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La littérature populaire et les journaux de l'époque
montrent d'ailleurs comment, dans de nombreux pays, les congés
payés et les vacances d'été sont entrés dans les mœurs. Grâce
à des titres de transport à tarif réduit sur les chemins de
fer, des millions de salariés et leur famille ont pu partir.
Le tourisme se développera alors de manière
impressionnante. Il ne faiblira pas devant les crises
conjoncturelles, ni après 1973. Malgré le fait qu'il est
impossible aujourd'hui de mesurer la portée réelle du tourisme
(il faudrait faire des observations sur plus d'une
génération), nous pouvons cependant dire c'est que le temps
consacré aux vacances a augmenté en moyenne plus que le temps
consacré aux loisirs et aux autres activités du temps libre,
celui du non-travail (hygiène, repas, sommeil). En outre, les
activités qui occupent ce temps des vacances sont porteuses en
elles-mêmes d'un système de valeurs dont l'influence sur le
mode de vie et de culture va en croissant. Ce qui fait que le
tourisme et les vacances ont un sens sociologique profond.
Le tourisme et les vacances sont donc liés au
développement du temps libre face au temps de travail et à ses
contraintes comme le temps de déplacement pour les transports.
Les diverses divisions du temps libre permettent de faire
un certain nombre d'observations sur les motivations, les
modes de vie et les valeurs des sociétés où le tourisme s'est
développé et où les départs en vacances se sont multipliés.
D'une part, dans les grands centres urbains des sociétés
occidentales, la diminution du temps de travail n'a pas été
liée directement à une augmentation du temps libre, des
loisirs et du tourisme. D'autre part, un désir tend à se
généraliser, dans toutes les couches de la population, de
vivre des situations de rupture temporelle par rapport aux
contraintes de la vie quotidienne. L'être humain recherche