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INVESTISSEMENTS 
Emprunts toxiques: pour Jacques Pélissard, «la responsabilité principale, 
c’est celle des banques» 
 
Après la publication d’un article paru hier dans "Libération" relatif au 
recensement des «5.500 collectivités locales et établissements publics 
français qui ont souscrit des emprunts toxiques entre 1995 et 2009», 
Jacques Pélissard, président de l’Association des maires de France a 
accordé  un entretien au quotidien "20 Minutes". 
Il a tout d’abord tenu «à tempérer l’inquiétude». «Si des communes ont 
contracté des prêts "toxiques", chez certaines, c’est marginal au regard 
des autres emprunts qu’elles ont pris. La diversité des emprunts des 
communes (à taux fixe, à taux variable et parfois structuré) leur permet 
d’avoir un certain lissage du risque», souligne-t-il. 
En réponse à la question de la «part de responsabilité» des élus, il 
précise que «les banquiers sont des professionnels du prêt bancaire», et 
que de ce fait, «ils ont une obligation de conseil». Il observe que 
«souvent, dans les cas cités par "Libération", il y a manquement à cette 
obligation» et que «certains maires aient pu se laisser abuser, aient pu 
manquer de méfiance, que leurs équipes aient été trop naïves, cela peut 
se concevoir». Mais selon Jacques Pélissard, «la responsabilité 
principale, c’est celle des banques».  
Concernant un encadrement des règles d’emprunt, le président de l’AMF 
considère qu’«on ne peut pas tout interdire. Il faut laisser une dose de 
responsabilité en toute matière. Le taux fixe est une bonne formule. 
C’est très tranquille. Mais je suis un partisan de la liberté des 
communes. Chacune doit se gérer comme il l’entend. Il faut avoir une 
démarche de prudence, avoir une démarche professionnelle et s’entourer de 
bons conseils». 
Rappelons que parmi les réponses apportées aux problèmes de l’accès aux 
ressources financières, les associations d’élus et des cadres financiers 
des collectivités territoriales ont décidé avant-hier de lancer «le 
processus de création de l'Agence de financement des investissements 
locaux» (voir nos informations en lien ci-cessous). Cette Agence, qui a 
vocation à se financer sur le marché obligataire, en complémentarité de 
l’offre bancaire, n’offrira que des produits simples et sécurisés et elle 
s'interdit de proposer à ses adhérents des produits structurés. 
Pour sa part, Dexia a réagi au dossier publié par "Libération" en 
indiquant que «des données erronées et tronquées ont servi de support à 
cet article qui met en cause la compétence et l’intégrité des 
collaborateurs de Dexia ainsi que des élus et agents administratifs des 
collectivités locales, ce qui est inacceptable». La banque  indique 
qu’«il est totalement infondé et irresponsable d’avancer que "des 
milliers de communes françaises sont en faillite en raison des crédits 
structurés souscrits auprès de Dexia"». 
 
- Pour accéder au dossier de "Libération", utiliser le premier lien ci-
dessous.