Laban et l’école alternative
On pourrait questionner le choix de Rudolf Laban comme personne d’influence et
d’inspiration pour argumenter les bénéfices de l’école alternative alors que celui-ci est
mort en 1958, trois ans après que l’école alternative ait vu le jour au Québec en 1955.
Il est bon de souligner, voire étonnant, que sa philosophie de l’enseignement des enfants
rejoint tout à fait les principes de l’école alternative. Dans son livre La danse moderne
éducative (1948)
, il va bien au-delà des théories du mouvement. Il explique à travers
une série de propositions pour les enfants et « par le biais de ‘thème de mouvement’,
comment parvenir à éduquer un homme à devenir ce qu’il est ou plutôt ce qu’il pourrait
être. » (Laban, 1948, p.154) La mission de l’école alternative vise elle aussi le
développement de l’enfant, mais dans une perspective beaucoup plus large qui rejoint
celle d’un citoyen du monde. Sept valeurs constituent la philosophie de ce type d’école :
l’implication, la coopération, la responsabilité, l’autonomie, le respect, l’engagement et
la démocratie. La démocratie est la valeur qui se rapproche le plus des principes chers à
l’enseignement de Laban. La définition du REPAQ rejoint tout à fait le type de relation
que Laban entretenait avec ses élèves : « L’enseignant agit comme guide plutôt qu’un
détenteur de l'autorité en privilégiant le consensus. Ainsi, la relation entre l'adulte et
l'élève est perçue comme une relation de réciprocité. » (REPAQ, p.10) L’enseignement
de Laban était non seulement émancipatoire et non autoritaire, mais incroyablement
universel. Il touchait à la théorie étudiée tout en privilégiant un rapprochement avec
l’essence même de l’humain.
Jacqueline Robinson (1922-2000), pédagogue de la danse en France et en Europe, a elle
aussi contribué
tel que Laban à la démocratisation de la danse et « la réappropriation du
corps de l’enfant dans un but d’expression et de non de performance technique. »
(Raymond, p.16) favorisant ainsi son épanouissement.
Des recherches menées au cours des années 1950 ont montré que ces thèmes étaient compatibles avec les
théories du développement de l’enfant de Piaget. (p.154)
Mon enfant et la danse (1975) de Robinson fut utilisé pour le premier programme d’études québécois
(MEQ, 1981) et des guides pédagogiques (MEQ, 1983) (Cité dans Raymond)