Le système financier international La naissance d’un SFI date des années 60. Ce système a connu une forte croissance. Aujourd’hui, la sphère financière est 40 fois plus importante que la sphère réelle. 1982 : en France la sphère financière représente 6% du PIB 2002 : en France la sphère financière représente 200% du PIB Le SFI est une sphère autonome unifiée avec ses propres lois et ses propres limites. Section 1 : Origine et développement du SFI Ce développement a eu lieu en 2 temps : -1960 – 1979 : émergence d’une finance internationale, vrai naissance du système -1980 : globalisation du SFI lié à l’éclatement des cadres nationaux A- Les grandes étapes de la globalisation financière L’émergence du SFI se fait en deux temps : -Implantation des services financiers nationaux à l’étranger (les relations internationales se développent énormément) -Emergence et développement des euromarchés caractérisés par la naissance d’une sphère autonome de tout contrôle des banques centrales 1- Le financement des activités internationales Les banques sont incitées à suivre leur clientèle à l’étranger. Elles ont 2 missions : -Financer les opérations commerciales -Implanter et développer des firmes multinationales à l’étranger (concurrence interbancaire internationale) 2- Développement des euromarchés L’euromarché désigne l’ensemble des opérations financières libellées dans une certaine devise mais qui échappe aux réglementations monétaires et fiscales du pays émetteur de cette monnaie. Ainsi, les banques auraient la faculté de générer des opérations sans en référer à la banque centrale qui émet cette monnaie. Euromarché : c’est une réunion de différentes monnaies : opération de dépôts et crédits en eurodevises et émission d’euro-obligations. Remarque : Le préfixe euro évoque le niveau international et pas seulement l’Europe. La principale place de ces euromarchés est Londres. L’évolution des euromarchés s’est faite en 3 temps : -Années 50 : dans les échanges internationaux, l’URSS est amenée à détenir des dollars américains. Avec la guerre froide, l’URSS ne voulait pas restituer les dollars aux Etats-Unis. Elle a donc conservé cette monnaie tout en la faisant rémunérer dans des banques européennes. Ces dernières n’ont rien trouver de mieux que d’utiliser ces dollars pour faire des crédits dans une autre monnaie que celle d’origine (le dollar). -1965 – 1970 : Politique restrictive et rigoureuse de la banque centrale américaine vis à vis des banques de 2nd rang. Les acteurs vont donc aller d’endetter en dollar en Europe (moins restrictive, pas de limitation de crédit) plutôt qu’aux Etats-Unis. -1970 – 1980 : Crise pétrolière, grand excédent de la part des pays pétroliers. Les euromarchés deviennent le principal lieu de recyclage des pétrodollars. Caractéristiques des euromarchés : Taille et puissance : marché * 10 tous les 8 ans Performance : la réduction du nombre d’intermédiaire et absence de contrôle d’une autorité, il y a donc réduction des coûts de l’intermédiation. Si les euromarchés connaissent un essor considérable, ils ont été vecteurs de 2 éléments importants : -instabilité et fragilité de ce système car d’un coté la création monétaire sur ces marchés est incontrôlée et elle échappe à touts les banques centrales nationales. Ces euromarchés ont renforcé le processus inflationniste des années 70-80. -comme il n’existe plus de prêteur en dernier ressort contraint il existe un grand risque d’insolvabilité et donc de crise financière généralisée. B- L’émergence d’un nouveau SFI dans les années 80 Principaux facteurs ayant encourus à cette globalisation : 1- Facteurs structurels Les 3D : Décloisonnement des marchés : il existait de nombreux compartiments nationaux (fin des années 70 début des années 80). Ouverture de ces marchés et interconnexion. Déréglementation et libéralisation des mouvements de capitaux (abolition du contrôle des changes, antérieurement il y avait des limites imposés sur les mouvements de capitaux et modernisation des marchés financiers pour attirer les non-résidents) Désintermédiation par titrisation : la titrisation consiste à diviser de grosses créances en petites fonctions qui sont autant de titres négociables sur les marchés secondaires. Il y a donc une réduction du poids de l’intermédiation bancaire. 2- Facteurs conjoncturels Les 2D : Déséquilibre investissement épargne dans le monde : pour qu’il y ait finance internationale il faut des pays excédentaires et des pays déficitaires pour que la migration se fasse entre ces pays. 3 grandes périodes : avant 1973 : financement Nord / Sud – 1973-1982 : l’OPEP finance les pays occidentaux – depuis 1982 : orientation systématique des capitaux vers les Etats-Unis Désinflation : mis en route au milieu des années 80. L’inflation a diminué plus vite que les taux nominaux, il y a donc augmentation du taux réel. Les emprunteurs se sont donc progressivement dégagé de l’entreprise bancaire au profit des marchés financiers qui étaient à même de proposer des financements à moins cher. Comme le taux d’intérêt était plus haut, la sphère financière est devenu plus attractive que la sphère économique. A partir des années 80, on assiste à une explosion des marchés financiers et à la mise en place de la déconnexion entre cours des entreprises et leur valeur réelle. Section 2 : Les conséquences de la globalisation financière La globalisation a transformé le cadre dans lequel s’exercent les relations économiques entre les pays. A- Les caractéristiques du nouveau système financier 1- Un marché de capitaux global (= mondial) Il existe des marchés à l’échelle du monde ouvert 24h / 24. Il y a donc une concurrence pure et parfaite. 2- Déconnexion du réel et du financier Une activité de la sphère réelle engendre quarante fois plus d’activité que la sphère financière. Aujourd’hui, la sphère financière a totalement été effacée la sphère réelle. 3- Marchéisation des placements et financements Aujourd’hui les différents acteurs des marchés ont plutôt intérêt à se détourer du système bancaire au profit des systèmes financiers car seul un épargnant est capable de proposer des meilleurs rémunération qu’un système bancaire et pour l’emprunteur le marché à des taux faibles. 4- Implication économique a- Niveau microéconomique Ces marchés concourent à une meilleurs allocation des capitaux ou une allocation optimal des capitaux car on assiste à une sélection naturelle des activités les plus rentables (avant le SFI les capacités de financement étaient prisonnières d’une zone géographique devant financer les activités de cette zone). Aujourd’hui il y a un rôle majeur procuré au taux d’intérêt. Il est devenu la variable centrale des économies au niveau des marchés des changes (les taux de change sont corrélés au taux d’intérêt). Avec un système financier intégré seul le taux d’intérêt peut agir sur le change. Les autorités politiques n’ont plus guère d’entreprise sur la détermination des taux. Le niveau des taux devient une variable imposée par le SFI car dès lors que des écarts seraient observables d’un pays à un autre, une quantité très importante de capitaux flottants iraient d’un pays à un autre. Pour éviter cela on est obligé d’avoir des taux très proches de nos partenaires. b- Niveau macroéconomique Il y a interdépendance des pays entre eux puisque aujourd’hui ce sont les marchés de capitaux qui unissent les différentes économies. Cette interdépendance est observable au niveau de la politique monétaire puisque tous les pays doivent avoir la même politique pour avoir un taux d’intérêt identique. Au niveau des budgets un pays ne peut pratiquer des déficits que s’il peut les faire financer mais sur le moyen terme, cela va entraîner des variations de taux d’intérêts. 5- Conséquences induites de la mondialisation On met en évidence de nouvelles difficultés : -Importance des dettes dans le monde implique la détention par des agents économiques d’actifs qui sont libellés dans une autre monnaie que la leur. Ainsi, on participe au déséquilibre d’autres pays -Un seul instrument devrait permettre d’atteindre plusieurs objectifs (Triangle d’incompatibilité ou de Mundell : mise en évidence de l’impossibilité pour une économie d’avoir simultanément une autonomie de la politique monétaire, une stabilité des changes et une libre circulation des capitaux). B- La fragilité du SFI 1- Instabilité du système Les risques du système sont liés aux risques systémiques. Un risque systémique correspond au défaut de paiement d’un participant du système qui pourrait provoquer la défaillance d’autres participants susceptibles de déclencher alors une crise financière généralisée. Quatre grandes origines de crise : -Crise boursière (spéculation et crack boursier) : déconnexion réelle / financier. De temps en temps le système financier laisse émerger des bulles spéculatives correspondantes à cette spéculation -Crise de la dette (titres de créances) : crise de la dette privée (émetteurs privés : entreprises ou banques) et crise de la dette publique (tiers monde : Mexique 1982 et 1986 et Brésil 1987 ont refusé de rembourser leurs dettes) -Crise monétaire : une monnaie perd de sa valeur dans des proportions importantes (Rouble 1997) -Crise bancaire : 3 origines : demande de conversion en espèce, défaut de règlements dans une opération interbancaire et détérioration des actifs possédés par une banque 2- La maîtrise des risques du système Un seul acteur concentre tous les risques (liés à l’intermédiation bancaire et financiers), c’est la banque. Comme le risque est devenu trop important on a cherché à mettre en place des règles de prudence (1980). Contrôle de prudence : toutes les règles qui visent à limiter les possibilités d’engagement excessif des banques. Ces règles interviennent à 3 niveaux : -Niveau national : on limite la distribution de prêts d’un établissement bancaire par rapport à ses fonds propres -Niveau européen : les banques ne doivent pas avoir d’engagements vis à vis d’emprunts qui dépassent 25% de ses fonds propres -Niveau international : ratio Cooke = ratio minimal de 8% entre les fonds propres des banques et le total des engagements de la banque. On cherche à palier l’absence de prêteur en dernier ressort. Au niveau international, la banque centrale d’un pays d’accueil doit garantir la liquidité de toutes les filiales présentent sur son territoire et la banque centrale du pays de la maison mère de la banque doit aussi garantir leur solvabilité. On cherche à mettre en place la taxe Tobin qui correspond au fait sur les capitaux flottants déstabilisent les économies quand ces investissements sont de trop courte durée. On veut taxer les capitaux qui se placent à court terme. Si les marchés financiers ont augmenté l’efficacité des systèmes économiques ils ont aussi engendré une très grande instabilité du système principalement dut à la spéculation. Aujourd’hui on en est arrivé à l’idée de ré encadrer les marchés.