des saints, ainsi que dans le culte Chrétien.
Ce qui est remarquable à propos de la
position de la Vallée-Poussin, c’est qu’il donne une réponse théologique à un
problème littéraire en déclarant que les similitudes entre la Bible Chrétienne et les
écritures Bouddhistes sont le résultat naturel de l’harmonie divine préétablie entre la
révélation et la raison, dont la source ultime est le même Dieu. Il écrit :
En fait, nous ne trouvons rien de Bouddhiste ou de Bouddhiste semblable à la
tradition Chrétienne. Les parallèles sur lesquelles Seydel, van Eysinga, ou Edmunds
ont tant travaillé – perdant tout autocontrôle sur le point de la foi à accorder à la
traduction actuelle des textes Bouddhistes Pali dans St. Luc – sont intéressantes,
mais elles ne révèlent pas la présence actuelle de façon spécifique d’un quelconque
thème bouddhiste. En jetant un regard sur la question de l’influence du
Christianisme sur l’Inde Antique et sur le Bouddhisme, je pense que ceci n’est pas
probable. La chronologie interdit l’hypothèse d’une influence sur le Bouddhisme
Antique (Hinayana). Mais les relations dogmatiques entre certains aspects du
Mahayana et le Christianisme méritent certainement d’être remarquées, et
démontrent ‘l’harmonie préétablie’ entre la Révélation et les besoins humains ; elles
peuvent et, c’est là mon opinion, elles doivent être expliquées par la théorie
d’évolutions autonomes.
De La Vallée Poussin n’a pas tout à fait tort. En effet, pour bon nombre de
ressemblances entre les religions, des causes autres que l’emprunt peuvent être
transférées. Comme le montre S. Radhakrishnan,
Si la religion est le résultat naturel de l’esprit humain, ce serait étrange si nous
n’avions pas trouvé des coïncidences. Le modèle le plus élevé du sacrifice de soi
exalté dans les deux cas peut être considéré comme un point commun à tous les pays
et à tous les âges. Les espoirs et les craintes des hommes, leurs désirs et aspirations,
sont les mêmes sur les bords du Gange que sur les rivages du Lac de Galilée. Si les
mêmes exemples et modes d’illustration ont été employés, cela peut être dû au fait
que les deux cas appartiennent à une société agraire. Possible que certains
événements, récits et dictons étaient des contes communs d’un folklore universel. Si
dans les deux cas on a enseigné sous forme de paraboles, c’est parce que c’est la
forme la plus facile pour transmettre l’enseignement à de simples gens.
Cependant, comme Radhakrishnan continue, « il n’est pas facile de rendre compte de
l’illustration de deux carrières avec les mêmes légendes et ornements. Ils ne peuvent
pas être tracées par une évolution naturelle. »
Selon lui, la raison réelle qui pousse
les érudits occidentaux à faire appel à l’évolution naturelle pour expliquer les
similitudes trouvées entre Christ et Bouddha est que « ceux qui sont formés dans la
culture européenne, trouvent ennuyeuse, si pas offensant, d’admettre la dette de la
religion Chrétienne envers les sources non chrétiennes, spécialement Hindoues et
Bouddhistes. »
Et ils sont tentés, comme Max Müller le montre, de supposer ce fait
que les récits Bouddhistes furent empruntés à nos sources chrétiennes et pas
l’inverse. Mais ici intervient la conscience du savant. Certains de ces récits ont été
trouvés dans le canon du Hinayana Bouddhiste ainsi que la date, par conséquent,
antérieurs à l’ère Chrétienne. »
Il est vrai que les érudits Protestants libéraux ont joui et exercé de plus de liberté de
pensée et d’expression que les écrivains Catholiques dans leurs discussions à propos
de l’influence du Bouddhisme sur le Christianisme. Le fait est que, les savants
Catholiques furent moins audacieux et assez inhibés. Ils furent effrayés par la
RSPT, 6(1912) : 595-97.
« Bouddhism », in E. C. Messenger, ed., Studies in Comparative Religion (London, n.d.), I : 29-30.
India and Western Religious Thought (Oxford, 1940), 184-85.
Radhakrishnan, 185.
Ibid.
Last Essays, 1 st series (London, 1901), 289.