Evaluation Seconde
Histoire : « Humanisme et Renaissance »
Auteur : Christophe Naulleau Web histoire-géo
http://www.histoire-geo.org
Commentaire d’un document :
17 mai 1510 Ce jour-là... à Florence Sandro Botticelli s'éteint à 65 ans
Il est né dans la même ville 65 ans plus tôt sous le nom d'A.Filipepi, dans la famille d'un tanneur.
Comme l'un de ses frères, rondouillard, avait été surnommé Botticelli, qui signifie petit tonneau, le sobriquet fit le tour de
la famille et fut accolé au futur peintre.
S.Botticelli fait son apprentissage dans l'atelier d'un grand peintre florentin du Quattrocento, Filippo Lippi (1406-1469).
Comme tous les artistes de la Renaissance, celui-ci, tel un chef de cuisine moderne, dirige une équipe d'aides et d'apprentis,
chacun étant spécialisé, qui dans les drapés, qui dans les fils d'or...
Avec son équipe, le maître répond aux commandes de la bourgeoisie et réalise pour elle de petits tableaux à la chaîne. A
l'occasion, il est aussi sollicité par des abbés, des évêques ou des princes pour réaliser des oeuvres plus ambitieuses.
Botticelli passe à l'atelier de Verrochio où il côtoie Léonard de Vinci, un rival. En 1470, il ouvre son propre atelier.
Son talent vaut au jeune Botticelli de fréquenter les meilleures familles de 1a cité, les Vespucci dont un représentant,
Amerigo, donna son prénom à un continent, et surtout les Médicis. Laurent le Magnifique lui accorda sa protection.
Le peintre fréquente par ailleurs les plus grands esprits de l'humanisme, tels Pic de la Mirandole ou Marsile Ficin,
traducteur de Platon. Ses amis l'initient à la philosophie néoplatonicienne qui voit le monde sensible comme le reflet du
monde des idées. Cette philosophie se reflète dans ses célèbres allégories inspirées de l'Antiquité païenne.
Son chef-d'oeuvre Le Printemps, destiné à une villa des Médicis, expose toute la grâce et l'optimisme de la Renaissance
italienne, avec une touche d'inquiétude chez la nymphe de droite, saisie par la divinité Zéphyr.
Première peinture européenne qui puise son inspiration dans l'Antiquité païenne, elle montre les différentes saisons (sauf
l'hiver) avec de droite à gauche Zéphyr, la nymphe Chloris, le Printemps, Vénus que domine Cupidon, les Trois Grâces et le
dieu Mercure.
En 1481, le pape Sixte IV commande à Botticelli quelques fresques pieuses pour la chapelle à laquelle il laissera son nom
la Sixtine ! On peut encore admirer ces panneaux à côté des fresques monumentales de Michel-Ange, postérieures de trois
décennies.
Après son voyage de Rome, qui ne lui a guère rapporté d'argent, l'artiste entreprend « La Naissance de Vénus ».
Cette nouvelle allégorie néoplatonicienne illustrerait selon certains
commentateurs les quatre éléments (terre, eau, air, feu) et l'Amour qui scelle leur harmonie.
Premiers nuages
Après la mort de son protecteur Laurent le Magnifique, en 1492, le peintre subit comme beaucoup de Florentins l'influence
du prédicateur J.Savonarole*.
L'optimisme propre à l'humanisme est battu en brèche par la montée des inquiétudes religieuses.
La peinture de Botticelli se fait plus austère. Et l’on ne saurait oublier en marge de ses célèbres allégories quelques portraits
émouvants de vérité et des peintures de madones maternelles et recueillies
*Savonarole est brûlé vif à Florence Le 23 mai 1498, J.Savonarole est pendu et brûlé à Florence, sur la place de la
Seigneurie.
Son talent de prédicateur lui avait valu de devenir le confident de certains humanistes comme Pic de la Mirandole et même de
Laurent le Magnifique. Mais les prêches enflammés de Savonarole se font de plus en plus violents. Le prieur dénonce les
mœurs délétères de la Renaissance italienne et la dépravation du clergé. Il s'en prend à la Florence des Médicis, amoureuse de
la richesse et des arts, et plus encore à la papauté. Contre l'humanisme de la Renaissance, il en appelle à un retour à l'ascétisme
chrétien.
Puis en dépit d’un affaiblissement sur la scène italienne, le prédicateur accentue sa dictature.... Beaucoup d'artistes sont
contraints à l'exil.
Près de vingt ans après la disparition de Savonarole, de l'autre côté des Alpes, à l'abri de la vindicte papale, un autre
réformateur lancera avec plus de succès ses anathèmes contre Rome. Il a nom Martin Luther.
Extraits « www.herodote.net » 28/01/2004