Le Congrès européen annuel de la SEP, ou les médecins et les chercheurs se réunissent afin de
partager de nouvelles connaissances sur la SEP, a eu lieu en octobre à Barcelone. Nous apportons ici
une sélection des sujets abordés :
L’ocrelizumab apporte de l’espoir pour le traitement de la SEP primaire progressive :
L’ocrelizumab est un nouveau médicament aux effets anti-inflammatoires qui inhibe l’action d’un
certain type de cellules inflammatoires. Le produit a été testé chez 732 patients souffrant de SEP
primaire progressive qui ont été répartis en deux groupes : 1/3 d’entre eux ont reçu un placebo et 2/3
ont été traités par ocrelizumab. L’étude a montré une influence favorable du médicament sur la
progression du handicap dans la SEP primaire progressive. Plus précisément, cette progression a été
constatée chez 25 % de patients en moins. L’influence était également favorable sur l’évolution du
scanner cérébral : une diminution des lésions de 3,4 % dans le groupe traité par ocrelizumab et une
augmentation de 7,4 % dans le groupe placebo.
Même si ces résultats restent à confirmer, ils sont extrêmement prometteurs car c’est la première
fois qu’un médicament d’étude révèle un effet dans la SEP primaire progressive.
NEDA : no evidence of disease activity
Durant le congrès, le concept 'NEDA' ou 'no evidence of disease activity' (aucun signe d’activité de la
maladie) est revenu très régulièrement. Nous savons depuis longtemps que les poussées ou
l’augmentation progressive du handicap (progression) ne sont que la partie émergée de l’iceberg.
Même en l’absence de nouveaux symptômes ou d’une évolution des symptômes, la maladie peut être
active. Nous constatons une partie de l’activité de la maladie grâce à l’imagerie médicale, en
particulier l’IRM, qui comporte différentes techniques ou séquences possibles. Celles-ci permettent
de mettre en lumière différents aspects de cette activité. Nous parlons de NEDA lorsqu’il n’y a de
signes de l’activité de la maladie ni dans les symptômes ni dans l’imagerie médicale. Ce terme
présente l’avantage d’intégrer différents aspects lors de l’évaluation de l’activité de la maladie chez
un patient et, par conséquent, de l’efficacité d’un traitement chez une personne déterminée. Par
contre, le terme NEDA n’inclut malheureusement pas tous les éléments qui sont importants dans la
SEP. NEDA ne tient par exemple pas compte, ou seulement indirectement, d’éventuels troubles
cognitifs, de la douleur, de la fatigue ou de la qualité de vie.
International Progressive MS Alliance
En 2012 déjà, une initiative a été prise pour unir les forces dans la lutte contre la SEP (primaire)
progressive. Ces dernières années, d’énormes progrès ont d’ailleurs été réalisés au niveau des
possibilités de traitement de la sclérose en plaques rémittente, mais tous ces nouveaux produits ne
semblent rien changer à l’évolution de la maladie une fois qu’elle passe en phase progressive. C’est la
raison pour laquelle des priorités ont été définies : éclaircissement du mécanisme de cette
progression, développement de nouvelles méthodes d’étude pour pouvoir décider plus rapidement si
un nouveau produit est actif ou pas, développement de nouveaux traitements axés sur l’inhibition de
l’évolution de la maladie et sur l’amélioration des symptômes. L’International Progressive MS Alliance
soutient financièrement les initiatives qui se concentrent sur ces priorités et qui regroupent
l’expertise de différents groupes d’étude. Le président de cette Alliance a dressé un état de la
situation et a pu convaincre sans mal les participants de l’utilité de cette initiative.
Prof. Dr Bénédicte Dubois – novembre 2015