce qu'elles comportent
d'entropique "
14
Pour Kangudi, ce qui fait le plus de défaut en Afrique, c'est la " synergie
inventive", c'est-à-dire la mise en commun d'efforts et de force pour une intelligence
collectivement organisée et organisatrice avec pouvoir de cision et de capaci catrice
"
15
. L'homme africain est ainsi responsable de l'invention et de la construction collectives de
la technologie en vue du progrès- Pour ce, envers lui-même, il doit " accepter une mise en
question de sa conduite naïve et quémandeuse ou, plus positivement, à se considérer comme
sujet ou acteur de sa propre histoire" et " contribuer efficacement à la solution des problèmes
éthiques que soulève la technologie, et à la création d'un organe de coordination pour les
aborder "
16
. La volonté d’assumer le progrès de la technologie moderne en Africaine est donc
suffisamment rendue dans ce texte.
1.4. Akenda Kapumba : pour une réappropriation de la technologie occidentale
Akenda, traitant de la culture africaine et la science opte pour une approche
phénoménologique. Il montre que la science est en réalité une culture qui s'apprend à
l'Université. A partir des universitaires, elle s'étend dans la vie de la cité. Les citoyens
l'intériorisent et acquièrent ainsi des réflexes scientifiques dans leur vie privée et
professionnelle.
Pour Akenda, le système universitaire africain ne semble pas susciter des
flexes scientifiques aups de jeunes générations ni orienter l'ensemble de la société. C'est
pourquoi la société africaine est en crise. C'est une crise d'orientation théorique et
pratique. Une crise de raison et d'identité. Elle se manifeste comme une " incapacité de
s'adapter aux nouvelles formes d'être - au - monde ", de trouver des solutions adéquates aux
probmes existentiels
17
.
Elle se vit aussi sous la forme de " précarité de l'organisation sociopolitique".
Selon lui, il ne faut pas toujours rechercher les causes de la crise africaine dans la rencontre
de l'Afrique avec l'Occident européen. Les causes de la crise se retrouvent " dans la
mentalité et l'imaginaire africain qui sont parfois des obstacles au déploiement de la
raison ", dans " l'acte même de connaître "
18
. Il est clair pour Akenda, l'émergence de la
culture scientifique sur la terre africaine dépend de la rupture épistémologique avec notre
1212
Kangudi Kabwatila Stany, La synergie inventive comme condition d’effectuation du progrès technique en
Afrique, in Revue philosophique de Kinshasa, vol. XIII, n°23-24,1999, p.59
13
Kangudi Kabwatila Stany, op.cit., p.63
14
Kangudi Kabwatila Stany, op.cit., ibidem
15
Kangudi Kabwatila Stany, op.cit., p.65
16
Kangudi Kabwatila Stany, op.cit., p.69
17
Akenda Kapumba, La société africaine dans le sillage de la culture scientifique. Sur le rapport entre université,
culture et science, in Revue philosophique de Kinshasa, vol. XIII, n°23-24,1999, p.28
18
Akenda Kapumba, op.cit., p.28
5
propre passé culturel. C'est une des ches de l'Université de " mettre la culture scientifique
en état de mobilisation permanente, de " dialectiser toutes les variables expérimentales " en
donnant " a la raison des raisons d'évoluer ".
Donc la société africaine doit améliorer son " système de formation universitaire "
afin de rendre possible l'émergence d'une culture rationnelle. Celle-ci favoriserait " la
appropriation des possibilités de son orientation ou de son identification avec le monde
actuel"
19
. C'est conclu Akenda, au prix d'une action- qu'elle soit théorique ou pratique- selon
la raison que l'Afrique noire pourra trouver une orientation dans le labyrinthe de nouvelles
technologies"
20
. Celles-ci ne sont donc pas à rejeter mais plutôt à assumer.
1.5. Matukanga: domestiquer la technologie occidentale
L'analyse de Matukanga est proche de Akenda. En effet, Matukanga observe que l'Afrique
n'apporte rien à la technologie. Elle est " déconnectée" devant les avancées prodigieuses de la
technologie". Elle est bloquée " justement parce que la science et la technique restent sous-
veloppées et ne résolvent pas les problèmes cruciaux qui l'accablent". Il y a impasse,
marasme de la technologie en Afrique. Que faire pour s'en sortir ? Pour, Matukanga,
l'Afrique doit " réarmer" l'université d'abord et ensuite "monter" des stratégies
appropriées pour affronter les différents défis (...) dont celui de la croissance économique
et de développement social avec comme moteur la science et la technologie pour
fondement
21
. Il avoue que " le développement de l'Afrique passe par la domestication de la
science et de la technologie"
22
.
Que peut-on conclure de la lecture de ces quelques textes philosophiques africains sur la
technologie ? Il est constaté premièrement que ces textes n’ont abordé une aucune
technologie particulière. Il existe en fait plusieurs sortes de technologie à savoir les
technologies alimentaires, les technologies éducatives, les technologies de communications,
les technologies militaires, technologies aéronautiques, et bien sûr les technologies
biomédicales etc. Les philosophes ont donné une orientation générale à suivre qui ne consiste
pas au rejet a priori d’une technologie au détriment des besoins de la population. Bien au
contraire, la technologie doit répondre aux besoins réels de la population et la population doit
adopter la technologie qui répond à ses besoins. Ce ne sont pas les convictions et croyances
anciennes qui doivent conditionner le choix d’une technologie mais plutôt les besoins actuels
de l’homme africain dans son contexte de vie.
L’africain a besoin certes de la technologie comme outil nécessaire dans le parcours de son
développement mais cette technologie ne lui est pas facilement accessible. Il doit la
conquérir. Car celle qui est accessible, ne répond pas toujours à ses besoins fondamentaux.
Celle qui est traditionnelle n’est plus performante.
Alors, comme il ne peut pas se passer, de toute évidence, de la technologie, il envisage tantôt
d’avoir sa propre technologie qui serait une « technologie intégrée » dans les réalités
africaines et répondant à ses besoins, tantôt d’adopter ou d’adapter la technologie de l’autre à
ses besoins.
19
Akenda Kapumba,op.cit., p. 28
20
Akenda Kapumba, op.cit. p.34
21
Matukanga Boniface, La néoculture et les défis de la technoscience en Afrique, in Revue philosophique de
Kinshasa, vol. XIII, n°23-24,1999, p.161
22
Matukanga Boniface,op.cit., p.173
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