SVT-4ºESO Origine et évolution des êtres vivants IL’ORIGINE DE LA VIE : L’humanité s’est toujours demandée pourquoi existe-il autant d’espèces et comment ont-ils apparu. Plusieurs hypothèses ont été formulées, basées sur la science ou les idées religieuses. Charles Darwin a été le fondateur de la théorie moderne de l’évolution. En 1859, il publia un livre intitulé L’origine des espèces dont les 1250 exemplaires de la première édition ont été épuisés en quelques heures. Génération spontanée Autrefois, on croyait que les êtres vivants surgissaient par génération spontanée, à partir de la matière organique en décomposition. Ces croyances étaient basées sur des observations quotidiennes comme l’apparition de larves dans les aliments, des mouches dans de la viande pourrie ou des souris dans le fumier (estiércol). Le premier scientifique qui a mis en doute la génération spontanée a été Francesco Redi. En 1668, il a mis au point une expérience qui prouvait que les larves, qui apparaissaient dans la viande pourrie, provenaient des œufs que les mouches y avaient. Démonstration de Pasteur En 1860, Louis Pasteur, démontre que ce sont les microorganismes de l’air qui décomposent la matière organique et que tout être vivant provient d’un autre être vivant. IIles principales hypothèses sur l’origine de la vie : Plusieurs hypothèses scientifiques essayent d’expliquer l’origine de la vie. On distingue : La synthèse des protéines : En 1923, Oparin et Haldane proposent que dans un moment de l’histoire de la Terre, une série de molécules organiques ont pu se former à partir des gaz présents dans l’atmosphère primitive. Cette hypothèse est basée sur les suppositions suivantes : - Il y a 4500 millions d’années, la planète était entourée d’une atmosphère sans oxygène (atmosphère réductrice). Elle était constituée par du méthane, de l’ammoniac, de hydrogène et de la vapeur d’eau. - - Quand la température de la Terre a baissé, la vapeur d’eau s’est concentrée formant ainsi les nuages. Convertis en pluie, ces nuages sont à l’origine des océans primitifs. L’énergie provenant du Soleil et les décharges électriques qui se sont produites dans l’atmosphère primitive, ont agi ensemble donnant naissance à des composts organiques. Ces derniers ont été précipités sur la surface terrestre et par la suite entraînés par la pluie jusqu’aux océans, formant ainsi ce qu’on appelle la « soupe primitive ». 1 SVT-4ºESO Plus tard, en 1953, le scientifique Stanley Miller a vérifié par des expériences la théorie d’Oparin et d’Haldane. Dans une sphère, il a introduit de l’eau, du méthane, de l’ammoniac et de l’hydrogène. Il a réchauffé l’eau et la vapeur a entraîné les gaz jusqu’à une deuxième sphère où ils ont été soumis à des décharges électriques. Quand ces gaz se sont refroidis, ils ont précipité. En analysant le contenu de la deuxième sphère, Miller a observé que des molécules organiques simples, comme l’urée et différents aminoacides, s’étaient formées. Les précurseurs des premières cellules : La formation des premières cellules n’est pas encore très claire. Pour Oparin, des réactions entre les molécules organiques simples se sont produites dans la « soupe primitive », provoquant des unions entre-elles. Ceci a donné lieu à des molécules plus complexes, comme les protéines. Avec le temps, des associations moléculaires se sont produites sous forme de sphères creuses (huecas) conservant dans leur intérieur des acides nucléiques. Ces sphères seraient les précurseurs des premières cellules. Activités : 1) Il y a 4500 millions d’année, la Terre avait une atmosphère réductrice, similaire à celle de Vénus. Cependant aujourd’hui l’atmosphère renferme de l’oxygène. Selon vous, comment expliquer le fait qu’il n’y a pas d’oxygène sur Vénus ? 2) Croyez-vous que les organismes vivants ont toujours existé tels comme on les voit maintenant ? 3) En quoi s’est basée la théorie de la génération spontanée ? 4) Pourquoi Pasteur a-t-il fait bouillir le liquide contenu dans les matras (matraces) ? IIIL’EVOLUTION BIOLOGIQUE ET L’ORIGNIE DE LA BIODIVRSITE : L’évolution biologique est le processus de transformation des espèces au cours du temps. L’évolution a généré l’énorme diversité d’espèces de notre Planète. Toutes proviennent d’autres qui existaient déjà. Ainsi, les espèces actuelles donneront lieu à d’autres différentes dans le futur. Il existe deux types de théories sur l’origine des espèces : o Le fixisme : C’est la théorie selon laquelle il n'y a ni transformation ni dérive des espèces végétales ou animales. o L’évolutionnisme : Les espèces peuvent changer et générer d’autres espèces. Cette théorie est acceptée par la communauté scientifique. La découverte de fossiles a supposé un contretemps pour les défenseurs du fixisme. Georges Cuvier considéré comme le père de la paléontologie, a proposé la théorie du catastrophisme pour expliquer la théorie de l’apparition et disparition des espèces. Selon lui, des espèces, différents des êtres vivants actuels, ont vécu et disparu de façon subite après une catastrophe naturelle. 2 SVT-4ºESO ACTIVITÉS : 1) Quelle explication donnait Cuvier sur les organismes fossiles qui n’existent plus ? 2) Fixisme et créationnisme, sont-ils synonymes ? 3) Est-ce que vous vous rappelez en quoi consiste la classification binomiale de Carl Linnæus ? IV – LE LAMARCKISME : La première théorie sur l’évolution connue comme transformisme a été proposée par le naturaliste Jean-Baptiste de Lamarck. Lamarck pensait que des espèces se tranforment en d’autres de manière continue au cours du temps. Sa théorie est basée sur ces points : o Les organismes montrent une tendance vers la complexité : les organismes évoluent de formes simples en formes complexes. o L’usage répété d’un organe produit son développement. Les changements qui se produisent dans un entourage (entorno) font que les êtres vivants s’adaptent au milieu modifiant certains organes en fonction de leur usage ou non. La fonction crée l’organe et le fait de ne pas l’utiliser produit sa dégénération. Les caractères acquis sont des caractères originaux adaptés. o Les caractères acquis sont hérités. Les modifications produites par l’environnement, qu’un organisme acquiert durant sa vie, peuvent être transmises à la descendance. Pour cela, la théorie de Lamarck est également connue comme la théorie des caractères acquis. Vu les connaissances actuelles sur la génétique, la théorie de Lamarck est considérée incorrecte. Les caractères acquis ne se transmettent pas à la descendance, seuls sont hérités les caractères dont l’information réside dans les gènes. ACTIVITÉS : 1) Sur quelles prémisses se base la théorie de Lamarck ? 2) Un changement dans l’environnement peut-il produire, pour lui seul, une transformation d’un être vivant ? 3) Pour quelles raisons les idées de Lamarck ne sont-elles pas acceptées actuellement ? V- LA THÉORIE DE L’EVOLUTION DE DARWIN ET DE WALLACE : Les naturalistes, Charles Darwin et Alfred Roussel Wallace, ont donné une nouvelle théorie de l’évolution, le darwinisme, acceptée actuellement. Les deux scientifiques sont arrivés aux mêmes conclusions séparément expliquant l’origine de la grande diversité des êtres vivants qui existent. 3 SVT-4ºESO Selon leur théorie, il n’y a pas de tendance intrinsèque des espèces qui les oblige à évoluer dans une direction déterminée. L’évolution est un processus ouvert, unique et sans fin déterminée. Ceci a rabaissé l’espèce humaine du lieu préviligié qu’on lui avait réservé dans la nature. Les antécédants du darwinisme Dans son livre, l’origine des espèces, Darwin avance que l’origine et l’évolution des espèces se produit par sélection naturelle. L’évolution par sélection naturelle La théorie de l’évolution de Darwin et Wallace propose que la sélection naturelle est un mécanisme par lequel les espèces changent au cours du temps. Darwin a choisi ce terme par ressemblance avec la sélection artificielle pratiquée par des éleveurs et des agriculteurs pour améliorer certaines races d’animaux et de variétés de plantes. La théorie de l’évolution par sélection naturelle ou darwinisme peut être résumée ainsi : Il existe entre les organismes une lutte pour la survie. La majorité des espèces ont une capacité reproductrice élevée. Les ressources, comme les aliments, l’espace, sont limitées. S’il naît plus d’individus de ceux qui peuvent survivre, une lutte de survie se déclenchera entre eux. Il y a une variabilité entre les individus d’une population. Les individus d’une même population ne sont pas tous pareils. Il y a entre eux des différences comme la taille, la couleur, etc. Le milieu sélectionne les individus les plus adaptés. Dans une même population, les individus, qui présentent une variation avantageuse pour un environnement déterminé, ont plus de probabilité de survivre que ceux qui ne la possèdent pas. La sélection naturelle agit sur les variations qui se produisent chez les individus. Si les conditions du milieu se maintiennent sans changement pendant beaucoup de temps, les individus ayant des variations avantageuses qui leur permettent de s’adapter au milieu, survivront plus, se reproduiront plus et transmettront les changements à leur descendance. Ce qui sera le contraire chez les individus avec des variations désavantageuses. De cette façon, peu à peu, et d’une manière continue et graduelle, les espèces vont changer. ACTIVITÉS : Selon la théorie de Darwin, Quel est le mécanisme qui fait évoluer les espèces ? Et selon la théorie de Lamarck ? Que veut dire l’expression « la survie du darwiniste ? plus apte » selon la théorie Darwin n’a pas abandonné complètement l’idée de l’héritage des caractères acquis élaborée par Lamarck. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? 4 SVT-4ºESO VI – L’ORIGINE DE LA VARIABILITE : Darwin a proposé un mécanisme qui expliquait les changements qui se produisaient dans les espèces au cours du temps, mais il n’a pas pu expliquer comment a lieu la variabilité sur laquelle agit la sélection naturelle, ni comment cette variabilité se maintient génération après génération. La sélection naturelle agit sur des variations qui peuvent être héritées. Actuellement on sait qu’un grand nombre de différences existantes entre les individus sont dues à des variations génétiques qui se développent par deux processus : la mutation et la reproduction sexuelle. Les mutations comme source de variabilité Les mutations sont des altérations qui se produisent par hasard dans les gènes. Celles qui affectent les gamètes se transmettent à la descendance. Les mutations peuvent êtres nuisibles, bénéfiques ou neutres. o Les mutations nuisibles sont un inconvénient pour la survie d’un individu. Elles peuvent lui provoquer la mort. Ces mutations tendent à être éliminées par la sélection naturelle puisque les individus qui les portent ont moins de probabilité de survie et donc de se reproduire. o Les mutations favorables donnent un certain avantage aux individus qui les portent puisqu’elles améliorent sa capacité de survie et donc de reproduction. o Les mutations neutres ne sont ni avantageuses ni nuisibles, et la sélection naturelle ne les élimine ni les favorise jusqu’à ce qu’un changement se produise dans l’environnement. Les mutations stimulent les variations héréditaires sur lesquelles agit la sélection naturelle. Reproduction sexuelle comme source de variabilité La reproduction sexuelle génère une variabilité due à la recombinaison génétique qui a lieu au cours de la mitose (meiosis) et à l’union au hasard des gamètes pendant la fécondation. 5 SVT-4ºESO Le mélange de gènes parentaux crée de nouvelles combinaisons génétiques chez les individus qui les rendent uniques. Certaines de ces caractéristiques permettent que la descendance survive dans des conditions adverses. VII- LA PRESSION DE SELECTION ET L’ADAPTATION : Le milieu exerce une influence décisive sur les êtres vivants. Même si les populations semblent parfaitement adaptées à leur entourage, des fois, la survie des individus est difficile, notamment quand les conditions du milieu changent. On appelle pression de sélection, les facteurs qui affectent la survie d’une manière négative. Les individus qui n’arrivent pas à la surmonter meurent bien avant les autres. La sélection naturelle a lieu quand la pression de sélection à laquelle est soumise une population se maintient, sans changement, pendant de longues périodes. La probabilité de reproduction des individus qui arrivent à la surmonter sera beaucoup plus grande que celle des autres. De cette façon, après plusieurs générations, les individus qui forment une population seront adaptés au milieu. Ce processus qui a lieu dans les populations comme conséquence de la pression de sélection et la sélection naturelle est appelé adaptation. La variabilité influe de manière décisive dans la capacité des populations pour surmonter une pression de sélection déterminée. Plus il y a de variations héréditaires hasardeuses pour un caractère dans une population, plus sa capacité de surmonter la pression de sélection sera élevée. VIII- LES PREUVES DE L’EVOLUTION : Il existe une grande quantité de preuves qui démontrent que tous les êtres vivants ont une origine commune et que l’évolution est un fait incontestable. Les preuves anatomiques : Elles se basent sur l’étude comparée des structures organismes, afin d’établir des relations de parenté possibles. corporelles des Des organes homologues : Ce sont ceux qui ont la même structure interne même si leur forme externe et leur fonction soient différentes. Par exemple, le bras d’une personne, la patte antérieure d’un chien, l’aile d’une chauve-souris et la nageoire d’une baleine, ont une structure interne similaire mais n’exercent pas les mêmes fonctions dans chaque organisme (prendre des objets, courir, voler et nager). Il s’agit de structures héréditaires d’un ancêtre commun. L’adaptation à différents milieux crée des différences entre les structures. 6 SVT-4ºESO Des organes analogues : Ce sont ceux qui exercent les mêmes fonctions dans des organismes différents et sont de différentes origines. Par exemples les ailes de la chauvesouris, des volailles et des insectes. Des organes vestigiaux : Ce sont ceux dont la fonction s’est perdue au cours de l’évolution. Ce sont des organes qui avaient une fonction importante chez les espèces disparues, mais qui dans les organismes actuels se trouve réduite ou disparue. Les preuves paléontologiques : Elles se basent sur les études de fossiles qui sont les restes des êtres qui ont vécu dans le passé. Nombreux sont les fossiles qui gardent une certaine similitude avec des espèces actuelles. Ils présentent des fois, des formes intermédiaires qui rapprochent des espèces actuelles avec d’autres fossiles plus anciens. Pour cela, on peut déduire que beaucoup d’organismes disparus ont été différents des organismes actuels et qu’au cours du temps, certaines espèces ont été remplacées par d’autres. Le registre des fossiles est incomplet, mais, dans plusieurs cas, il a permis de reconstruire l’évolution de certains organismes en observant les modifications graduelles de certaines structures. Des fois, les fossiles présentent des caractéristiques intermédiaires entre deux groupes. Ce qui indique leurs relations de parenté évolutive. Le fossile d’Archaeoptéryx montre que cet animal présentait des traits de reptile et de volaille. Des preuves embryonnaires : Elles se basent sur l’étude comparée du développement embryonnaire de différents animaux. En comparant les premiers stades de développement embryonnaire de beaucoup d’animaux, on observe qu’il existe certaines similitudes qui disparaissent à mesure que le processus avance. Tous les vertébrés se développent d’une façon assez similaire pendant les premières étapes du développement embryonnaire. Par exemple, ils possèdent tous des arcs branchiaux et une queue. A mesure que le développement avance, certains animaux conservent ces structures et d’autres les perdent. Des preuves biogéographiques : Elles se basent sur l’étude de la distribution géographique des espèces. La théorie de l’évolution signale que les organismes qui vivent ensemble dans une zone déterminée évoluent d’une manière similaire. Mais, quand certaines populations restent isolées, elles tendent à évoluer vers des formes différentes. Par exemple, il existe des singes en Amérique du Sud, en Asie et en Afrique, et même si chaque continent possède des espèces différentes, ils se ressemblent. Les singes de ces continents proviennent d’un même ancêtre commun, mais 7 SVT-4ºESO quand les continents se sont séparés, différentes populations sont restées isolées et ont évolué d’une façon indépendante. Des preuves biochimiques : Elles se basent sur la comparaison de différents organismes au niveau moléculaire. Plus deux espèces se ressemblent au niveau moléculaire, plus leur parenté évolutive sera élevée, et vice-versa. Actuellement, les méthodes les plus utilisées pour comparer des organismes se basent sur les séquences de l’ADN et des aminoacides des protéines. Grâce à ces méthodes, on a élaboré des arbres phylogénétiques, où sont représentées les relations de parenté entre les êtres vivants. ACTIVITÉS : ACTIVITES : 1) Le registre fossile de beaucoup d’espèces n’est pas complet. D’après vous, à quoi cela est-il dû ? 2) Cherchez la signification du mot « paléontologie 3) Le coccyx est un organe vestigial dans les personnes. En connaissez-vous d’autres ? 4) Quelles étaient ses fonctions et qui sont actuellement perdues ? 5) Observez les états de développement embryonnaire de ces images. Avec quel groupe sommes-nous le moins apparentés ? Pourquoi ? IX- LE NOUVEAU DARWINISME OU LA THEORIE SYNTHETIQUE DE L’EVOLUTION : Pendant la deuxième moitié du XXe siècle, les progrès obtenus dans tous les domaines de la biologie ont permis de donner de nouvelles interprétations à la théorie de l’évolution proposée par Darwin et Wallace. Vers 1930, Les nouvelles connaissances dans le domaine de la génétique ont permis à un groupe de scientifiques de formuler une nouvelle théorie de l’évolution qui proposait comme principaux moteurs du changement évolutif les mutations, la recombinaison génique et la sélection naturelle. Cette théorie est appelée néodarwinisme ou théorie synthétique, puisqu’elle unifie différentes zones de la biologie, comme la génétique, la paléontologie, la biochimie et l’écologie. Les caractéristiques principales du néodarwinisme peuvent être résumées comme suit : 8 SVT-4ºESO Il rejette le lamarckisme. Il n’accepte pas la théorie des caractères acquis. La variabilité génétique est due à deux processus : la mutation (reproduction sexuelle) et la recombinaison (dans la reproduction asexuée). La sélection naturelle agit sur la variabilité génétique. Dans une population, chaque individu est porteur d’allèles distincts responsables de son phénotype. La sélection naturelle agit sur ces variétés-là. La sélection naturelle conduit à des changements dans l’ensemble des allèles d’une population. Les allèles qui attribuent aux individus qui les portent un phénotype avantageux augmenteront sa fréquence dans la population. C’est la population qui évolue et non les individus. On appelle population un groupe d’individus de la même espèce qui partagent une zone et peuvent se reproduire entre eux, donnant naissance à une descendance fertile. L’évolution se produit de manière graduelle. L’évolution est le résultat de petits changements dans la fréquence de différents allèles d’une population. Le processus pour qu’une nouvelle espèce apparaisse est très long. X- LA THEORIE DES EQUILIBRES PONCTUÉS (puntuados) : Jusqu’en 1970, le néodarwinisme était la théorie évolutionniste dominante. Cependant, les dernières données en paléontologie ont abouti à l’élaboration d’une nouvelle théorie qui, dans certains points, entre en contradiction avec la théorie synthétique. Cette théorie est connue comme la théorie des équilibres ponctués. Elle propose une alternative au gradualisme de la théorie synthétique. Le registre fossile est incomplet. On y trouve de nombreux cas où, soudain, apparaît une grande quantité d’espèces nouvelles, qui se maintiennent pratiquement sans changements pendant beaucoup de temps et subitement disparaissent du registre fossile. En 1972, les paléontologues Niles Eldredge et Strephen Jay Gould ont proposé la théorie de l’équilibre ponctué pour essayer d’expliquer les sauts brusques qui s’observent dans le registre fossile et qui représentent la disparition soudaine de certaines espèces et l’apparition subite d’autres nouvelles. Selon cette théorie, les changements évolutifs ne sont pas toujours graduels. Au cours de son histoire, la Terre a connu plusieurs périodes de stabilité, où apparemment les espèces n’ont pas souffert de modifications. Ces périodes ont alterné avec d’autres de courte durée où les changements avaient été très 9 SVT-4ºESO rapides et où ont apparu de nouvelles espèces. périodes d’explosion dans la biodiversité. Il s’agirait, peut-être, de Comparaison entre le gradualisme et l’équilibre ponctué Gradualisme Les espèces forment une seule ligne évolutive à partir de l’espèce ancestrale. La transformation est lente, graduelle et continue, comme conséquence de petits changements durant de longues périodes. La transformation vers une nouvelle espèce ne se produit pas chez des individus isolés, mais dans toute la population. Equilibre ponctué Les espèces ne suivent pas une seule ligne évolutive à partir de l’espèce ancestrale, sinon plusieurs. La transformation se réalise sous forme de sauts. Des périodes de stabilité ont alterné avec d’autres où le changement a été très rapide. La transformation jusqu’à la nouvelle espèce se produit à partir d’une petite population qui reste isolée. ACTIVITES : 1) Quelle explication donne la théorie de l’équilibre ponctué au registre fossile incomplet de certaines espèces ? 2) Quelle est la grande différence entre la théorie de l’équilibre ponctué et le darwinisme ? XI – LES ESPECES ET LA SPECIATION : Une espèce est un groupe d’organismes qui partagent un même ensemble de gènes et qui peuvent se reproduire entre eux et engendrer une descendance viable et féconde, dans des conditions naturelles. On nomme spéciation, le processus évolutif qui conduit à la formation d’une nouvelle espèce à partir d’autres déjà existantes. La condition essentielle pour que la spéciation se produise est l’existence d’un isolement reproductif, c'est-à-dire, que le flux continu des gènes entre deux populations de la même espèce s’interrompe. L’isolement reproductif peut avoir lieu de différentes façons. L’une d’entreelles est l’isolement géographique des populations, dû à l’apparition d’une barrière géographique comme, par exemple, la formation d’une nouvelle chaîne de montagnes ou la séparation des masses continentales. Le matériel génétique initial de chacune des populations se différenciera graduellement par mutation et recombinaison. La sélection naturelle agira sur 10 SVT-4ºESO ces changements, favorisant les phénotypes les plus avantageux en fonction des caractéristiques et des ressources du milieu. Chaque population évoluera alors d’une manière différente. Ainsi, avec le temps, les populations seront différentes au niveau morphologique, physique et de conduite. Deux espèces distinctes se seront développées. Si la barrière qui les maintient séparées disparaît, les individus des deux espèces ne pourront plus se reproduire. XII – L’ORIGINE ET L’EVOLUTION DE L’ESPECE HUMAINE : L’espèce humaine est l’une des milliers d’espèces qui habitent la Terre. Comme le reste des espèces, nous sommes apparus au cours de l’évolution et, donc, nous avons une série de relations de parenté avec les autres espèces. Des ancêtres communs : L’espèce humaine est la seule représentante de la famille des hominoïdes qui comprend également les espèces disparues du genre Homo et celles du genre Australopithecus. Les hominoïdes, ainsi que les simiens anthropoïdes, les singes du nouveau et du vieux monde forment l’ordre des primates. Les premiers primates ont apparu sur Terre il y a quelques 60 millions d’années. Leur aspect était assez différent des primates actuels. Ils vivaient sur les arbres et avaient la taille d’une musaraigne et des habitudes nocturnes. Il y a quelques 35 millions d’années, les singes se sont séparés du reste des primates. Et il y a 5 millions d’années que la séparation des singes anthropoïdes et des hominoïdes a eu lieu. L’acquisition de la position bipède : La bipédie consiste à marcher sur les deux pieds sans appuyer les mains. Cette caractéristique constitue la principale différence physique entre les hominoïdes et le reste des simiens anthropoïdes. Le passage d’un primate grimpeur (trepador) à un bipède demande des changements corporels qui affectent principalement le squelette. En voici quelques-uns : - Allongement des extrémités inférieures par rapport aux supérieures et au tronc. - Raccourcissement et élargissement (ensanchamiento) du pelvis qui se situe dans une position plus basse. - La colonne vertébrale, qui doit supporter le poids du corps, acquiert une forme en « S », avec quatre courbes. - Le foramen magnum se situe dans une position inférieure du crâne. - Allongement du gros orteil du pied qui s’oriente parallèlement aux autres en n’étant plus opposable. Pour les premiers hominoïdes, marcher dressé (erguido) présentait une série d’avantages, comme : observer l’horizon depuis les hautes herbes de la prairie ; libérer les mains pour d’autres fonctions, comme le transport des objets, des 11 SVT-4ºESO aliments ou des petits, ce qui permettait maintenir le groupe uni pendant son déplacement, ou marcher pendant de longues durée, donc, de longs parcours. XIII – L’EVOLUTION DES HOMINOIDES : La Terre s’est formée il y a 4500 millions d’années. On a des preuves fossiles qui prouvent que la famille des hominoïdes a surgi il y a 6 millions années et que notre espèce, l’Homo sapiens n’est apparu qu’il y a seulement 150 000 ans. Notre espèce se caractérise par un développement cérébral élevé qui nous a permis d’être des « animaux » intelligents, sociaux, conscients de notre propre existence, avec une grande capacité de communication et de pensée symbolique. Nous sommes capables d’imaginer, d’inventer, d’interpréter et de bien d’autres capacités qui nous ont fait uniques. Dans l’évolution de notre espèce, on distingue les ancêtres suivants : - L’Ardipithecus ramidus, premier hominoïde connu, - L’Australopithecus, premier hominoïde bipède. Il a donné lieu au genre Homo. - Homo habilis, première espèce du genre Homo. - Homo ergaster qui a commencé à utiliser le feu. - Homo erectus qui a colonisé l’Asie. - Homo antécesseur qui a colonisé l’Europe. - Homo heidelgergensis qui a probablement commencé à enterrer ses morts. - L’Homo meanderthalensis qui a dominé le feu, prenait soin de ses malades et avait un rituel funéraire. - L’Homo sapiens sapiens, unique espèce actuelle d’hominoïdes. ACTIVITES : En vous aidant de votre livre, répondez aux questions suivantes : 1) Quelles sont les principales différences entre le genre Homo et l’Australopithecus ? 2) Avec quelle autre espèce du genre Homo a cohabité l’Homo sapiens ? 3) Quelle caractéristique a l’Homo erectus par rapport à l’Homo habilis ? Qu’est-ce qui le rend plus semblable à notre espèce ? 4) Quelle est l’espèce qui est partie de l’Afrique ? Quand ? 12