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Critique des théories de l’évolution, de « races » et de racisme
Les pressions sélectives permettent donc à certaines variétés de l’espèce
de survivre tandis que les autres entrent en processus d’extinction. Mais
Darwin élucide davantage ce mécanisme dans la défi nition suivante qu’il
donne à la notion de sélection naturelle :
On peut se demander comment il se fait que les variétés que j’ai appelées
espèces naissantes ont fi ni par se convertir en espèces vraies et distinctes,
lesquelles, dans la plupart des cas, diffèrent évidemment beaucoup les
unes des autres que les variétés d’une même espèce ; comment se forment
ces groupes d’espèces, qui constituent ce qu’on appelle des genres dis-
tincts, et qui diffèrent les uns des autres du même genre ? Tous ces effets
découlent d’une même cause : la lutte pour l’existence. Grâce à cette lutte,
les variations quelque faibles qu’elles soient et de quelque cause qu’elles
proviennent, tendent à préserver les individus d’une espèce et se trans-
mettent ordinairement à leur descendance, pourvu qu’elles soient utiles
à ces individus dans leurs rapports infi niment complexes avec les autres
êtres organisés et avec les conditions physiques de la vie. Les descendants
auront eux aussi en vertu de ce fait, une plus grande chance de persister ;
car, sur les individus d’une espèce quelconque qui naît périodiquement, un
bien petit nombre peut survivre. J’ai donné à ce principe, en vertu duquel
une variation si insignifi ante qu’elle soit, se conserve et se perpétue, si
elle est utile, le nom de sélection naturelle, pour indiquer les rapports de
cette sélection avec celle que l’homme peut accomplir. Mais l’expression
qu’emploie souvent M. Herbert Spencer : « la persistance du plus apte », est
plus exacte et quelquefois tout aussi commode. Nous avons vu que grâce à
la sélection naturelle, l’homme peut obtenir de grands résultats et adapter
les êtres organisés à ses besoins, en accumulant les variations légères mais
utiles, qui lui sont fournies par la nature. Mais la sélection naturelle est une
puissance toujours prête à l’action ; puissance aussi supérieure aux faibles
efforts de l’homme que les ouvrages de la nature sont supérieurs à ceux de
l’art (Darwin, 1989, p. 107).
Ce mécanisme qui a toujours affecté la vie dans l’intégralité de son
processus depuis ses origines jusqu’à son degré actuel de diversifi cation
est la loi fondamentale de l’évolution biologique des êtres vivants. Mais
quoique riche en perspectives scientifi ques et théoriques, cette défi nition
ne serait à même de rendre compte de la valeur et de la portée de la rupture
épistémologique de la théorie de la sélection naturelle que par rapport à
son contexte historique antérieur et contemporain, qui a infl ué sur toute
la polémique idéologique qu’elle a suscitée dès son émergence. Mais il
faut noter que cette polémique existait bien avant Darwin déjà et de façon
marquante dans le cheminement historique et idéologique des différentes
écoles de pensée contradictoires sur l’origine de l’homme et des diverses
espèces vivantes.
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