582696353 - 17.04.2017 SVT – Chapitre 3.2 Devenir femme ou homme 4 OBJECTIF ● Les phénotypes féminin et masculin sont facilement distinguables dès la naissance, mais l'aspect de la cellule œuf est identique dans les deux sexes. ● On cherche à préciser comment se mettent en place la structure et le fonctionnement des appareils génitaux puis comment est assuré le contrôle du comportement sexuel. I. La différenciation sexuelle se réalise par étapes ● La fécondation détermine le sexe génétique Le sexe génétique est déterminé par le caryotype 46, XX pour une femme et 46, XY pour un homme. Pourtant, durant les 6 premières semaines de gestation, l'ébauche de l'appareil génital a le même aspect dans les deux sexes. Il est formé de gonades indifférenciées et d'un double système de canaux (canaux de Wolff et de Müller). ● Le sexe génétique induit le sexe gonadique Au cours de la 7e semaine, le chromosome Y permet la différenciation des gonades indifférenciées en testicules mais il n'y a pas production de gamètes. En l'absence de chromosome Y les gonades indifférenciées évoluent en ovaires vers la 9e semaine. Les cellules ovariennes se multiplient et se différencient plus tard en follicules primordiaux dont le stock est constitué avant la naissance. ● Le sexe gonadique induit le sexe phénotypique Le testicule immature produit deux hormones : - l'hormone anti-müllerienne (AMH) qui provoque la dégénérescence des canaux de Müller (l'AMH n'intervient plus après la naissance) ; - la testostérone qui permet la différenciation des canaux de Wolff en voies génitales internes masculines (épididyme, canal déférent et vésicules séminales, prostate) et organes génitaux externes masculins. En l'absence d'hormones testiculaires les canaux de Wolff disparaissent alors que les canaux de Müller sont à l'origine des voies génitales internes féminines (trompes, utérus et partie haute du vagin) et les organes génitaux externes féminins se différencient. Les hormones ovariennes n'interviennent pas dans la mise en place de l'appareil génital féminin. ● La puberté marque le début du fonctionnement de l'appareil génital La production d'hormones sexuelles, quasi inexistante chez l'enfant, débute généralement entre 8 et 13 ans pour les filles et 10 et 14 ans pour les garçons (c'est à dire de manière très décalée par rapport à la différenciation intrautérine des organes génitaux). Elle entraîne : - l'acquisition des caractères sexuels secondaires ; - l'apparition d'un comportement sexuel ; - la production de gamètes. II. Vivre sa sexualité A. Le comportement sexuel des mammifères est contrôlé, entre autres, par les hormones et le système de récompense ● Chez la plupart des mammifères le cycle annuel des sécrétions d'hormones sexuelles (œstrogènes ou testostérone) est déterminant dans le comportement sexuel qui est strictement lié à la reproduction, stéréotypé et souvent saisonnier. ● Chez les primates hominoïdes, et en particulier chez l'Homme, l'influence des hormones sexuelles dans le comportement de reproduction diminue et, corrélativement, le système de récompense devient prépondérant dans la sexualité. Le comportement sexuel est dissocié de la reproduction, permanent et diversifié. ● Le système de récompense (ou circuit de récompense) met en jeu des régions interconnectées du cerveau. L’aire tegmentale ventrale (ATV) reçoit diverses entrées sensorielles et communique avec plusieurs autres régions du cerveau, dont le noyau accumbens (NA), par des neurones à dopamine. C'est cela qui provoque la sensation de plaisir (aspect affectif). Nous avons alors tendance à reproduire les actions qui s'accompagnent d'une sensation de plaisir (aspect cognitif) notamment le comportement sexuel. B. Chez l'Homme, le comportement sexuel fait intervenir des facteurs cognitifs, affectifs et culturels ● Dans l'espèce humaine, la biologie ne peut à elle seule expliquer complètement les sentiments amoureux, de désir et de plaisir. Le comportement sexuel est en effet influencé par d'autres facteurs cognitifs, affectifs et culturels. BILAN ● À partir d'un état indifférencié acquis dès la fécondation, les chromosomes sexuels induisent la différenciation des gonades. Durant le développement embryonnaire et fœtal la masculinisation des voies génitales dépend des hormones testiculaires alors que leur féminisation s'opère en dehors de toute induction hormonale. Ce n'est que beaucoup plus tard, à la puberté, que l'appareil reproducteur acquiert sa fonctionnalité. ● Le comportement sexuel des mammifères est contrôlé, entre autres, par les hormones et le système de récompense. Au cours de l'évolution l'influence hormonale diminue et, corrélativement, le système de récompense devient prépondérant chez les primates hominoïdes. De plus, des facteurs affectifs, cognitifs ainsi que le contexte culturel ont une influence majeure sur le comportement sexuel humain.