en valeur harmonieuse des ressources humaines, naturelles et matérielles d’un milieu, et ce,
dans le respect de l’éthique, de l’esthétique, de l’environnement et des réalités ou éléments qui
font l’originalité et la richesse du milieu concerné. Le sens que Breton apporte à la notion de
développement va dans la même direction concernant les fondements de l’économie sociale
définie par le Chantier de l’économie sociale du Québec. Selon le chantier de l’économie
sociale, le terme économie renvoie à son sens propre soit à la production concrète de biens et
de services découlant de l’entreprise. Le terme social, quant à lui, référe à la rentabilité sociale,
non uniquement économique, de ses activités. Lorsque ces deux termes sont pris dans son
ensemble, ils impliquent les principes suivants
: 1) Servir les membres ou la collectivité;
2)Assurer une autonomie de gestion; 3)Intégrer un processus de décision démocratique
impliquant la communauté ou les bénéficiaires de l’entreprise; 4)Défendre la primauté des
personnes et du travail sur le capital (répartition des surplus et revenus); 5)Fonder les activités
sur les principes de la participation, de la prise en charge et de la responsabilité individuelle et
collective.
Le profil socio-économique des coopératives autochtones au Canada produit par le Secrétariat
aux coopératives Canada (Belhadji, 2001) définit une coopérative autochtone reliée par
l’appartenance, l’intérêt ou la propriété à ce type d’entreprise par les individus provenant des
groupes autochtones définis par le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien (Les
Indiens, les Métis et les Inuits). Suivant ce rapport de 2001, le rapport produit en 2002 par le
groupe de travail (Bill Lyall, Jim Barr et Jill Kelly) sur les coopératives autochtones nous informe
que le Canada comptait 133 coopératives dont les membres sont pratiquement tous des
autochtones provenant de communautés éloignées et peu peuplées. Selon le rapport, ce
modèle de développement est devenu très populaire en contexte autochtone surtout à partir
des années 1990. Ces différentes coopératives émergentes sont fondées sur le contrôle
démocratique. Les auteurs ajoutent sur ce point en affirmant :
Le modèle coopératif agit comme une école de processus décisionnel démocratique et
d'administration d'entreprise. Elle contribue au renforcement des capacités
entrepreneuriales des collectivités et qui ont été particulièrement présentes dans le
secteur des ressources naturelles (agriculture, foresterie, pêches, etc.). Dans le Nord, les
collectivités utilisent leurs coopératives de détail comme outil de développement et
élargissent leurs activités commerciales en s'orientant vers la câblodistribution,
l'hébergement touristique, la vente d'équipement de chasse et de pêche, la distribution
de produits pétroliers, l'offre de divers contacts pour la construction d'installations, la
prestation de services postaux, la location de bureaux, la prestation de services à des
collectivités minières, etc.
Selon les publications du Secrétariat aux coopératives (2001 et 2002), le développement des
coopératives en milieu autochtone connaît un bel essor et a bonne réputation. Les coopératives
dans un contexte régional deviennent un élément moteur de l’économie des communautés. Le
modèle coopératif chez les Inuits est, dans ce sens, très intéressant. L’émergence de ce
mouvement coopératif date des années 50 notamment dans les communautés de Cambridge
Bay et de Povungnituk dans le Nunavut. L’exemple de la coopérative de pêche de Cambridge
Bay (Ikaluktutiak Co-operative) a connu une croissance et un succès fulgurant. Cette propriété
collective est devenue très prospère et a pu élargir ses activités. Les collectivités Inuits sont
Source : www.chantier.qc.ca